Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-06-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1929 01 juin 1929
Description : 1929/06/01-1929/06/30. 1929/06/01-1929/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431338
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
JUIN 1929
Les Annales Coloniales
REVUE MENSUELLE ILLUSTRÉE
Téléphone LOUVRE 19-3 7
— RICHELIEU 87-54
Directeur-fondateur :
Marcel RUEÎDEIv
RÉDACTION et ADMINISTRATION :
34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-ler
ILA BMIMOOIMIMÉIE D'UN (OILOINIDAIL DE ttBDMET
AlUJ PAYS DE SAMBA DIOIIIF ET DE DI&TO
Mercredi 30 janvier.
Marseille, 8 heures. Sur le quai même de
la gare nous attend la sollicitude maternelle de
la Compagnie de Navigation Paquet, qui nous
accompagnera tout au long de notre voyage.
Un employé s'empare de nos bagages, se
charge de leur transport au navire. Nous voilà,
au haut du grand escalier monumental de la
gare, libres jusqu'au départ fixé à 10 h. 1/2.
Marseille. Les « allées », la rue Noailles,
la Canebière, toute une activité débraillée qui
s'agite, crie et gesticule sous l'oeil amusé des
« passagers » qui s'attablent déjà — à 9 heu-
res du matin — aux terrasses des grands cafés.
La rue de la République. La Joliette.
Toute la pouillerie, toute la fainéantise orien-
tale, arabe, syrienne, indienne, chinoise, traî-
nant ses savates au soleil, de la place Victor-
Gelu à la place de la Joliette.
Le môle B. Nous voilà sur le pont supérieur
du Médie-Il. Devant nous, par dessus la je-
tée, la mer, bleue sous le soleil, lisse comme
un miroir.
Adieu Marseille, le voyage commence...
Installons-nous. Le Médie-II est un superbe
paquebot de 9.000 tonneaux, muni de tout le
« confort moderne ».
« Tout est paré » comme dirait le bon com-
mandant Mattei, qui a pris « l'assent » pour
colorer la rudesse du vieux loup de mer corse
de la bonne humeur marseillaise.
Et voici nos compagnons de voyage.
C'est, tout d'abord, M. l'Administrateur en
chef Spitz, grand ordonnateur de la mission
parlementaire et journalistique. Bourru et cor-
dial, il veille à tout ; il a été et sera ainsi du
quai de départ de la gare de Lyon au quai
d'arrivée de la même gare de Lyon... si aima-
ble que nul ne songerait à lui faire la moindre
peine.
Une barbe majestueuse : M. Bourdarie, se-
crétaire général de l'Académie des Sciences
Coloniales, que ses amis appellent le « père
des éléphants » et qui, après sa visite à 1 Ins-
titut Pastoria de Kindia, deviendra le « grand-
père des chimpanzés », pour la tendresse exu-
bérante que lui manifestèrent les hôtes du Dr
Delorme ;
M. M. You. ancien directeur du Ministère
des Colonies et professeur à l'Ecole coloniale,
qui va retrouver ses anciens élèves à chaque
étape... le teprésentant de l'Union Coloniale,
M. du Vivier de Streel. celui des associations
cotonnières, M. Roy ;
Un sourire jovial dans une courte barbe,
M. Sarroul — un vieux camarade de lycée —
aujourd'hui président de l'Association des
journalistes coloniaux de province ;
Le Dr Chauvelot, représentant de l'Illus-
tration, avec son appareil photographique et sa
précieuse boîte — excusez, c'est une dette dont
mon foie s'acquitte — de cuscutine ;
Et voilà les jeunes journalistes de Paris et
de province, monocle à 1 'œit. rivalisant d elé-
gance, dans leurs somptueux knicker-bockers
et pull-overs, avec notre collègue Delesalle ;
Le Dr Péchin et ses souvenirs de Salonique
et de Terre-Neuve et de toutes les mers où
l'on bourlingue ;
Tatton-Vassal, inquiet — bien à tort — de
promener pour la première fois ses hauts de
Meuse sur la Méditerranée ;
Le général Messimy, grand tueur de mouet-
tes et le ministre Lebrun.
Le cinéaste de VEclair-Journal, Bye, avec
l'accent gras de la blague parisienne, conte à
Mme Diagne et à moi — la mer est calme ! —
ses souvenirs de théâtre.
Un noir, capitaine de l'armée coloniale,
invraisemblablement mince dans son uniforme
kaki, arpente déjà le pont à grands pas à côté
de Diagne. C'est le capitaine Mademba, fils
du célèbre fama de Sansanding qui rendit tant
de services à la France.
Et là-bas, une face glabre de moine replet
et bon vivant, illuminée de deux yeux pétil-
lants d'intelligence et de curiosité, Jérôme Iha-
raud, le père de Samba Diouf...
Voici déjà l'heure du cocktail. Diagne et
Spitz battent le rappel.
L'Afrique — du pont de « Médie », comme
dit, avec des inflexions tendres dans la voix, le
commandant Mattéï — nous apparaîtra certai-
nement sous un jour sympathique.
Jeudi, vendredi, samedi.
Les côtes d'Espagne, trempant le pied de
leurs roches abruptes et désolées dans le so-
APRÈS LA BARRE
Tableau de 7 mètres d'HENRY CAYON (1912), à l'Hôtel de Ville de Dakar
7 e triptyque représente une scène d'arrivée de pécheurs de la baie des Madeleines. De gauche à droite : 1* Une pirogue, minuscule
sur la haute vague, passe la barre; 2' la pirogue tirée sur le sable des grosses pièces. attachées préalablement pour le difficile passage de
la barre ont été. détachées de la pirogue et sonl transportées à dos d'liomnie, ; 3° les lemmes attendent sur la plage le produit de la pèche.
Les Annales Coloniales
REVUE MENSUELLE ILLUSTRÉE
Téléphone LOUVRE 19-3 7
— RICHELIEU 87-54
Directeur-fondateur :
Marcel RUEÎDEIv
RÉDACTION et ADMINISTRATION :
34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-ler
ILA BMIMOOIMIMÉIE D'UN (OILOINIDAIL DE ttBDMET
AlUJ PAYS DE SAMBA DIOIIIF ET DE DI&TO
Mercredi 30 janvier.
Marseille, 8 heures. Sur le quai même de
la gare nous attend la sollicitude maternelle de
la Compagnie de Navigation Paquet, qui nous
accompagnera tout au long de notre voyage.
Un employé s'empare de nos bagages, se
charge de leur transport au navire. Nous voilà,
au haut du grand escalier monumental de la
gare, libres jusqu'au départ fixé à 10 h. 1/2.
Marseille. Les « allées », la rue Noailles,
la Canebière, toute une activité débraillée qui
s'agite, crie et gesticule sous l'oeil amusé des
« passagers » qui s'attablent déjà — à 9 heu-
res du matin — aux terrasses des grands cafés.
La rue de la République. La Joliette.
Toute la pouillerie, toute la fainéantise orien-
tale, arabe, syrienne, indienne, chinoise, traî-
nant ses savates au soleil, de la place Victor-
Gelu à la place de la Joliette.
Le môle B. Nous voilà sur le pont supérieur
du Médie-Il. Devant nous, par dessus la je-
tée, la mer, bleue sous le soleil, lisse comme
un miroir.
Adieu Marseille, le voyage commence...
Installons-nous. Le Médie-II est un superbe
paquebot de 9.000 tonneaux, muni de tout le
« confort moderne ».
« Tout est paré » comme dirait le bon com-
mandant Mattei, qui a pris « l'assent » pour
colorer la rudesse du vieux loup de mer corse
de la bonne humeur marseillaise.
Et voici nos compagnons de voyage.
C'est, tout d'abord, M. l'Administrateur en
chef Spitz, grand ordonnateur de la mission
parlementaire et journalistique. Bourru et cor-
dial, il veille à tout ; il a été et sera ainsi du
quai de départ de la gare de Lyon au quai
d'arrivée de la même gare de Lyon... si aima-
ble que nul ne songerait à lui faire la moindre
peine.
Une barbe majestueuse : M. Bourdarie, se-
crétaire général de l'Académie des Sciences
Coloniales, que ses amis appellent le « père
des éléphants » et qui, après sa visite à 1 Ins-
titut Pastoria de Kindia, deviendra le « grand-
père des chimpanzés », pour la tendresse exu-
bérante que lui manifestèrent les hôtes du Dr
Delorme ;
M. M. You. ancien directeur du Ministère
des Colonies et professeur à l'Ecole coloniale,
qui va retrouver ses anciens élèves à chaque
étape... le teprésentant de l'Union Coloniale,
M. du Vivier de Streel. celui des associations
cotonnières, M. Roy ;
Un sourire jovial dans une courte barbe,
M. Sarroul — un vieux camarade de lycée —
aujourd'hui président de l'Association des
journalistes coloniaux de province ;
Le Dr Chauvelot, représentant de l'Illus-
tration, avec son appareil photographique et sa
précieuse boîte — excusez, c'est une dette dont
mon foie s'acquitte — de cuscutine ;
Et voilà les jeunes journalistes de Paris et
de province, monocle à 1 'œit. rivalisant d elé-
gance, dans leurs somptueux knicker-bockers
et pull-overs, avec notre collègue Delesalle ;
Le Dr Péchin et ses souvenirs de Salonique
et de Terre-Neuve et de toutes les mers où
l'on bourlingue ;
Tatton-Vassal, inquiet — bien à tort — de
promener pour la première fois ses hauts de
Meuse sur la Méditerranée ;
Le général Messimy, grand tueur de mouet-
tes et le ministre Lebrun.
Le cinéaste de VEclair-Journal, Bye, avec
l'accent gras de la blague parisienne, conte à
Mme Diagne et à moi — la mer est calme ! —
ses souvenirs de théâtre.
Un noir, capitaine de l'armée coloniale,
invraisemblablement mince dans son uniforme
kaki, arpente déjà le pont à grands pas à côté
de Diagne. C'est le capitaine Mademba, fils
du célèbre fama de Sansanding qui rendit tant
de services à la France.
Et là-bas, une face glabre de moine replet
et bon vivant, illuminée de deux yeux pétil-
lants d'intelligence et de curiosité, Jérôme Iha-
raud, le père de Samba Diouf...
Voici déjà l'heure du cocktail. Diagne et
Spitz battent le rappel.
L'Afrique — du pont de « Médie », comme
dit, avec des inflexions tendres dans la voix, le
commandant Mattéï — nous apparaîtra certai-
nement sous un jour sympathique.
Jeudi, vendredi, samedi.
Les côtes d'Espagne, trempant le pied de
leurs roches abruptes et désolées dans le so-
APRÈS LA BARRE
Tableau de 7 mètres d'HENRY CAYON (1912), à l'Hôtel de Ville de Dakar
7 e triptyque représente une scène d'arrivée de pécheurs de la baie des Madeleines. De gauche à droite : 1* Une pirogue, minuscule
sur la haute vague, passe la barre; 2' la pirogue tirée sur le sable des grosses pièces. attachées préalablement pour le difficile passage de
la barre ont été. détachées de la pirogue et sonl transportées à dos d'liomnie, ; 3° les lemmes attendent sur la plage le produit de la pèche.
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