Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1903 30 septembre 1903
Description : 1903/09/30 (A3,N18). 1903/09/30 (A3,N18).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743154f
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 247
choses, qui satisfaisait tout le monde, puisque 1
deux flottes de 250 voiles chacune, quittaient la
France en janvier et en mars à destination de
Terre-Neuve.
Mais les vexations des Anglais finirent par dé-
goûter nos marins d'un métier dangereux qui
devenait peu rémunérateur.
Choiseul, pour stimuler le zèle. des armateurs,
imagina, par dépêche du 25 décembre 1767, de
leur allouer des primes selon l'importance des
navires envoyés et le choix des lieux de pêche,
et le règlement du Il mars 1770 sanctionna le
nouvel état de choses.
L'année 1793 vint paralyser les bonnes me-
sures inaugurées par Choiseul, l'époque n'étant
guère propice à la pêche à la ligne.
La paix d'Amiens ramena l'ancien état de
choses.
Le règlement du4 février 1803 supprima l'an-
cien système du choix des places aux premiers
arrivés, ce qui occasionnait souvent des
malheurs, et le remplaça par le tirage au sort
desdites places, fait en France avec renouvelle-
ment tri-annuel.
Les règlements del815et de 1821'ratifièrent
ces dispositions. Enfin le règlement du 2 mars
1862 est celui qui est en cours aujourd'hui.
Au début du xxe siècle, la France arme près
de 200 navires pour la pêche à la morue. Ces na-
vires-d'un tonnage de 200 à 600 tonneaux sont
montés par des équipages variant de 25 à 40
hommes et armés par les ports de Granville,
Fécamp, Saint-Malo, Cancale, Nantes etBinic.
De plus, la colonie de Saint-Pierre et MIquelon
arme chaque année près de 200 goélettes d'un
tonnage variant de 80 à 140 tonneaux et qui
sont toutes montées par des marins partant des
ports de France au mois de mars à bord de va-
peurs ou de voiliers^ Ces pêcheurs sont au nom-
bre de près de 4000 hommes. Les navires arri-
vent sur les bancs vers le mois d'avril et la
pêche dure jusqu'en octobre. Les navires mouil-
lent par 60 mètres de fond environ, ce qui les
oblige souvent, vu l'état de la mer, à filer '300
mètres de chaîne. Chaque navire arme dé 8 à 15
doris ou petits bateaux plats montés par deux
hommes. Avant de commencer la pêche à la
morue on se préoccupe de la pêche au bulot qui
se fait près du navire, et qui donne la boette
nécessaire pour amorcer les lignes.
Lesdoris partent deux ou trois heures avant le
coucher du soleil, et l'on tend les lignes qui ont
en moyenne 2.800 mètres de long et supportent
de 1.400 à 1.500 hameçons. Les doris reviennent
alors à bord et l'équipage soupe et se couche.
Trois heures avant le lever du jour, les doris
vont relever les lignes et décrocher les morues
qui y ont été prises. L'équipage déjeune alors
et ensuite prépare la morue.
La morue ouverte, vidée et salée, est livrée au
saleur.On emploie le salage en saumure dans un
récipient étanche, ou le salage en sel sec et
arrimé.
La pêche tei minée, les navires rentrent dans
les ports de Bordeaux, Nantes, Port-de-Bouc,
Martigues, La Rochelle où sont établies des sé-
cheries qui constituent les plus grands marchés
français pour le commerce de la morue.
SAINT-PIERRE — UN SÉCHAGE DE MORUES
On acommencé, depuis peu, dans les ports de-
la Manche le repaquage de la morue verte salée
d'où on la dirige par wagons à destination des
ports précités.
La préparation de la morue dans les sécheries
a une grande importance, et, sous ce rapport,
Bordeaux a su réaliser de grandes améliorations.
Toutefois, nous croyons que les, nouveaux
procédés de pasteurisation seraient facilement
applicables à la pêche de la morue et qu'ils
rendraient de grands services à cette industrie.
L'industrie de la pêche fait vivre directement
plus de 20.000 famines, elle donne lien à un
commerce général de 40.000.000 de francs, et
donne à la marine marchande un fret de
60.000 tonnes. Celte industrie a fait la fortune
de notre colonie d-e Saint-Pierre et Miquelon
qui comprend deux petites îles : Saint-Pierre
dont la superficie atteint 25 kilomètres carrés et
Miquelon dont la superficie atteint 215- kilomè-
tres carrés.
Le chef-lieu de la colonie, Saint-Pierre, est une
petite ville maritime où l'on mène à peu près
la vie du nord de la France, sous cette ré-
serve que les exigences du climat y ont ap-
porté des habitudes spéciales; dans tous les
cas, le chauffage des maisons y est admirable-
ment bien compris.
La population sédentaire de la colonie est de
8.000 habitants, la population flottante de
12.000 habitants.
Les pêcheurs de Saint-Pierre pratiquent la
petite pêche à la morue, qui est- salée à terre et
dont les débouchés sont principalement vers les
Antilles.
Tableau des exportations à Saint-Pierre et
Miquelon :
Morues vertes 9.060.905
Morues sèches ............... 2.492.091
Ajoutons que l'on pêche également le homard
au French-Shore et que cette industrie - est
appelée à un grand essor, lorsqu'on en aura
fini avec la question anglo-française du French-
Shore.
Indo-Chine.
Les grands lacs du Cambodge sont en quelque
sorte les Terres-Neuves de l'Extrême-Orient,
l'industrie de "la pêche y étant très prospère.
Du reste, la pêche et la préparation du pois-
son saléou nuoc-rnam occupent une grande place
dans la vie des Annamites. On trouve des pêche-
ries dans tôus les arroyos, et la pêche dure de
novembre à mai.
La pêche dans les lacs du Cambodge ne com-
mence guère qu'en janvier, au moment des
basses eaux, et après les inondations. Des cen-
tailles de barques venues de la Cochinchine et
du Cambodge pénètrent dans les lacs où la
pêche se fait à 1 aide de grands filets. Une partie
du poisson est vendue sur place ou dirigée,sur
la Cochinchine dans des bateaux-viviers.
L'industrie française pourrait peut être étudier
LA PÊCHE EN INDO-CHINE — PECHEURS ANNAMITES
cette question, et construire des navires de ri-
vière se prêtant à la conservation du poisson.
Une autre partie du poisson sert à la prépa-
ration des poissons salés, du pro-hocetdes nuoc-
mam.
Pour la salaison oii emploie deux procédés
distincts : les gros poissons sont vidés^endus
choses, qui satisfaisait tout le monde, puisque 1
deux flottes de 250 voiles chacune, quittaient la
France en janvier et en mars à destination de
Terre-Neuve.
Mais les vexations des Anglais finirent par dé-
goûter nos marins d'un métier dangereux qui
devenait peu rémunérateur.
Choiseul, pour stimuler le zèle. des armateurs,
imagina, par dépêche du 25 décembre 1767, de
leur allouer des primes selon l'importance des
navires envoyés et le choix des lieux de pêche,
et le règlement du Il mars 1770 sanctionna le
nouvel état de choses.
L'année 1793 vint paralyser les bonnes me-
sures inaugurées par Choiseul, l'époque n'étant
guère propice à la pêche à la ligne.
La paix d'Amiens ramena l'ancien état de
choses.
Le règlement du4 février 1803 supprima l'an-
cien système du choix des places aux premiers
arrivés, ce qui occasionnait souvent des
malheurs, et le remplaça par le tirage au sort
desdites places, fait en France avec renouvelle-
ment tri-annuel.
Les règlements del815et de 1821'ratifièrent
ces dispositions. Enfin le règlement du 2 mars
1862 est celui qui est en cours aujourd'hui.
Au début du xxe siècle, la France arme près
de 200 navires pour la pêche à la morue. Ces na-
vires-d'un tonnage de 200 à 600 tonneaux sont
montés par des équipages variant de 25 à 40
hommes et armés par les ports de Granville,
Fécamp, Saint-Malo, Cancale, Nantes etBinic.
De plus, la colonie de Saint-Pierre et MIquelon
arme chaque année près de 200 goélettes d'un
tonnage variant de 80 à 140 tonneaux et qui
sont toutes montées par des marins partant des
ports de France au mois de mars à bord de va-
peurs ou de voiliers^ Ces pêcheurs sont au nom-
bre de près de 4000 hommes. Les navires arri-
vent sur les bancs vers le mois d'avril et la
pêche dure jusqu'en octobre. Les navires mouil-
lent par 60 mètres de fond environ, ce qui les
oblige souvent, vu l'état de la mer, à filer '300
mètres de chaîne. Chaque navire arme dé 8 à 15
doris ou petits bateaux plats montés par deux
hommes. Avant de commencer la pêche à la
morue on se préoccupe de la pêche au bulot qui
se fait près du navire, et qui donne la boette
nécessaire pour amorcer les lignes.
Lesdoris partent deux ou trois heures avant le
coucher du soleil, et l'on tend les lignes qui ont
en moyenne 2.800 mètres de long et supportent
de 1.400 à 1.500 hameçons. Les doris reviennent
alors à bord et l'équipage soupe et se couche.
Trois heures avant le lever du jour, les doris
vont relever les lignes et décrocher les morues
qui y ont été prises. L'équipage déjeune alors
et ensuite prépare la morue.
La morue ouverte, vidée et salée, est livrée au
saleur.On emploie le salage en saumure dans un
récipient étanche, ou le salage en sel sec et
arrimé.
La pêche tei minée, les navires rentrent dans
les ports de Bordeaux, Nantes, Port-de-Bouc,
Martigues, La Rochelle où sont établies des sé-
cheries qui constituent les plus grands marchés
français pour le commerce de la morue.
SAINT-PIERRE — UN SÉCHAGE DE MORUES
On acommencé, depuis peu, dans les ports de-
la Manche le repaquage de la morue verte salée
d'où on la dirige par wagons à destination des
ports précités.
La préparation de la morue dans les sécheries
a une grande importance, et, sous ce rapport,
Bordeaux a su réaliser de grandes améliorations.
Toutefois, nous croyons que les, nouveaux
procédés de pasteurisation seraient facilement
applicables à la pêche de la morue et qu'ils
rendraient de grands services à cette industrie.
L'industrie de la pêche fait vivre directement
plus de 20.000 famines, elle donne lien à un
commerce général de 40.000.000 de francs, et
donne à la marine marchande un fret de
60.000 tonnes. Celte industrie a fait la fortune
de notre colonie d-e Saint-Pierre et Miquelon
qui comprend deux petites îles : Saint-Pierre
dont la superficie atteint 25 kilomètres carrés et
Miquelon dont la superficie atteint 215- kilomè-
tres carrés.
Le chef-lieu de la colonie, Saint-Pierre, est une
petite ville maritime où l'on mène à peu près
la vie du nord de la France, sous cette ré-
serve que les exigences du climat y ont ap-
porté des habitudes spéciales; dans tous les
cas, le chauffage des maisons y est admirable-
ment bien compris.
La population sédentaire de la colonie est de
8.000 habitants, la population flottante de
12.000 habitants.
Les pêcheurs de Saint-Pierre pratiquent la
petite pêche à la morue, qui est- salée à terre et
dont les débouchés sont principalement vers les
Antilles.
Tableau des exportations à Saint-Pierre et
Miquelon :
Morues vertes 9.060.905
Morues sèches ............... 2.492.091
Ajoutons que l'on pêche également le homard
au French-Shore et que cette industrie - est
appelée à un grand essor, lorsqu'on en aura
fini avec la question anglo-française du French-
Shore.
Indo-Chine.
Les grands lacs du Cambodge sont en quelque
sorte les Terres-Neuves de l'Extrême-Orient,
l'industrie de "la pêche y étant très prospère.
Du reste, la pêche et la préparation du pois-
son saléou nuoc-rnam occupent une grande place
dans la vie des Annamites. On trouve des pêche-
ries dans tôus les arroyos, et la pêche dure de
novembre à mai.
La pêche dans les lacs du Cambodge ne com-
mence guère qu'en janvier, au moment des
basses eaux, et après les inondations. Des cen-
tailles de barques venues de la Cochinchine et
du Cambodge pénètrent dans les lacs où la
pêche se fait à 1 aide de grands filets. Une partie
du poisson est vendue sur place ou dirigée,sur
la Cochinchine dans des bateaux-viviers.
L'industrie française pourrait peut être étudier
LA PÊCHE EN INDO-CHINE — PECHEURS ANNAMITES
cette question, et construire des navires de ri-
vière se prêtant à la conservation du poisson.
Une autre partie du poisson sert à la prépa-
ration des poissons salés, du pro-hocetdes nuoc-
mam.
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