Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-02-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 février 1902 15 février 1902
Description : 1902/02/15 (A2,N3). 1902/02/15 (A2,N3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97428801
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
12 LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE
avènement, M. Pichon apporte à la Tunisie
l'emprunt qui permettra de terminer les chemins
de fer. 11 y a lieu d'espérer aussi
qu'avant peu, la Tunisie sera dotée
d'une institution qu'elle réclame
avec insistance depuis longtemps :
un crédit foncier. D'autres avan-
tages, d'autres réformes viendront
en leur temps, les franchises doua-
nières, peut-être. L'avenir de la
Tunisie est en bonnes mains.
P. S. — Au moment où nous
écrivons ces lignes la Tunisie at-
tend, non sans angoisse, qu'il plaise
au Parlement de voter, avant la fin
de la législature, le projet de loi
relatif au deuxième réseau de ses
chemins de fer.
Le projet présenté par M. le Mi-
nistre des affaires étrangères est à
l'état de rapport. Pour plus de sûre-
té, la Commission des chemins de
fer avait chargé son rapporteur,
M. Boudenoot, dont la compétence
et l'autorité lui donnaient toute ga-
rantie, d'aller se rendre compte sur
place des tracés et de leur mérite
respectif. lVl. Boudenoot ayant été
élu sénateur, le rapport a été confié
à M. Claudinon et le projet n'attend
plus que d'être mis à l'ordre du jour.
Le deuxième réseau comprendra
quatre lignes : celle du Pont-de-
Fahs à Kalaat - es - Senam (voie
étroite, 218 kil. 500), celle de Kai-
rouan à Sbiba (voie étroite, 130 kil.);
celle de Bizerte aux Nefzas (voie
large, 76 kil.); celle de Béja-Ma-
teur, payée par la Métropole. La
dépense prévue est de 30 millions,
dont 14.500.000 pour la ligne Pont-
du-Fahs à Kalaat-es-Senam;
9.500.000 pour la ligne Kairouan-
Sbiba, 6.000.000 pour la ligne des
Nefzas. La ligne Béja-Mateur est
une ligne stratégique, nécessaire à
la défense de Bizerte. C'est une dé-
ppnse de souveraineté oui incombe
naturellement à la métropole. Mais la Tunisie
participera aux charges de l'exploitation.
Pour payer ces lignes, la Tunisie demande à
contracter un emprunt de 30 millions. Elle
peut gager cet emprunt sans augmenter ses
impôts et sans recourir à aucune réforme ex-
traordinaire. Le budget de la Tunisie n'a jamais,
MAHA80CT A NEFTA.
jusqu'à ce jour, connu le déficit. Les ressources
ordinaires ont toujours suffi à lui constituer des
excédents et des réserves. C'est pourquoi les
Tunisiens s'étonnent — et même se plaignent
tout bas — que le Parlement français ait voulu à
rx CAMPEMENT.
toute force intervenir dans leurs affaires. « Les
1 « finances françaises, disent-ils, n'ont jamais
été engagées. Non seulement la
Tunisie a fait face à tous ses enga-
gements, mais encore elle a pris à
sa charge des dépenses de souve-
raineté qui incombaient à la France,
elle a, par exemple, payé 23 millions
pour Bizerte. »
Les Tunisiens, évidemment ont
raison; mais l'usurpation parlemen-
taire n'en est pas moins un fait
accompli. Il y a un projet de loi
dont le vote tient en suspens l'em-
prunt et les chemins fer. Les Tuni-
siens demandent que, tout au moins,
ce vote ne soit pas ajourné, ren-
voyé à la législature prochaine — ce
qui rendrait caduc lerapport déposé
et obligerait à recommencer toute la
procédure.
L'intérêt, de cette question est tel-
lement vital pour la Tunisie que le
résident général, à peine rentré de la
tourneé qu'il vient de faire dans le
Centre et le Sud tunisien, vient de
partir pour Paris, afin de presser
lui-même la mise à l'ordre du jour
et le vole du projet.
Nous apprenons, au dernier mo-
ment, qu'une autre question, fort
importante aussi pour la Tunisie,
motive le voyage de M. Pichon à
Paris. Nous avons dit plus haut
combien il était désirable que le cré-
dit agricole, qui fait actuellement
défaut à la Tunisie, fût sérieusement
organisé.
Il y a lieu d'espérer que M. Pi-
chon ne quittera point Paris sans
avoir résolu, tout au moins en prin-
cipe, la question du Crédit fon-
cier.
La question des franchises doua-
nières que la Tunisie a le droit de
réclamer en compensation des sa-
crifices qu'elle a faits en faveur des
produits français, sera soumise
sans aucun doute, à la CI ambre
prochaine, presque aussitôt qu'elle sera réu-
nie.
Tous les grands intérêts de la Tunisie se-
ront ainsi sauvegardés.
La Compagnie
Méditerranée-Manche.
Le développement agricole et commercial de
la Tunisie dans l'avenir sera d'autant plus rapide
et d'autant plus grand, que notre protectorat
trouvera de grandes facilités vers des débouchés
nouveaux. C'est grâce à des transports rapides.
directs et à bon marché que les produits agri-
coles de la Tunisie trouveront un écoulement
certain et fructueux.
Le premier pas est fait dans cette voie par la
nouvelle Compagnie, dont les navires vont, dans
quelques semaines, venir charger régulièrement,
dans les ports tunisiens, à destination de l'An-
gleterre, de la Belgique et de l'Allemagne. Avec
les cinq superbes navires à vitesse accélérée, à
faible tirant d'eau et pourvus des derniers per-
fectionnements (treuils puissants, grands pan-
neaux, éclairage électrique de foutes les parties
intérieures et extérieures), Méditerranée-Manche
va relier directement, régulièrement, la Tunisie
aux ports français de l'Océan et de la Manche,
ainsi qu'à Londres, Anvers et. Hambourg. En
outre, chaque navire est muni de trois chambres
fraîches, dans lesquelles les produits délicats,
fruits, primeurs, poissons, fleurs, trouveront des
soins spéciaux et une température assurant leur
parfaite conservation.
La Tunisie se trouve ainsi rapprochée à neuf
jours de mer des grands marchés de consomma-
tion, d'Angleterre par Londres, d'Allemagne par
Hambourg, de Belgique et de la vallée du Rhin
par Anvers.
Les principales photogravures contenues dans ce numéro ont été prises d'après les photographies de MM. GARRIGUES et \YOLFRO:\I.
¡'j!vall.-Perrel. - Jqip- CI-été 3e l'Arbre. WEI.I.IIOFF ET ROCHK, Suce, 5S. rue Fromont. Le Gérant : F. BERTHELIER.
avènement, M. Pichon apporte à la Tunisie
l'emprunt qui permettra de terminer les chemins
de fer. 11 y a lieu d'espérer aussi
qu'avant peu, la Tunisie sera dotée
d'une institution qu'elle réclame
avec insistance depuis longtemps :
un crédit foncier. D'autres avan-
tages, d'autres réformes viendront
en leur temps, les franchises doua-
nières, peut-être. L'avenir de la
Tunisie est en bonnes mains.
P. S. — Au moment où nous
écrivons ces lignes la Tunisie at-
tend, non sans angoisse, qu'il plaise
au Parlement de voter, avant la fin
de la législature, le projet de loi
relatif au deuxième réseau de ses
chemins de fer.
Le projet présenté par M. le Mi-
nistre des affaires étrangères est à
l'état de rapport. Pour plus de sûre-
té, la Commission des chemins de
fer avait chargé son rapporteur,
M. Boudenoot, dont la compétence
et l'autorité lui donnaient toute ga-
rantie, d'aller se rendre compte sur
place des tracés et de leur mérite
respectif. lVl. Boudenoot ayant été
élu sénateur, le rapport a été confié
à M. Claudinon et le projet n'attend
plus que d'être mis à l'ordre du jour.
Le deuxième réseau comprendra
quatre lignes : celle du Pont-de-
Fahs à Kalaat - es - Senam (voie
étroite, 218 kil. 500), celle de Kai-
rouan à Sbiba (voie étroite, 130 kil.);
celle de Bizerte aux Nefzas (voie
large, 76 kil.); celle de Béja-Ma-
teur, payée par la Métropole. La
dépense prévue est de 30 millions,
dont 14.500.000 pour la ligne Pont-
du-Fahs à Kalaat-es-Senam;
9.500.000 pour la ligne Kairouan-
Sbiba, 6.000.000 pour la ligne des
Nefzas. La ligne Béja-Mateur est
une ligne stratégique, nécessaire à
la défense de Bizerte. C'est une dé-
ppnse de souveraineté oui incombe
naturellement à la métropole. Mais la Tunisie
participera aux charges de l'exploitation.
Pour payer ces lignes, la Tunisie demande à
contracter un emprunt de 30 millions. Elle
peut gager cet emprunt sans augmenter ses
impôts et sans recourir à aucune réforme ex-
traordinaire. Le budget de la Tunisie n'a jamais,
MAHA80CT A NEFTA.
jusqu'à ce jour, connu le déficit. Les ressources
ordinaires ont toujours suffi à lui constituer des
excédents et des réserves. C'est pourquoi les
Tunisiens s'étonnent — et même se plaignent
tout bas — que le Parlement français ait voulu à
rx CAMPEMENT.
toute force intervenir dans leurs affaires. « Les
1 « finances françaises, disent-ils, n'ont jamais
été engagées. Non seulement la
Tunisie a fait face à tous ses enga-
gements, mais encore elle a pris à
sa charge des dépenses de souve-
raineté qui incombaient à la France,
elle a, par exemple, payé 23 millions
pour Bizerte. »
Les Tunisiens, évidemment ont
raison; mais l'usurpation parlemen-
taire n'en est pas moins un fait
accompli. Il y a un projet de loi
dont le vote tient en suspens l'em-
prunt et les chemins fer. Les Tuni-
siens demandent que, tout au moins,
ce vote ne soit pas ajourné, ren-
voyé à la législature prochaine — ce
qui rendrait caduc lerapport déposé
et obligerait à recommencer toute la
procédure.
L'intérêt, de cette question est tel-
lement vital pour la Tunisie que le
résident général, à peine rentré de la
tourneé qu'il vient de faire dans le
Centre et le Sud tunisien, vient de
partir pour Paris, afin de presser
lui-même la mise à l'ordre du jour
et le vole du projet.
Nous apprenons, au dernier mo-
ment, qu'une autre question, fort
importante aussi pour la Tunisie,
motive le voyage de M. Pichon à
Paris. Nous avons dit plus haut
combien il était désirable que le cré-
dit agricole, qui fait actuellement
défaut à la Tunisie, fût sérieusement
organisé.
Il y a lieu d'espérer que M. Pi-
chon ne quittera point Paris sans
avoir résolu, tout au moins en prin-
cipe, la question du Crédit fon-
cier.
La question des franchises doua-
nières que la Tunisie a le droit de
réclamer en compensation des sa-
crifices qu'elle a faits en faveur des
produits français, sera soumise
sans aucun doute, à la CI ambre
prochaine, presque aussitôt qu'elle sera réu-
nie.
Tous les grands intérêts de la Tunisie se-
ront ainsi sauvegardés.
La Compagnie
Méditerranée-Manche.
Le développement agricole et commercial de
la Tunisie dans l'avenir sera d'autant plus rapide
et d'autant plus grand, que notre protectorat
trouvera de grandes facilités vers des débouchés
nouveaux. C'est grâce à des transports rapides.
directs et à bon marché que les produits agri-
coles de la Tunisie trouveront un écoulement
certain et fructueux.
Le premier pas est fait dans cette voie par la
nouvelle Compagnie, dont les navires vont, dans
quelques semaines, venir charger régulièrement,
dans les ports tunisiens, à destination de l'An-
gleterre, de la Belgique et de l'Allemagne. Avec
les cinq superbes navires à vitesse accélérée, à
faible tirant d'eau et pourvus des derniers per-
fectionnements (treuils puissants, grands pan-
neaux, éclairage électrique de foutes les parties
intérieures et extérieures), Méditerranée-Manche
va relier directement, régulièrement, la Tunisie
aux ports français de l'Océan et de la Manche,
ainsi qu'à Londres, Anvers et. Hambourg. En
outre, chaque navire est muni de trois chambres
fraîches, dans lesquelles les produits délicats,
fruits, primeurs, poissons, fleurs, trouveront des
soins spéciaux et une température assurant leur
parfaite conservation.
La Tunisie se trouve ainsi rapprochée à neuf
jours de mer des grands marchés de consomma-
tion, d'Angleterre par Londres, d'Allemagne par
Hambourg, de Belgique et de la vallée du Rhin
par Anvers.
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