Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-02-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 février 1909 15 février 1909
Description : 1909/02/15 (A9,N3). 1909/02/15 (A9,N3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742855z
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE ' 31 ..
Mais il ne se tint pas pour sàtisfait d-e ce
rapide et facile succès il estimait nécessaire
. de compléter par la prise de Saïgon la leçon
donnée à la cour de Hué et, quelques jours
plus tard, faisait part de ses projets au mi-
nistre de la. Marine dans les termes suivants :
« On doit partir de ce point, qu'en ces pays
« lointains, pour
« l'honneur de nos
« armes et pour sa-
« tisfaire l'opinion
« de l'Europe, celle
« de la France, et
« a'ussi pour l'ac-
« complissement de
« l'oeuvre elle-
« même, il faut des
« succès, toujours
« des succès, et ja-
« mais un échec.
« CeLte obligation de
« succès, un com-
« mandant en chef
« ne doit jamais la
perdre de vue
J( dans ses entrepri-
« ses, eL c'est parce
« que je crois fer-
« mement au succès
« d'unie expédition
« sur Saïgon, que je
« vais me porter sur
« cette ville. »
Ayant reçu du
gouvernement, avec
les renforts deman-
dés, toute latitude
pour agir, l'amiral,
après avoir assuré
les positions conqui-
ses à Tourane et sur
la rivière de Hué,
quitta ce port le 2 fé-
vrier 1859 et se diri-
gea vers la rivière
de Saïgon, à la tête
d'une 'division na-
vale composée du
Phle.q éton portant
son pavillon, du Pri-
mauguet, des canon-
nières l'Alarme, l'A-
valanc he et la Dra-
gonne, des trans-
ports la Saône, la
Durance et la Meur-
the et de l'aviso à
vapeur espagnol El
Cano. Le 9 février, il
arrivait à l'embou-
chure de la rivière
de Saïgon.
Deux forts anna-
mites défendaient le
mouillage intérieur
du cap Saint-Jac-
ques. L'amiral réso-
lut de s'emparer de
ces deux ouvrages,
désignés sous le nom
de forts de Van Tao,
et prit ses disposi-
tions pour commen-
cer l'attaque et se
porter en avant dès
le lendemain.
Le 10 février, en
effet, à 4 h. 1/2 du
matin, le branle-bas
de combat est battu
sur tous les bâti-
ments ; l'amiral fait
hisser le signal et
l'attaque commence dans l'ordre donné. Les
deux forts sont bientôt réduits au silence et
hors d'état de s'opposer au débarquement de
. nos troupes réparties en deux colonnes.
Celles-ci pénètrent sans coup férir, leurs dé-
fenseurs ayant fui dans l'intérieur des terres.
Pendant ce temps, la Dragonne, qui avait pris
les devants pour reconnaître le terrain, con-
tinue sa route, passe à toute vapeur devant le
fort de Canghio et remonte, sans trouver
aucun obstacle, jusqu'au mouillage indiqué
par l'amiral.
Dans une série de dépêches au ministre de
la Marine, l'amiral a retracé les péripéties
émouvantes de la course de cette canonnière
jusqu'à l'entrée de Saïgon, défendue par les
forts du Nord et du Sud, construits naguère
par des ingénieurs français, et bien connus
des vieux Saïgpnriais. Il y a là une page glo-
L'AMIRAL RIGAULT DE GENOUILLY, COMMANDANT EN CHEF LA PREMIÈRE EXPÉDITION SUR SAIGON -
rieuse, qui a sa place marquée dans le livre
d'or de la marine française, mais qui ne sau-
rait, à notre vif regret, en trouver une dans
ce trop bref historique de la prise de Saïgon.
Le 15 au soir, l'amiral arrivait en vue d-es
deux forts mentionnés plus haut. Entre temps
un nouveau navire, le Prègent, était venu se
joindre à la division ; il arrivait de Hong-Kong
et amenait un commandant du génie. A peine
la canonnière d'avant-garde, VAlarme, a-t-elle,
selon ses instructions, jeté. l'ancre au coude
de la rivière qui précède la position des deux
forls. que ceux-ci ouvrent leur feu. L'ennemi
est masqué au moyen d'obstacles naturels, ce
qui lui a permis d-e ne se découvrir qu'au
moment qui lui a paru le plus propice.
Le Phlégèton, le Priinaugitet et l'Alar-i)-ie ré-
pondent à l'attaque en dirigeant leurs feux sur
le fort de droite, mais la nuit approche et les
dispositions ne peu-
vent être prises pour
réduire complète-
ment cet ouvrage.
L'amiral fait alors
appeler tous les com-
mandants sur le
Phlégéton, où il- rè-
gle son plan de com-
bat et donne des ins-
tructions précises
pour le lendemain.
Le 16, dès la pointe
du jour, les bâti-
ments ont allumé
leurs feux et sont
prêts à prendre po-
sition ; bientôt ils se
mettent en mouve-
ment et viennent
mouiller à 300 mè-
tres des forts. Les
quatre navires l'A-
larme, le Phlégéton,
le Primauguet et
l'Avalanche se trou-
Vent si rapprochés et
* dans un chenal si
étroit, que l'amiral,
du haut dé sa passe-
relle, peut, à la voix,
communiquer ses
ordres aux capitai-
nes de ces quatre bâ-
timents.
Au signal de l'ami-
ral, le feu s'ouvre
sur toute la ligne ; le
tir rectifié devient
régulier et parfait,
les meilleurs tireurs
de l'infanterie de
marine sont dans les
hunes et leurs feux
plongent sur" les ca-
nonniers annamites.
La défense est éner-
gique. Les boulets et
la mitraille frap-
pent les agrès des
bâtiments, tombent
en pluie de feu au- •
tour d'eux. Pourtant
une heure ne s'était
pas écoulée que les
ravages de notre ar-
- tillerie étaient déjà
visibles : à 8 heures
du matin, les deux
forts, à bout de lutte
et de défense, étaient
au pouvoir des trou-
pes alliées. Celui de
la rive droite est dé-
mantelé ; celui de la
rive gauche seul est
occupé pour servir
d'appui aux. bâti-
ments de transport
et de convoi. Une
compagnie d'infàn-
terie et quarante ar-
tilleurs du contin-
gent espagnol débar-
qués y sont installés.
Le commandant
Jauréguiberry, le commandant du génie Du-
pré-Déroulède eL le capitaine d'artillerie sont
envoyés sur l'Avalanche pour reconnaître la
citadelle, que l'amiral compte attaquer dès le
lendemain avec toutes, ses troupes réunies.
Cette citadelle, à fronts bastionnés, est située
à 800 mètres 'du fort occupé par nos troupes ;
ses faces, présentant chacune un développe-
ment de 475 mètres, sont, masquées, sur pres-
que toute leur étendue, par des bois, des jar-
dins et des maisons. On ne découvre de la
rivière qu'une porte située à l'extrémité d'une
Mais il ne se tint pas pour sàtisfait d-e ce
rapide et facile succès il estimait nécessaire
. de compléter par la prise de Saïgon la leçon
donnée à la cour de Hué et, quelques jours
plus tard, faisait part de ses projets au mi-
nistre de la. Marine dans les termes suivants :
« On doit partir de ce point, qu'en ces pays
« lointains, pour
« l'honneur de nos
« armes et pour sa-
« tisfaire l'opinion
« de l'Europe, celle
« de la France, et
« a'ussi pour l'ac-
« complissement de
« l'oeuvre elle-
« même, il faut des
« succès, toujours
« des succès, et ja-
« mais un échec.
« CeLte obligation de
« succès, un com-
« mandant en chef
« ne doit jamais la
perdre de vue
J( dans ses entrepri-
« ses, eL c'est parce
« que je crois fer-
« mement au succès
« d'unie expédition
« sur Saïgon, que je
« vais me porter sur
« cette ville. »
Ayant reçu du
gouvernement, avec
les renforts deman-
dés, toute latitude
pour agir, l'amiral,
après avoir assuré
les positions conqui-
ses à Tourane et sur
la rivière de Hué,
quitta ce port le 2 fé-
vrier 1859 et se diri-
gea vers la rivière
de Saïgon, à la tête
d'une 'division na-
vale composée du
Phle.q éton portant
son pavillon, du Pri-
mauguet, des canon-
nières l'Alarme, l'A-
valanc he et la Dra-
gonne, des trans-
ports la Saône, la
Durance et la Meur-
the et de l'aviso à
vapeur espagnol El
Cano. Le 9 février, il
arrivait à l'embou-
chure de la rivière
de Saïgon.
Deux forts anna-
mites défendaient le
mouillage intérieur
du cap Saint-Jac-
ques. L'amiral réso-
lut de s'emparer de
ces deux ouvrages,
désignés sous le nom
de forts de Van Tao,
et prit ses disposi-
tions pour commen-
cer l'attaque et se
porter en avant dès
le lendemain.
Le 10 février, en
effet, à 4 h. 1/2 du
matin, le branle-bas
de combat est battu
sur tous les bâti-
ments ; l'amiral fait
hisser le signal et
l'attaque commence dans l'ordre donné. Les
deux forts sont bientôt réduits au silence et
hors d'état de s'opposer au débarquement de
. nos troupes réparties en deux colonnes.
Celles-ci pénètrent sans coup férir, leurs dé-
fenseurs ayant fui dans l'intérieur des terres.
Pendant ce temps, la Dragonne, qui avait pris
les devants pour reconnaître le terrain, con-
tinue sa route, passe à toute vapeur devant le
fort de Canghio et remonte, sans trouver
aucun obstacle, jusqu'au mouillage indiqué
par l'amiral.
Dans une série de dépêches au ministre de
la Marine, l'amiral a retracé les péripéties
émouvantes de la course de cette canonnière
jusqu'à l'entrée de Saïgon, défendue par les
forts du Nord et du Sud, construits naguère
par des ingénieurs français, et bien connus
des vieux Saïgpnriais. Il y a là une page glo-
L'AMIRAL RIGAULT DE GENOUILLY, COMMANDANT EN CHEF LA PREMIÈRE EXPÉDITION SUR SAIGON -
rieuse, qui a sa place marquée dans le livre
d'or de la marine française, mais qui ne sau-
rait, à notre vif regret, en trouver une dans
ce trop bref historique de la prise de Saïgon.
Le 15 au soir, l'amiral arrivait en vue d-es
deux forts mentionnés plus haut. Entre temps
un nouveau navire, le Prègent, était venu se
joindre à la division ; il arrivait de Hong-Kong
et amenait un commandant du génie. A peine
la canonnière d'avant-garde, VAlarme, a-t-elle,
selon ses instructions, jeté. l'ancre au coude
de la rivière qui précède la position des deux
forls. que ceux-ci ouvrent leur feu. L'ennemi
est masqué au moyen d'obstacles naturels, ce
qui lui a permis d-e ne se découvrir qu'au
moment qui lui a paru le plus propice.
Le Phlégèton, le Priinaugitet et l'Alar-i)-ie ré-
pondent à l'attaque en dirigeant leurs feux sur
le fort de droite, mais la nuit approche et les
dispositions ne peu-
vent être prises pour
réduire complète-
ment cet ouvrage.
L'amiral fait alors
appeler tous les com-
mandants sur le
Phlégéton, où il- rè-
gle son plan de com-
bat et donne des ins-
tructions précises
pour le lendemain.
Le 16, dès la pointe
du jour, les bâti-
ments ont allumé
leurs feux et sont
prêts à prendre po-
sition ; bientôt ils se
mettent en mouve-
ment et viennent
mouiller à 300 mè-
tres des forts. Les
quatre navires l'A-
larme, le Phlégéton,
le Primauguet et
l'Avalanche se trou-
Vent si rapprochés et
* dans un chenal si
étroit, que l'amiral,
du haut dé sa passe-
relle, peut, à la voix,
communiquer ses
ordres aux capitai-
nes de ces quatre bâ-
timents.
Au signal de l'ami-
ral, le feu s'ouvre
sur toute la ligne ; le
tir rectifié devient
régulier et parfait,
les meilleurs tireurs
de l'infanterie de
marine sont dans les
hunes et leurs feux
plongent sur" les ca-
nonniers annamites.
La défense est éner-
gique. Les boulets et
la mitraille frap-
pent les agrès des
bâtiments, tombent
en pluie de feu au- •
tour d'eux. Pourtant
une heure ne s'était
pas écoulée que les
ravages de notre ar-
- tillerie étaient déjà
visibles : à 8 heures
du matin, les deux
forts, à bout de lutte
et de défense, étaient
au pouvoir des trou-
pes alliées. Celui de
la rive droite est dé-
mantelé ; celui de la
rive gauche seul est
occupé pour servir
d'appui aux. bâti-
ments de transport
et de convoi. Une
compagnie d'infàn-
terie et quarante ar-
tilleurs du contin-
gent espagnol débar-
qués y sont installés.
Le commandant
Jauréguiberry, le commandant du génie Du-
pré-Déroulède eL le capitaine d'artillerie sont
envoyés sur l'Avalanche pour reconnaître la
citadelle, que l'amiral compte attaquer dès le
lendemain avec toutes, ses troupes réunies.
Cette citadelle, à fronts bastionnés, est située
à 800 mètres 'du fort occupé par nos troupes ;
ses faces, présentant chacune un développe-
ment de 475 mètres, sont, masquées, sur pres-
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