Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1929 01 septembre 1929
Description : 1929/09/01-1929/09/30. 1929/09/01-1929/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431301
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Pane 8 :
Les Annales Coloniales =
La Banque de la Guadeloupe après le cyclône du 12 septembre 1928.
(CI. Boisol.
Nous recherchons l'aide de la métropole et
les moyens d'exporter nos produits.
Pour mener à bien une entreprise telle que
nous l'envisageons ici, il est indispensable
d'organiser un service régulier de vapeurs spé-
cialement aménagés permettant d'enlever pé-
riodiquement le fruit et de le transporter en
Europe, avec le minimum de risques.
Après une étude approfondie de la ques-
tion, et en nous basant sur une expérience de
plusieurs années, appliquée au transport des
bananes des Iles Canaries au Continent euro-
péen, nous nous arrêtons, pour le début de
l'entreprise, à des vapeurs de l .200 à 1 .500
tonnes, pouvant transporter de 10 à 15.000
régimes, bien installés et aérés. Il existe en
France même quelques vapeurs remplissant ces
conditions de façon satisfaisante.
La durée d'une rotation complète serait de
40 jours environ : 15 jours de voyage aller,
15 jours de retour, 5 jours de chargement, 5
jours de stationnement au port de débarque-
ment, pour charbonnage, eau, équipage,
aléas...
L'exploitation de vapeurs plus importants
donnerait lieu à des économies sensibles, mais,
jusqu 'ici, nous n'avons pas envisagé, du moins
quant à présent, l'utilisation d'un plus grand
tonnage.
Nous sommes d'ores et déjà en mesure,
grâce aux accords passés avec différents pro-
ducteurs, d'assurer pour le mois de novembre
environ 5.000 caisses de bananes de deux ou
trois régimes chacune.
D'autre part, nous pourrions assurer au va-
peur un certain tonnage de retour pour les be-
soins seuls de l'exploitation fruitière. Chaque
chargement de 4.000 caisses représente envi-
ron 50 tonnes de bois, 30 tonnes de paille,
et, en outre, il serait facile de se procurer
de l'extra-fret en faisant une rétrocession à la
Compagnie Transatlantique sur les bénéfices
réalisés sur cet extra-fret. Certains pourparlers
ont été entamés sur ce point, qui donnaient
satisfaction aux deux parties intéressées.
Désireux cependant de ne pas établir des
calculs sur des bases incertaines, nous préfé-
rons considérer cet extra-fret de retour éventuel
seulement comme un bénéfice supplémentaire
possible, devant venir en déduction des charges
du vapeur.
Suivant les indications qui précèdent, nous
envisageons donc pour le début le service de
deux vapeurs qui chargeraient à la Guadeloupe
tous les 20 jours.
Ce service serait évidemment insuffisant à
bref délai, car il serait préférable de pouvoir
procéder à l'enlèvement des régimes au fur et
à mesure de leur récolte, et, d'autre part, il
faut prévoir le ravitaillement continu du mar-
ché travaillé, ce qui ne serait pas possible avec
des chargements trop espacés, le fruit ne se
conservant pas pendant un délai très long.
Mais toute affaire a un défaut. Deux ou
trois voyages suffiront à donner confiance aux
planteurs guadeloupéens oui, sans délai, déve-
lopperont encore leurs cultures, et il n'est pas
douteux que le courant considérable en faveur
de la culture du bananier « pour le fruit »
prendra, de ce fait, une envergure telle que
la mise en service des navires de plus fort
tonnage promis sur les prestations allemandes
en nature pourra être envisagée avec le maxi-
mum de garantie.
En même temps, nous pourrons également
envisager la création de bananeraies apparte-
nant en groupe à la Société qui nous assure-
rait la fourniture du fruit dans des conditions
d'économie et de sécurité très avantageuses.
Nous réaliserions ainsi un double bénéfice :
gain à la source de production, gain à la vente.
C'est d'ailleurs grâce' à cette méthode que
l'United Fruit C° citée plus haut a pu débu-
ter dans des conditions très heureuses et attein-
dre une prospérité merveilleuse.
Programme définitif
Le programme définitif pourra être le sui-
vant :
10 Culture de bananeraies dont la Société
sera propriétaire ou fermière. Exploitation de
ces cultures par des techniciens intéressés ;
2° Achat du complément des chargements
aux producteurs régionaux ;
3° Perfectionnement des moyens de trans-
port en vrac dans l'île et des méthodes de
chargement grâce à un outillage spécialisé ;
4° Aménagement des vapeurs.
5° Organisation d'une ligne régulière avec
prévison d'un chargement tous les dix jours en-
viron (4 vapeurs en service).
Conclusion
Voici donc exposée succinctement l'entre-
prise telle qu'elle existe à l'heure actuelle et
telle qu'elle peut être dans un temps relative-
ment court.
Jetons un regard en arrière :
Nous avons vu dans quelle mesure cette
industrie a pu, en quelques années, faire de
l'île de la Jamaïque une véritable « usine à
bananes » d'une richesse inouïe.
La contre-partie existe dans les résultats
financiers obtenus par l'United Fruit C°.
Constituée en 1899, elle contrôle de nom-
breuses Sociétés filiales, possède aujourd'hui
un domaine agricole de 360.000 hectares en
Amérique centrale, dans les Antilles, en Co-
lombie ; un réseau de 2.600 kilomètres de
voie ferrée, une flotte de 62 navires jaugeant
340.000 tonnes:
Les dividendes servis aux actionnaires, qui
étaient de 7.5 % dès la fin du premier exer-
cice, ont oscillé de 14.63 % à 28.01 % entre
1908 et 1918, bien que les chapitres des
amortissements aient été largement dotés ; les
bénéfices nets ont atteint, en 1919, le chiffre
de $ 20.000.000, et en 1920, $ 29.000.000,
soit 40 et 58 % du capital social.
Que de fois répète-t-on que nos colonies
sont improductives, qu'elles constituent un tré-
sor que la métropole méconnaît, un poids mort
au lieu d'un élément de richesse !
Nous avons en main un outil merveilleux,
capable de faire jaillir de nos Antilles une
source intarissable de prospérité qu'il serait
criminel de dédaigner.
Amédée CABRE.
maire de Saint-Claude (Guadeloupe),
Président du Syndicat des Plan-
teurs-exportateurs de bananes de
la Guadeloupe.
La Pointe-à-Pitre. — Le pont provisoire de la Rivière Salée
après le cyclône du 12 septembre 1928. (CI. Boisel.)
Les Annales Coloniales =
La Banque de la Guadeloupe après le cyclône du 12 septembre 1928.
(CI. Boisol.
Nous recherchons l'aide de la métropole et
les moyens d'exporter nos produits.
Pour mener à bien une entreprise telle que
nous l'envisageons ici, il est indispensable
d'organiser un service régulier de vapeurs spé-
cialement aménagés permettant d'enlever pé-
riodiquement le fruit et de le transporter en
Europe, avec le minimum de risques.
Après une étude approfondie de la ques-
tion, et en nous basant sur une expérience de
plusieurs années, appliquée au transport des
bananes des Iles Canaries au Continent euro-
péen, nous nous arrêtons, pour le début de
l'entreprise, à des vapeurs de l .200 à 1 .500
tonnes, pouvant transporter de 10 à 15.000
régimes, bien installés et aérés. Il existe en
France même quelques vapeurs remplissant ces
conditions de façon satisfaisante.
La durée d'une rotation complète serait de
40 jours environ : 15 jours de voyage aller,
15 jours de retour, 5 jours de chargement, 5
jours de stationnement au port de débarque-
ment, pour charbonnage, eau, équipage,
aléas...
L'exploitation de vapeurs plus importants
donnerait lieu à des économies sensibles, mais,
jusqu 'ici, nous n'avons pas envisagé, du moins
quant à présent, l'utilisation d'un plus grand
tonnage.
Nous sommes d'ores et déjà en mesure,
grâce aux accords passés avec différents pro-
ducteurs, d'assurer pour le mois de novembre
environ 5.000 caisses de bananes de deux ou
trois régimes chacune.
D'autre part, nous pourrions assurer au va-
peur un certain tonnage de retour pour les be-
soins seuls de l'exploitation fruitière. Chaque
chargement de 4.000 caisses représente envi-
ron 50 tonnes de bois, 30 tonnes de paille,
et, en outre, il serait facile de se procurer
de l'extra-fret en faisant une rétrocession à la
Compagnie Transatlantique sur les bénéfices
réalisés sur cet extra-fret. Certains pourparlers
ont été entamés sur ce point, qui donnaient
satisfaction aux deux parties intéressées.
Désireux cependant de ne pas établir des
calculs sur des bases incertaines, nous préfé-
rons considérer cet extra-fret de retour éventuel
seulement comme un bénéfice supplémentaire
possible, devant venir en déduction des charges
du vapeur.
Suivant les indications qui précèdent, nous
envisageons donc pour le début le service de
deux vapeurs qui chargeraient à la Guadeloupe
tous les 20 jours.
Ce service serait évidemment insuffisant à
bref délai, car il serait préférable de pouvoir
procéder à l'enlèvement des régimes au fur et
à mesure de leur récolte, et, d'autre part, il
faut prévoir le ravitaillement continu du mar-
ché travaillé, ce qui ne serait pas possible avec
des chargements trop espacés, le fruit ne se
conservant pas pendant un délai très long.
Mais toute affaire a un défaut. Deux ou
trois voyages suffiront à donner confiance aux
planteurs guadeloupéens oui, sans délai, déve-
lopperont encore leurs cultures, et il n'est pas
douteux que le courant considérable en faveur
de la culture du bananier « pour le fruit »
prendra, de ce fait, une envergure telle que
la mise en service des navires de plus fort
tonnage promis sur les prestations allemandes
en nature pourra être envisagée avec le maxi-
mum de garantie.
En même temps, nous pourrons également
envisager la création de bananeraies apparte-
nant en groupe à la Société qui nous assure-
rait la fourniture du fruit dans des conditions
d'économie et de sécurité très avantageuses.
Nous réaliserions ainsi un double bénéfice :
gain à la source de production, gain à la vente.
C'est d'ailleurs grâce' à cette méthode que
l'United Fruit C° citée plus haut a pu débu-
ter dans des conditions très heureuses et attein-
dre une prospérité merveilleuse.
Programme définitif
Le programme définitif pourra être le sui-
vant :
10 Culture de bananeraies dont la Société
sera propriétaire ou fermière. Exploitation de
ces cultures par des techniciens intéressés ;
2° Achat du complément des chargements
aux producteurs régionaux ;
3° Perfectionnement des moyens de trans-
port en vrac dans l'île et des méthodes de
chargement grâce à un outillage spécialisé ;
4° Aménagement des vapeurs.
5° Organisation d'une ligne régulière avec
prévison d'un chargement tous les dix jours en-
viron (4 vapeurs en service).
Conclusion
Voici donc exposée succinctement l'entre-
prise telle qu'elle existe à l'heure actuelle et
telle qu'elle peut être dans un temps relative-
ment court.
Jetons un regard en arrière :
Nous avons vu dans quelle mesure cette
industrie a pu, en quelques années, faire de
l'île de la Jamaïque une véritable « usine à
bananes » d'une richesse inouïe.
La contre-partie existe dans les résultats
financiers obtenus par l'United Fruit C°.
Constituée en 1899, elle contrôle de nom-
breuses Sociétés filiales, possède aujourd'hui
un domaine agricole de 360.000 hectares en
Amérique centrale, dans les Antilles, en Co-
lombie ; un réseau de 2.600 kilomètres de
voie ferrée, une flotte de 62 navires jaugeant
340.000 tonnes:
Les dividendes servis aux actionnaires, qui
étaient de 7.5 % dès la fin du premier exer-
cice, ont oscillé de 14.63 % à 28.01 % entre
1908 et 1918, bien que les chapitres des
amortissements aient été largement dotés ; les
bénéfices nets ont atteint, en 1919, le chiffre
de $ 20.000.000, et en 1920, $ 29.000.000,
soit 40 et 58 % du capital social.
Que de fois répète-t-on que nos colonies
sont improductives, qu'elles constituent un tré-
sor que la métropole méconnaît, un poids mort
au lieu d'un élément de richesse !
Nous avons en main un outil merveilleux,
capable de faire jaillir de nos Antilles une
source intarissable de prospérité qu'il serait
criminel de dédaigner.
Amédée CABRE.
maire de Saint-Claude (Guadeloupe),
Président du Syndicat des Plan-
teurs-exportateurs de bananes de
la Guadeloupe.
La Pointe-à-Pitre. — Le pont provisoire de la Rivière Salée
après le cyclône du 12 septembre 1928. (CI. Boisel.)
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