Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1903 31 août 1903
Description : 1903/08/31 (A3,N16). 1903/08/31 (A3,N16).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431568
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 217 j
traité qui contenait la clause relative aux rela-
tions de l'Àbyssinie avec l'extérieur, et dont
l'interprétation devait amener, en 1895, la guerre
ouverte entre les deux pays.
Après la signature du traité d'Outchali, l'Italie
se crut maîtresse de tout ce coin de l'Afrique,et
l'Angleterre - à qui il ne coûtait rien de donner
à son alliée des territoires qui. ne lui apparte-
naient pas — signa avec l'Italie, le 5 mai 1894,
une convention complétant deux protocoles de
mars et avril 1891, qui accordaient à l'Italie tous
les pays allant « de l'embouchure de Djuba au
NIl Bleu, du Nil Bleu au ras Kasar sur la mer
Rouge, et du ras Kasar à' l'embouchure du
Djuba (1) )>* réserve faite des possessions fran-
çaises et anglaises du Somaliland, qui étaient
considérées comme de simples enclaves. En
échange, l'Italie, à qui l'Angleterre semblait re-
connaître un territoire de plus
de 1,500,000 kilomètres carrés,
comprenant l'Abyssinie, Har-
rar et le Kaffa, renonçait à
s'étendre vers le Nil, le véri-
table objectif cependant de'sa
colonie de Massaouah. La Fran-
ce protesta contre ce traité,
mais l'Italie, alors dans toute
l'ardeur de sa fâcheuse et pro-
vocante politique crispinienne,
ne s'arrêta pas pour si peu, et
elle s'occupa immédiatement
à réaliser son rêve. Le général
Baratieri pénétra dans le Tigré ;
il prit, en 1894, Kassala, en 1895,
Adigrat, Antallo et Makallé;
derrière ses troupes, on orga-
nisait les territoires. Pendant
ce temps, Ménélick réunissait
son armée et, à la tête de
80,000 hommes, il se porta
au-devant de l'armée italienne
qu'il battit à Amba Alaghi. Il
b'emparait ensuite de Makallé
et enfin, en mars 1896, à Adoua,
il infligeait .aux Italiens une
cruelle défaite après une san-
glante bataille où leurs trou-
pes perdirent 20,000 hommes.
L'Italie avait demandé à l'An-
gleterre de l'autoriser à débar-
quer ses troupes à Zeilah,pour
prendre l'Abyssinie à revers, ce
qui eût modifié du tout au tout
les conditions de la guerre.
L'Angleterre refusa et, pen-
dant que l'Italiebattue, épuisée
et hors d'état, par suite de ce
refus, de continuer les 'hostili-
tés, signait le 26 décembre
1896 avec l'Abyssinie un traité
qui faisait de l'Erythrée une
simple enclave côtière dans
une zone désertique, l'Angle-
terre achevait de s'établir dans
la vallée de l'ALhara et invitait
l'Italie à évacuer Kassala où les
troupes anglaises pénétraient
le 25 - septembre 1897. Un
protocole du 10 juillet 1901
régla, sur les bases revendi-
quées par la France en 1888,
les limites des possessions
françaises et italiennes. Nous verrons plus Lard,
en parlant des possessions anglaises du Somali-
land, que cette dure leçon n'a pas servi à l'Italie
et qu'elle aide en ce moment même l'Angle-
terre à faire de ses possessions de la côte des Bé-
nadirs, comme de l'Erythrée, une simple en-
clave côtière dans une zone désertique.
Abyssinie. — La bataille d'Adoua avait été
une révélation pour l'Europe à qui elle appre-
nait brutalement que l'Abyssinie était une puis-
sance capable de faire respecter son indépen-
dance. Une étude plus attentive de son histoire
et des événements dont elle avait été le théâtre
aurait évité de cruelles déceptions à l'Italie.
Malheureusement — et quel que soit l'intérêt
d'un pareil sujet — nous ne pouvons dire ici que
quelques mots sur le royaume abyssin et sa
colonie de Harrar qui forment l'arrière-pays de
notre protectorat de la « Côte des Somalis ». Il
nous faudrait tout un numéro spécial pour en
donner une phvsionomie exacte.
L'Ethiopie est un formidable plateau rocheux
(1) Angoulvant et Vignéras.
qui s'étend du 88 au 158 parallèle et du 30° au 40e
degré (Greenwich) de longitude est. Les fleuves
qui prennent naissance dans ses montagnes
portent leurs eaux dans la- Méditerranée, dans la
mer Rouge, dans l'Océan Indien et dans les
grands lacs de l'Afrique équatoriale. Sa situa-
tion exceptionnelle, son climat qui en ferait une
merveilleuse colonie dépeuplement, sa popula-
tion nombreuse et aguerrie qui serait un appoint
formidable pour les luttes futures dont l'Afrique
sera peut-être le théâtre, expliquent les convoi-
tises qu'elle a soulevées chez quelques nations
européennes, convoitises qui, nous pouvons le
dire bien haut, n'ont jamais été partagées par la
France.
Les Abyssins semblent avoir pour origine une
colonie sémite qui aurait traversé la mer Rouge
et aurait été peu à peu modifiée par l'habi-
M. CHEt'NEUX, PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA COMPAGNIE IMPÉRIALE ~
DES CHEMINS DE FER ÉTHIOPIENS
tat. eL de nombreux mélanges avec les races qui
l'entouraient.
Depuis le quatrième siècle, date de sa conver-
sion au christianisme (lui fut l'œuvre, parait-il,
du missionnaire Fi-urpeiice aujourd'hui canonisé,
l'Ethiopie paraît avoir été à peu près constituée
comme elle l'est en ce moment même, en monar-
chie féodale, à l'unité près toutefois. Elle appar
Lient à un peuple belliqueux que l'histoire nous
montre toujours en lutte contre lui-même, mais
qui sut cependant, pour lutter contre l'étranger,
s'unir et résister pendant quatorze siècles aux
attaques incessantes des musulmans d'Arabie et
d'Egypte. C'est vers 1850 que Théodoros entre-
prit, pour unifier l'Ethiopie, de soumettre à son
autorité les puissants seigneurs turbulents de
son royaume et se lança, nouveau Charlemagne,.
dans une bataille sans merci contre ses grands
vassaux. Il succomba, mais l'élan était donnéet
son œuvre assez avancée pour qu'elle pût être
continuée par le roi Jean et achevée par Méné-
lick, l'empereur actuel, après deux guerres
étrangères soutenues brillammenl : l'une conlre
les Egyptiens, l'autre, dont nous parlions tout à
l'heure, contre les Italiens. Entre temps, en 1887.
les Abyssins avaient conquis le pays musulman
de Harrar. occupé par les Egyptiens depuis
L'Abyssinie est aujourd'hui solidement cons-
tituée sous l'autorité toute-puissante de Ménélick
qui la gouverne par l'intermédiaire de ses Ras,
grands chefs militaires- et civils. La population
de l'Ethiopie est d'environ dix à douze millions
d'habitants, formée par moitié d'Abyssins propre-
ment dits, race guerrière, et de Gallas, indigènes
d'une origine différente, mal déterminée, soumis
par les premiers et qui s'occupent surtout d'a-
griculture et d'élevage.
La situation de.l'Abyssinie sous les tropiques
et l'altitude de ses plateaux qui s'élèvent de
1.500 à 3.000 mètres, permettent d'y réussir
toutes les cultures des régions
ohaudes et des régions tem-
pérées ; ses richesses miné-
rales encore mal étudiées, mais
qui s'annoncent cependant
comme non négligeables ; enfin
la densité de sa population,
tout contribue à faire du
royaume abyssin le point le
plus intéressant de 1 Afrique -
équatoriale.
A 200 kilomètres à l'est du
massif rocheux de. l'Ethiopie
et des bords de l'Aouache,
se trouve la colonie abyssine
de Harrar, pays riche, peuplé
de gallas et de harraris musul-
mans; aujourd'hui reliée à Dji-
bouti par le chemin de fer dont
nous allons parler dans le cha-
pitre suivant.
CeLte région produit en abont
dance un café excellent qui es-
communément vendu en Eu-
rope comme moka, du bétail et
des cultures vivrières. Les ha-
bitants en grande partie mu-
sulmans supportent assez mal
le joug abyssin et, lorsqu'en
mars 1900, le bruit se répandit
que le Mahdi de l'Ogaden, con-
tre lequel luttent actuellement
les Anglais, s'approchait de
Harrar, on craignit sérieuse-
ment dans les milieux officiels
éthiopiens que la ville ne -se
soulevât.
Angleterre. — Il nous reste
maintenant, pour avoir achevé
le tour des frontières terrestres
de notre protectorat, à parler
du Somaliland britannique qui
le limite à l'est.
Lorsqu'en 1885, l'Angleterre
avait si généreusement autorisé
-l'Italie à s'emparer de la colo-
nie égyptienne de Massaouah,
elle s était réservé les posses-
sions situées sur la côte sud
du golfe d'Aden et elle s'était
établi à Zeilah et à Berbérah.
Elle occupait ainsi les deux
côtés du golfe d'Aden et sem-
blait se préparer à la possi-
bilité d'attaquer, le cas échéant, l'Abyssinie à la
fois par le nord te le sud, par le Tigré et par le
Choa. Pourtant celte colonie pauvre, située dans
une région désertique, limitée dans son expan-
sion vers l'intérieur par le traité passé en 1894
avec l'Italie, n'eut pas d'histoire jusqu'en 1899.
A ce moment on commença à parler, dans
l'Ogaden et le Somaliland, d'un chef reli-
gieux, Mohamed ben Abdallah Hassen qui prê-
chait la guerre sainte.
Ce jeune homme — il a à peine 32 ans — né
dans l'Ogaden et appartenant à'une famille des
plus modestes de la tribu des Haber Sebelan,
venait de revenir d'Arabie où il s'était lié avec
un aventurier hardi et intelligent nommé Inger,
qui paraît avoir exercé snr lui une assez grande
influence et l'avoir préparé moralement, dans le
but probable de servir sa propre ambition, au
rôle qu'il joue aujourd'hui.
Arrivé de la Mecque avec un grade religieux,
il passa à Djibouti il y a cinq ans. environ, mais
n'essaya jamais à aucun moment, d'exercer une
action quelconque. C'est à Aden où il se rendit
traité qui contenait la clause relative aux rela-
tions de l'Àbyssinie avec l'extérieur, et dont
l'interprétation devait amener, en 1895, la guerre
ouverte entre les deux pays.
Après la signature du traité d'Outchali, l'Italie
se crut maîtresse de tout ce coin de l'Afrique,et
l'Angleterre - à qui il ne coûtait rien de donner
à son alliée des territoires qui. ne lui apparte-
naient pas — signa avec l'Italie, le 5 mai 1894,
une convention complétant deux protocoles de
mars et avril 1891, qui accordaient à l'Italie tous
les pays allant « de l'embouchure de Djuba au
NIl Bleu, du Nil Bleu au ras Kasar sur la mer
Rouge, et du ras Kasar à' l'embouchure du
Djuba (1) )>* réserve faite des possessions fran-
çaises et anglaises du Somaliland, qui étaient
considérées comme de simples enclaves. En
échange, l'Italie, à qui l'Angleterre semblait re-
connaître un territoire de plus
de 1,500,000 kilomètres carrés,
comprenant l'Abyssinie, Har-
rar et le Kaffa, renonçait à
s'étendre vers le Nil, le véri-
table objectif cependant de'sa
colonie de Massaouah. La Fran-
ce protesta contre ce traité,
mais l'Italie, alors dans toute
l'ardeur de sa fâcheuse et pro-
vocante politique crispinienne,
ne s'arrêta pas pour si peu, et
elle s'occupa immédiatement
à réaliser son rêve. Le général
Baratieri pénétra dans le Tigré ;
il prit, en 1894, Kassala, en 1895,
Adigrat, Antallo et Makallé;
derrière ses troupes, on orga-
nisait les territoires. Pendant
ce temps, Ménélick réunissait
son armée et, à la tête de
80,000 hommes, il se porta
au-devant de l'armée italienne
qu'il battit à Amba Alaghi. Il
b'emparait ensuite de Makallé
et enfin, en mars 1896, à Adoua,
il infligeait .aux Italiens une
cruelle défaite après une san-
glante bataille où leurs trou-
pes perdirent 20,000 hommes.
L'Italie avait demandé à l'An-
gleterre de l'autoriser à débar-
quer ses troupes à Zeilah,pour
prendre l'Abyssinie à revers, ce
qui eût modifié du tout au tout
les conditions de la guerre.
L'Angleterre refusa et, pen-
dant que l'Italiebattue, épuisée
et hors d'état, par suite de ce
refus, de continuer les 'hostili-
tés, signait le 26 décembre
1896 avec l'Abyssinie un traité
qui faisait de l'Erythrée une
simple enclave côtière dans
une zone désertique, l'Angle-
terre achevait de s'établir dans
la vallée de l'ALhara et invitait
l'Italie à évacuer Kassala où les
troupes anglaises pénétraient
le 25 - septembre 1897. Un
protocole du 10 juillet 1901
régla, sur les bases revendi-
quées par la France en 1888,
les limites des possessions
françaises et italiennes. Nous verrons plus Lard,
en parlant des possessions anglaises du Somali-
land, que cette dure leçon n'a pas servi à l'Italie
et qu'elle aide en ce moment même l'Angle-
terre à faire de ses possessions de la côte des Bé-
nadirs, comme de l'Erythrée, une simple en-
clave côtière dans une zone désertique.
Abyssinie. — La bataille d'Adoua avait été
une révélation pour l'Europe à qui elle appre-
nait brutalement que l'Abyssinie était une puis-
sance capable de faire respecter son indépen-
dance. Une étude plus attentive de son histoire
et des événements dont elle avait été le théâtre
aurait évité de cruelles déceptions à l'Italie.
Malheureusement — et quel que soit l'intérêt
d'un pareil sujet — nous ne pouvons dire ici que
quelques mots sur le royaume abyssin et sa
colonie de Harrar qui forment l'arrière-pays de
notre protectorat de la « Côte des Somalis ». Il
nous faudrait tout un numéro spécial pour en
donner une phvsionomie exacte.
L'Ethiopie est un formidable plateau rocheux
(1) Angoulvant et Vignéras.
qui s'étend du 88 au 158 parallèle et du 30° au 40e
degré (Greenwich) de longitude est. Les fleuves
qui prennent naissance dans ses montagnes
portent leurs eaux dans la- Méditerranée, dans la
mer Rouge, dans l'Océan Indien et dans les
grands lacs de l'Afrique équatoriale. Sa situa-
tion exceptionnelle, son climat qui en ferait une
merveilleuse colonie dépeuplement, sa popula-
tion nombreuse et aguerrie qui serait un appoint
formidable pour les luttes futures dont l'Afrique
sera peut-être le théâtre, expliquent les convoi-
tises qu'elle a soulevées chez quelques nations
européennes, convoitises qui, nous pouvons le
dire bien haut, n'ont jamais été partagées par la
France.
Les Abyssins semblent avoir pour origine une
colonie sémite qui aurait traversé la mer Rouge
et aurait été peu à peu modifiée par l'habi-
M. CHEt'NEUX, PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA COMPAGNIE IMPÉRIALE ~
DES CHEMINS DE FER ÉTHIOPIENS
tat. eL de nombreux mélanges avec les races qui
l'entouraient.
Depuis le quatrième siècle, date de sa conver-
sion au christianisme (lui fut l'œuvre, parait-il,
du missionnaire Fi-urpeiice aujourd'hui canonisé,
l'Ethiopie paraît avoir été à peu près constituée
comme elle l'est en ce moment même, en monar-
chie féodale, à l'unité près toutefois. Elle appar
Lient à un peuple belliqueux que l'histoire nous
montre toujours en lutte contre lui-même, mais
qui sut cependant, pour lutter contre l'étranger,
s'unir et résister pendant quatorze siècles aux
attaques incessantes des musulmans d'Arabie et
d'Egypte. C'est vers 1850 que Théodoros entre-
prit, pour unifier l'Ethiopie, de soumettre à son
autorité les puissants seigneurs turbulents de
son royaume et se lança, nouveau Charlemagne,.
dans une bataille sans merci contre ses grands
vassaux. Il succomba, mais l'élan était donnéet
son œuvre assez avancée pour qu'elle pût être
continuée par le roi Jean et achevée par Méné-
lick, l'empereur actuel, après deux guerres
étrangères soutenues brillammenl : l'une conlre
les Egyptiens, l'autre, dont nous parlions tout à
l'heure, contre les Italiens. Entre temps, en 1887.
les Abyssins avaient conquis le pays musulman
de Harrar. occupé par les Egyptiens depuis
L'Abyssinie est aujourd'hui solidement cons-
tituée sous l'autorité toute-puissante de Ménélick
qui la gouverne par l'intermédiaire de ses Ras,
grands chefs militaires- et civils. La population
de l'Ethiopie est d'environ dix à douze millions
d'habitants, formée par moitié d'Abyssins propre-
ment dits, race guerrière, et de Gallas, indigènes
d'une origine différente, mal déterminée, soumis
par les premiers et qui s'occupent surtout d'a-
griculture et d'élevage.
La situation de.l'Abyssinie sous les tropiques
et l'altitude de ses plateaux qui s'élèvent de
1.500 à 3.000 mètres, permettent d'y réussir
toutes les cultures des régions
ohaudes et des régions tem-
pérées ; ses richesses miné-
rales encore mal étudiées, mais
qui s'annoncent cependant
comme non négligeables ; enfin
la densité de sa population,
tout contribue à faire du
royaume abyssin le point le
plus intéressant de 1 Afrique -
équatoriale.
A 200 kilomètres à l'est du
massif rocheux de. l'Ethiopie
et des bords de l'Aouache,
se trouve la colonie abyssine
de Harrar, pays riche, peuplé
de gallas et de harraris musul-
mans; aujourd'hui reliée à Dji-
bouti par le chemin de fer dont
nous allons parler dans le cha-
pitre suivant.
CeLte région produit en abont
dance un café excellent qui es-
communément vendu en Eu-
rope comme moka, du bétail et
des cultures vivrières. Les ha-
bitants en grande partie mu-
sulmans supportent assez mal
le joug abyssin et, lorsqu'en
mars 1900, le bruit se répandit
que le Mahdi de l'Ogaden, con-
tre lequel luttent actuellement
les Anglais, s'approchait de
Harrar, on craignit sérieuse-
ment dans les milieux officiels
éthiopiens que la ville ne -se
soulevât.
Angleterre. — Il nous reste
maintenant, pour avoir achevé
le tour des frontières terrestres
de notre protectorat, à parler
du Somaliland britannique qui
le limite à l'est.
Lorsqu'en 1885, l'Angleterre
avait si généreusement autorisé
-l'Italie à s'emparer de la colo-
nie égyptienne de Massaouah,
elle s était réservé les posses-
sions situées sur la côte sud
du golfe d'Aden et elle s'était
établi à Zeilah et à Berbérah.
Elle occupait ainsi les deux
côtés du golfe d'Aden et sem-
blait se préparer à la possi-
bilité d'attaquer, le cas échéant, l'Abyssinie à la
fois par le nord te le sud, par le Tigré et par le
Choa. Pourtant celte colonie pauvre, située dans
une région désertique, limitée dans son expan-
sion vers l'intérieur par le traité passé en 1894
avec l'Italie, n'eut pas d'histoire jusqu'en 1899.
A ce moment on commença à parler, dans
l'Ogaden et le Somaliland, d'un chef reli-
gieux, Mohamed ben Abdallah Hassen qui prê-
chait la guerre sainte.
Ce jeune homme — il a à peine 32 ans — né
dans l'Ogaden et appartenant à'une famille des
plus modestes de la tribu des Haber Sebelan,
venait de revenir d'Arabie où il s'était lié avec
un aventurier hardi et intelligent nommé Inger,
qui paraît avoir exercé snr lui une assez grande
influence et l'avoir préparé moralement, dans le
but probable de servir sa propre ambition, au
rôle qu'il joue aujourd'hui.
Arrivé de la Mecque avec un grade religieux,
il passa à Djibouti il y a cinq ans. environ, mais
n'essaya jamais à aucun moment, d'exercer une
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