Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01-1929/01/31. 1929/01/01-1929/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743138b
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 12
Les Annales Coloniales
Ainsi la science musulmane comme le pa-
triotisme sont exclusivement d'ordre religieux.
Allah représente la grande concentration du
pouvoir absolu sur la terre et dans le ciel, Fez
est la capitale spirituelle de cette force. L'ou-
ragan des pensées mystérieuses souffle des mé-
dersas, des mosquées, agite les ambitions poli-
tiques jusqu'au cœur des foyers des notables
fasi. Par des antennes secrètes qui prennent
souvent la forme du marabout et du meskine,
le courant s 'établit entre Fez la Sainte et tou.
tes les tribus errantes du bled et de la monta
gne.
Départ à l'heure où le jour pointe à peine ;
Fez n est qu'une douceur grise pleine de ténè-
bres. Elle disparaît au rythme de 70 kilomè-
tres à l heure et l autocar franchit en moins de
six heures les 355 kilomètres qui nous séparent
de la frontière algérienne. Ce trajet ne ressem-
ble guère à un voyage, c'est une magnifique
promenade. Le fameux couloir de Taza est de-
venu une route modèle entretenue com-
me la piste du Vélodrome pendant les
Six Jours ! La naissance graduée de
1 aurore ressuscite les chardons argentés,
les moroses palmiers nains, elle accen-
tue le dessin d'un douar endormi, d'une
caravane qui se chauffe au grand feu de
sarments et sur le ciel glauque se profile.
1 ombre en bois brun d'un chameau.
Le soleil se lève sur la chaîne du
Rif. Jamais l'Orient « pour cette chose
d 'or qui s'appelle le jour » n'a eu un
cadre plus émouvant.
Ainsi, d'ores et déjà, dans d'excel-
lentes conditions de confort, grâce à
cette politique d'entente cordiale des
moyens de transports, la liaison Maroc-
Algérie est assurée. Le jour est proche
où l'on verra se dessiner sur le front de
l'Afrique du Nord français cette avance
victorieuse des chemins de fer « de
Marrakech à Gabès, d'Alger au Ni-
ger ».
LA FRANCE A RABAT
Rabat marquera le terme de mon
voyage au Maroc. En réalité, il n'en
fut pas ainsi. Mais de mon passage dans
la capitale administrative, je conserve
une telle impression de la douceur de
vivre qu elle se détache entre toutes les
autres, et sous une grande aile de lu-
mière rose ressuscite une France toute
jeune, toute blanche, dans la plénitude
de sa force paisible.
La mer ronfle au creux des décou-
pures de la côte.
La kasba crénelée des Oudaïas, nef
mauve au levant, est toute parée de fleurs
et de vieux canons espagnols ; à l'occident,
sous le ciel vert du couchant, elle devient, avec
son armature de tours flanquantes, une galère en
or, gréée de tièdes rayons en oriflammes.
En souvenir peut être de cette piraterie vic-
torieuse dont s'enorgueillirent si longtemps Sa-
lé et Rabat, la Kasba s'avance fièrement dans
1 Océan, entraînant à sa remorque toute la
flottille^de l oued Bou-Regreg. *
Sur la mystérieuse tour Hassan, sur les Ou-
daïas, sur tout ce qui reste des Mille et une
Nuits, splendeur historique des Almohades,
veille la plus vigilante des politiques d'urba-
nisme. Tandis que 1 Algérie musulmane a été
massacrée, que la Tunisie n'a profité que de
rares efforts couronnés d'ailleuîs de succès
plus encore à Tunis qu'à Sousse et à Sfax, le
Maroc est la première possession française où
un plan d ensemble a présidé à la construction
des villes européennes séparées des villes in-
digènes. Partout, ces plans ont été conçus avec
une rare compréhension de r architecture ma-
rocaine et le souci constant de préserver de la
destruction les merveilles du passé. Rabat se
présente comme la maquette blanche, classée
hors concours, d'une cité moderne idéale. La
ville peut croître, la disposition de la gare, de
la poste, des rues, des avenues, lui réserve
d inépuisables ressources.
Au temps de Périclès, le soin de veiller à
la dignité des bâtiments était une magistrature
enviée.
L'édile antique protégeait la vue des ci-
toyens contre le défaut d harmonie et représen-
tait la beauté dans la loi.
Au Maroc, on retrouve ce souci de la lutte
contre la laideur égoïste, contre « le manque
de politesse » des horreurs architecturales. Je
ne sais si, comme Thèbes, Rabat s éleva au son
de la lyre. On a appelé l'architecture « la
musique de 1 étendue », cette expression con-
vient à l'harmonieuse cité.
Pour compléter ce visage du Maroc tel que
l'a ébauché, puis fouillé et ciselé l'effort fran-
Minaret du Chella à Rabat
çais, il conviendrait de dresser dans la simple
sécheresse d'une citation à l'ordre du jour l' œu-
vre magistrale, surprenante dans son ensemble,
en ce sens que l'écrasante tâche accomplie
échappe au regard du présent, incapable de
faire la synthèse du passé.
La France veille à Rabat. De la Résidence,
cet observatoire outillé et averti, quoi qu'en
puisse penser la dissidence métropolitaine, on
peut essayer de faire le point et de situer aussi
exactement que possible l'ordre de grandeur
atteint par notre action.
Mais avant de parler d'écoles, d'hôpitaux,
de crèches, il faut définir un point de vue de
la plus haute importance ; notre politique de
Protectorat doit-elle être de conquête autori-
taire ou de civilisation ?
Au seizième et au dix-seDtième siècle, quand
il suffisait pour coloniser d'exterminer les indi-
gènes et de prendre leur place, le problème
était facile à résoudre.
En 1928, avec des canons et des munitions,
nous réduirions plus vite la zone du Tadla, les
confins Glaoud et la région saharienne du Ma-
roc oriental que la France au dix-septième siè-
cle n'est venue à bout d'une poignée de Ca-
raïbes.
Seulement ce serait la guerre, et de Lyautey
à Steeg, la France au Maroc n'a pas cessé de
poursuivre la paix. Et tandis que nous faisions
face militairement en 1925 à la grave alerte du
Riff, nous poursuivions ce système de pacifi-
cation politique. La méthode de la tache
d 'huile, qui rend françaises d'importantes ré-
gions insoumises, se perpétue. La route, la T.
S.F., le télégraphe, la poste, l'automobile, fa-
cilitent notre occupation. C'est ainsi qu'en
1927, Ouezzan a gagné sa frontière internatio-
nale et que les tribus du grand Atlas ont fait
leur soumission.
Il est bien évident que le Protectorat a sa
frontière, qu 'au contact des régions insoumises,
il y a une zone dangereuse où peuvent encore
être redoutés des attentats de rôdeurs dissidents.
L insécurité se traduit par des actes de bandi-
tisme individuel et non par des rebellions
massives ou des attaques collectives de
tribus.
Cette insécurité latente ne peut être
combattue avec succès que par la mobi-
lité et l activité de nos détachements de
protection. Ils viennent d'être renforcés
mais sans retard, cette mobilité doit être
augmentée par 1 emploi généralisé d'un
matériel moderne de communication par
T.S.F. et par l'utilisation d'un outil-
lage mécanique perfectionné (autos blin-
dées, camions protégés).
Certes, notre plus stricte devoir est
d être forts, et de le paraître, afin de ne
pas avoir à user de cette force. Le pres-
tige, il ne faut pas l'oublier, a toujours
été la plus solide base de la puissance
d 'un peuple. ^ Le renforcement de la
surveillance n'est pas moins important,
mais combien cette vigilance sans répit
est difficile à exercer ! Il faudrait une
organisation professionnelle de police
secrète ayant ses agents d'observation
en avant de nos lignes et à même de
suivre les suspects jusque dans les Souks
de Fez et de Marrakech...
Le temps est proche peut-être où un
service anthropométrique possédera les
empreintes digitales des Marabouts et
des meskines si souvent agitateurs.
Lorsque vous demandez à un Hollan-
dais (quelles que soient ses opinions po-
litiques) ce qu'il pense des Indes Néer-
landaises, il vous répond par un tel con-
cert de louanges que vous le quittez
enthousiasmé et vous faites à ce peuple
optimiste la meilleure des publicités. Le
florin monte avec le prestige de la
Royal Dut ch. Posez la même question
à un Français, en dépit de la splendeur
.Lrey. de son empire colonial, invariablement
il vous parlera « de malaise », de la « véri-
table crise indigène, économique, finan-
cière », etc... Cet excellent patriote, sous
le prétexte d'intérêt national, ne se
rend pas compte qu'il ruine le crédit de la
France et que ce n'est pas impunément qu'on
se dénigre aux regards des autres nations. Sa-
vent-ils les démolisseurs (la critique est aisée,
mais 1 'art est difficile), comment l'aventure mi-
litaire se transforme en entreprise, l'entreprise
en administration, malgré le quotidien concert
des plaintes contre « 1 imprévoyance du pou-
voir... 1 absurdité des desseins... les scandales
qui naissent des appétits déchaînés »... car
c est ainsi trop souvent que sont qualifiées les
difficultés graves que le temps seul peut par-
venir à vaincre.
Au Maroc, il fallait installer la France du
vingtième siècle au centre d'une population de
quatre millions et demi d'habitants en retard
de deux mille ans sur la vie moderne. Or, nous
sommes en pays de Protectorat et les tribus
vivent sur la foi des traités qui leur ont promis
le respect des coutumes et des propriétés.
Et c est dans 1 inextricable enchevêtrement
Les Annales Coloniales
Ainsi la science musulmane comme le pa-
triotisme sont exclusivement d'ordre religieux.
Allah représente la grande concentration du
pouvoir absolu sur la terre et dans le ciel, Fez
est la capitale spirituelle de cette force. L'ou-
ragan des pensées mystérieuses souffle des mé-
dersas, des mosquées, agite les ambitions poli-
tiques jusqu'au cœur des foyers des notables
fasi. Par des antennes secrètes qui prennent
souvent la forme du marabout et du meskine,
le courant s 'établit entre Fez la Sainte et tou.
tes les tribus errantes du bled et de la monta
gne.
Départ à l'heure où le jour pointe à peine ;
Fez n est qu'une douceur grise pleine de ténè-
bres. Elle disparaît au rythme de 70 kilomè-
tres à l heure et l autocar franchit en moins de
six heures les 355 kilomètres qui nous séparent
de la frontière algérienne. Ce trajet ne ressem-
ble guère à un voyage, c'est une magnifique
promenade. Le fameux couloir de Taza est de-
venu une route modèle entretenue com-
me la piste du Vélodrome pendant les
Six Jours ! La naissance graduée de
1 aurore ressuscite les chardons argentés,
les moroses palmiers nains, elle accen-
tue le dessin d'un douar endormi, d'une
caravane qui se chauffe au grand feu de
sarments et sur le ciel glauque se profile.
1 ombre en bois brun d'un chameau.
Le soleil se lève sur la chaîne du
Rif. Jamais l'Orient « pour cette chose
d 'or qui s'appelle le jour » n'a eu un
cadre plus émouvant.
Ainsi, d'ores et déjà, dans d'excel-
lentes conditions de confort, grâce à
cette politique d'entente cordiale des
moyens de transports, la liaison Maroc-
Algérie est assurée. Le jour est proche
où l'on verra se dessiner sur le front de
l'Afrique du Nord français cette avance
victorieuse des chemins de fer « de
Marrakech à Gabès, d'Alger au Ni-
ger ».
LA FRANCE A RABAT
Rabat marquera le terme de mon
voyage au Maroc. En réalité, il n'en
fut pas ainsi. Mais de mon passage dans
la capitale administrative, je conserve
une telle impression de la douceur de
vivre qu elle se détache entre toutes les
autres, et sous une grande aile de lu-
mière rose ressuscite une France toute
jeune, toute blanche, dans la plénitude
de sa force paisible.
La mer ronfle au creux des décou-
pures de la côte.
La kasba crénelée des Oudaïas, nef
mauve au levant, est toute parée de fleurs
et de vieux canons espagnols ; à l'occident,
sous le ciel vert du couchant, elle devient, avec
son armature de tours flanquantes, une galère en
or, gréée de tièdes rayons en oriflammes.
En souvenir peut être de cette piraterie vic-
torieuse dont s'enorgueillirent si longtemps Sa-
lé et Rabat, la Kasba s'avance fièrement dans
1 Océan, entraînant à sa remorque toute la
flottille^de l oued Bou-Regreg. *
Sur la mystérieuse tour Hassan, sur les Ou-
daïas, sur tout ce qui reste des Mille et une
Nuits, splendeur historique des Almohades,
veille la plus vigilante des politiques d'urba-
nisme. Tandis que 1 Algérie musulmane a été
massacrée, que la Tunisie n'a profité que de
rares efforts couronnés d'ailleuîs de succès
plus encore à Tunis qu'à Sousse et à Sfax, le
Maroc est la première possession française où
un plan d ensemble a présidé à la construction
des villes européennes séparées des villes in-
digènes. Partout, ces plans ont été conçus avec
une rare compréhension de r architecture ma-
rocaine et le souci constant de préserver de la
destruction les merveilles du passé. Rabat se
présente comme la maquette blanche, classée
hors concours, d'une cité moderne idéale. La
ville peut croître, la disposition de la gare, de
la poste, des rues, des avenues, lui réserve
d inépuisables ressources.
Au temps de Périclès, le soin de veiller à
la dignité des bâtiments était une magistrature
enviée.
L'édile antique protégeait la vue des ci-
toyens contre le défaut d harmonie et représen-
tait la beauté dans la loi.
Au Maroc, on retrouve ce souci de la lutte
contre la laideur égoïste, contre « le manque
de politesse » des horreurs architecturales. Je
ne sais si, comme Thèbes, Rabat s éleva au son
de la lyre. On a appelé l'architecture « la
musique de 1 étendue », cette expression con-
vient à l'harmonieuse cité.
Pour compléter ce visage du Maroc tel que
l'a ébauché, puis fouillé et ciselé l'effort fran-
Minaret du Chella à Rabat
çais, il conviendrait de dresser dans la simple
sécheresse d'une citation à l'ordre du jour l' œu-
vre magistrale, surprenante dans son ensemble,
en ce sens que l'écrasante tâche accomplie
échappe au regard du présent, incapable de
faire la synthèse du passé.
La France veille à Rabat. De la Résidence,
cet observatoire outillé et averti, quoi qu'en
puisse penser la dissidence métropolitaine, on
peut essayer de faire le point et de situer aussi
exactement que possible l'ordre de grandeur
atteint par notre action.
Mais avant de parler d'écoles, d'hôpitaux,
de crèches, il faut définir un point de vue de
la plus haute importance ; notre politique de
Protectorat doit-elle être de conquête autori-
taire ou de civilisation ?
Au seizième et au dix-seDtième siècle, quand
il suffisait pour coloniser d'exterminer les indi-
gènes et de prendre leur place, le problème
était facile à résoudre.
En 1928, avec des canons et des munitions,
nous réduirions plus vite la zone du Tadla, les
confins Glaoud et la région saharienne du Ma-
roc oriental que la France au dix-septième siè-
cle n'est venue à bout d'une poignée de Ca-
raïbes.
Seulement ce serait la guerre, et de Lyautey
à Steeg, la France au Maroc n'a pas cessé de
poursuivre la paix. Et tandis que nous faisions
face militairement en 1925 à la grave alerte du
Riff, nous poursuivions ce système de pacifi-
cation politique. La méthode de la tache
d 'huile, qui rend françaises d'importantes ré-
gions insoumises, se perpétue. La route, la T.
S.F., le télégraphe, la poste, l'automobile, fa-
cilitent notre occupation. C'est ainsi qu'en
1927, Ouezzan a gagné sa frontière internatio-
nale et que les tribus du grand Atlas ont fait
leur soumission.
Il est bien évident que le Protectorat a sa
frontière, qu 'au contact des régions insoumises,
il y a une zone dangereuse où peuvent encore
être redoutés des attentats de rôdeurs dissidents.
L insécurité se traduit par des actes de bandi-
tisme individuel et non par des rebellions
massives ou des attaques collectives de
tribus.
Cette insécurité latente ne peut être
combattue avec succès que par la mobi-
lité et l activité de nos détachements de
protection. Ils viennent d'être renforcés
mais sans retard, cette mobilité doit être
augmentée par 1 emploi généralisé d'un
matériel moderne de communication par
T.S.F. et par l'utilisation d'un outil-
lage mécanique perfectionné (autos blin-
dées, camions protégés).
Certes, notre plus stricte devoir est
d être forts, et de le paraître, afin de ne
pas avoir à user de cette force. Le pres-
tige, il ne faut pas l'oublier, a toujours
été la plus solide base de la puissance
d 'un peuple. ^ Le renforcement de la
surveillance n'est pas moins important,
mais combien cette vigilance sans répit
est difficile à exercer ! Il faudrait une
organisation professionnelle de police
secrète ayant ses agents d'observation
en avant de nos lignes et à même de
suivre les suspects jusque dans les Souks
de Fez et de Marrakech...
Le temps est proche peut-être où un
service anthropométrique possédera les
empreintes digitales des Marabouts et
des meskines si souvent agitateurs.
Lorsque vous demandez à un Hollan-
dais (quelles que soient ses opinions po-
litiques) ce qu'il pense des Indes Néer-
landaises, il vous répond par un tel con-
cert de louanges que vous le quittez
enthousiasmé et vous faites à ce peuple
optimiste la meilleure des publicités. Le
florin monte avec le prestige de la
Royal Dut ch. Posez la même question
à un Français, en dépit de la splendeur
.Lrey. de son empire colonial, invariablement
il vous parlera « de malaise », de la « véri-
table crise indigène, économique, finan-
cière », etc... Cet excellent patriote, sous
le prétexte d'intérêt national, ne se
rend pas compte qu'il ruine le crédit de la
France et que ce n'est pas impunément qu'on
se dénigre aux regards des autres nations. Sa-
vent-ils les démolisseurs (la critique est aisée,
mais 1 'art est difficile), comment l'aventure mi-
litaire se transforme en entreprise, l'entreprise
en administration, malgré le quotidien concert
des plaintes contre « 1 imprévoyance du pou-
voir... 1 absurdité des desseins... les scandales
qui naissent des appétits déchaînés »... car
c est ainsi trop souvent que sont qualifiées les
difficultés graves que le temps seul peut par-
venir à vaincre.
Au Maroc, il fallait installer la France du
vingtième siècle au centre d'une population de
quatre millions et demi d'habitants en retard
de deux mille ans sur la vie moderne. Or, nous
sommes en pays de Protectorat et les tribus
vivent sur la foi des traités qui leur ont promis
le respect des coutumes et des propriétés.
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