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Sur le genre Mascarenhasia(1)
Le genre Mascarenhasia, de la famille des Apocynées, est représenté surtout
à Madagascar, où il joue un rôle important dans la production du caoutchouc;
quelques espèces ont également été signalées dans l'Afrique orientale allemande.
Après avoir examiné les nombreux matériaux relatifs à ce genre, provenant de
Madagascar, qui sont accumulés dans les herbiers du Muséum, j'ai été amené à
décrire un certain nombre de formes nouvelles (9 espèces et 5 variétés) et à
grouper l'ensemble des espèces connues en trois sections. Je me propose dans la
présente note de mettre en lumière les données les plus générales qui résultent
de mes observations.
a) Répartition géographique. — D'après les connaissances actuelles, le genre
Mascarenhasia parait répandu surtout sur la côte orientale de Madagascar; les
deux régions les mieux connues à ce point de vue sont : au nord, la zone com-
prise entre Diego-Suarez et Vohemar (M. arborescens, M. augustitolia, M. brevi-
tuba) ; au Sud, celle qui s'étend entre Vangaindrano et Fort-Dauphin (M. speciosa,
M. coriacea). Sur la côte Ouest, les Mascarenhasia sont très répandus depuis le
nord jusque vers la baie de Bombetoka(Majunga) (M. lisianthiflora, M. micrantha),
et manquent vraisemblablement plus au sud ; l'île de Nossi-Bé en est assez riche et
possède même certaines formes spéciales. Par le centre de la Grande Ile (vallée
supérieure de l'I$kopa, Imerina, Betsileo), il semble se faire un raccord, plus ou
moins continu, entre les formes du N.-O. et celles du S.-E. On y trouve des espè-
ces spéciales (M. tenuifolia, M. Grandidieri, M. macrocalix) et aussi des variétés
des M. lisianthisoliâ. Cette espèce parait d'ailleurs présenter l'aire de dispersion
la plus étendue, si on lui reconnaît les limites assez larges que j'ai tracées, et
elle se relie au M. macrocalyx par certains types qui peuvent être des hybrides.
b) Habitat et port. — Les Mascarenhasia sont des arbustes quelquefois de
grande taille, comme le M. longefolia, qui atteint jusqu'à 30 mètres de haut ; ils
croissent depuis le niveau de la mer jusqu'à une altitude dépassant 1.000 mètres
pour certaines espèces ; ils recherchent presque toujours les endroits très humi-
des et végélent même, parfois, dans des terrains inondés comme l'indique la
dénomination d'hazondrano (littéralement bois d'eau) que les indigènes appliquent
à plusieurs formes. Exceptionnellement, certaines espèces ont une végétation
buissonnante ou affectent un port de liane (M. Thiryana).
c) Rameaux et feuilles. — Les inflorescences des Mascarenhasia ne sont
jamais axillaires, malgré les affirmations des descriptions ; les fleurs, isolées ou
groupées, se développent toujours aux dépens du bourgeon terminal d'un rameau;
seulement, tantôt la végétation de ce rameau est limitée par la production de
l'inflorescence et celle-ci conserve un aspect terminal, tantôt il se poursuit sui-
vant la direction de l'axe primitif ; l'inflorescence est déjetée latéralement et
paraît axillaire, tandis qu'un bourgeon latéral pousse un rameau qui vient pro-
longer le précédent. Les rameaux florifères sont donc sympodiques.
Les feuilles sont simples, entières, opposées, toujours assez brièvement
pétiolées ; la taille et la forme du limbe varient dans de larges limites, souvent
dans la même espèce; le polymorphisme des feuilles enlève d'ailleurs presque
toute valeur spécifique aux caractères foliaires, à part de rares exceptions (M.
augustifolia). La forme obovale est celle qu'on rencontre le plus fréquemment pour
le limbe; elle se répète avec des variantes chez de nombreuses espèces et,
souvent même, elle réapparaît occasionnellement chez des types dont les feuilles
présentent presque toujours un contour différent; c'est Iii, évidemment, un
caractère de convergence, d'origine ancestrale, dominant l'ensemble du genre.
d) Caractères floraux. — Le calice est constitué par cinq sépales, membraneux
ou foliacés, dont l'inégalité est plus ou moins apparente suivant leur dévelop-
pement; on en compte un grand, deux petits et deux moyens ; la préfloraison
du calice est quinconciale dextrogyre ou lévogyre, les deux dispositions pouvant
se rencontrer à la fois dans une même inflorescence, suivant la place occupée
par les fleurs.
(1) Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, n° 20 (14 mai 1906'.
Sur le genre Mascarenhasia(1)
Le genre Mascarenhasia, de la famille des Apocynées, est représenté surtout
à Madagascar, où il joue un rôle important dans la production du caoutchouc;
quelques espèces ont également été signalées dans l'Afrique orientale allemande.
Après avoir examiné les nombreux matériaux relatifs à ce genre, provenant de
Madagascar, qui sont accumulés dans les herbiers du Muséum, j'ai été amené à
décrire un certain nombre de formes nouvelles (9 espèces et 5 variétés) et à
grouper l'ensemble des espèces connues en trois sections. Je me propose dans la
présente note de mettre en lumière les données les plus générales qui résultent
de mes observations.
a) Répartition géographique. — D'après les connaissances actuelles, le genre
Mascarenhasia parait répandu surtout sur la côte orientale de Madagascar; les
deux régions les mieux connues à ce point de vue sont : au nord, la zone com-
prise entre Diego-Suarez et Vohemar (M. arborescens, M. augustitolia, M. brevi-
tuba) ; au Sud, celle qui s'étend entre Vangaindrano et Fort-Dauphin (M. speciosa,
M. coriacea). Sur la côte Ouest, les Mascarenhasia sont très répandus depuis le
nord jusque vers la baie de Bombetoka(Majunga) (M. lisianthiflora, M. micrantha),
et manquent vraisemblablement plus au sud ; l'île de Nossi-Bé en est assez riche et
possède même certaines formes spéciales. Par le centre de la Grande Ile (vallée
supérieure de l'I$kopa, Imerina, Betsileo), il semble se faire un raccord, plus ou
moins continu, entre les formes du N.-O. et celles du S.-E. On y trouve des espè-
ces spéciales (M. tenuifolia, M. Grandidieri, M. macrocalix) et aussi des variétés
des M. lisianthisoliâ. Cette espèce parait d'ailleurs présenter l'aire de dispersion
la plus étendue, si on lui reconnaît les limites assez larges que j'ai tracées, et
elle se relie au M. macrocalyx par certains types qui peuvent être des hybrides.
b) Habitat et port. — Les Mascarenhasia sont des arbustes quelquefois de
grande taille, comme le M. longefolia, qui atteint jusqu'à 30 mètres de haut ; ils
croissent depuis le niveau de la mer jusqu'à une altitude dépassant 1.000 mètres
pour certaines espèces ; ils recherchent presque toujours les endroits très humi-
des et végélent même, parfois, dans des terrains inondés comme l'indique la
dénomination d'hazondrano (littéralement bois d'eau) que les indigènes appliquent
à plusieurs formes. Exceptionnellement, certaines espèces ont une végétation
buissonnante ou affectent un port de liane (M. Thiryana).
c) Rameaux et feuilles. — Les inflorescences des Mascarenhasia ne sont
jamais axillaires, malgré les affirmations des descriptions ; les fleurs, isolées ou
groupées, se développent toujours aux dépens du bourgeon terminal d'un rameau;
seulement, tantôt la végétation de ce rameau est limitée par la production de
l'inflorescence et celle-ci conserve un aspect terminal, tantôt il se poursuit sui-
vant la direction de l'axe primitif ; l'inflorescence est déjetée latéralement et
paraît axillaire, tandis qu'un bourgeon latéral pousse un rameau qui vient pro-
longer le précédent. Les rameaux florifères sont donc sympodiques.
Les feuilles sont simples, entières, opposées, toujours assez brièvement
pétiolées ; la taille et la forme du limbe varient dans de larges limites, souvent
dans la même espèce; le polymorphisme des feuilles enlève d'ailleurs presque
toute valeur spécifique aux caractères foliaires, à part de rares exceptions (M.
augustifolia). La forme obovale est celle qu'on rencontre le plus fréquemment pour
le limbe; elle se répète avec des variantes chez de nombreuses espèces et,
souvent même, elle réapparaît occasionnellement chez des types dont les feuilles
présentent presque toujours un contour différent; c'est Iii, évidemment, un
caractère de convergence, d'origine ancestrale, dominant l'ensemble du genre.
d) Caractères floraux. — Le calice est constitué par cinq sépales, membraneux
ou foliacés, dont l'inégalité est plus ou moins apparente suivant leur dévelop-
pement; on en compte un grand, deux petits et deux moyens ; la préfloraison
du calice est quinconciale dextrogyre ou lévogyre, les deux dispositions pouvant
se rencontrer à la fois dans une même inflorescence, suivant la place occupée
par les fleurs.
(1) Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, n° 20 (14 mai 1906'.
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