Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-09-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 septembre 1903 15 septembre 1903
Description : 1903/09/15 (A3,N17). 1903/09/15 (A3,N17).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743155v
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE ' 231
Français, Allemands installés à Tanger, sont
généralement des commerçants aisés, employant
une clientèle indigène. Ils ont du chrétien l'excu-
se de faire vivre cette clientèle. Au contraire les
nombreux Espagnols qui passent le détroit, sont
parfois des fugitifs dangereux, le plus souvent
des paysans très miséreux que la faim a poussés
à s'expatrier. Ils sont sobres et travailleurs,
acceptent toutes les fatigues à n'importe quel
prix. Ils concurrencient donc -la main-d'œuvre
marocaine ; ils excitent les ressentiments. Car,
d'autre part, des vieilles luttes à mort il reste
des colères confuses, non éteintes. Moins que
toutes autres nations, l'Espagne peut espérer
imposer un jour au Maroc sa volonté.
Commerce à Tanger. — Les valeurs du com-
merce de Tanger se sont élevées
en 1900 à 6.693.709 francs pour
les importations, à .9.450.335 francs
pour les exportations.
Ces chiffres se décomposent
ainsi :
Importation Exportation Total
Gr.-Bretagne. 3.282.771 2.000.934 5.283.705
France 1.696.447 887.720 2.584.160
Allemagne... 679.823 138.337 818.168
Autric.-Hong. 383.158 néant 383.157
Espagne ..... 273.483 3.999.519 4.473.002
Etc.
L'Angleterre, avec 5 millions d'af-
faires, est la puissance la plus com-
merçante à Tanger.
On en conclut quelquefois qu'elle
a ies plus gros intérêts au Maroc.
Nous verrons plus loin ce qu'il faut en penser.
Dès à présent, notons que dans son commerce
entrent des éléments qui y sont toutà lait étran-
gers. En effet, des caboteurs' anglais vqnl très
fréquemment à Gibraltar prendre des marchan-
dises de toutes provenances, Allemagne, Bel-
gique, nOllanCLe, etc.
Les marchandises
destinées au Maroc y
sont déposées au pas-
sage par des paque-
bots de différents pa-
villons. En traversant
le détroit elles entrent
à Tanger sous l'éti-
, queLLe ang'laise.
Quant à l'Espagne
qui par le total géné-
ral de son commerce
à Tanger vient en se-
cond rang soulignons
l'énorme dispropor-
tion entre le chiffre de
ses importations et ce-
lui de ses exporta-
tions. ;
La France n'occupe
pas dans le commerce
de Tanger l'impor-
tance qu'elle devrait
avoir.
M. Sàint-René Tail-
landier, notre minis-
tre, le constate dans
son rapport sur « le
commerce général du
Maroc en 1900 » (lIlonileur Officiel du commer-
ce, janvier 1902).
Il en donne certaines explications et propose
aux négociants français certains remèdes que
nous pensons utile de reproduire ici :
Sucres. — «... Bien que le sucre français
soit particulièrement apprécié au Maroc, et que
les principales marques y soient connues de
longue date, mes renseignements particuliers
me forcent à penser que nos raffineries ne font
pas tous les efforts désirables pour se consti-
tuer de nouveaux marchés. Je pourrais citer
une ville importante du Maroc où notre sucre
était inconnu il y a à peine six mois et où un
commissionnaire français qui se trouvait là oc-
casionnellement a pu recueillir d'importantes
commandes. Il y a un véritable danger pour
nos raffineries dans la concurrence qui leur est
faite à Tanger par l'Autriche-.» (En effet,le com-
merce de l'Autriche qui n'atteignait pas 50.000fr.
en 1899, s'est élevé à 355.349 fr. en 1900.) Elle
doit ces progrès rapides à ses sucres introduits
au Maroc à la faveur du bon marché « Je crois,
poursuit M. Saint-René Taillandier, qu'il est de
l'intérêt de nos raffineries de multiplier le nom-
bre de leurs agents au Maroc, et de ne pas 'se
fatiguer de faire de la- propagande. Pour cet
article comme pour tous les. autres, on ne peut
qu'être surpris du petit nombre de voyageurs
français qui viennent au Maroc, alors qu'il en
vient de pays plus éloignés que le nôtre avec de
moins bonnes marchandises à offrir. »
Soieries. — L'importation de nos soieries de
Lyon a fléchi de 40.000 en 1900. Elle était de
194.400 fr. en 1899. Un certain nombre de nos
modèles auraient été èopiés par les industries
allemandes, et introduites comme produits
français.
Draps. — «Nous avons.perdu à peu près com-
plètement le marché des draps très important
à Tanger... il est à ma connaissance que des
1. L'OUED SEBOU — 2. PONT SUR L'OUED TENSIFT — 3, LE BAC DE
LOUM-ER-RBIA -
négociants français de Tanger ont fait dés ten-
tatives en vue d'amener les grands fabricants
de draps français, à fabriquer un drap spécial
et bon marché,exclusivement destiné au Maroc;
des échantillons leur ont été soumis, mais nos
commerçants paraissent se désintéresser de la
question. »
Nous renvoyons quant aux autres produits,
beurre, huiles, verreries, bougies, au rapport
mentionné. *
Cette fâcheuse situation n'engage pas l'ave-
nir. Si elle n'est pas' spéciale au commerce de
Tanger, qu'on se rassure, elle ne compromet
pas non plus notre prédominance commerciale.
Mais il nous paraît juste de signaler, en face
de la concurrence étrangère, les défauts de
nos pratiques commerciales.
Des trois capitales officielles, Fez est la plus
fréquentée du Sultan Moulay Abd-el-Aziz,
Fez. — Moulieras qui la visita en 1900, décrit
ainsi sa première visite : « ... et nos yeux émer-
veillés ne se détachèrent plus d'une ville énorme,
qui s'entassait, s'écrasait au fond d'une vallée
trop étroite pour elle, rejetant sur les deux bords
du vallon l'excédent de ses habitations..; A ce
moment précisément, un long faisceau de flam-
mes partant du soleil vint illuminer la ville
sainte et faire flamber les huiles vernies de ses
monuments sacrés et les croissants d'or de ses
innombrables minarets. Sous le ciel vaste et bleu,
un ciel irais et lavé par les dernières averses -
de la matinée, l'informe carrière de pierres s'éti-
rait, s'allongeait, sans une solution de conti-
nuité dans son chenal étranglé, couvrant en
largeur une surface supérieure à 5000 mètres.
Mais ce qui me ravissait surtout, c'étaient les
grandes tours carrées qui émergeaient du
ïouilli des maisons, les dominant toutes de leurs
jets continus vers les cieux, minarets colosses
qui semblaient d'autant plus hauts qu'on sentait
que leurs fondations reposaient la plupart dans
le creux de la dépression au pied de laquelle
Fez est bâtie (1).
Fez s'étend en effet au pied des montagnes des
Oulad Jama, à 4 kilomètres dé l'Oued Sebou au- *
quel il est relié par l'Oued Fez..
Ce petit cour d'eau traverse la ville, divisée
en deux parties, Fez-djedid (le nouveau) èt Fez-
çi-bali (1 ancien). Ce sont en
vérité deux villes distinctes
"ayant chacune son adminis-
tration .spéciale et son en-
ceinte de pisé.
Une muraille armée de
tours, de créneaux,
les enveloppe l'une et
l'autre.
Si le coup d'œil
d'ensemble .de Fez vu
de haut ét de loin est
admirable, le côté poé-
tique, là comme dans
la plupart des villes
musulmanes, s'atté-
nue, disparaît dès
qu'on a franchi les
portes pour, pénétrer
dans la ville. Des rues
mal entretenues, un
étroit passage parmi
les immondices, des
senteurs abominables,
des bêtes crevées, en
rendent la visite pé-
nible. Fez serait cependant admirablement
servie pour rester propre. L'Oued-Fez se par-
tage en deux branches,, où s'amorcent des ca-
naux fournissant de l'eau partout. Les ordures
entassées font de ces canaux des égouts.
L'air ni le soleil ne circulent pas dans les
ruelles-étroites. Une humidité persistante entre- -
tient la maladie, et développe parfois des épidé-
mies. Alors on retient l'Oued-Fez en amont,,
puis on ouvre les écluses, et les eaux en tor-
rents balayent la ville.
Cette incurie est une caractéristique du mu-
sulman effondré dans sa paresse fataliste.
Le Coran qui n'est pas uniquement le livre de"
la morale, mais une synthèse des principes lé-
gislatifs, civils ou criminels, de la médecine, et
de l'hygiène, qui est en un mot un guide de la
vie, a prévu cette insoucieuse absence de soins
et de propreté; il recommande de fréquentes
ablutions pratiquées d'ailleurs à la lettre,
comme toutes ses prescriptions, mais sans es-
prit.
Et d'accord avec leur religion quand ils se
sont lavés la figure, les mains et les pieds, les
musulmans — le peuple bien entendu — n'ont
garde d'aller plus loin.
Ce serait au gouvernement de compléter la
loi religieuse par des mesures d'hygiène pra-
tique. Une tentative d'organisation de nettoie-
ment eut lieu, il y a quelques- années. On fit
venir des balayeuses et arroseuses mécaniques.
Elle se trouvent encore en consigne à la douane
deJMogadôr.
Ce que nous rapportons sur Fez ne lui est pas
spécial, c'est le fait de toutes les aggloméra-
tions du Mag'rib.
Fez est malgré tout, une grande capitale, le
centre intellectuel du Maroc, et un des foyers
les plus ardents du fanatisme musulman.
Sa population ne peut être rigoureusement
déterminée. On l'évalue généralement à 60.000
habitants, dont 2 ou 3.000 algériens et 4 à
5.000 juifs. C'est une ville industrielle qui pro-
duit des étoffes de soie et- de laine, des armes,
des cuirs travaillés. -
(1) Mouliehas, Fez. Challamel, éditeur.
Français, Allemands installés à Tanger, sont
généralement des commerçants aisés, employant
une clientèle indigène. Ils ont du chrétien l'excu-
se de faire vivre cette clientèle. Au contraire les
nombreux Espagnols qui passent le détroit, sont
parfois des fugitifs dangereux, le plus souvent
des paysans très miséreux que la faim a poussés
à s'expatrier. Ils sont sobres et travailleurs,
acceptent toutes les fatigues à n'importe quel
prix. Ils concurrencient donc -la main-d'œuvre
marocaine ; ils excitent les ressentiments. Car,
d'autre part, des vieilles luttes à mort il reste
des colères confuses, non éteintes. Moins que
toutes autres nations, l'Espagne peut espérer
imposer un jour au Maroc sa volonté.
Commerce à Tanger. — Les valeurs du com-
merce de Tanger se sont élevées
en 1900 à 6.693.709 francs pour
les importations, à .9.450.335 francs
pour les exportations.
Ces chiffres se décomposent
ainsi :
Importation Exportation Total
Gr.-Bretagne. 3.282.771 2.000.934 5.283.705
France 1.696.447 887.720 2.584.160
Allemagne... 679.823 138.337 818.168
Autric.-Hong. 383.158 néant 383.157
Espagne ..... 273.483 3.999.519 4.473.002
Etc.
L'Angleterre, avec 5 millions d'af-
faires, est la puissance la plus com-
merçante à Tanger.
On en conclut quelquefois qu'elle
a ies plus gros intérêts au Maroc.
Nous verrons plus loin ce qu'il faut en penser.
Dès à présent, notons que dans son commerce
entrent des éléments qui y sont toutà lait étran-
gers. En effet, des caboteurs' anglais vqnl très
fréquemment à Gibraltar prendre des marchan-
dises de toutes provenances, Allemagne, Bel-
gique, nOllanCLe, etc.
Les marchandises
destinées au Maroc y
sont déposées au pas-
sage par des paque-
bots de différents pa-
villons. En traversant
le détroit elles entrent
à Tanger sous l'éti-
, queLLe ang'laise.
Quant à l'Espagne
qui par le total géné-
ral de son commerce
à Tanger vient en se-
cond rang soulignons
l'énorme dispropor-
tion entre le chiffre de
ses importations et ce-
lui de ses exporta-
tions. ;
La France n'occupe
pas dans le commerce
de Tanger l'impor-
tance qu'elle devrait
avoir.
M. Sàint-René Tail-
landier, notre minis-
tre, le constate dans
son rapport sur « le
commerce général du
Maroc en 1900 » (lIlonileur Officiel du commer-
ce, janvier 1902).
Il en donne certaines explications et propose
aux négociants français certains remèdes que
nous pensons utile de reproduire ici :
Sucres. — «... Bien que le sucre français
soit particulièrement apprécié au Maroc, et que
les principales marques y soient connues de
longue date, mes renseignements particuliers
me forcent à penser que nos raffineries ne font
pas tous les efforts désirables pour se consti-
tuer de nouveaux marchés. Je pourrais citer
une ville importante du Maroc où notre sucre
était inconnu il y a à peine six mois et où un
commissionnaire français qui se trouvait là oc-
casionnellement a pu recueillir d'importantes
commandes. Il y a un véritable danger pour
nos raffineries dans la concurrence qui leur est
faite à Tanger par l'Autriche-.» (En effet,le com-
merce de l'Autriche qui n'atteignait pas 50.000fr.
en 1899, s'est élevé à 355.349 fr. en 1900.) Elle
doit ces progrès rapides à ses sucres introduits
au Maroc à la faveur du bon marché « Je crois,
poursuit M. Saint-René Taillandier, qu'il est de
l'intérêt de nos raffineries de multiplier le nom-
bre de leurs agents au Maroc, et de ne pas 'se
fatiguer de faire de la- propagande. Pour cet
article comme pour tous les. autres, on ne peut
qu'être surpris du petit nombre de voyageurs
français qui viennent au Maroc, alors qu'il en
vient de pays plus éloignés que le nôtre avec de
moins bonnes marchandises à offrir. »
Soieries. — L'importation de nos soieries de
Lyon a fléchi de 40.000 en 1900. Elle était de
194.400 fr. en 1899. Un certain nombre de nos
modèles auraient été èopiés par les industries
allemandes, et introduites comme produits
français.
Draps. — «Nous avons.perdu à peu près com-
plètement le marché des draps très important
à Tanger... il est à ma connaissance que des
1. L'OUED SEBOU — 2. PONT SUR L'OUED TENSIFT — 3, LE BAC DE
LOUM-ER-RBIA -
négociants français de Tanger ont fait dés ten-
tatives en vue d'amener les grands fabricants
de draps français, à fabriquer un drap spécial
et bon marché,exclusivement destiné au Maroc;
des échantillons leur ont été soumis, mais nos
commerçants paraissent se désintéresser de la
question. »
Nous renvoyons quant aux autres produits,
beurre, huiles, verreries, bougies, au rapport
mentionné. *
Cette fâcheuse situation n'engage pas l'ave-
nir. Si elle n'est pas' spéciale au commerce de
Tanger, qu'on se rassure, elle ne compromet
pas non plus notre prédominance commerciale.
Mais il nous paraît juste de signaler, en face
de la concurrence étrangère, les défauts de
nos pratiques commerciales.
Des trois capitales officielles, Fez est la plus
fréquentée du Sultan Moulay Abd-el-Aziz,
Fez. — Moulieras qui la visita en 1900, décrit
ainsi sa première visite : « ... et nos yeux émer-
veillés ne se détachèrent plus d'une ville énorme,
qui s'entassait, s'écrasait au fond d'une vallée
trop étroite pour elle, rejetant sur les deux bords
du vallon l'excédent de ses habitations..; A ce
moment précisément, un long faisceau de flam-
mes partant du soleil vint illuminer la ville
sainte et faire flamber les huiles vernies de ses
monuments sacrés et les croissants d'or de ses
innombrables minarets. Sous le ciel vaste et bleu,
un ciel irais et lavé par les dernières averses -
de la matinée, l'informe carrière de pierres s'éti-
rait, s'allongeait, sans une solution de conti-
nuité dans son chenal étranglé, couvrant en
largeur une surface supérieure à 5000 mètres.
Mais ce qui me ravissait surtout, c'étaient les
grandes tours carrées qui émergeaient du
ïouilli des maisons, les dominant toutes de leurs
jets continus vers les cieux, minarets colosses
qui semblaient d'autant plus hauts qu'on sentait
que leurs fondations reposaient la plupart dans
le creux de la dépression au pied de laquelle
Fez est bâtie (1).
Fez s'étend en effet au pied des montagnes des
Oulad Jama, à 4 kilomètres dé l'Oued Sebou au- *
quel il est relié par l'Oued Fez..
Ce petit cour d'eau traverse la ville, divisée
en deux parties, Fez-djedid (le nouveau) èt Fez-
çi-bali (1 ancien). Ce sont en
vérité deux villes distinctes
"ayant chacune son adminis-
tration .spéciale et son en-
ceinte de pisé.
Une muraille armée de
tours, de créneaux,
les enveloppe l'une et
l'autre.
Si le coup d'œil
d'ensemble .de Fez vu
de haut ét de loin est
admirable, le côté poé-
tique, là comme dans
la plupart des villes
musulmanes, s'atté-
nue, disparaît dès
qu'on a franchi les
portes pour, pénétrer
dans la ville. Des rues
mal entretenues, un
étroit passage parmi
les immondices, des
senteurs abominables,
des bêtes crevées, en
rendent la visite pé-
nible. Fez serait cependant admirablement
servie pour rester propre. L'Oued-Fez se par-
tage en deux branches,, où s'amorcent des ca-
naux fournissant de l'eau partout. Les ordures
entassées font de ces canaux des égouts.
L'air ni le soleil ne circulent pas dans les
ruelles-étroites. Une humidité persistante entre- -
tient la maladie, et développe parfois des épidé-
mies. Alors on retient l'Oued-Fez en amont,,
puis on ouvre les écluses, et les eaux en tor-
rents balayent la ville.
Cette incurie est une caractéristique du mu-
sulman effondré dans sa paresse fataliste.
Le Coran qui n'est pas uniquement le livre de"
la morale, mais une synthèse des principes lé-
gislatifs, civils ou criminels, de la médecine, et
de l'hygiène, qui est en un mot un guide de la
vie, a prévu cette insoucieuse absence de soins
et de propreté; il recommande de fréquentes
ablutions pratiquées d'ailleurs à la lettre,
comme toutes ses prescriptions, mais sans es-
prit.
Et d'accord avec leur religion quand ils se
sont lavés la figure, les mains et les pieds, les
musulmans — le peuple bien entendu — n'ont
garde d'aller plus loin.
Ce serait au gouvernement de compléter la
loi religieuse par des mesures d'hygiène pra-
tique. Une tentative d'organisation de nettoie-
ment eut lieu, il y a quelques- années. On fit
venir des balayeuses et arroseuses mécaniques.
Elle se trouvent encore en consigne à la douane
deJMogadôr.
Ce que nous rapportons sur Fez ne lui est pas
spécial, c'est le fait de toutes les aggloméra-
tions du Mag'rib.
Fez est malgré tout, une grande capitale, le
centre intellectuel du Maroc, et un des foyers
les plus ardents du fanatisme musulman.
Sa population ne peut être rigoureusement
déterminée. On l'évalue généralement à 60.000
habitants, dont 2 ou 3.000 algériens et 4 à
5.000 juifs. C'est une ville industrielle qui pro-
duit des étoffes de soie et- de laine, des armes,
des cuirs travaillés. -
(1) Mouliehas, Fez. Challamel, éditeur.
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