qu'il y fût universellement adopté l'usage d'un plant meilleur que le plant actuel, serait capable, à elle seule, d'assurer cette fourniture complémentaire. Il reconnaît, cependant, l'impossibilité pour la péninsule d'atteindre à ce résultat avant un certain nombre d'années, mais il fait remarquer que, dans l'état actuel des choses, les importations de plus en plus grandes de farine de froment d'Amérique et de millet de Chine que fait en Corée la maison Mitsui permettent au Japon de se faire d'assez importantes réserves de riz coréen. Ces produits, qui, tout en constituant une bonne nourriture, sont respectivement de 3 Yens et 6 Yens en moyenne meilleur marché que le riz, par koku, — cette année tout au moins — et qui, de ce fait, sont de plus en plus de- mandés par la masse, laissent, en effet, disponible pour l'exportation une quantité de riz correspondant à leur consommation, c'est ainsi, ajoute le représentant de MM. Mitsui & CIe, que cette maison a pu importer à Kobé, au cours du printemps 1912, 3.000 koku de riz coréen et qu'elle s'apprête à y importer encore, au printemps prochain, 7.000 koku de plus, tout en se proposant, bien entendu, de continuer encore pendant quelque temps l'introduction en Corée de farine américaine et de millet chinois.
R. ANDRÉ, Vice Consul, gérant le Consulat de France à Séoul.
*
* *
L'industrie de la canne à sucre aux Philippines (1) et le marché améri- cain. — Nous avons fait traduire les passages principaux d'un article tout récent de M. C. M.
CONNER, Directeur adjoint de l'Agriculture aux Philippines, paru dans la Philippine Agricul- tural review de février Igl3 sur l'industrie de la canne à sucre dans l'Archipel.
Cet article nous a paru d'actualité au moment où il est question de la «libre entrée du sucre » (free sugar) aux Etats-Unis. C'est, du moins, une des dispositions du projet de réforme du tarit douanier qui vient d'être déposé sur le bureau du Congrès avec l'agrément du Président Wil- son.
Depuis le Bill Payne-Aldrich de igig, (qui stipulait aussi l'entrée en franchise des mar- chandises américaines dans l'Archipel), le sucre philippin entrait, comme celui des Hawai et de Porto-Bico, sans payer de droits aux Etats-Unis, jusqu'à concurrence de 300.000 tonnes.
Le sucre étranger paie au contraire un droit de o $ (or) 019 par livre,soit, approximativement, 19 francs les 100 kgs. pour les sucres supérieurs au type hollandais n° 16, et moitié en moins pour les sucres inférieurs à ce type.
La production de sucre aux Etats-Unis même a atteint, en 1912, d'après une circulaire récente de MM. Willet et Gray, 789.200 tonnes (en majeure partie du sucre de betterave ; 600.000 tonnes d'après un renseignement relevé dans un journal de Manille) — Les colonies améri- caines des Hawai (surtout) de Porto-Rico et des Philippines auraient fourni 943.700 tonnes (2).
Le sucre « privilégié » (20 o o de réduction en vertu du traité de réciprocité) de Cuba a représenté une introduction de 1.664.000 tonnes. Les « autres pays » ne s'inscrivent que pour 106.350 tonnes.
(1) Le service local de l'Agriculture de l'Archipel a publié un manuel (handbook) très complet de l'industrie du sucre aux Philippines (MM. NESOM, WALKER et trois collaborateurs).
Nous avons donné dans le Bulletin Economique de l'Indochine de 1910 p. 736, une analyse d'une brochure de M. WALKER sur « Le sucre dans l'île de Negros » (centre le plus impor- tant de la culture), publié d'abord par le « Bureau of Science », et incorporé depuis dans l'ouvrage ci-dessus.
(2) Nous n'avons pas le chiffre de la dernière campagne pour les îles Hawai, mais, en 1908, elles fournissaient 488.000 tonnes, et Porto-Rico 212. 500 tonnes. Quant aux Philippines, grâce à l'exemption de droits, ses envois étaient passées de 25.000 tonnes, pour l'année moyenne 1904-8, à 149.000 tonnes pour l'année (fiscale) Igll — ; la production totale de l'Archipel n'ayant pas dépassé, cette même année, 243.000 tonnes.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
