Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 avril 1903 15 avril 1903
Description : 1903/04/15 (A3,N7). 1903/04/15 (A3,N7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431657
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
15 avril 1903 (30 Année). — N" 7."
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TRDUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
. - Téléphone; 157-47
Sur la Frontière da K ouang - Si0
(NOTES D'UN VOYAGEUR) -
.« La. Chine est un pays charmant,
Il Où. l'on s'amuse énormément u.
[texte_manquant]
uss l'intérieur de la mystérieuse Porte
de Chiné, tout pâle encore d'émotion...
Je venais de voir, exposées dans des ca-
ges de bambou, trois têtes de pirates dé-
composées par la chaleur. D horribles mouches
vertes achevaient de les déchique-
ter... Pardon du délail!
Depuis un moment nous conver-
sions, Sa Sérénité J'interprète de
Sa Hauteur le mandarin militaire
commandant la place et moi.
Monsieur At-Siou est lettré. Il
parle correctement notre langue.
C'est un personnage : sa calotte
porte un bouton... Assurément
1. EN SAMPAN SUR LE SONG-XI-KONG —'2.. -EN SAJFPAN A LONG-TCHÉOO — 3. LONG-TCHÉOU
M.At-Siou doit être au
moins mandarin du
8e degré.
— Qui donc en Chine,
n'est pas mandarin du
Se degré?
M. AL-Siou a l'habi-
tude de l'Européen,
s'étant frotté à lui pen-
dant son séjourà Hanoï.
— il y remplissait les
fonctions de compra-
dore (intendant) à la fa-'
brique d'allumettes.
Mais la mine soumise
et résignée qui seyait
alors à sa condition,
combien vile il l'a lais-
sée au vestiaire... J'en demande pardon pour
lui au Tonkin. — Depuis qu'il est dans la Di-
plo-ma-tie (comme dirait Bridoison), son aspect
est imposant, il se drape dans un peplum de
soie puce, le facies reste impassible: seules les
joues s'agitent, creusées -à chaque aspiration de
fumée — car il tient une longue pipe à eau
ornée de beaux glands rouges. C'est bien ainsi
qu'on s'imagine le Chinois diplomate.
Et puis, il s'exerce à prendre des allures, d'im-
portance, M. At-Siou, voulant me faire sentir
combien je suis petit garçon auprès de lui,
moi qui voile mon anatomie — sans prétention
d'ailleurs — d'un très vulgaire complet de toile,
moi dont le casque porte à peine un bouton,,
de liège... et encore, pour boucher une prise
d'air. -
Pourtant, M. At-Siou m oflYe le thé, examine,
mon passeport. Rempli de condescendance,,
pour m'éviter de fâcheuses rencontres,' il' me!
procure un guide responsable de ma personne
jusqu'au camp de Ping-Shiang.
Je remercie M. At Siou. Je le salue, ilme sa-
lue, je le resalue, il me resalue; bref, pendant'
un quart-d'heure, nous tchin-tchinons. (1) à
l'envi.
M. At-Siou rentre dans ses appartements ; il-
va rallumer sa
cinquante et. uniè-
. me pipe delà jour-
née. -
A la suite de.
moriguide, je sors'
sous l'œil nar-
quois des ré-gu-
liers qui me dévi-
sagent.
Les interprè-
tes... Quelle laie
pour notre Indo-
Chine! Quel obs-
tacle dans nos re-
lations avec la
Chine! Ignorants
de l'annamite
aussi bien que du
chinois, nos fonc-
tionnaires et nos
(1) Le tchin-tchin
, est la salutation chi-
noise qui consiste en un
plongeon rapide du
corps en avant, cepen-
dant que les mains res-
tent jointes sur l'esto-,
Diac.
ILLUSTRÉE
15 avril 1903 (30 Année). — N" 7."
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TRDUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
. - Téléphone; 157-47
Sur la Frontière da K ouang - Si0
(NOTES D'UN VOYAGEUR) -
.« La. Chine est un pays charmant,
Il Où. l'on s'amuse énormément u.
[texte_manquant]
uss l'intérieur de la mystérieuse Porte
de Chiné, tout pâle encore d'émotion...
Je venais de voir, exposées dans des ca-
ges de bambou, trois têtes de pirates dé-
composées par la chaleur. D horribles mouches
vertes achevaient de les déchique-
ter... Pardon du délail!
Depuis un moment nous conver-
sions, Sa Sérénité J'interprète de
Sa Hauteur le mandarin militaire
commandant la place et moi.
Monsieur At-Siou est lettré. Il
parle correctement notre langue.
C'est un personnage : sa calotte
porte un bouton... Assurément
1. EN SAMPAN SUR LE SONG-XI-KONG —'2.. -EN SAJFPAN A LONG-TCHÉOO — 3. LONG-TCHÉOU
M.At-Siou doit être au
moins mandarin du
8e degré.
— Qui donc en Chine,
n'est pas mandarin du
Se degré?
M. AL-Siou a l'habi-
tude de l'Européen,
s'étant frotté à lui pen-
dant son séjourà Hanoï.
— il y remplissait les
fonctions de compra-
dore (intendant) à la fa-'
brique d'allumettes.
Mais la mine soumise
et résignée qui seyait
alors à sa condition,
combien vile il l'a lais-
sée au vestiaire... J'en demande pardon pour
lui au Tonkin. — Depuis qu'il est dans la Di-
plo-ma-tie (comme dirait Bridoison), son aspect
est imposant, il se drape dans un peplum de
soie puce, le facies reste impassible: seules les
joues s'agitent, creusées -à chaque aspiration de
fumée — car il tient une longue pipe à eau
ornée de beaux glands rouges. C'est bien ainsi
qu'on s'imagine le Chinois diplomate.
Et puis, il s'exerce à prendre des allures, d'im-
portance, M. At-Siou, voulant me faire sentir
combien je suis petit garçon auprès de lui,
moi qui voile mon anatomie — sans prétention
d'ailleurs — d'un très vulgaire complet de toile,
moi dont le casque porte à peine un bouton,,
de liège... et encore, pour boucher une prise
d'air. -
Pourtant, M. At-Siou m oflYe le thé, examine,
mon passeport. Rempli de condescendance,,
pour m'éviter de fâcheuses rencontres,' il' me!
procure un guide responsable de ma personne
jusqu'au camp de Ping-Shiang.
Je remercie M. At Siou. Je le salue, ilme sa-
lue, je le resalue, il me resalue; bref, pendant'
un quart-d'heure, nous tchin-tchinons. (1) à
l'envi.
M. At-Siou rentre dans ses appartements ; il-
va rallumer sa
cinquante et. uniè-
. me pipe delà jour-
née. -
A la suite de.
moriguide, je sors'
sous l'œil nar-
quois des ré-gu-
liers qui me dévi-
sagent.
Les interprè-
tes... Quelle laie
pour notre Indo-
Chine! Quel obs-
tacle dans nos re-
lations avec la
Chine! Ignorants
de l'annamite
aussi bien que du
chinois, nos fonc-
tionnaires et nos
(1) Le tchin-tchin
, est la salutation chi-
noise qui consiste en un
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dant que les mains res-
tent jointes sur l'esto-,
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