Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1939 01 janvier 1939
Description : 1939/01/01 (A17,N187,T16)-1939/12/31... 1939/01/01 (A17,N187,T16)-1939/12/31 (A17,N198,T16).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742832z
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2017
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N
0 0
EL
SOUS LES
TROPIQUES
NUIT DE NOËL DU PÈRE DE FOUCAULD
Tamanrasset (1909)
« Crois bien qu'il y aura toujours de la solitude
pour ceux qui en seront dignes. »
VILLIERS DE L'ISLE-ADAM.
DURANT mon premier hiver au Ahaggar, je me trouve à la mi-novembre
à Tamanrasset. Je fais un calcul approximatif ; je ne sais pas quel
jour je suis, mais la Noël est proche. Je vis en dehors du temps, dans
un coin quelconque de l'espace.
Je pense que le Père de Foucauld est un homme bien
élevé, d'une vive intelligence, mais il est catholique
fervent. Je le connais depuis quelques mois. J'ai
senti en France, plus d'une fois, que la présence d'un
protestant est indésirable aux prêtres au moment des
grandes fêtes religieuses. Pour ne pas répandre dans
l'air qu'il respire une vague odeur d'hérésie, je vais
retourner à Fort-Motylinski. Je reviendrai après le
premier de l'an. Quand je lui rends visite, à l'heure de la
promenade vespérale, je lui annonce mon départ vers
Taraouhaout pour le lendemain matin.
— Qu'allez-vous faire à Fort-Motylinski? Ce sera la Noël dans trois
jours. La compagnie du maréchal des logis est sans intérêt pour vous. Restez
ici. Je cesserai de travailler. Nous passerons la soirée de Noël, et toute la
journée du lendemain ensemble. Nous évoquerons les Noëls de notre enfance.
Le Père de Foucauld a deviné le sens de mon éloignement, ett il y répond
en homme de cœur.
Nous passons la soirée de Noël dans son ermitage, assis face à face sur des
tab-ourets pliants, les coudes appuyés sur sa petite table de travail, éclairés
par une petite bougie de paraffine collée sur la table, sans chandelier.
Pas de boissons : ni thé ni café. Je note dans mon esprit, au cours de sa
conversation : « J'ai été orphelin, très jeune encore, et élevé par mon grand-
père, le colonel de Morlet. Nous allions faire souvent des promenades dans
TAMANRASSET. — L'ermitage en torchis du Père de Foucauld que l'on
voit au premier plan.
les bois de Saverne, en Alsace. La solitude de ces lieux me plaisait. Elle
m'invitait au recueillement par sa paix et son silence. On y entendait seule-
ment quelques chants d'oiseaux et des cris d'insectes. Je me trouvais bien
dans ce cadre. »
Le Père de Foucauld se revoit tout petit... il est grave, il rêve à haute voix,
il oublie que je suis là. Soudain il revient à lui, il me voit et dit, avec l'air de
s'excuser, d'un sourire mélancolique : « Vous voyez : j'ai toujours été un
sauvage ».
Robert HÉRISSON.
(Avec le père de Foucauld et le
général Laperrine, Plon 1937.)
NOËL DANS...
... LES MISSIONS
MADAGASCAR. — L'échange
des cadeaux, le jour de Noël,
au couvent de Marie-Répara-
trice à Fianarantsoa.
(Photo Mission : Chine, Ceylan,
Madagascar.)
A. E. F. — Ouaga : Arbre de
Noël des fîMes, la distribution
des cadeaux par la sœur Suzanne-
Marie.
(Photo des Sœurs Missionnaires de
Notre-Dame d'Afrique.)
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SOUS LES
TROPIQUES
NUIT DE NOËL DU PÈRE DE FOUCAULD
Tamanrasset (1909)
« Crois bien qu'il y aura toujours de la solitude
pour ceux qui en seront dignes. »
VILLIERS DE L'ISLE-ADAM.
DURANT mon premier hiver au Ahaggar, je me trouve à la mi-novembre
à Tamanrasset. Je fais un calcul approximatif ; je ne sais pas quel
jour je suis, mais la Noël est proche. Je vis en dehors du temps, dans
un coin quelconque de l'espace.
Je pense que le Père de Foucauld est un homme bien
élevé, d'une vive intelligence, mais il est catholique
fervent. Je le connais depuis quelques mois. J'ai
senti en France, plus d'une fois, que la présence d'un
protestant est indésirable aux prêtres au moment des
grandes fêtes religieuses. Pour ne pas répandre dans
l'air qu'il respire une vague odeur d'hérésie, je vais
retourner à Fort-Motylinski. Je reviendrai après le
premier de l'an. Quand je lui rends visite, à l'heure de la
promenade vespérale, je lui annonce mon départ vers
Taraouhaout pour le lendemain matin.
— Qu'allez-vous faire à Fort-Motylinski? Ce sera la Noël dans trois
jours. La compagnie du maréchal des logis est sans intérêt pour vous. Restez
ici. Je cesserai de travailler. Nous passerons la soirée de Noël, et toute la
journée du lendemain ensemble. Nous évoquerons les Noëls de notre enfance.
Le Père de Foucauld a deviné le sens de mon éloignement, ett il y répond
en homme de cœur.
Nous passons la soirée de Noël dans son ermitage, assis face à face sur des
tab-ourets pliants, les coudes appuyés sur sa petite table de travail, éclairés
par une petite bougie de paraffine collée sur la table, sans chandelier.
Pas de boissons : ni thé ni café. Je note dans mon esprit, au cours de sa
conversation : « J'ai été orphelin, très jeune encore, et élevé par mon grand-
père, le colonel de Morlet. Nous allions faire souvent des promenades dans
TAMANRASSET. — L'ermitage en torchis du Père de Foucauld que l'on
voit au premier plan.
les bois de Saverne, en Alsace. La solitude de ces lieux me plaisait. Elle
m'invitait au recueillement par sa paix et son silence. On y entendait seule-
ment quelques chants d'oiseaux et des cris d'insectes. Je me trouvais bien
dans ce cadre. »
Le Père de Foucauld se revoit tout petit... il est grave, il rêve à haute voix,
il oublie que je suis là. Soudain il revient à lui, il me voit et dit, avec l'air de
s'excuser, d'un sourire mélancolique : « Vous voyez : j'ai toujours été un
sauvage ».
Robert HÉRISSON.
(Avec le père de Foucauld et le
général Laperrine, Plon 1937.)
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... LES MISSIONS
MADAGASCAR. — L'échange
des cadeaux, le jour de Noël,
au couvent de Marie-Répara-
trice à Fianarantsoa.
(Photo Mission : Chine, Ceylan,
Madagascar.)
A. E. F. — Ouaga : Arbre de
Noël des fîMes, la distribution
des cadeaux par la sœur Suzanne-
Marie.
(Photo des Sœurs Missionnaires de
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