Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1903 31 mars 1903
Description : 1903/03/31 (A3,N6). 1903/03/31 (A3,N6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743166n
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
31 mars 1903 (3' Année). — N° 6.
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
lifl CROIX-VERTE FRANCHISE
Société de §ecour>s aux Militaires - Coloniaux
- LES COLONIAUX DE SÈVRES
AUTOUR DU DRAPEAU DE LA CROIX-VERTE FRANÇAISE (MARS I903)
UVRE d'un journaliste, la Croix-Verte
française, Société de Secours aux mili-
taires coloniaux, compte déjà quinze
ans d'existence : elle a été, en effet.
fondée en 1888 par notre confrère M. René de
Cuers,-sous le nom d'Association lonkinoise.
Voici dans quelles circonstances :
A certaines heures de la journée, on peut voir
devant les boucheries parisiennes de longues
queues de pauvres diables qui attendent avec
résignation le moment où un garçon boucher
viendra leur distribuer de petites portions de
viande de rebut, qu'ils se hâtent d'emporter en
fuyant les regards des passants.
Un jour, notre confrère, arrêté à quelque dis-
tance d'une boucherie devant laquelle station-
naient nombre de ces infortunés quémandeurs,
suivait de loin les péripéties navrantes de celte
scène de misère. Il réfléchissait au sort de ces
déshérités et aux malchances qui avaient pu les
réduire à un tel point d'indigence, lorsqu'il re-
marqua que deux de ces malheureux avaient à
la boutonnière un ruban de décoration.
M. René de Cuers voulut savoir de quel ordre
pouvaient bien être décorés ces deux hommes;
il s'approcha d'eux : quelle ne l'uL pas son émo-
tion, de quelle indignation ne fut-il pas saisi en
constatant que le. ruban arboré par ces pauvres
hères était celui de la médaille commémorative
du Tonkin.
Notre confrère, s'éloigna comme honteux d'un
pareil spectacle. Oui, il rougissait à la pensée
que des hommes qui avaient risqué vingt fois
peut-être leur vie pour défendre le drapeau tri-
colore au delà des meTs, se trouvaient ainsi, à
leur retour dans la Mère-Patrie, abandonnés,
ILLUSTRÉE
31 mars 1903 (3' Année). — N° 6.
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
lifl CROIX-VERTE FRANCHISE
Société de §ecour>s aux Militaires - Coloniaux
- LES COLONIAUX DE SÈVRES
AUTOUR DU DRAPEAU DE LA CROIX-VERTE FRANÇAISE (MARS I903)
UVRE d'un journaliste, la Croix-Verte
française, Société de Secours aux mili-
taires coloniaux, compte déjà quinze
ans d'existence : elle a été, en effet.
fondée en 1888 par notre confrère M. René de
Cuers,-sous le nom d'Association lonkinoise.
Voici dans quelles circonstances :
A certaines heures de la journée, on peut voir
devant les boucheries parisiennes de longues
queues de pauvres diables qui attendent avec
résignation le moment où un garçon boucher
viendra leur distribuer de petites portions de
viande de rebut, qu'ils se hâtent d'emporter en
fuyant les regards des passants.
Un jour, notre confrère, arrêté à quelque dis-
tance d'une boucherie devant laquelle station-
naient nombre de ces infortunés quémandeurs,
suivait de loin les péripéties navrantes de celte
scène de misère. Il réfléchissait au sort de ces
déshérités et aux malchances qui avaient pu les
réduire à un tel point d'indigence, lorsqu'il re-
marqua que deux de ces malheureux avaient à
la boutonnière un ruban de décoration.
M. René de Cuers voulut savoir de quel ordre
pouvaient bien être décorés ces deux hommes;
il s'approcha d'eux : quelle ne l'uL pas son émo-
tion, de quelle indignation ne fut-il pas saisi en
constatant que le. ruban arboré par ces pauvres
hères était celui de la médaille commémorative
du Tonkin.
Notre confrère, s'éloigna comme honteux d'un
pareil spectacle. Oui, il rougissait à la pensée
que des hommes qui avaient risqué vingt fois
peut-être leur vie pour défendre le drapeau tri-
colore au delà des meTs, se trouvaient ainsi, à
leur retour dans la Mère-Patrie, abandonnés,
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