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opportuns, ne pas sulfater les autres, et mesurer les récoltes des différents
carres avec quelque exactitude.
Résumé. - Dans de mauvaises conditions de sol ou de climat, les traite-
ments cupriques sont impuissants.
s a b Dans de bonnes conditions du sol et de climat ils ne sont pas indispen-
sables.
Une déduction s'impose : la question dominante, dans la lutte contre l'he-
mileia, sera celle du sol, du climat, de la culture ; les traitements cupriques ne
devront être considérés que comme un adjuvant, précieux parfois, mais dont
les faibles ressources des planteurs, en argent et en main-d'œuvre, feront
restreindre encore l'emploi.
VII. — Espèces ou variétés réfractaires ou résistantes
Nous devons chercher des caféiers réfractaires à l'hemileia, c'est-à-dire
dont les tissus s'opposent naturellement à l'envahissement du mycélium de
l'hemileia; ou résistants, c'est-à-dire qui, bien qu'envahis par le champignon,
ralentissent assez sa progression et refont assez vite leurs feuilles pour réagir
victorieusement. Mais pour chaque caféier nous devons, en même temps que la
résistance, étudier la qualité du fruit, car l'hemileia étant une maladie des
feuilles nous ne pouvons recourir à la greffe pour associer à notre gré la qualité
à la résistance.
Caféier de Libéria. — Cet arbre doit son importance relative aux maladies
qui ont envahi le caféier d'Arabie, le vrai caféier, car son produit est de valeur
inférieure. Mais ce caféier est beaucoup plus robuste, et a des exigences clima-
tériques nettement différentes, il aime les climats longtemps chauds et humides,
ceux où le caféier d'Arabie souffre. Ses feuilles plus coriaces offrent plus de
résistance à la pénétration et à l'extension du mycélium de l'hemileia et quand,
grâce à une grande humidité chaude, ce mycélium a néanmoins envahi les
feuilles, ces feuilles subsistent et nourrissent encore l'arbre pendant qu'il en
produit de nouvelles. Il est donc partiellement réfractaire et très résistant.
Pourtant, quand il a contre lui à la fois un sol pauvre et un climat très
humide, favorable à l'hemileia, sa résistance devient insuffisante et l'arbuste,
trop envahi, périclite, lui aussi. Ainsi j'ai vu à l'Ivoloina des caféiers de Libéria
de trois ans, de belle venue, qui avaient jusque-là accusé une belle végétation,
car leurs racines étaient restées dans le sol superficiel riche en humus. En
janvier 1904, ils montraient quelques feuilles jaunissantes ; bientôt l'hemileia
apparaissait, et en mars des rameaux entiers avaient toutes leurs feuilles jaunies
d'hemileia, et perdues pour la végétation. Il faut conclure que cette invasion
d hemileia a coïncidé avec le moment où les racines ont trouvé le sous-sol plus
pauvre ; car six rangs des caféiers de ce carré ayant reçu en février une fumure,
a raison de 70 kilos dé fumier d'étable par pied, présentent une couleur nette-
ment plus verte dans l'ensemble, et l'hemileia y est beaucoup moins abondant.
1 Donc le caféier de Libéria n'est pas absolument réfractaire ni résistant à
l'hemileia. Dans des sols pauvres, il succombe après une résistance un peu
plus longue que l'Arabica; il y est incultivable.
Dans un sol riche, au contraire, ou avec des fumures suffisantes, le caféier
de Libéria résiste par lui-même, sans traitements curatifs, contre l'hemileia.
On devra donc le cultiver dans les stations qui ne conviennent pas au caféier
d Arabie, mais en sol suffisamment riche, d'autant plus que la valeur médiocre
de son café interdit les dépenses de pulvérisations cupriques, en cas normal.
Un devra l'abriter, car il se montre très sensible à l'exposition au soleil. Ainsi
-, au milieu du carré de culture de l'Ivoloina, dépourvu d'abri dans son ensemble,
se trouve un gros bois noir qui ombrage quelques caféiers : ceux-ci ont une
teinte plus verte et une meilleure végétation que leurs voisins, et cela frappe à
premiere vue.
L'hemileia nous oblige à restreindre plus étroitement l'aire de culture du
caféier d'Arabie à ses strictes exigences : le caféier de Libéria nous permettra
d'utiliser les sols de richesse au moins moyenne, en climat chaud et humide, à
; un niveau voisin de celui de la mer.
Hybride de Java. — On appelle ainsi une variété de caféier essayée à Java,
qui b tous les caractères d'un hybride d'Arabica et de Libéria ; le fruit ressem-
ble beaucoup à celui d'un Arabica, et il en a la qualité ; les feuilles ressemblent
putôt a celles du Libéria et elles en ont la résistance à l'hemileia. Mais si le
DU N° 2, DU 2eme TRIMESTRE 1907