Presse et revues
16 pages
Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 janvier 1902 15 janvier 1902
Description : 1902/01/15 (A2,N1). 1902/01/15 (A2,N1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742882v
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
T
.
12 1 LA , DÉPÊCHE COLONIALE-ILLUSTRÉE
Avec l'assentiment du Gouvernement, il engagea
,sa propre responsabilité pour ne pas laisser en
-souffrance les intérêts dont il avait 'la charge.
Nous n'hèsitons pas à dire qu'il a bien fait.
"
- ..
M. Armand Rousseau.
Au cours des débats parlementaires aux-
quels donna lieu, l'enquête prescrite sur
les actes de M. de Lanessan, une affirma-
Lion s'était produite à différentes reprises,
revenant comme un invariable refrain sous
la plume des rapporteurs, dans les discours
des orateurs qui prirent part à la discus-
sion. « Le Parlement ne refusera rien de
ce qui paraîtra nécessaire à l'outillage
économique du Tonkin; le Parlement n'y
met qu'une condition, c'est qu'il soit pro-
cédé par des voies régulières. » Les succes
seurs de M. de Lanessan ont bénéficié de
cet état d'âme parlementaire, qui n'exis-
tait pas, nous le répétons, dans la période
précédente. M. Armand Rousseau, con-
seiller d'Etat, inspecteur général des Ponts
et Chaussées, avait accepté de prendre le
gouvernement général de l'Indo-Chine. Il
y mit pour condition qu'il obtiendrait au
préalable des Chambres le vote de l'em-
prunt nécessaire pour poursuivre l'exécu-
tion des travaux entrepris. M. Rousseau
organisa le Service des travaux publics et
fit compléter les études commencées. Il avait
toutefois trop présumé de ses forces en
assumant un labeur aussi absorbant dans
un climat auquel il n'était pas habitué. Ce
loyal serviteur de la République et de la
cause coloniale mourait à Hanoï aprés
quelques mois de: séjour en Indo-Chine.
M. Paul Doumer.
1
S'il fallait qualifier en une brêve formule
les cinq années du, gouvernement indo-chinois
de M. Doumer on^pourrait dire que ce fut « l'ère
des travaux et. des-excédents. » La prospérité
financière des pays de'l'Union s'est affirmée par
des chiffres que nous avons cités à différentes
M. DE LANESSAN
M. ROUSSEAU
reprises. Elle est due pour une part à des impôts
nouveaux, qui, quoiqu'on en ait dit. aux débuts,
n'écrasent pas les contribuables ; elle est due
surtout lau développement économique du pays.
Grâce au rétablissement de l'unité budgétaire et
administrative dans toutes les parties de l'Indo-
Chine, un meilleur emploi a pu être donné aux
ressources du pays. Les chemins de fer se cons-
truisent ;■ un pont est jeté sur le fleuve Rouge à
Hanoï "et, défie. par la solidité de ses assises l'as-
saut des eaux tumultueuses et sournoises d'une
M. CONSTATS
rivière que l'on croyait indomptable. Des terri-
toires déserts, parcequ'ils étaient périodiquement
dévastés par les pirates, se sont repeuplés et
viennent apporter leur contingent de produc-
tion et d'impôt.
Les entreprises industrielles ont repris con-
fiance et se multiplient. Les houilles de Hone-
Gay sont en pleine et productive exploitation.
L'ancien ministre des Finances peut être fier
de l'œuvre accomplie pendant ce quinquennat
qui finit. D'autres devoirs le rappellent en France
où s ouvrira un champ nouveau à sa prodigieuse
activité. S'il est vrai, suivant le vœu de ses amis,
qu'il soit promptement en mesure de jouer un
rôle important dans la direction des afiaires pu-
bliques de notre pays, souhaitons qu'il y trouve
le même succès, que la même suite et la même du-
rée soient assurées à ses entreprises, et qu'après
l'ère de la prospérité et des excédents indo-chi-
nois, il fasse connaître de nouveau à la
France qui semble l'avoir désappris le se-
cret de la prospérité et des excédents mé- -
tropolitains.
Commerce et navigation.
Le commerce extérieur de l'Indo-Chine,
surtout sous le gouvernement de M. Dou-
mer, s'est développé dans des proportions
stupéfiantes, qui démontrent l'admirable
richesse de notre grand empire d'Extrême-
Orient et l'avenir immense qui lui est ré-
servé lorsqu'il sera sillonné des voies fer-
rées gue l'on construit. Les échanges in-
do-chinois, qui n'atteignaient pas 121 mil-
lions de francs en 1890, s'élevaient déjà à
200 millions en 1897 ; en 1900, nous nous
trouvons en présence du total considérable
de 410 millions. On verra dans l'instructif
relevé suivant que la progression du com-
merce se répartit à peu près également
entre l'importation et l'exportation :
Importations. Exportations. TOTAL.
Années. - -
— Francs. Francs. Francs.
1890.. 63.891.079 56.995.118 120.886.197
1891.. 67.834.567 68.647.791 136.481.358
1892.. 68.630.634 95 071/570 164.702.404
1893.. 68..088.060 93.874.501 161.962.516
1894.. 67.923.105 103.399.247 171.322.352
1895.. 89.018.496 95.222.301 184.210.797
1896.. 81.084.040 88.809.575 160.893.615
1897.. 88.182.991 115.762.596 205.412.953
1898.. 102.444.346 125.553.314 225.955.325
1899.. 115.424.494 137.937.288 253.362.782
1900.. 185.850.566 155.657.800 341.410.366
Si l'on recherche quelle est la part de la France
dans ces totaux, on est frappé de voir que cette
part s'est augmentée plus rapidement encore que
le mouvement général des échanges.
C'est ainsi que de 1890 à 1900, les importations
métropolitaines se sont accrues de 54 millions
ou de 270 p. % !
COMMERCE AVEC LA FRANCE
Importations. Exportations. TOTAL.
Années. -
Francs. Francs. Francs.
1890... 20.527.423 2.321.715 22.849.138
1891... 21.791.485 5.801.712 27.593.497
1892... 18.437.532 9.742.842 20.180.374
1893... 18.953.068 11.500.627 30.453.695
1894... 20.150.811 11.604.274 31 755.085
.
12 1 LA , DÉPÊCHE COLONIALE-ILLUSTRÉE
Avec l'assentiment du Gouvernement, il engagea
,sa propre responsabilité pour ne pas laisser en
-souffrance les intérêts dont il avait 'la charge.
Nous n'hèsitons pas à dire qu'il a bien fait.
"
- ..
M. Armand Rousseau.
Au cours des débats parlementaires aux-
quels donna lieu, l'enquête prescrite sur
les actes de M. de Lanessan, une affirma-
Lion s'était produite à différentes reprises,
revenant comme un invariable refrain sous
la plume des rapporteurs, dans les discours
des orateurs qui prirent part à la discus-
sion. « Le Parlement ne refusera rien de
ce qui paraîtra nécessaire à l'outillage
économique du Tonkin; le Parlement n'y
met qu'une condition, c'est qu'il soit pro-
cédé par des voies régulières. » Les succes
seurs de M. de Lanessan ont bénéficié de
cet état d'âme parlementaire, qui n'exis-
tait pas, nous le répétons, dans la période
précédente. M. Armand Rousseau, con-
seiller d'Etat, inspecteur général des Ponts
et Chaussées, avait accepté de prendre le
gouvernement général de l'Indo-Chine. Il
y mit pour condition qu'il obtiendrait au
préalable des Chambres le vote de l'em-
prunt nécessaire pour poursuivre l'exécu-
tion des travaux entrepris. M. Rousseau
organisa le Service des travaux publics et
fit compléter les études commencées. Il avait
toutefois trop présumé de ses forces en
assumant un labeur aussi absorbant dans
un climat auquel il n'était pas habitué. Ce
loyal serviteur de la République et de la
cause coloniale mourait à Hanoï aprés
quelques mois de: séjour en Indo-Chine.
M. Paul Doumer.
1
S'il fallait qualifier en une brêve formule
les cinq années du, gouvernement indo-chinois
de M. Doumer on^pourrait dire que ce fut « l'ère
des travaux et. des-excédents. » La prospérité
financière des pays de'l'Union s'est affirmée par
des chiffres que nous avons cités à différentes
M. DE LANESSAN
M. ROUSSEAU
reprises. Elle est due pour une part à des impôts
nouveaux, qui, quoiqu'on en ait dit. aux débuts,
n'écrasent pas les contribuables ; elle est due
surtout lau développement économique du pays.
Grâce au rétablissement de l'unité budgétaire et
administrative dans toutes les parties de l'Indo-
Chine, un meilleur emploi a pu être donné aux
ressources du pays. Les chemins de fer se cons-
truisent ;■ un pont est jeté sur le fleuve Rouge à
Hanoï "et, défie. par la solidité de ses assises l'as-
saut des eaux tumultueuses et sournoises d'une
M. CONSTATS
rivière que l'on croyait indomptable. Des terri-
toires déserts, parcequ'ils étaient périodiquement
dévastés par les pirates, se sont repeuplés et
viennent apporter leur contingent de produc-
tion et d'impôt.
Les entreprises industrielles ont repris con-
fiance et se multiplient. Les houilles de Hone-
Gay sont en pleine et productive exploitation.
L'ancien ministre des Finances peut être fier
de l'œuvre accomplie pendant ce quinquennat
qui finit. D'autres devoirs le rappellent en France
où s ouvrira un champ nouveau à sa prodigieuse
activité. S'il est vrai, suivant le vœu de ses amis,
qu'il soit promptement en mesure de jouer un
rôle important dans la direction des afiaires pu-
bliques de notre pays, souhaitons qu'il y trouve
le même succès, que la même suite et la même du-
rée soient assurées à ses entreprises, et qu'après
l'ère de la prospérité et des excédents indo-chi-
nois, il fasse connaître de nouveau à la
France qui semble l'avoir désappris le se-
cret de la prospérité et des excédents mé- -
tropolitains.
Commerce et navigation.
Le commerce extérieur de l'Indo-Chine,
surtout sous le gouvernement de M. Dou-
mer, s'est développé dans des proportions
stupéfiantes, qui démontrent l'admirable
richesse de notre grand empire d'Extrême-
Orient et l'avenir immense qui lui est ré-
servé lorsqu'il sera sillonné des voies fer-
rées gue l'on construit. Les échanges in-
do-chinois, qui n'atteignaient pas 121 mil-
lions de francs en 1890, s'élevaient déjà à
200 millions en 1897 ; en 1900, nous nous
trouvons en présence du total considérable
de 410 millions. On verra dans l'instructif
relevé suivant que la progression du com-
merce se répartit à peu près également
entre l'importation et l'exportation :
Importations. Exportations. TOTAL.
Années. - -
— Francs. Francs. Francs.
1890.. 63.891.079 56.995.118 120.886.197
1891.. 67.834.567 68.647.791 136.481.358
1892.. 68.630.634 95 071/570 164.702.404
1893.. 68..088.060 93.874.501 161.962.516
1894.. 67.923.105 103.399.247 171.322.352
1895.. 89.018.496 95.222.301 184.210.797
1896.. 81.084.040 88.809.575 160.893.615
1897.. 88.182.991 115.762.596 205.412.953
1898.. 102.444.346 125.553.314 225.955.325
1899.. 115.424.494 137.937.288 253.362.782
1900.. 185.850.566 155.657.800 341.410.366
Si l'on recherche quelle est la part de la France
dans ces totaux, on est frappé de voir que cette
part s'est augmentée plus rapidement encore que
le mouvement général des échanges.
C'est ainsi que de 1890 à 1900, les importations
métropolitaines se sont accrues de 54 millions
ou de 270 p. % !
COMMERCE AVEC LA FRANCE
Importations. Exportations. TOTAL.
Années. -
Francs. Francs. Francs.
1890... 20.527.423 2.321.715 22.849.138
1891... 21.791.485 5.801.712 27.593.497
1892... 18.437.532 9.742.842 20.180.374
1893... 18.953.068 11.500.627 30.453.695
1894... 20.150.811 11.604.274 31 755.085
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