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riologiquement, il donne les meilleurs résultats. Il fait disparaître 99,3 des
bactéries et foit tomber la matière organiquede 5m mgr 7 à 3m mgr6. On peut même
exigerque les matières organiques après filtration ne dépassent pas 2 mgr par litre.
On a dit : le filtre laisse passer quelques bactéries, et, comme il ne peut
faire un choix, il peut laisser passer les pathogènes comme les saprophytes.
Théoriquement, c est vrai, mais il n'en est pas moins établi que, dans les villes
qui filtrent scientifiquement de l'eau de rivière, la fièvre typhoïde a presque
disparu, et qu'en tout cas, il n'y en a pas plus qu'à Paris, au contraire. D'ailleurs,
à Paris même, où il existe des filtres à sable dans la banlieue, et où, en été, on
distribue assez souvent dans la ville de l'eau de rivière filtrée, il n'y a pas plus
de cas dans les quartiers qui reçoivent de l'eau de rivière que dans ceux qui
reçoivent de l'eau de source.
11 y a bien quelques villes comme Berlin, qui filtrait autrefois l'eau de la
Sprée, puis qui a filtré ensuite l'eau du lac, et qui prend maintenant son eau
dans la nappe souterraine; mais, en général, toutes les villes qui filtrent de l'eau
de rivière en sont très satisfaites.
Ce système, excellent au. point de vue sanitaire, permet de disposer d'une
quantité d'eau indéfinie. Il a cependant un grand désavantage par rapport à l'eau
de source : l'eau de source est fraîche ; l'eau de rivière est chaude. Mais sur les
200 litres que nous avons dit être nécessaires à l'homme, il n'y en a pas plus
d'un litre qu'il boive et pour lequel il désire la fraîcheur. Est-il si nécessaire
d'avoir une organisation si coûteuse et si compliquée pour lui fournir à l'état de
fraîcheur les 199 autres litres dont la fraîcheur lui importe peu ? N'est-il pas
plus simple qu'il rafraîchisse lui-même le litre qu'il boit à l'aide d'une simple
gargoulette ?
A Tananarive, on chercherait en vain, je crois, autour de la ville, une source
assez abondante située dans un terrain assez vaste, assez boisé ou assez désert,
pour satisfaire aux besoins de la vi le. Force sera sans doute de s'adresser à
l'eau de rivière, msis la sorte de prohibition, dont la loi de 1902 semble avoir
frappé cette eau, n'a rien qui doive effrayer. Une analyse de l'eau de l'Ikopa
pratiquée en 1900 a montré qu'au point de vue chimique, cette eau était suffi-
sante. On pourrait parfaitement, comme nous l'avons vu, la purifier bactériologi-
quement.
Dr NEIRET,
Médecin-major de 1ro classe,
Directeur de l'institut Pasteur de Tananarive.
riologiquement, il donne les meilleurs résultats. Il fait disparaître 99,3 des
bactéries et foit tomber la matière organiquede 5m mgr 7 à 3m mgr6. On peut même
exigerque les matières organiques après filtration ne dépassent pas 2 mgr par litre.
On a dit : le filtre laisse passer quelques bactéries, et, comme il ne peut
faire un choix, il peut laisser passer les pathogènes comme les saprophytes.
Théoriquement, c est vrai, mais il n'en est pas moins établi que, dans les villes
qui filtrent scientifiquement de l'eau de rivière, la fièvre typhoïde a presque
disparu, et qu'en tout cas, il n'y en a pas plus qu'à Paris, au contraire. D'ailleurs,
à Paris même, où il existe des filtres à sable dans la banlieue, et où, en été, on
distribue assez souvent dans la ville de l'eau de rivière filtrée, il n'y a pas plus
de cas dans les quartiers qui reçoivent de l'eau de rivière que dans ceux qui
reçoivent de l'eau de source.
11 y a bien quelques villes comme Berlin, qui filtrait autrefois l'eau de la
Sprée, puis qui a filtré ensuite l'eau du lac, et qui prend maintenant son eau
dans la nappe souterraine; mais, en général, toutes les villes qui filtrent de l'eau
de rivière en sont très satisfaites.
Ce système, excellent au. point de vue sanitaire, permet de disposer d'une
quantité d'eau indéfinie. Il a cependant un grand désavantage par rapport à l'eau
de source : l'eau de source est fraîche ; l'eau de rivière est chaude. Mais sur les
200 litres que nous avons dit être nécessaires à l'homme, il n'y en a pas plus
d'un litre qu'il boive et pour lequel il désire la fraîcheur. Est-il si nécessaire
d'avoir une organisation si coûteuse et si compliquée pour lui fournir à l'état de
fraîcheur les 199 autres litres dont la fraîcheur lui importe peu ? N'est-il pas
plus simple qu'il rafraîchisse lui-même le litre qu'il boit à l'aide d'une simple
gargoulette ?
A Tananarive, on chercherait en vain, je crois, autour de la ville, une source
assez abondante située dans un terrain assez vaste, assez boisé ou assez désert,
pour satisfaire aux besoins de la vi le. Force sera sans doute de s'adresser à
l'eau de rivière, msis la sorte de prohibition, dont la loi de 1902 semble avoir
frappé cette eau, n'a rien qui doive effrayer. Une analyse de l'eau de l'Ikopa
pratiquée en 1900 a montré qu'au point de vue chimique, cette eau était suffi-
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