Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1929 01 novembre 1929
Description : 1929/11/01-1929/11/30. 1929/11/01-1929/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743128z
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 9 :
extérieur, sa lumière donnent l'impression
d'une figure connue, retrouvée. Dans le delta
aux rizières inondées, les routes permettent
une circulation facile, au milieu d'un grouil-
lement de population gagnée aussi au goût
du \ déplacement. Les chemins de fer, les
services autos regorgent de clients et les cars
donnent une idée de l'incroyable faculté de
compression du corps humain.
La Moyenne Région qui était terre incon-
nue et lointaine est devenue en maints en-
droits la grande banlieue d'Hanoï. La Haute
Région est un but d'excursion.
Les villes sont transformées. Hanoï a su
garder le charme prenant de sa ville indi-
gène que la ville européenne enserre, formant
une vaste ceinture à la trame largement di-
visée par les espacements de ses rues et de
ses boulevards. Le Gouvernement Général
dont l'emplacement choisi paraissait, il y a
trente ans, devoir obliger à un véritable
voyage pour s'y rendre, est dans un quartiel
neuf, partie intégrante du centre de la ville.
Haïphong a continué à évoluer, à s'agran-
dir, à s'embellir et, justifiant sa création de
toutes pièces par l'effort français, a gardé
l'allure d'une ville française où les indigènes
ont été appelés à venir habiter.
S'ur tout cet ensemble, une impression de
calme, de sécurité qui fait songer à l'aspect
de conquête récente du Tonkin d'il y - a
trente ans. La vie indigène est d'une intel)
sité extraordinaire et son effort, son travail
a, peut-on dire, transformé la vieille orga-
nisation sociale annamite. Avec la sécurité
dans les biens et dans les personnes, par le
travail fourni, il s'est créé une bourgeoisie
annamite faite de commerçants, d'artisans,
de propriétaires, d'industriels. Cette nou-
velle classe, quelque peu rivale de la société
mandarinale, a pris dans la vie du Tonkin
une grande importance. Elle est un facteur
d'activité, une source d'initiatives et un con-
trepoids à l'absolutisme du mandarin. Di-
rectement au-dessous, de cette bourgeoisie
b'est créée une classe d'artisans, d'ouvriers
spécialisés qui constituent un nouvel échelon
social qui assure l'unité d'une harmonique
hiérarchie partant de l'humble coolie pour
aller jusqu'au grand mandarin ou au riche
commerçant indigène.
La masse des nhaque continue à peiner,
mais elle a devant elle la possibilité de pou-
voir s'élever. L'individu n'est plus prison-
nier d'une classification immuable qui l'as-
treignait à une résidence déterminée. Il va,
il vient, il circule, au Tonkin, hors du Ton-
kin. 11 s'emploie dans les nombreuses indus-
tries qui sont au Tonkin en pleine activité ou
va vers le sud indochinois louer ses services.
A Hanoi même, une nouvelle population
apparaît sous la forme de la jeunesse sco-
laire. Toute cette population universitaire
vit à Hanoï, ajoutant encore au caractère
officiel de la physionomie administrative de
la capitale de l'Indochine. Hanoi est devenu
un centre. intellectuel. L'on y assiste aux
discussions académiques entre les anciens et
les modernes. La langue annamite doit-elle
survivre ou céder devant le français? Toutes
les branches de l'activité -intellectuelle s'ot-
frent à la jeunesse, médecine, droit, beaux-
arts, Ecole de travaux publics, école de
commerce, etc. Hanoi est comme le symbole
de ce peuple qui s'instruit, qui progresse,
et qui, sous la direction française, cherche à
adapter ses vieilles traditions aux modernes
nécessités de l'existence actuelle. Le Laob
qui m'apparaissait il y a trente ans comme
un lointain inaccessible, est entré dans l'orbe
d'un lieu connu où il faut aller, et une fois
de plus l'on se prend à regretter de ne pou-
voir tout voir dans ce pays où tout mérite
d'être vu et étudié.
Ces notes sont le reflet de l'impression très
nette qu'un -coup d'oeil général, qu'un contact
rapide donnent de l'Indochine - d'aujoui-
d'hui.- Le chemin parcouru'paraît tellement
grand, le résultat si formidable que l'on se
prend à se demander si l'on ne s'est pas
laissé abuser par un mirage, un effet-d'op-
tique qui fausserait les valeurs et exagère-
rait les effets. Il est alors nécessaire pour
•faire la preuve de ses vues, de les confronter
avec des chiffres.
En- trente ans, la population a crû de 15 à
20 millions d'habitants.
Le commerce général, qui était de 257 mil-
lions ;123.370 dont 88.182.991 à l'importa-
tion et IIS.762.S96 à l'exportation, est passé
à Ull- chiffre supérieur à 7 milliards. Les im-
portations et exportations sont chacune au-
dessus de 2 mililards de francs.
En 1897, il y a, comme tout chemin de
fer, le Saïgon My-Tho et la ligne stratégi-
que vers le Quang Si. Aujourd'hui, 2.400
kilomètres de voies ferrées sont exploitées et
l'opinion publique réclame la construction de
lignes vers le Laos et l'achèvement du trans-
indochinois.
Les routes qui étaient inexistantes il y a
trente ans, et. qui se ramenaient aux fameux
tours d'inspection autour des chefs-lieux, for-
ment aujourd'hui un ensemble de 31-798 km.
Tonkin. — Halphong ; l'entreprise des Transports fluviaux.
Page 9 :
extérieur, sa lumière donnent l'impression
d'une figure connue, retrouvée. Dans le delta
aux rizières inondées, les routes permettent
une circulation facile, au milieu d'un grouil-
lement de population gagnée aussi au goût
du \ déplacement. Les chemins de fer, les
services autos regorgent de clients et les cars
donnent une idée de l'incroyable faculté de
compression du corps humain.
La Moyenne Région qui était terre incon-
nue et lointaine est devenue en maints en-
droits la grande banlieue d'Hanoï. La Haute
Région est un but d'excursion.
Les villes sont transformées. Hanoï a su
garder le charme prenant de sa ville indi-
gène que la ville européenne enserre, formant
une vaste ceinture à la trame largement di-
visée par les espacements de ses rues et de
ses boulevards. Le Gouvernement Général
dont l'emplacement choisi paraissait, il y a
trente ans, devoir obliger à un véritable
voyage pour s'y rendre, est dans un quartiel
neuf, partie intégrante du centre de la ville.
Haïphong a continué à évoluer, à s'agran-
dir, à s'embellir et, justifiant sa création de
toutes pièces par l'effort français, a gardé
l'allure d'une ville française où les indigènes
ont été appelés à venir habiter.
S'ur tout cet ensemble, une impression de
calme, de sécurité qui fait songer à l'aspect
de conquête récente du Tonkin d'il y - a
trente ans. La vie indigène est d'une intel)
sité extraordinaire et son effort, son travail
a, peut-on dire, transformé la vieille orga-
nisation sociale annamite. Avec la sécurité
dans les biens et dans les personnes, par le
travail fourni, il s'est créé une bourgeoisie
annamite faite de commerçants, d'artisans,
de propriétaires, d'industriels. Cette nou-
velle classe, quelque peu rivale de la société
mandarinale, a pris dans la vie du Tonkin
une grande importance. Elle est un facteur
d'activité, une source d'initiatives et un con-
trepoids à l'absolutisme du mandarin. Di-
rectement au-dessous, de cette bourgeoisie
b'est créée une classe d'artisans, d'ouvriers
spécialisés qui constituent un nouvel échelon
social qui assure l'unité d'une harmonique
hiérarchie partant de l'humble coolie pour
aller jusqu'au grand mandarin ou au riche
commerçant indigène.
La masse des nhaque continue à peiner,
mais elle a devant elle la possibilité de pou-
voir s'élever. L'individu n'est plus prison-
nier d'une classification immuable qui l'as-
treignait à une résidence déterminée. Il va,
il vient, il circule, au Tonkin, hors du Ton-
kin. 11 s'emploie dans les nombreuses indus-
tries qui sont au Tonkin en pleine activité ou
va vers le sud indochinois louer ses services.
A Hanoi même, une nouvelle population
apparaît sous la forme de la jeunesse sco-
laire. Toute cette population universitaire
vit à Hanoï, ajoutant encore au caractère
officiel de la physionomie administrative de
la capitale de l'Indochine. Hanoi est devenu
un centre. intellectuel. L'on y assiste aux
discussions académiques entre les anciens et
les modernes. La langue annamite doit-elle
survivre ou céder devant le français? Toutes
les branches de l'activité -intellectuelle s'ot-
frent à la jeunesse, médecine, droit, beaux-
arts, Ecole de travaux publics, école de
commerce, etc. Hanoi est comme le symbole
de ce peuple qui s'instruit, qui progresse,
et qui, sous la direction française, cherche à
adapter ses vieilles traditions aux modernes
nécessités de l'existence actuelle. Le Laob
qui m'apparaissait il y a trente ans comme
un lointain inaccessible, est entré dans l'orbe
d'un lieu connu où il faut aller, et une fois
de plus l'on se prend à regretter de ne pou-
voir tout voir dans ce pays où tout mérite
d'être vu et étudié.
Ces notes sont le reflet de l'impression très
nette qu'un -coup d'oeil général, qu'un contact
rapide donnent de l'Indochine - d'aujoui-
d'hui.- Le chemin parcouru'paraît tellement
grand, le résultat si formidable que l'on se
prend à se demander si l'on ne s'est pas
laissé abuser par un mirage, un effet-d'op-
tique qui fausserait les valeurs et exagère-
rait les effets. Il est alors nécessaire pour
•faire la preuve de ses vues, de les confronter
avec des chiffres.
En- trente ans, la population a crû de 15 à
20 millions d'habitants.
Le commerce général, qui était de 257 mil-
lions ;123.370 dont 88.182.991 à l'importa-
tion et IIS.762.S96 à l'exportation, est passé
à Ull- chiffre supérieur à 7 milliards. Les im-
portations et exportations sont chacune au-
dessus de 2 mililards de francs.
En 1897, il y a, comme tout chemin de
fer, le Saïgon My-Tho et la ligne stratégi-
que vers le Quang Si. Aujourd'hui, 2.400
kilomètres de voies ferrées sont exploitées et
l'opinion publique réclame la construction de
lignes vers le Laos et l'achèvement du trans-
indochinois.
Les routes qui étaient inexistantes il y a
trente ans, et. qui se ramenaient aux fameux
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