Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1903 20 mars 1903
Description : 1903/03/20 (A7,N121,T12). 1903/03/20 (A7,N121,T12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6583373g
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2014
174 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Les Seychelles et la pointe Nord-Est de Madagascar sont intéressées par l'ex-
périence des Comores, mais la partie Sud de la Cochinchine aurait dû donner
depuis longtemps des résultats plus précis sur l'avenir de ces plantes intro-
duites plusieurs fois sur son territoire, en résumé assez voisin du lieu de crois-
sance originaire.
La culture des arbres à Gutta préoccupe toutes les puissances à domain s
coloniaux dans les zones chaudes : les États-Unis d'Amérique aux Philippines,
les Allemands à la Nouvelle-Guinée et au Cameroun, et les Anglais dans la
péninsule de Malacca, pays de végétation spontanée des Isonandra, au moins
dans sa partie basse.
Cette culture peut-elle s'étendre en dehors des régions citées ou de climato-
logie analogue ?
M. Heckel, qui a beaucoup étudié et beaucoup vu, augmente les points où elle
aurait chance de réussir : la partie sud de la Cochinchine, la Guyane,le Dahomey
et la côte d'Ivoire; mais il est moins confiant dans le résultat à attendre dans les
Antilles et la Guinée à latitudes déjà trop éloignées de l'équateur.
Les plantes productrices de Gutta-Percha paraissent appartenir presque
exclusivement à la famille des Sapotées, dont le genre PalaquÙan, du moins quel-
ques espèces, est le prototype le plus apprécié. Cependant il y a des genres qui
fournissent des Gutta plus ou moins bonnes, mais de valeur encore commer-
ciale : Mimusops, Siderocarpus et surtout Payena, qui pourraient avoir des exi-
gences climatériques moins grandes que le Palaquium gutta (Isonandra), et alors
mieux convenir à d'autres colonies.
C'est un sage avis exprimé par M. Jadin, professeur à l'École de Pharmacie de
Montpellier, qui a une expérience indiscutable des choses coloniales par ses
voyages et ses études (1).
Mais il ne faudrait pas seulement envisager un climat par les données favo-
rables, même précises, de son ensemble : la localisation, ou la station de la cul-
ture projetée joue un rôle considérable. Or les Isonandra, pour prospérer, même
pour vivre, doivent rencontrer réunies dans une certaine mesure des conditions
météoro-telluriques toutes particulières : humidité constante de l'air, pluies fré-
quentes, mais sol sain, bien drainé, de nature riche et perméable, une certaine
altitude plus ou moins accusée suivant les milieux, enfin une t xposition plutôt en
coteau où l'eau ruissellerait sans y être stagnante; puis, c'est là où intervient la
culture, une protection dans les premiers âges du plant qui craint dans cet état
les parties découvertes.
*
* *
Un problème d'ordre économique préoccupant et troublant reste toujours à
résoudre dans ces questions de climatologie et d'agronomie appliquées à ces
productions coloniales qui n'ont nécessité jusqu'à ce jour qu'une exploitation
souvent assez inconsidérée pour que la reconstitution du végétal s'impose. La
nature seule a fait les frais de l'existence et de la prospérité de ces peuplements :
on n'a qu'à récolter; mais quand il faudra demander des rendements à la culture
grevée de ses frais de premier établissement et d'entretien, quelle sera la situa-
tion économique d'une entreprise à résultats éloignés, en supposant que l'on
(i) Culture des arbres à Gutta. Revue des Cultures coloniales, 1898, n. 12.
Les Seychelles et la pointe Nord-Est de Madagascar sont intéressées par l'ex-
périence des Comores, mais la partie Sud de la Cochinchine aurait dû donner
depuis longtemps des résultats plus précis sur l'avenir de ces plantes intro-
duites plusieurs fois sur son territoire, en résumé assez voisin du lieu de crois-
sance originaire.
La culture des arbres à Gutta préoccupe toutes les puissances à domain s
coloniaux dans les zones chaudes : les États-Unis d'Amérique aux Philippines,
les Allemands à la Nouvelle-Guinée et au Cameroun, et les Anglais dans la
péninsule de Malacca, pays de végétation spontanée des Isonandra, au moins
dans sa partie basse.
Cette culture peut-elle s'étendre en dehors des régions citées ou de climato-
logie analogue ?
M. Heckel, qui a beaucoup étudié et beaucoup vu, augmente les points où elle
aurait chance de réussir : la partie sud de la Cochinchine, la Guyane,le Dahomey
et la côte d'Ivoire; mais il est moins confiant dans le résultat à attendre dans les
Antilles et la Guinée à latitudes déjà trop éloignées de l'équateur.
Les plantes productrices de Gutta-Percha paraissent appartenir presque
exclusivement à la famille des Sapotées, dont le genre PalaquÙan, du moins quel-
ques espèces, est le prototype le plus apprécié. Cependant il y a des genres qui
fournissent des Gutta plus ou moins bonnes, mais de valeur encore commer-
ciale : Mimusops, Siderocarpus et surtout Payena, qui pourraient avoir des exi-
gences climatériques moins grandes que le Palaquium gutta (Isonandra), et alors
mieux convenir à d'autres colonies.
C'est un sage avis exprimé par M. Jadin, professeur à l'École de Pharmacie de
Montpellier, qui a une expérience indiscutable des choses coloniales par ses
voyages et ses études (1).
Mais il ne faudrait pas seulement envisager un climat par les données favo-
rables, même précises, de son ensemble : la localisation, ou la station de la cul-
ture projetée joue un rôle considérable. Or les Isonandra, pour prospérer, même
pour vivre, doivent rencontrer réunies dans une certaine mesure des conditions
météoro-telluriques toutes particulières : humidité constante de l'air, pluies fré-
quentes, mais sol sain, bien drainé, de nature riche et perméable, une certaine
altitude plus ou moins accusée suivant les milieux, enfin une t xposition plutôt en
coteau où l'eau ruissellerait sans y être stagnante; puis, c'est là où intervient la
culture, une protection dans les premiers âges du plant qui craint dans cet état
les parties découvertes.
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Un problème d'ordre économique préoccupant et troublant reste toujours à
résoudre dans ces questions de climatologie et d'agronomie appliquées à ces
productions coloniales qui n'ont nécessité jusqu'à ce jour qu'une exploitation
souvent assez inconsidérée pour que la reconstitution du végétal s'impose. La
nature seule a fait les frais de l'existence et de la prospérité de ces peuplements :
on n'a qu'à récolter; mais quand il faudra demander des rendements à la culture
grevée de ses frais de premier établissement et d'entretien, quelle sera la situa-
tion économique d'une entreprise à résultats éloignés, en supposant que l'on
(i) Culture des arbres à Gutta. Revue des Cultures coloniales, 1898, n. 12.
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