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Les animaux vivants étant l'article d'importation le plus considérable à Mau-
rice, il est intéressant de chercher quels sont à cet égard, les fournisseurs de la
colonie. C'est ce que nous donnera le tableau suivant :
Chevaux Mules Anes Bœufs
République Argentine. 192 999 95 »
Madagascar. » » » 3.276
Indes néerlandaises. 191 » » »
Australie 1.110 174 96 »
Indes. 65 43 123 »
Totaux. 1.558 1.216 314 3.276
En 1902, on avait importé 1.413 chevaux; en 1903, le chiffre monte à 2.219 et
en 1904 il retombe à 1.558. Bien que je ne possède pas les statistiques de 1905,
il est apparent que cette année la demande du cheval et de la mule a presque
disparu, pour faire place à celle du bœuf. Ce dernier semble mieux résister à
l'épizootie de «surra». Depuis quelques mois, les cargaisons de bœufs venant de
Madagascar se succèdent à Port-Louis sans discontinuer.
Pendant l'année 1904, le prix d'une mule, à Maurice, était de 160 roupies
environ, tandis qu'on pouvait obtenir un bœuf pour 80 roupies. Dans ces condi-
tions, le planteur préfère pour le même prix se procurer deux bœufs qu'une
seule mule.
Le surra se manifeste d'ailleurs d'une façon beaucoup plus virulente sur les
équidés que sur les bovidés et les autorités sanitaires, aussitôt qu'une mule est
reconnue atteinte du mal, la font abattre, tandis qu'ils épargnent le bœuf, qui
est susceptible de guérir.
Au 31 décembre 1904, les propriétés sucrières et les rouliers possédaient 728
chevaux, 110 mules et 6.722 bœufs ou vaches. Ces chiffres ne comprennent, il
faut le dire, que les animaux employés pour les travaux agricoles. Ceux utilisés
dans la ville de Port-Louis et les chevaux de luxe, très nombreux dans le pays,
ne figurent pas sur cette statistique.
Les importations totales de chevaux pour 1902 et 1903 ont été de 2.779, et
pendant la même période il a été introduit dans la colonie 1.540 mules. La
comparaison des existences et des importations révèle, sans qu'il soit besoin
d'insister, les désastreux ravages de l'épizootie de surra.
On avait autrefois tenté de préparer à Madagascar des conserves de bœuf en
boîtes de fer-blanc dans le genre de celles qui sont fabriquées à Chicago. Une
société industrielle, connue sous le nom de « Société de la Graineterie française »,
avait fondé dans cette vue une usine considérable à Diego-Suarez. L'opération,
soit qu'elle fut mal conduite, soit que les calculs des organisateurs reposassent
sur une base inexacte, sombra au bout de peu de temps et engloutit plusieurs
millions.
Il s'agissait toutefois en l'espèce d'une fabrication compliquée demandant
des soins minutieux. De simples salaisons de bœuf comme celles qui, nous
l'avons vu olushaut, se débitent couramment à Maurice, ne requièrent pas un per-
sonnel aussi expérimenté, llsemble donc qu'il y aurait quelque choseàtenter dans
cette voie. La plupart des conserves communes de Chicago sont fabriquées non
avec du bœuf de l'Ouest (Montana, Iduho et Wyoming) qui est relativement de
bonne qualité, mais avec du bétail provenant du Texas, qui fournit une viande
peu appréciée. Et, si j'en crois mon expérience personnelle, la viande du bœuf
de Madagascar est certainement de beaucoup supérieure à celle du taureau
sauvage du Texas (« Texas steer », comme l'appellent les Américains). Il est à
noter que les produits secondaires d'un abattoir de ce genre pourraient être
utilisés. C'est ainsi qu'à Buenos-Ayrcs le sang desséché se vend comme engrais
qu'on importe jusqu'à Maurice. Quant aux os, ils pourraient être transformés
en noir animal pour les raffineries, ce qui amènerait peut-être la création d'un
de ces établissements à Maurice.
La récolte mécanique du coton
Tandis que pour la culture proprement dite du coton, et ensuite pour son
travail industriel, les machines se sont considérablement développées depuis
Les animaux vivants étant l'article d'importation le plus considérable à Mau-
rice, il est intéressant de chercher quels sont à cet égard, les fournisseurs de la
colonie. C'est ce que nous donnera le tableau suivant :
Chevaux Mules Anes Bœufs
République Argentine. 192 999 95 »
Madagascar. » » » 3.276
Indes néerlandaises. 191 » » »
Australie 1.110 174 96 »
Indes. 65 43 123 »
Totaux. 1.558 1.216 314 3.276
En 1902, on avait importé 1.413 chevaux; en 1903, le chiffre monte à 2.219 et
en 1904 il retombe à 1.558. Bien que je ne possède pas les statistiques de 1905,
il est apparent que cette année la demande du cheval et de la mule a presque
disparu, pour faire place à celle du bœuf. Ce dernier semble mieux résister à
l'épizootie de «surra». Depuis quelques mois, les cargaisons de bœufs venant de
Madagascar se succèdent à Port-Louis sans discontinuer.
Pendant l'année 1904, le prix d'une mule, à Maurice, était de 160 roupies
environ, tandis qu'on pouvait obtenir un bœuf pour 80 roupies. Dans ces condi-
tions, le planteur préfère pour le même prix se procurer deux bœufs qu'une
seule mule.
Le surra se manifeste d'ailleurs d'une façon beaucoup plus virulente sur les
équidés que sur les bovidés et les autorités sanitaires, aussitôt qu'une mule est
reconnue atteinte du mal, la font abattre, tandis qu'ils épargnent le bœuf, qui
est susceptible de guérir.
Au 31 décembre 1904, les propriétés sucrières et les rouliers possédaient 728
chevaux, 110 mules et 6.722 bœufs ou vaches. Ces chiffres ne comprennent, il
faut le dire, que les animaux employés pour les travaux agricoles. Ceux utilisés
dans la ville de Port-Louis et les chevaux de luxe, très nombreux dans le pays,
ne figurent pas sur cette statistique.
Les importations totales de chevaux pour 1902 et 1903 ont été de 2.779, et
pendant la même période il a été introduit dans la colonie 1.540 mules. La
comparaison des existences et des importations révèle, sans qu'il soit besoin
d'insister, les désastreux ravages de l'épizootie de surra.
On avait autrefois tenté de préparer à Madagascar des conserves de bœuf en
boîtes de fer-blanc dans le genre de celles qui sont fabriquées à Chicago. Une
société industrielle, connue sous le nom de « Société de la Graineterie française »,
avait fondé dans cette vue une usine considérable à Diego-Suarez. L'opération,
soit qu'elle fut mal conduite, soit que les calculs des organisateurs reposassent
sur une base inexacte, sombra au bout de peu de temps et engloutit plusieurs
millions.
Il s'agissait toutefois en l'espèce d'une fabrication compliquée demandant
des soins minutieux. De simples salaisons de bœuf comme celles qui, nous
l'avons vu olushaut, se débitent couramment à Maurice, ne requièrent pas un per-
sonnel aussi expérimenté, llsemble donc qu'il y aurait quelque choseàtenter dans
cette voie. La plupart des conserves communes de Chicago sont fabriquées non
avec du bœuf de l'Ouest (Montana, Iduho et Wyoming) qui est relativement de
bonne qualité, mais avec du bétail provenant du Texas, qui fournit une viande
peu appréciée. Et, si j'en crois mon expérience personnelle, la viande du bœuf
de Madagascar est certainement de beaucoup supérieure à celle du taureau
sauvage du Texas (« Texas steer », comme l'appellent les Américains). Il est à
noter que les produits secondaires d'un abattoir de ce genre pourraient être
utilisés. C'est ainsi qu'à Buenos-Ayrcs le sang desséché se vend comme engrais
qu'on importe jusqu'à Maurice. Quant aux os, ils pourraient être transformés
en noir animal pour les raffineries, ce qui amènerait peut-être la création d'un
de ces établissements à Maurice.
La récolte mécanique du coton
Tandis que pour la culture proprement dite du coton, et ensuite pour son
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