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La Dune littorale" et les" landes"
d'Andavakamenarana à Ankarefo
Sur la côte Est de Madagascar, entre le canal des Pangalanes et la grève de
l'Océan Indien, deux étapes de la route des filanjana se déroulent sur la dune
littorale que la nature a créée et oppose aux assauts de cet océan.
L'allure de cette dune littorale est classique; on y retrouve tous les stades
que parcourt la création artificielle de celle du Médoc, d'Arcachon et des Landes
en France, où, après les ingénieurs, les forestiers actuellement redressent à
chaque heure le profil de cette muraille protectrice, réparent ses moindres
brèches aussitôt qu'elles sont ouvertes ; on y trouve également les aspects de la
côte sauvage des environs de Royan, où courants marins et tempêtes rendent
presque impossible la stabilité de ce mur d'enceinte.
Placée entre l'Océan Indien et le chapelet des lacs Rasoabe, Ampitabe,
Sarobakina, Zanakingetra, du canal des Pangalanes, comme la dune de Gascogne
entre l'Atlantique et les étangs d'Hourtin, de Carcans, d'Arcachon, de Parentis et
de Soustons (pour ne citer que les principaux), la dune littorale, constituée de
tous ses éléments, commence au nord d'Andovoranto, aux environs du village
d'Andavakamenarana ; sur le sommet court, entre deux boisements, une allée
feutrée d'une herbe rase, où s'étouffe le bruit du pas élastique du bourjane,
et dont la largeur peut varier de 3 à 10 mètres ; surélevée environ de
3 à 9 mètres au-dessus du niveau de la grève, constituant en quelque sorte
la crête d'un de ces murs d'enceinte romains où passaient quelquefois deux
quadriges de front, cette allée s'étend en ligne droite souvent pendant 700 ou 800
mètres, tait un léger coude, puis repart en ligne droite, dans une direction
sensiblement orientée du S.-S.-O. au N.-N.-E, à une distance de la grève variant
de 40 à 60 mètres. A cette crête on accède des deux côtés par des glacis, boisés
en général; à l'est, du côte de la grève, court une simple bande boisée très
étroite, formé d'un peuplement en nature de futaie très claire jardinée, soit na-
turellement par l'effet de la vétusté des arbres, soit inconsciemment par quelques
exploitations de main d'homme; ce rideau joue, somme toute, sur le glacis
marin, le rôle du gourbet. A l'ouest, entre le sommet de la dune et le canal, le
glacis est couvert d'un boisement dont la largeur varie de 25 à 200 mètres ;
quand ce boisement a 25 ou 30 mètres de large, le glacis ouest plonge, en
pente rapide, directement dans le canal ou les lacs, à l'ouest desquels sont alors
reportées les dunes terrestres. Quand la largeur du boisement ouest augmente,
il occupe d'abord le glacis ouest, dont la pente s'adoucit à 10 ou 15 %, puis la
série des dunes terrestres avec toutes leurs caractéristiques : mamelons boisés
de 10 à 25 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer, marécages herbeux,
landes presque stériles, fonds asséchés d'altitude négative ; le sable blanc
apparaît à nu çà et là, souvent assez loin vers l'ouest. Quant au boisement, il est
toujours constitué par une futaie mal jardinée, en mauvais état, peuplée des
essences qui aiment le sable et les vents de la mer parmi lesquelles : manga,
todinga, hamie, filao, fonto, tauro, hasina (palmier) (Voir plus loin).
Enfin, aux environs des villages d'Ankarefo et d'Andranomanitra, vers le
nord, le glacis ouest, toujours boisé sur 100 mètres de large environ, descend
en pente insensible sur un plateau marécageux et sableux, parsemé de boque-
teaux où le zozoro et le canna alternent avec le viala et les essences forestières.
C'est la vraie lande avec ses mauvais pâturages, mais qu'il serait facile d'amé-
liorer si les villages étaient moins rares et plus peuplés.
Le sol sur lequel se constatent ces manifestations spéciales, est de forma-
tion tertiaire ou récente ; le sous-sol ne présente que des traces d'alios sur une
très faible étendue, à mi-chemin entre Andavakamenarana et Vavony; partout
c'est de l'argile compacte.
La régularité de forme de la dune littorale, d'Andavakamenarana à Andra-
nokoditra, témoigne de la présence de hauts-fonds de l'Océan voisin ; elle est
rompue à l'arrivée au village d'Andranokoditra, où une solution de continuité
de moins de 50 mètres de long correspond évidemment à un grand fond de
l'Océan et influe, comme on va le voir, sur l'aspect de la zone de l'intérieur.
La Dune littorale" et les" landes"
d'Andavakamenarana à Ankarefo
Sur la côte Est de Madagascar, entre le canal des Pangalanes et la grève de
l'Océan Indien, deux étapes de la route des filanjana se déroulent sur la dune
littorale que la nature a créée et oppose aux assauts de cet océan.
L'allure de cette dune littorale est classique; on y retrouve tous les stades
que parcourt la création artificielle de celle du Médoc, d'Arcachon et des Landes
en France, où, après les ingénieurs, les forestiers actuellement redressent à
chaque heure le profil de cette muraille protectrice, réparent ses moindres
brèches aussitôt qu'elles sont ouvertes ; on y trouve également les aspects de la
côte sauvage des environs de Royan, où courants marins et tempêtes rendent
presque impossible la stabilité de ce mur d'enceinte.
Placée entre l'Océan Indien et le chapelet des lacs Rasoabe, Ampitabe,
Sarobakina, Zanakingetra, du canal des Pangalanes, comme la dune de Gascogne
entre l'Atlantique et les étangs d'Hourtin, de Carcans, d'Arcachon, de Parentis et
de Soustons (pour ne citer que les principaux), la dune littorale, constituée de
tous ses éléments, commence au nord d'Andovoranto, aux environs du village
d'Andavakamenarana ; sur le sommet court, entre deux boisements, une allée
feutrée d'une herbe rase, où s'étouffe le bruit du pas élastique du bourjane,
et dont la largeur peut varier de 3 à 10 mètres ; surélevée environ de
3 à 9 mètres au-dessus du niveau de la grève, constituant en quelque sorte
la crête d'un de ces murs d'enceinte romains où passaient quelquefois deux
quadriges de front, cette allée s'étend en ligne droite souvent pendant 700 ou 800
mètres, tait un léger coude, puis repart en ligne droite, dans une direction
sensiblement orientée du S.-S.-O. au N.-N.-E, à une distance de la grève variant
de 40 à 60 mètres. A cette crête on accède des deux côtés par des glacis, boisés
en général; à l'est, du côte de la grève, court une simple bande boisée très
étroite, formé d'un peuplement en nature de futaie très claire jardinée, soit na-
turellement par l'effet de la vétusté des arbres, soit inconsciemment par quelques
exploitations de main d'homme; ce rideau joue, somme toute, sur le glacis
marin, le rôle du gourbet. A l'ouest, entre le sommet de la dune et le canal, le
glacis est couvert d'un boisement dont la largeur varie de 25 à 200 mètres ;
quand ce boisement a 25 ou 30 mètres de large, le glacis ouest plonge, en
pente rapide, directement dans le canal ou les lacs, à l'ouest desquels sont alors
reportées les dunes terrestres. Quand la largeur du boisement ouest augmente,
il occupe d'abord le glacis ouest, dont la pente s'adoucit à 10 ou 15 %, puis la
série des dunes terrestres avec toutes leurs caractéristiques : mamelons boisés
de 10 à 25 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer, marécages herbeux,
landes presque stériles, fonds asséchés d'altitude négative ; le sable blanc
apparaît à nu çà et là, souvent assez loin vers l'ouest. Quant au boisement, il est
toujours constitué par une futaie mal jardinée, en mauvais état, peuplée des
essences qui aiment le sable et les vents de la mer parmi lesquelles : manga,
todinga, hamie, filao, fonto, tauro, hasina (palmier) (Voir plus loin).
Enfin, aux environs des villages d'Ankarefo et d'Andranomanitra, vers le
nord, le glacis ouest, toujours boisé sur 100 mètres de large environ, descend
en pente insensible sur un plateau marécageux et sableux, parsemé de boque-
teaux où le zozoro et le canna alternent avec le viala et les essences forestières.
C'est la vraie lande avec ses mauvais pâturages, mais qu'il serait facile d'amé-
liorer si les villages étaient moins rares et plus peuplés.
Le sol sur lequel se constatent ces manifestations spéciales, est de forma-
tion tertiaire ou récente ; le sous-sol ne présente que des traces d'alios sur une
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nokoditra, témoigne de la présence de hauts-fonds de l'Océan voisin ; elle est
rompue à l'arrivée au village d'Andranokoditra, où une solution de continuité
de moins de 50 mètres de long correspond évidemment à un grand fond de
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