Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1903 31 août 1903
Description : 1903/08/31 (A3,N16). 1903/08/31 (A3,N16).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431568
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE -. 221,
tembre 1897 signé de M. André Lebcn, satis-
faction leur fut donnée sous l'obligation, pour
eux, « de ne construire ou exploiter sans l'auto-
risation du gouverne-
ment français aucun
autre chemin de fer
se dirigeant sur la
Côte et s'embran-
chant entre Djibouti et
Et Bah. » Entre temps,
le 7 août 1896, MM.
Chefnenx et Ilg fon- '
daient à Paris, avec
le concours d'un cer-
tain nombre d'action-
naires, par statuts dé-
posés chez Me Rey,
sous le titre de 'c, Com-
pagnie impériale des
Chemins de fer Ethio-
piens » une société
anonyme d'une durée
de quatre-vingt-dix-
neuf ans ayant pour
objet :
1° La construc-
Lion et l'exploitation dans l'empire d'Ethiopie
• et dans la: région faisant partie du territoire fran-
çais, de chemins de fer et spécialement des li-
gnes de Djibouti à Harrar, de Harrar h Entotto,
de Entotto à Kana et au- Nil Blanc.
2° Tous les actes et traités commerciaux qui
se rapportent directement ou indirectement à
l'objet de cette société et toutes sortes d'opéra-
tions financières, industrielles, minières et agri-
coles.
Arrivé à cette partie de l'historique du chemin
de fer nous ne saurions mieux faire que de citer
M. le député Bienvenu Martin, un extrait du
rapport fait par lui à la Chambre, au nom de la
commission du budget, pour faire approuver la
convention du 6 février 1902 passée entre le pro-
tectorat de la Côte française des Somalis et la
Compagnie impériale des chemins de fer Ethio-
piens :
« Les statuts de la Compagnie, dit-il, ont été
successivement modifiés par délibération des
assemblées générales extraordinaires des 11 juin,
12 juillet, 28juillet 1897 et 21 décembre 1899. Le
capital social qui était primitivement dé huit
millions a été élevé au chiffre actuel de dix-huit
millions dont une partie n'est pas encore entiè-^
rement libérée. La Compagnie impériale a,
d'autre part,émis jusqu'à ce jour environ 52.000
obligations de 500 francs à 3 0/0 qu'elle n'a trouvé
à placer que dans quelques groupes de capita-
listes de nationalités diverses au prix moyen de
250 francs.
Avec les ressources ainsi réalisées, la
Compagnie a entrepris, au début de 1897, la
construction envoie de 1 mètre de la ligne de
Djibouti à Addis Harrar dont la longueur est
d'environ 300 kilomètres. Une première section
de 106 kilomètres a été livrée à l'exploitation en
juillet 1900. Une nouvelle section allant jusqu'au
kilomètre 163 a été livrée à l'exploitation dans le
cours de l'année de 1901. La ligne vient d'être
AUX ENVIRONS DE HARRAR
ouverte en décembre dernier, jusqu'au kilomè-
tre 201. »
M. Bienvenu Martin résume ensuite, dans son
rapport, les embarras financiers de la Compagnie
qui n'ayant pas trouvé chez nos capitalistes
hançais — toujours trop timides quand on leur
INDIGÈNES LABOURANT PRÈS HARRAR
demande d'aider de leurs deniers des entrepri-
ses nationales lointaines — des dispositions suf-
fisamment favorables, se. fit consentir par un
PAYSAGE DES ENVIRONS DE HARRAR
groupe de capitalistes anglais déjà intéressé à
l'affaire comme porteur d'actions ou d'obliga-
tions, des avances qui s'élevèrent à trois
millions de francs. Esclave de
son manque de ressources, la
Compagnie des Chemins de fer
Ethiopiens se liait avec un grou-
pe étranger dans des conditions
si onéreuses pour elle et si dé-
sastreuses pour les intérêts fran-
çais, que le protectorat de la
côte française des Somalis et le
Gouvernement français furent
conduits à rechercher les moyens
de faciliter à la Compagnie im-
périale l'achèvement de la ligne
de D jibouti à Harrar dans des
conditions qui, dit le rapporteur,
« sans porter atteinte aux droits
de souveraineté existants assu-
renl aux intérêts français dans
ces régions le maintien de la
position qui leur a été acquise
par le choix du port de Djibouti
comme point de départ de la li-
gne et par les stipulations de
l'acte de convention primitif ».
Grâce à l'activité intelligente que déploya le
Gouverneur de Djibouti, M. Bonhoure, une
convention fut enfin signée le 6 février 1902 en-
Lre le Protectorat et la Compagnie Impériale,
convention qui fut approuvée par un vote de la
Chambre le 6 avril suivant-11 nous paraît inutile
de nous étendre lon-
guement sur cette
convention dont le
texte est connu. Di-
sons simplement
qu'aux termes de cet
acte le Protectorat de
la « Côte Française
des Somalis » s'est en-
gagé à verser à la
Compagnie, sous la
garantie de l'Etat fran-
çais et pendant cin-
quante ans à partir du
1er juillet 1902, une
subvenlion annuelle
de 500.000 francs ar-
fectée spécialement
et par privilège au
payement des inté-
rêts et à l'amortisse-
ment de l'emprunt
d'une somme de 11
millions destinée à parachever la construction du
premier tronçon et à libérer la Société des enga-
gements contraclés par elle envers le groupe
des prêteurs anglais visé plus haut. En échange
des sacrifices pécuniaires consentis par le Gou-
vernement Français, la Compagnie Impériale
des Chemins de 1er Ethiopiens a pris l'engage-
ment non seulement d'accepter le contrôle du
délégué du Gouvernement français pour toutes
les questions, de soumettre à l'agrément du
même Gouvernement le nom des membres du
Conseil d'Administration qui devront tous être
français, en un mot d'être et de rester favorable
aux intérêts de notre pays, mais aussi.de verser
au Protectorat de la Côte des- Somalis, à partir
du moment où ses recettes brutes d'exploita-
tion atteindront une somme suffisante pour cúu-
vrir les dépenses d'exploitation, une redevance
en rapport avec l'importance des recettes brutes.
Cette redevance, exigible seulement lorsque
celles-ci dépasseront 5000 francs par kilomètre.
sera de un dixième de la partie de la recette
brute comprise entre 5000 francs et 8000 francs -,
de deux dixièmes de la partie de la recette
brute comprise entre 8000 francs et douze-mille
francs ; "de trois dixièmes de la partie de recette
brute au delà de 12.000.
Cette convention passée entre le Protectorat
Francais de la Côte des Somalis et la Compa-
gnie Impériale se complète d'un projet de con-
vention entre les Gouvernements français et
éthiopien. Mais cet acte diplomatique, outre
qu'il n'a pas encore été approuvé et signé par
l'Empereur Ménélick.est, de par sa nature même,
un document qui ne se commente point publi- .
quement. Ce que nous pouvons affirmer néan-
moins, en terminant ce résumé historique, c'est
que le Négus est tout disposé à apposer son
sceau impérial an bas de la convention qui a
été préparée, à Paris, par les deux ministères
des Affaires étrangères et des Colonies et que
si des retards regrettables se sont produits, les
UN CAMPEMENT AUX ENVIRONS D-E HARRAR
rapports d'amitié de la France avec l'Abyssinie
n'ont jamais été ni atteints ni même mis en cause;
ce que nous pouvons affirmer, c'est que l'Em-
tembre 1897 signé de M. André Lebcn, satis-
faction leur fut donnée sous l'obligation, pour
eux, « de ne construire ou exploiter sans l'auto-
risation du gouverne-
ment français aucun
autre chemin de fer
se dirigeant sur la
Côte et s'embran-
chant entre Djibouti et
Et Bah. » Entre temps,
le 7 août 1896, MM.
Chefnenx et Ilg fon- '
daient à Paris, avec
le concours d'un cer-
tain nombre d'action-
naires, par statuts dé-
posés chez Me Rey,
sous le titre de 'c, Com-
pagnie impériale des
Chemins de fer Ethio-
piens » une société
anonyme d'une durée
de quatre-vingt-dix-
neuf ans ayant pour
objet :
1° La construc-
Lion et l'exploitation dans l'empire d'Ethiopie
• et dans la: région faisant partie du territoire fran-
çais, de chemins de fer et spécialement des li-
gnes de Djibouti à Harrar, de Harrar h Entotto,
de Entotto à Kana et au- Nil Blanc.
2° Tous les actes et traités commerciaux qui
se rapportent directement ou indirectement à
l'objet de cette société et toutes sortes d'opéra-
tions financières, industrielles, minières et agri-
coles.
Arrivé à cette partie de l'historique du chemin
de fer nous ne saurions mieux faire que de citer
M. le député Bienvenu Martin, un extrait du
rapport fait par lui à la Chambre, au nom de la
commission du budget, pour faire approuver la
convention du 6 février 1902 passée entre le pro-
tectorat de la Côte française des Somalis et la
Compagnie impériale des chemins de fer Ethio-
piens :
« Les statuts de la Compagnie, dit-il, ont été
successivement modifiés par délibération des
assemblées générales extraordinaires des 11 juin,
12 juillet, 28juillet 1897 et 21 décembre 1899. Le
capital social qui était primitivement dé huit
millions a été élevé au chiffre actuel de dix-huit
millions dont une partie n'est pas encore entiè-^
rement libérée. La Compagnie impériale a,
d'autre part,émis jusqu'à ce jour environ 52.000
obligations de 500 francs à 3 0/0 qu'elle n'a trouvé
à placer que dans quelques groupes de capita-
listes de nationalités diverses au prix moyen de
250 francs.
Avec les ressources ainsi réalisées, la
Compagnie a entrepris, au début de 1897, la
construction envoie de 1 mètre de la ligne de
Djibouti à Addis Harrar dont la longueur est
d'environ 300 kilomètres. Une première section
de 106 kilomètres a été livrée à l'exploitation en
juillet 1900. Une nouvelle section allant jusqu'au
kilomètre 163 a été livrée à l'exploitation dans le
cours de l'année de 1901. La ligne vient d'être
AUX ENVIRONS DE HARRAR
ouverte en décembre dernier, jusqu'au kilomè-
tre 201. »
M. Bienvenu Martin résume ensuite, dans son
rapport, les embarras financiers de la Compagnie
qui n'ayant pas trouvé chez nos capitalistes
hançais — toujours trop timides quand on leur
INDIGÈNES LABOURANT PRÈS HARRAR
demande d'aider de leurs deniers des entrepri-
ses nationales lointaines — des dispositions suf-
fisamment favorables, se. fit consentir par un
PAYSAGE DES ENVIRONS DE HARRAR
groupe de capitalistes anglais déjà intéressé à
l'affaire comme porteur d'actions ou d'obliga-
tions, des avances qui s'élevèrent à trois
millions de francs. Esclave de
son manque de ressources, la
Compagnie des Chemins de fer
Ethiopiens se liait avec un grou-
pe étranger dans des conditions
si onéreuses pour elle et si dé-
sastreuses pour les intérêts fran-
çais, que le protectorat de la
côte française des Somalis et le
Gouvernement français furent
conduits à rechercher les moyens
de faciliter à la Compagnie im-
périale l'achèvement de la ligne
de D jibouti à Harrar dans des
conditions qui, dit le rapporteur,
« sans porter atteinte aux droits
de souveraineté existants assu-
renl aux intérêts français dans
ces régions le maintien de la
position qui leur a été acquise
par le choix du port de Djibouti
comme point de départ de la li-
gne et par les stipulations de
l'acte de convention primitif ».
Grâce à l'activité intelligente que déploya le
Gouverneur de Djibouti, M. Bonhoure, une
convention fut enfin signée le 6 février 1902 en-
Lre le Protectorat et la Compagnie Impériale,
convention qui fut approuvée par un vote de la
Chambre le 6 avril suivant-11 nous paraît inutile
de nous étendre lon-
guement sur cette
convention dont le
texte est connu. Di-
sons simplement
qu'aux termes de cet
acte le Protectorat de
la « Côte Française
des Somalis » s'est en-
gagé à verser à la
Compagnie, sous la
garantie de l'Etat fran-
çais et pendant cin-
quante ans à partir du
1er juillet 1902, une
subvenlion annuelle
de 500.000 francs ar-
fectée spécialement
et par privilège au
payement des inté-
rêts et à l'amortisse-
ment de l'emprunt
d'une somme de 11
millions destinée à parachever la construction du
premier tronçon et à libérer la Société des enga-
gements contraclés par elle envers le groupe
des prêteurs anglais visé plus haut. En échange
des sacrifices pécuniaires consentis par le Gou-
vernement Français, la Compagnie Impériale
des Chemins de 1er Ethiopiens a pris l'engage-
ment non seulement d'accepter le contrôle du
délégué du Gouvernement français pour toutes
les questions, de soumettre à l'agrément du
même Gouvernement le nom des membres du
Conseil d'Administration qui devront tous être
français, en un mot d'être et de rester favorable
aux intérêts de notre pays, mais aussi.de verser
au Protectorat de la Côte des- Somalis, à partir
du moment où ses recettes brutes d'exploita-
tion atteindront une somme suffisante pour cúu-
vrir les dépenses d'exploitation, une redevance
en rapport avec l'importance des recettes brutes.
Cette redevance, exigible seulement lorsque
celles-ci dépasseront 5000 francs par kilomètre.
sera de un dixième de la partie de la recette
brute comprise entre 5000 francs et 8000 francs -,
de deux dixièmes de la partie de la recette
brute comprise entre 8000 francs et douze-mille
francs ; "de trois dixièmes de la partie de recette
brute au delà de 12.000.
Cette convention passée entre le Protectorat
Francais de la Côte des Somalis et la Compa-
gnie Impériale se complète d'un projet de con-
vention entre les Gouvernements français et
éthiopien. Mais cet acte diplomatique, outre
qu'il n'a pas encore été approuvé et signé par
l'Empereur Ménélick.est, de par sa nature même,
un document qui ne se commente point publi- .
quement. Ce que nous pouvons affirmer néan-
moins, en terminant ce résumé historique, c'est
que le Négus est tout disposé à apposer son
sceau impérial an bas de la convention qui a
été préparée, à Paris, par les deux ministères
des Affaires étrangères et des Colonies et que
si des retards regrettables se sont produits, les
UN CAMPEMENT AUX ENVIRONS D-E HARRAR
rapports d'amitié de la France avec l'Abyssinie
n'ont jamais été ni atteints ni même mis en cause;
ce que nous pouvons affirmer, c'est que l'Em-
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