Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01-1929/02/28. 1929/02/01-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743137x
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Page 4
Les Annales Coloniales
IL~ n TOGO
Le Togo français (ou, plus exactement,
placé sous mandat français), est limité au
sud par l'océan Atlantique, à l'ouest par le
Togo anglais (c'est-à-dire sous mandat bri-
tannique), à l'est par le Dahomey et, au
nord, par la Haute-Volta. Sa côte maritime
n'a que 50 km., mais le territoire s'étend
sur 600 kilomètres du sud au nord. 750.000
habitants, soit, en moyenne, 14 au kilomètre
carré, sont inégalement répartis sur une su-
perficie de 53.000 kilomètres carrés (la moi-
tié, environ, de la superficie du Dahomey).
Lomé, la capitale (10.000 habitants), est le
port principal qui, grâce à un wharf bien
équipé, permet dans de bonnes conditions
l'embarquement et le débarquement des pas-
sagers et des marchandises à destination ou
en provenance de Bordeaux et de Marseille.
Des cargos étrangers, venus de Liverpool et
des ports de la mer du Nord, assurent éga-
lement les relations commerciales entre la
,France et Lomé. Le port le plus important,
après Lomé, est Anecho.
Sur ce petit pays s'exerce, comme on le
verra plus loin, une grande politique, en ce
qu'elle est humaine. Elle est bien dans la
tradition de la France, mais peu de colonies
ont pu témoigner aussi rapidement de sa
réussite.
L'instruction publique
L'enseignement officiel est donné :
Dans les écoles de villages ; dans les cen'
tres scolaires ou écoles régionales ; dans les
cours d'adultes; au cours complémentaire;
dans les écoles professionnelles ; dans les
cours techniques et pratiques faits aux ate-
liers du chemin de fer, des travaux publics
et du wharf, dans les hôpitaux, dans les sta-
, tions d'agriculture.
23 écoles de village ont été créées; elles
sont dirigées par un moniteur ou un insti-
tuteur indigène. Les élèves y apprennent la
langue française, le calcul, le système mé-
trique et des notions de morale et d'hygiène.
Jusqu'au ier octobre 1922, il n'existait que
deux écoles régionales : à Lomé et Anécho,
quatre autres ont été créées à Palimé, Atak-
pamé, Sokodé et Sansanné-Mango. Les éco-
les régionales de Lomé, Anécho, Palimé,
Atakpamé et Sokodé sont dirigées chacune
par un instituteur européen du cadre métro-
politain. Celle de Sansanné-Mango a à sa
tête un instituteur indigène.
L'école régionale est en principe située au
chef-lieu du cercle. Le programme comprend
l'enseignement méthodique et précis de la
Habitation d'Administrateur à Lomé
langue française, le calcul, le système mé-
trique, la géométrie pratique, les notions
des sciences physiques et naturelles appli-
Le Dispensaire de Tsevié
quées à l'hygiène, à l'agriculture et aux in-
dustries locales, le dessin et la morale.
L'enseignement agricole est donné à
l'école d'agriculture de Tové, à l'école pro-
fessionnelle de Sokodé ainsi que dans les
écoles de villages et dans les écoles régiona-
les par des leçons théoriques et des travaux
pratiques, chaque école possédant, à cet ef-
fet, un champ de plusieurs hectares.
Pour permettre d'apprendre le français ou
de compléter leur éducation aux indigènes
empêchés, par leurs occupations, de venir
dans nos écoles, des cours d'adultes ont été
créés dans les centres les plus importants.
Un cours complémentaire existe à Lomé,
c'est l'école primaire supérieure du Terri-
toire. Le programme est beaucoup plus éten-
du et plus approfondi que celui des écoles
régionales.
Les jeunes gens sortant diplômés ou non
des écoles régionales n'obtiennent naturelle-
ment pas tous un emploi dans l'administra-
tion ou le commerce. Or, c'est malheureuse-
ment un fait connu que dès que l'indigène a
acquis une instruction élémentaire, il mani-
feste de la répugnance pour les travaux ma-
nuels qu'il estime dégradants. La diffusion
de l'enseignement présente sans doute à cet
égard un danger.
Ces considérations ont amené le pouvoir
local à développer. par-dessus tout l'ensei-
gnement professionnel dans toutes les écoles
et à créer dès 1922 à Sokodé, grand centre
de population du Territoire, une importante
école professionnelle, qui sera prochainement
dotée d'un outillage moderne et de nou-
veaux bâtiments, vastes et bien adaptés à
leur destination.
Quelques chiffres permettront de se faire
une idée des efforts réalisés comme des ré-
sultats acquis.
De &6.450 marks en IW4, les crédits affec-
tés à la diffusion de l'instruction publique
sont passés à 361.874 fr. en 1923, à 690.697
francs en 1925, à 1.369.172 fr. en 1927, enfin
à 1.701.577 tandis que les subventions al-
louées aux écoles libres passaient de 25.000
marks en 1914 à 145.000 fr. en 1928.
10.872 jeunes gens ont fréquenté les éco-
les en 1926 contre 6.848 en 1922.
Le nombre des établissements scolaires et
des élèves qui reçoivent une instruction pri-
maire est néanmoins insuffisant pour une
population totale de 750.000 âmes. Aussi
l 'œuvre commencée en 1922 sera-t-elle pour-
suivie avec ténacité.
L'organisation judiciaire
En matière judiciaire, des tribunaux de
district présidés par un Européen assisté
d'assesseurs obligatoirement consultés,
avaient été institués par l'autorité militaire
dès l'occupation du pays. Un décret du
22 novembre 1922 est venu parachever cette
organisation de temps de guerre. Le nouvel
organisme comprend à la base un juge con-
ciliateur qui est le chef de village, auquel
se superposent trois degrés de juridiction :
tribunaux de subdivision, de cercle, d'appel
ou d'homologation.
L'institution d'un magistrat-conciliateur,
le chef de village, dont la situation le rap-
proche des justiciables ; la création de tri-
bunaux dont la compétence, l'expérience et
l impartialité sont assurées par la présence
à leur tête de fonctionnaires éprouvés de
Les Annales Coloniales
IL~ n TOGO
Le Togo français (ou, plus exactement,
placé sous mandat français), est limité au
sud par l'océan Atlantique, à l'ouest par le
Togo anglais (c'est-à-dire sous mandat bri-
tannique), à l'est par le Dahomey et, au
nord, par la Haute-Volta. Sa côte maritime
n'a que 50 km., mais le territoire s'étend
sur 600 kilomètres du sud au nord. 750.000
habitants, soit, en moyenne, 14 au kilomètre
carré, sont inégalement répartis sur une su-
perficie de 53.000 kilomètres carrés (la moi-
tié, environ, de la superficie du Dahomey).
Lomé, la capitale (10.000 habitants), est le
port principal qui, grâce à un wharf bien
équipé, permet dans de bonnes conditions
l'embarquement et le débarquement des pas-
sagers et des marchandises à destination ou
en provenance de Bordeaux et de Marseille.
Des cargos étrangers, venus de Liverpool et
des ports de la mer du Nord, assurent éga-
lement les relations commerciales entre la
,France et Lomé. Le port le plus important,
après Lomé, est Anecho.
Sur ce petit pays s'exerce, comme on le
verra plus loin, une grande politique, en ce
qu'elle est humaine. Elle est bien dans la
tradition de la France, mais peu de colonies
ont pu témoigner aussi rapidement de sa
réussite.
L'instruction publique
L'enseignement officiel est donné :
Dans les écoles de villages ; dans les cen'
tres scolaires ou écoles régionales ; dans les
cours d'adultes; au cours complémentaire;
dans les écoles professionnelles ; dans les
cours techniques et pratiques faits aux ate-
liers du chemin de fer, des travaux publics
et du wharf, dans les hôpitaux, dans les sta-
, tions d'agriculture.
23 écoles de village ont été créées; elles
sont dirigées par un moniteur ou un insti-
tuteur indigène. Les élèves y apprennent la
langue française, le calcul, le système mé-
trique et des notions de morale et d'hygiène.
Jusqu'au ier octobre 1922, il n'existait que
deux écoles régionales : à Lomé et Anécho,
quatre autres ont été créées à Palimé, Atak-
pamé, Sokodé et Sansanné-Mango. Les éco-
les régionales de Lomé, Anécho, Palimé,
Atakpamé et Sokodé sont dirigées chacune
par un instituteur européen du cadre métro-
politain. Celle de Sansanné-Mango a à sa
tête un instituteur indigène.
L'école régionale est en principe située au
chef-lieu du cercle. Le programme comprend
l'enseignement méthodique et précis de la
Habitation d'Administrateur à Lomé
langue française, le calcul, le système mé-
trique, la géométrie pratique, les notions
des sciences physiques et naturelles appli-
Le Dispensaire de Tsevié
quées à l'hygiène, à l'agriculture et aux in-
dustries locales, le dessin et la morale.
L'enseignement agricole est donné à
l'école d'agriculture de Tové, à l'école pro-
fessionnelle de Sokodé ainsi que dans les
écoles de villages et dans les écoles régiona-
les par des leçons théoriques et des travaux
pratiques, chaque école possédant, à cet ef-
fet, un champ de plusieurs hectares.
Pour permettre d'apprendre le français ou
de compléter leur éducation aux indigènes
empêchés, par leurs occupations, de venir
dans nos écoles, des cours d'adultes ont été
créés dans les centres les plus importants.
Un cours complémentaire existe à Lomé,
c'est l'école primaire supérieure du Terri-
toire. Le programme est beaucoup plus éten-
du et plus approfondi que celui des écoles
régionales.
Les jeunes gens sortant diplômés ou non
des écoles régionales n'obtiennent naturelle-
ment pas tous un emploi dans l'administra-
tion ou le commerce. Or, c'est malheureuse-
ment un fait connu que dès que l'indigène a
acquis une instruction élémentaire, il mani-
feste de la répugnance pour les travaux ma-
nuels qu'il estime dégradants. La diffusion
de l'enseignement présente sans doute à cet
égard un danger.
Ces considérations ont amené le pouvoir
local à développer. par-dessus tout l'ensei-
gnement professionnel dans toutes les écoles
et à créer dès 1922 à Sokodé, grand centre
de population du Territoire, une importante
école professionnelle, qui sera prochainement
dotée d'un outillage moderne et de nou-
veaux bâtiments, vastes et bien adaptés à
leur destination.
Quelques chiffres permettront de se faire
une idée des efforts réalisés comme des ré-
sultats acquis.
De &6.450 marks en IW4, les crédits affec-
tés à la diffusion de l'instruction publique
sont passés à 361.874 fr. en 1923, à 690.697
francs en 1925, à 1.369.172 fr. en 1927, enfin
à 1.701.577 tandis que les subventions al-
louées aux écoles libres passaient de 25.000
marks en 1914 à 145.000 fr. en 1928.
10.872 jeunes gens ont fréquenté les éco-
les en 1926 contre 6.848 en 1922.
Le nombre des établissements scolaires et
des élèves qui reçoivent une instruction pri-
maire est néanmoins insuffisant pour une
population totale de 750.000 âmes. Aussi
l 'œuvre commencée en 1922 sera-t-elle pour-
suivie avec ténacité.
L'organisation judiciaire
En matière judiciaire, des tribunaux de
district présidés par un Européen assisté
d'assesseurs obligatoirement consultés,
avaient été institués par l'autorité militaire
dès l'occupation du pays. Un décret du
22 novembre 1922 est venu parachever cette
organisation de temps de guerre. Le nouvel
organisme comprend à la base un juge con-
ciliateur qui est le chef de village, auquel
se superposent trois degrés de juridiction :
tribunaux de subdivision, de cercle, d'appel
ou d'homologation.
L'institution d'un magistrat-conciliateur,
le chef de village, dont la situation le rap-
proche des justiciables ; la création de tri-
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