Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1903 05 août 1903
Description : 1903/08/05 (A7,N130,T13). 1903/08/05 (A7,N130,T13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583382f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
76 REVUE DES CULTURES COLONIALES
dant un terrain à sous-sol très humide ne lui convient guère, car ses racines
pourrissent assez rapidement. A l'âge de quatre à cinq ans, les plantes atteignent
6 à 7 mètres de haut et parfois Om50 de circonférence, portant pendant toute
l'année des fleurs et des fruits.
On ne connaît guère encore la constitution chimique de ce végétal et c'est
pour essayer d'élucider cette question que M. J. Oudenampsen a consacré une
intéressante étude à la chimie du Melia Azedarach, le Xoan des Indo-Chinois, ou
« Lilas des Indes, de la Chine, du Japon, de Perse et des Barbades », comme il a
été dénommé par les colons de ces divers pays.
L'écorce desséchée du Melia Azedarach arrive dans le commerce, principa-
lement en Amérique, en gouttières; elle a environ 1 centimètre d'épaisseur et
possède une odeur légèrement aromatique, un goût amer et nauséeux. Dans la
« Pharmacopée » des États-Unis de l'Amérique du Nord, l'écorce est décrite
avec soin et on la considère comme un anthelmintique assez énergique.
M. Oudenampsen a, dans le travail auquel nous avons fait allusion (1), résumé
en grande partie les propriétés qui ont été attribuées un peu partout à cette
plante.
Dymock dans le « Pharmacographia Indica », rapporte que l'arbre exsude une
gomme qui a beaucoup de rapports avec celle du Melia Azadirachta, une espèce
du même genre qui n'a pas une dispersion aussi vaste.
On peut extraire des fruits du M. Azedarach, par expression, 50 à 60 d'une
sorte de graisse d'un jaune sale, devenant assez rapidement rance et se liqué-
fiant vers 35 degrés. Cette huile, qui porte le nom d' t huile de margosa », peut
être employée dans la savonnerie, elle paraît excellente comme huile d'éclairage
et pour la peinture ; elle jouirait même de propriétés antirhumatismales.
Les fruits verts entrent, au Texas, dans la fabrication du cirage, et pendant la
dernière guerre, les fruits furent employés en Géorgie pour l'obtention par fer-
mentation et distillation d'une sorte de whisky qui fut même préféré à l'alcool
obtenu au moyen du blé et du riz.
On prétend aussi que les feuilles et les fruits de ce Melia préserveraient les
fruits secs des attaques des insectes et éloigneraient les miles du linge; une
décoction des fruits pulvérisés sur les plantes est, dit-on en Amérique, un
excellent insecticide.
Le fruit serait vénéneux, mais pourrait être employé en usage externe et
interne, comme d'ailleurs l'écorce et les feuilles, contre la lèpre et la scrofulose.
Les indigènes ont foi en cette plante et fabriquent, à l'aide des fruits, des colliers
pour se préserver des maladies contagieuses. On cite des cas où l'ingestion de
fruits de cette plante a amené la mort, en particulier celui d'une jeune fille euro-
péenne chez laquelle s'est manifestée d'abord une perte de sensibilité suivie
rapidement de mort. Les Chinois, qui se servent de ces fruits comme vermifuge,
les font cuire dans du vin et boivent cette décoction sans en être, semble-t-il,
incommodés; eux-mêmes cependant considèrent les graines comme amères et
les feuilles comme toxiques.
Descourtilz dans sa célèbre « Flore médicale des Antilles » considère que
l'ingestion de 6 à 8 graines suffit pour provoquer des crampes et des symptômes
cholériques, souvent suivis de mort.
Mais s'il paraît prouvé que les fruits constituent un poison pour l'homme, les
chèvres et les moutons les consomment impunément et avec plaisir.
(1) Bydrage tot de Kennis van Melia Azedarach L. Utrecht, 1902.
dant un terrain à sous-sol très humide ne lui convient guère, car ses racines
pourrissent assez rapidement. A l'âge de quatre à cinq ans, les plantes atteignent
6 à 7 mètres de haut et parfois Om50 de circonférence, portant pendant toute
l'année des fleurs et des fruits.
On ne connaît guère encore la constitution chimique de ce végétal et c'est
pour essayer d'élucider cette question que M. J. Oudenampsen a consacré une
intéressante étude à la chimie du Melia Azedarach, le Xoan des Indo-Chinois, ou
« Lilas des Indes, de la Chine, du Japon, de Perse et des Barbades », comme il a
été dénommé par les colons de ces divers pays.
L'écorce desséchée du Melia Azedarach arrive dans le commerce, principa-
lement en Amérique, en gouttières; elle a environ 1 centimètre d'épaisseur et
possède une odeur légèrement aromatique, un goût amer et nauséeux. Dans la
« Pharmacopée » des États-Unis de l'Amérique du Nord, l'écorce est décrite
avec soin et on la considère comme un anthelmintique assez énergique.
M. Oudenampsen a, dans le travail auquel nous avons fait allusion (1), résumé
en grande partie les propriétés qui ont été attribuées un peu partout à cette
plante.
Dymock dans le « Pharmacographia Indica », rapporte que l'arbre exsude une
gomme qui a beaucoup de rapports avec celle du Melia Azadirachta, une espèce
du même genre qui n'a pas une dispersion aussi vaste.
On peut extraire des fruits du M. Azedarach, par expression, 50 à 60 d'une
sorte de graisse d'un jaune sale, devenant assez rapidement rance et se liqué-
fiant vers 35 degrés. Cette huile, qui porte le nom d' t huile de margosa », peut
être employée dans la savonnerie, elle paraît excellente comme huile d'éclairage
et pour la peinture ; elle jouirait même de propriétés antirhumatismales.
Les fruits verts entrent, au Texas, dans la fabrication du cirage, et pendant la
dernière guerre, les fruits furent employés en Géorgie pour l'obtention par fer-
mentation et distillation d'une sorte de whisky qui fut même préféré à l'alcool
obtenu au moyen du blé et du riz.
On prétend aussi que les feuilles et les fruits de ce Melia préserveraient les
fruits secs des attaques des insectes et éloigneraient les miles du linge; une
décoction des fruits pulvérisés sur les plantes est, dit-on en Amérique, un
excellent insecticide.
Le fruit serait vénéneux, mais pourrait être employé en usage externe et
interne, comme d'ailleurs l'écorce et les feuilles, contre la lèpre et la scrofulose.
Les indigènes ont foi en cette plante et fabriquent, à l'aide des fruits, des colliers
pour se préserver des maladies contagieuses. On cite des cas où l'ingestion de
fruits de cette plante a amené la mort, en particulier celui d'une jeune fille euro-
péenne chez laquelle s'est manifestée d'abord une perte de sensibilité suivie
rapidement de mort. Les Chinois, qui se servent de ces fruits comme vermifuge,
les font cuire dans du vin et boivent cette décoction sans en être, semble-t-il,
incommodés; eux-mêmes cependant considèrent les graines comme amères et
les feuilles comme toxiques.
Descourtilz dans sa célèbre « Flore médicale des Antilles » considère que
l'ingestion de 6 à 8 graines suffit pour provoquer des crampes et des symptômes
cholériques, souvent suivis de mort.
Mais s'il paraît prouvé que les fruits constituent un poison pour l'homme, les
chèvres et les moutons les consomment impunément et avec plaisir.
(1) Bydrage tot de Kennis van Melia Azedarach L. Utrecht, 1902.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6583382f/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6583382f/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6583382f/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6583382f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6583382f
Facebook
Twitter