Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 avril 1903 20 avril 1903
Description : 1903/04/20 (A7,N123,T12). 1903/04/20 (A7,N123,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65833759
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2014
236 REVUE DES CULTURES COLONIALES
vient, en dernier lieu, de publier une étude magistrale, qui ne néglige aucun des points de vue que
soulève la question. Nous en empruntons les passages les plus importants et, en particulier, toute la
partie qui traite de la culture cotonnière au Soudan français.
I. — CHOIX DU TERRAIN.
Nous avons dit que les efforts de l'Association Cotonnière Coloniale se sont
portés sur l'Afrique occidentale et sur la vallée du Niger en particulier. Ce choix
nous semble des plus judicieux et comme le pensent certaines personnalités
compétentes, en dehors de ses produits naturels, le Soudan français est une terre
excessivement propice à la culture du coton et j'ajouterai même que négliger d'y
développer cette culture serait témoigner un renoncement total, une indifférence
absolue à l'égard de cette colonie dont la précieuse fibre sera l'une des princi-
pales ressources et la plus importante richesse.
La vallée du Sénégal et surtout la vallée du Niger sont traversées d'un bout à
l'autre par ces grandes routes qui marchent et au bord desquelles se sont groupés
les villages et les populations.
Le Sénégal présente dans son hinterland et sur ses rives des terrains très
vastes où la culture cotonnière peut s'exercer dans des conditions favorables,
bien que la saison des pluies n'y règne pas avec une intensité tout à fait suffi-
sante, mais les territoires de Richard-Toll et toute la région comprise entre
Bakel et Médine, sans en exclure les cantons de Mafou, Saldé, Dagana, etc.,
peuvent et doivent être mis en valeur. La main-d'œuvre est assez abondante,
mais elle est également assez chère : un journalier se paie au moins un franc,
plus la nourriture; en outre, l'indigène se livre habituellement à des occupations
et à des travaux variés qui suffisent pour absorber son activité ; les progrès ou
plutôt les entraves de la civilisation en ont fait un électeur en herbe ou tout au
moins un citoyen très imbu de ses droits et de ses exigences, ce qui, joint au
caractère très altier et très vindicatif de ces races riveraines du Sénégal, néces-
sitera un doigté, un tact et des procédés spéciaux de la part du colon en butte à
eurs susceptibilités.
Le Sénégal aurait l'avantage de produire le coton à proximité d'une voie ferrée
et d'une route fluviale en communication directe avec nos ports du Havre, Bor-
deaux et Marseille. Mais, je le répète, ses travailleurs, nègres intelligents autant
qu'instables, sont d'un commerce délicat et leurs salaires comme journaliers ou
bien leurs exigences comme producteurs sont élevés, bien qu'ils ne soient pas
extrêmement laborieux.
Le Cayor, le Oualo, le Foutah et le Galam produisent du coton pour les besoins
de leurs habitants. Les espèces produites sont : le Gossypium barbadense ou Tou-
babou, importé depuis longtemps et recherché pour la grosseur de la capsule et la
largeur des fibres; le Gossypium, herbaceum se rapproche beaucoup de l'espèce
indigène dite lIloho, hâtif, à soie courte et dure ; enfin le N'dergo très hâtif et le
N'guiné sont cultivés dans les Rivières du Sud. Ajoutons, d'après le Dl Rançon,
que le Gossypium punctatum vient admirablement dans la Gambie et le Kalonka-
dougou. La mission de Thiès fait des essais avec les cotons américains et égyp-
tiens dans le but d'obtenir des produits de longue soie plus avantageux que les
espèces indigènes.
J'ai tenu à signaler à l'Association Cotonnière Coloniale le point sensible des
relations futures que les Européens auront à entretenir avec l'indigène; il suffit
évidemment de tact et de doigté, et ces exigences n'entraveront aucunement les
tentatives et les cultures, l'exemple de l'arachide en est une preuve évidente. Le
vient, en dernier lieu, de publier une étude magistrale, qui ne néglige aucun des points de vue que
soulève la question. Nous en empruntons les passages les plus importants et, en particulier, toute la
partie qui traite de la culture cotonnière au Soudan français.
I. — CHOIX DU TERRAIN.
Nous avons dit que les efforts de l'Association Cotonnière Coloniale se sont
portés sur l'Afrique occidentale et sur la vallée du Niger en particulier. Ce choix
nous semble des plus judicieux et comme le pensent certaines personnalités
compétentes, en dehors de ses produits naturels, le Soudan français est une terre
excessivement propice à la culture du coton et j'ajouterai même que négliger d'y
développer cette culture serait témoigner un renoncement total, une indifférence
absolue à l'égard de cette colonie dont la précieuse fibre sera l'une des princi-
pales ressources et la plus importante richesse.
La vallée du Sénégal et surtout la vallée du Niger sont traversées d'un bout à
l'autre par ces grandes routes qui marchent et au bord desquelles se sont groupés
les villages et les populations.
Le Sénégal présente dans son hinterland et sur ses rives des terrains très
vastes où la culture cotonnière peut s'exercer dans des conditions favorables,
bien que la saison des pluies n'y règne pas avec une intensité tout à fait suffi-
sante, mais les territoires de Richard-Toll et toute la région comprise entre
Bakel et Médine, sans en exclure les cantons de Mafou, Saldé, Dagana, etc.,
peuvent et doivent être mis en valeur. La main-d'œuvre est assez abondante,
mais elle est également assez chère : un journalier se paie au moins un franc,
plus la nourriture; en outre, l'indigène se livre habituellement à des occupations
et à des travaux variés qui suffisent pour absorber son activité ; les progrès ou
plutôt les entraves de la civilisation en ont fait un électeur en herbe ou tout au
moins un citoyen très imbu de ses droits et de ses exigences, ce qui, joint au
caractère très altier et très vindicatif de ces races riveraines du Sénégal, néces-
sitera un doigté, un tact et des procédés spéciaux de la part du colon en butte à
eurs susceptibilités.
Le Sénégal aurait l'avantage de produire le coton à proximité d'une voie ferrée
et d'une route fluviale en communication directe avec nos ports du Havre, Bor-
deaux et Marseille. Mais, je le répète, ses travailleurs, nègres intelligents autant
qu'instables, sont d'un commerce délicat et leurs salaires comme journaliers ou
bien leurs exigences comme producteurs sont élevés, bien qu'ils ne soient pas
extrêmement laborieux.
Le Cayor, le Oualo, le Foutah et le Galam produisent du coton pour les besoins
de leurs habitants. Les espèces produites sont : le Gossypium barbadense ou Tou-
babou, importé depuis longtemps et recherché pour la grosseur de la capsule et la
largeur des fibres; le Gossypium, herbaceum se rapproche beaucoup de l'espèce
indigène dite lIloho, hâtif, à soie courte et dure ; enfin le N'dergo très hâtif et le
N'guiné sont cultivés dans les Rivières du Sud. Ajoutons, d'après le Dl Rançon,
que le Gossypium punctatum vient admirablement dans la Gambie et le Kalonka-
dougou. La mission de Thiès fait des essais avec les cotons américains et égyp-
tiens dans le but d'obtenir des produits de longue soie plus avantageux que les
espèces indigènes.
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relations futures que les Européens auront à entretenir avec l'indigène; il suffit
évidemment de tact et de doigté, et ces exigences n'entraveront aucunement les
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