Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 avril 1903 20 avril 1903
Description : 1903/04/20 (A7,N123,T12). 1903/04/20 (A7,N123,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833759
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
240 REVUE DES CULTURES COLONIALES
B. — La crue du Niger.
Le Djoliba est aux plus grandes eaux dès la fin de mars, son lit est encombré
par de longs bancs de sable et ce n'est qu'avec les premières tornades, à la tin
de mai, que l'étiage manifeste quelques oscillation?.
En juin, le fleuve monte, les tornades s'accentuent, les rigoles et les marigots
latéraux grossissent et viennent en juillet au niveau des terrains que ie Niger va
comme eux inonder et fertiliser par ses apports alluvionnaires. A la fin d'août
les rives sont submergées, par endroits même on navigue dans la forêt; les
seules terres émergeantes sont, auprès des villages, les champs de culture qui
deviennent alors de toute beauté.
La plaine de Djenné est complètement sillonnée par des canaux navigables à
cette époque et par des rigoles où s'infiltre la crue combinée du Bani et du Djo-
liba. Il est évident qu'à cette époque tous les terrains que l'on aura pris soin
d'entourer de digues et de petits talus seront facilement protégés, car la crue
monte à peine de 15 à 30 centimètres au-dessus des berges lorsque la saison des
pluies ne présente rien d'anormal. C'est en octobre que le Niger descend d'une
façon très progressive de 2 à 5 centimètres par jour pour atteindre son niveau
inférieur en mars. Les rives se découvrent, la plaine de Djenné s'assèche, les
cultures que l'on voudrait tenter lorsque finit la saison des pluies, devront alors
se faire en terrains irrigués. Mais au Soudan l'indigène cultive le coton de
manière à profiter de la saison des pluies.
Sur l'Issa-Ber, la crue procède d'une façon différente. La crue résultant des
apports du Bani et du Djoliba se déverse sur ce que l'on appelle la région
lacustre. Elle comprend tous les lacs de la région Nord et tous les terrains
submergés qui s'étendent depuis la falaise de Bandiagara jusqu'à 150 kilomètres
dans l'Ouest et depuis le village de Mopti jusqu'au Nord de Sompi à 100 kilo-
mètres environ en amont de Kabara.
Cette région lacustre forme une immense cuvette où la crue se condense
d'abord; elle déverse son trop plein dans l'Issa-Ber d'une façon très progres-
sive, elle gonfle tous les lacs, puis ceux-ci renvoient leurs ondes aquatiques dans
le fleuve lorsque le niveau du Niger tombe au-dessous des inondations et des
barres qui se trouvent à l'entrée des marigots reliant ces lacs à l'Issa-Ber. Il en
résulte que le fleuve est alimenté d'une façon très régulière et pendant plusieurs
mois par la région lacustre qui joue le rôle de régulateur et de distributeur de la
crue.
Ainsi que l'a remarqué le capitaine Lenfant, cette crue de l'Issa-Ber est due
presque uniquement à ce qu'il appelle la « crue occidentale » (Bani-Djoliba), la
saison des pluies dans la Boucle étant insuffisante pour accélérer le débit du
fleuve dans cette région, et, chose plus curieuse encore, tout le long de cette
artère qui coule à travers le Sahara, les rives de l'Issa-Ber sont, chaque année,
submergées par la crue, qui joue ici le même rôle que celle du Nil en Egypte. Il
en résulte qu'en plein désert, les abords du Niger sont recouverts parfois, sur
d'immenses étendues, d'une nappe d'eau peu profonde qui dépose un limon
nourricier de 4 à 7 millimètres d'épaisseur, à l'époque même où la saison des
pluies est complètement terminée.
Nous sommes donc ici en présence de deux fleuves différents d'aspect et de
régime : 1° le Djoliba, qui forme une crue dite occidentale et traverse une région
pluvieuse des plus caractérisées; 2° l'Issa-Ber, qui ne forme pas de crue, mais
B. — La crue du Niger.
Le Djoliba est aux plus grandes eaux dès la fin de mars, son lit est encombré
par de longs bancs de sable et ce n'est qu'avec les premières tornades, à la tin
de mai, que l'étiage manifeste quelques oscillation?.
En juin, le fleuve monte, les tornades s'accentuent, les rigoles et les marigots
latéraux grossissent et viennent en juillet au niveau des terrains que ie Niger va
comme eux inonder et fertiliser par ses apports alluvionnaires. A la fin d'août
les rives sont submergées, par endroits même on navigue dans la forêt; les
seules terres émergeantes sont, auprès des villages, les champs de culture qui
deviennent alors de toute beauté.
La plaine de Djenné est complètement sillonnée par des canaux navigables à
cette époque et par des rigoles où s'infiltre la crue combinée du Bani et du Djo-
liba. Il est évident qu'à cette époque tous les terrains que l'on aura pris soin
d'entourer de digues et de petits talus seront facilement protégés, car la crue
monte à peine de 15 à 30 centimètres au-dessus des berges lorsque la saison des
pluies ne présente rien d'anormal. C'est en octobre que le Niger descend d'une
façon très progressive de 2 à 5 centimètres par jour pour atteindre son niveau
inférieur en mars. Les rives se découvrent, la plaine de Djenné s'assèche, les
cultures que l'on voudrait tenter lorsque finit la saison des pluies, devront alors
se faire en terrains irrigués. Mais au Soudan l'indigène cultive le coton de
manière à profiter de la saison des pluies.
Sur l'Issa-Ber, la crue procède d'une façon différente. La crue résultant des
apports du Bani et du Djoliba se déverse sur ce que l'on appelle la région
lacustre. Elle comprend tous les lacs de la région Nord et tous les terrains
submergés qui s'étendent depuis la falaise de Bandiagara jusqu'à 150 kilomètres
dans l'Ouest et depuis le village de Mopti jusqu'au Nord de Sompi à 100 kilo-
mètres environ en amont de Kabara.
Cette région lacustre forme une immense cuvette où la crue se condense
d'abord; elle déverse son trop plein dans l'Issa-Ber d'une façon très progres-
sive, elle gonfle tous les lacs, puis ceux-ci renvoient leurs ondes aquatiques dans
le fleuve lorsque le niveau du Niger tombe au-dessous des inondations et des
barres qui se trouvent à l'entrée des marigots reliant ces lacs à l'Issa-Ber. Il en
résulte que le fleuve est alimenté d'une façon très régulière et pendant plusieurs
mois par la région lacustre qui joue le rôle de régulateur et de distributeur de la
crue.
Ainsi que l'a remarqué le capitaine Lenfant, cette crue de l'Issa-Ber est due
presque uniquement à ce qu'il appelle la « crue occidentale » (Bani-Djoliba), la
saison des pluies dans la Boucle étant insuffisante pour accélérer le débit du
fleuve dans cette région, et, chose plus curieuse encore, tout le long de cette
artère qui coule à travers le Sahara, les rives de l'Issa-Ber sont, chaque année,
submergées par la crue, qui joue ici le même rôle que celle du Nil en Egypte. Il
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