Presse et revues
24 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1929 01 avril 1929
Description : 1929/04/01-1929/04/30. 1929/04/01-1929/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431353
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 7
Le tombeau du premier ministre Rahilinarivoana
insuffisant encore et a formulé le vœu de
lui voir donner plus d'ampleur.
Ce sont là d'heureux symptômes dont on
ne saurait exagérer l'importance. Ils témoi-
gnent qu'il s'est réalisé un revirement des
plus notables dans l'opinion publique métro-
politaine. Les grands emprunts deviennent
ainsi possibles.
C'est pourquoi le Gouverneur Général n'a
pas hésité, en accord avec la Commission
Permanente des Délégations, à soumettre au
Département un programme de travaux con-
sidérablement élargi par rapport à celui de
1925. Son montant total s'élève à 650 mil-
lions, répartis de la façon suivante :
Voies de communication 248.000.000
Ports et Côtes 180.000.000
Hydraulique agricole 60.000.000
Bâtiments administratifs et lo-
gements de fonctionnaires... 57.000.000
Postes, Télégraphes et Télé.
phones 23.300.000
Service de santé 14.400.000
Enseignement technique 7.300.000
Prévisions pour études et pro-
jets 25.000.000
Sommes à valoir pour imprévus 35.000.000
Total ................... 6 50.000.000
Les grandes lignes du programme s'éta-
blissent ainsi la moitié environ des crédits
est destinée à la continuation des travaux
déjà inscrits au programme de 1925, c'est-à-
dire achèvement du-chemin de fer de l-lana-
rantsoa à la mer et création du port de Ma-
nakara, électrification du T. C. E., aménage-
ment des ports de Tamatave et Majunga,
éclairage des côtes, construction d'un Ins-
titut Pasteur et Canal des Pangalanes.
En ce qui concerne les travaux nouveaux,
il y a lieu de citer notamment l'achèvement
de la route de Tananarive à Majunga, dont
le cyclone de Tamatave a fait apparaître la
nécessité aux yeux de tous, et dont l'impor-
tance sera décisive pour l'Ouest, la cons-
truction d'une antenne de Tananarive-Antsi-
rabé sur Betafo et d'un railway desservant
le Sambirano, l'achèvement de la voie fer-
rée Morondava-Mahabo, la création de voies
de communication dans la région de Mora-
manga, du lac Alaotra et aux Comores ; en-
fin, des aménagements de ports à Diégo,
Tuléar et aux Comores.
Le programme afférent aux services de
l'Enseignement et de Santé comporte la
construction d'écoles — surtout profession-
nelles — et d'établissements hospitaliers
dont l'ampleur aurait dépassé les ressources
courantes du budget. Celui des P.T.T. com-
Tananarive : le faubourg de Soaenerana
(vue sur les rizières inondées du Betsimitatra)
prend la construction d'un certain nombre
de lignes télégraphiques ou téléphoniques et
d'un hôtel central des Postes à Tananarive,
création dont l'utilité ne peut être discutée.
Un gros effort est prévu en faveur de
l'hydraulique agricole, dont l'importance est
décisive dans un pays où la base de l'ali-
mentation est le riz et où le climat est ca-
ractérisé, dans une grande partie de l'île,
par une saison de six à neuf mois d'intense
sécheresse. Les travaux envisagés porteront,
en premier lieu, sur les plaines de l'Ouest,
du Sud et du lac Alaotra, enfin sur celles
qui environnent Tananarive, dont l'aména-
gement s'impose de façon impérieuse, aussi
bien au point de vue agricole qu'à celui de
l'assainissement de la capitale. Le crédit
inscrit comporte également une dotation
pour la création d'une caisse autonome d'hy-
draulique agricole bénéficiant des redevances
payées par les usagers et chargée de travaux
neufs.
Une somme importante est enfin prévue
pour l'installation de services administratifs
et la construction de logements de fonction-
naires.
Le montant global de ces travaux, soit
650 millions, peut paraître considérable. En
réalité, il est insuffisant. Le programme au-
quel il correspond ne constitue, en effet,
qu'une première étape concernant des amé-
nagements et des réalisations de toute pre-
mière urgence.
Etape importante, certes, et qui doit con-
duire à des bénéfices considérables, mais
étape seulement.
Il ne faut pas oublier que, ramenés aux
valeurs d'avant-guerre, 650 millions corres-
pondent à peine à 100 millions, soit un chif-
fre de bien peu supérieur à celui dépensé
pour le T. C. E. (75 millions). Or, il est à
considérer que la plupart des régions de Ma-
dagascar sont entièrement à outiller et que,
par conséquent, le chiffre prévu demeure
très insuffisant pour réaliser l'œuvre qui
s'impose. L'équipement du pays, ainsi que
son adaptation aux conditions économiques
nées de la guerre, exigent incontestablement
beaucoup plus. Il faut, au surplus, bien se
pénétrer de cette idée que les méthodes par-
cimonieuses d'avant-guerre ne sont plus de
mise et (lue voir grand et large n'exclut
pas la prudence.
D'après les calculs auxquels a procédé la
Direction des Finances — mais qui ne peu-
vent être que des calculs de probabilité —
en prévoyant un échelonnement des tranches
d'emprunt sur huit ans, il faudrait, sur les
données actuelles, envisager pour lés trois
premières années une annuité d'environ 12
millions qui, s'accroissant progressivement,
atteindrait, à partir de 1939, environ 43 mil-
lions. C'est là un chiffre qui demeure très
largement dans le domaine des possibilités.
La main-d'œuvre
Grâce à la création des « corps de pion-
niers », l'aléa de la main-d'œuvre, obstacle
dirimant à l'exécution de la plupart des tra-
vaux outre-mer, n'existe plus, et les entre-
prises puissantes de la métropole peuvent dé-
sormais, en toute sécurité, orienter leur acti-
vité vers les colonies. lT 11 organisme de di-
rection, où tout le monde rivalise de zèle et
de foi, veille à l'hygiène et au bon entretien
des unités, confiées à ces véritables « protec-
teurs du travailleur Il que sont les cadres du
service. Ou peut, dès ;l présent, assurer que
le problème cie la main d'œuvre nécessaire à
l'exécution des grands travaux c>(, aujour-
d'hui. I(::-olu à Madagascar, grâce à cette
armée du travail vouée à des œuvres de pro-
grès et de paix.
De plus, le= instructions nécessaires ont
été données poux que l'organisation des
chantiers soit « rationalisée » autant que pos-
sible, et pour que certaines méthodes archaï-
ques disparaissent. Il a été procédé à d'im-
portantes acquisitions d'outillage mécanique.
Elles portent en particulier sur des rou-
leaux et pelles à vapeur, des machines d'ate-
lier et du matériel de transport. Des études
sont en cours pour intensifier encoie cet ef-
fort.
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Le tombeau du premier ministre Rahilinarivoana
insuffisant encore et a formulé le vœu de
lui voir donner plus d'ampleur.
Ce sont là d'heureux symptômes dont on
ne saurait exagérer l'importance. Ils témoi-
gnent qu'il s'est réalisé un revirement des
plus notables dans l'opinion publique métro-
politaine. Les grands emprunts deviennent
ainsi possibles.
C'est pourquoi le Gouverneur Général n'a
pas hésité, en accord avec la Commission
Permanente des Délégations, à soumettre au
Département un programme de travaux con-
sidérablement élargi par rapport à celui de
1925. Son montant total s'élève à 650 mil-
lions, répartis de la façon suivante :
Voies de communication 248.000.000
Ports et Côtes 180.000.000
Hydraulique agricole 60.000.000
Bâtiments administratifs et lo-
gements de fonctionnaires... 57.000.000
Postes, Télégraphes et Télé.
phones 23.300.000
Service de santé 14.400.000
Enseignement technique 7.300.000
Prévisions pour études et pro-
jets 25.000.000
Sommes à valoir pour imprévus 35.000.000
Total ................... 6 50.000.000
Les grandes lignes du programme s'éta-
blissent ainsi la moitié environ des crédits
est destinée à la continuation des travaux
déjà inscrits au programme de 1925, c'est-à-
dire achèvement du-chemin de fer de l-lana-
rantsoa à la mer et création du port de Ma-
nakara, électrification du T. C. E., aménage-
ment des ports de Tamatave et Majunga,
éclairage des côtes, construction d'un Ins-
titut Pasteur et Canal des Pangalanes.
En ce qui concerne les travaux nouveaux,
il y a lieu de citer notamment l'achèvement
de la route de Tananarive à Majunga, dont
le cyclone de Tamatave a fait apparaître la
nécessité aux yeux de tous, et dont l'impor-
tance sera décisive pour l'Ouest, la cons-
truction d'une antenne de Tananarive-Antsi-
rabé sur Betafo et d'un railway desservant
le Sambirano, l'achèvement de la voie fer-
rée Morondava-Mahabo, la création de voies
de communication dans la région de Mora-
manga, du lac Alaotra et aux Comores ; en-
fin, des aménagements de ports à Diégo,
Tuléar et aux Comores.
Le programme afférent aux services de
l'Enseignement et de Santé comporte la
construction d'écoles — surtout profession-
nelles — et d'établissements hospitaliers
dont l'ampleur aurait dépassé les ressources
courantes du budget. Celui des P.T.T. com-
Tananarive : le faubourg de Soaenerana
(vue sur les rizières inondées du Betsimitatra)
prend la construction d'un certain nombre
de lignes télégraphiques ou téléphoniques et
d'un hôtel central des Postes à Tananarive,
création dont l'utilité ne peut être discutée.
Un gros effort est prévu en faveur de
l'hydraulique agricole, dont l'importance est
décisive dans un pays où la base de l'ali-
mentation est le riz et où le climat est ca-
ractérisé, dans une grande partie de l'île,
par une saison de six à neuf mois d'intense
sécheresse. Les travaux envisagés porteront,
en premier lieu, sur les plaines de l'Ouest,
du Sud et du lac Alaotra, enfin sur celles
qui environnent Tananarive, dont l'aména-
gement s'impose de façon impérieuse, aussi
bien au point de vue agricole qu'à celui de
l'assainissement de la capitale. Le crédit
inscrit comporte également une dotation
pour la création d'une caisse autonome d'hy-
draulique agricole bénéficiant des redevances
payées par les usagers et chargée de travaux
neufs.
Une somme importante est enfin prévue
pour l'installation de services administratifs
et la construction de logements de fonction-
naires.
Le montant global de ces travaux, soit
650 millions, peut paraître considérable. En
réalité, il est insuffisant. Le programme au-
quel il correspond ne constitue, en effet,
qu'une première étape concernant des amé-
nagements et des réalisations de toute pre-
mière urgence.
Etape importante, certes, et qui doit con-
duire à des bénéfices considérables, mais
étape seulement.
Il ne faut pas oublier que, ramenés aux
valeurs d'avant-guerre, 650 millions corres-
pondent à peine à 100 millions, soit un chif-
fre de bien peu supérieur à celui dépensé
pour le T. C. E. (75 millions). Or, il est à
considérer que la plupart des régions de Ma-
dagascar sont entièrement à outiller et que,
par conséquent, le chiffre prévu demeure
très insuffisant pour réaliser l'œuvre qui
s'impose. L'équipement du pays, ainsi que
son adaptation aux conditions économiques
nées de la guerre, exigent incontestablement
beaucoup plus. Il faut, au surplus, bien se
pénétrer de cette idée que les méthodes par-
cimonieuses d'avant-guerre ne sont plus de
mise et (lue voir grand et large n'exclut
pas la prudence.
D'après les calculs auxquels a procédé la
Direction des Finances — mais qui ne peu-
vent être que des calculs de probabilité —
en prévoyant un échelonnement des tranches
d'emprunt sur huit ans, il faudrait, sur les
données actuelles, envisager pour lés trois
premières années une annuité d'environ 12
millions qui, s'accroissant progressivement,
atteindrait, à partir de 1939, environ 43 mil-
lions. C'est là un chiffre qui demeure très
largement dans le domaine des possibilités.
La main-d'œuvre
Grâce à la création des « corps de pion-
niers », l'aléa de la main-d'œuvre, obstacle
dirimant à l'exécution de la plupart des tra-
vaux outre-mer, n'existe plus, et les entre-
prises puissantes de la métropole peuvent dé-
sormais, en toute sécurité, orienter leur acti-
vité vers les colonies. lT 11 organisme de di-
rection, où tout le monde rivalise de zèle et
de foi, veille à l'hygiène et au bon entretien
des unités, confiées à ces véritables « protec-
teurs du travailleur Il que sont les cadres du
service. Ou peut, dès ;l présent, assurer que
le problème cie la main d'œuvre nécessaire à
l'exécution des grands travaux c>(, aujour-
d'hui. I(::-olu à Madagascar, grâce à cette
armée du travail vouée à des œuvres de pro-
grès et de paix.
De plus, le= instructions nécessaires ont
été données poux que l'organisation des
chantiers soit « rationalisée » autant que pos-
sible, et pour que certaines méthodes archaï-
ques disparaissent. Il a été procédé à d'im-
portantes acquisitions d'outillage mécanique.
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