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— 995 —
M. — Système pileux
Le poil a une grande importance en anthropologie et c'est sur lui que
HAECKEL (1879) et HADDON ont basé leur classification raciale (1).
L'étude descriptive ou macroscopique montre chez les Eurasiens une
prépondérance de lissotriques noirs. Il y a une très faible minorité de
châtains et même de blonds véritables résultant de croisements avec des
nordiques et signalés par BONIFACY, BIGOT et nous même. Il ne faut pas
confondre le blondisme avec l'albinisme (BONIFACY), ni avec un aspect
roussâtre de la chevelure assez fréquent chez les paysans tonkinois.
L'albinisme paraît très rare chez les autochtones en Chine et en Indo-
chine (HOLBE). Au Tonkin, on les appelle Bach Thang (Chinois entière-
ment blancs). BONIFACY en a signalé 2 cas (1920).
Chez les Eurasiens, nous n'avons jamais vu d'albinos. BONIFACY en a
vu 3 cas parmi les 12 enfants métis d'un israélite fixé au Tonkin. HOLBE
(1916) a signalé quelques cas de blondisme. BONIFACY n'en a jamais vu.
Par contre, une certaine teinte rougeâtre des cheveux est assez fréquem-
ment rencontrée chez les Tonkinois du Delta et de la Haute-Région.
BONIFACY a remarqué que chez les Eurasiens, plus que chez les Mulâtres,
les cheveux étaient blonds, ou roux, parfois d'une teinte plus claire que
ceux du père européen. Cette teinte peut exister, même avec une assez
forte pigmentation de la peau (2).
L'étude microscopique (bulbe, pointe, diamètre, indice médullaire) du
cheveu eurasien n'a pas encore été faite. Elle serait très intéressante au
point de vue médico-légal (3).
En ce qui concerne la répartition du système pileux, celui-ci est beau-
coup plus abondant chez l'Eurasienne que chez sa mère annamite. On
note très fréquemment des exemples assez caractéristiques au Tonkin de
ce métissage.
(1) Notons cependant que FRIEDENTHAL, dans son très bel atlas, figure, planche
XLII, 2 et 10, un cheveu et un poil de pubis de Chinois dont les bulbes sont compa-
rables à ce que nous avons décrit ; de même pour un poil de pubis européen : planche
XXXVIII, 4.
(2) L'érythrisme peut s'observer à la suite de croisements entre groupes à cheveux
noirs. ENGUERRAND en a signalé un cas souvent cité chez les 2 enfants d'un père chinois
et d'une mère mexicaine ayant certainement du sang espagnol. A la naissance, ces deux
enfants, un garçon et une fille, avaient des cheveux franchement rouges ; ils étaient
devenus presque noirs chez le garçon (4 ans) et châtain clair chez la fillette (2 ans
1/2), quand ENGERRAND les examina. Ajoutons que, ni l'un ni l'autre n'avait, à la nais-
sance, de tache mongolique.
(3) DESOILLE, H. et GRINFEDER. — Sur l'indentification des poils provenant de
sujets de race noire. Annales de Médecine Légale, n° 4, avril 1938.
M. — Système pileux
Le poil a une grande importance en anthropologie et c'est sur lui que
HAECKEL (1879) et HADDON ont basé leur classification raciale (1).
L'étude descriptive ou macroscopique montre chez les Eurasiens une
prépondérance de lissotriques noirs. Il y a une très faible minorité de
châtains et même de blonds véritables résultant de croisements avec des
nordiques et signalés par BONIFACY, BIGOT et nous même. Il ne faut pas
confondre le blondisme avec l'albinisme (BONIFACY), ni avec un aspect
roussâtre de la chevelure assez fréquent chez les paysans tonkinois.
L'albinisme paraît très rare chez les autochtones en Chine et en Indo-
chine (HOLBE). Au Tonkin, on les appelle Bach Thang (Chinois entière-
ment blancs). BONIFACY en a signalé 2 cas (1920).
Chez les Eurasiens, nous n'avons jamais vu d'albinos. BONIFACY en a
vu 3 cas parmi les 12 enfants métis d'un israélite fixé au Tonkin. HOLBE
(1916) a signalé quelques cas de blondisme. BONIFACY n'en a jamais vu.
Par contre, une certaine teinte rougeâtre des cheveux est assez fréquem-
ment rencontrée chez les Tonkinois du Delta et de la Haute-Région.
BONIFACY a remarqué que chez les Eurasiens, plus que chez les Mulâtres,
les cheveux étaient blonds, ou roux, parfois d'une teinte plus claire que
ceux du père européen. Cette teinte peut exister, même avec une assez
forte pigmentation de la peau (2).
L'étude microscopique (bulbe, pointe, diamètre, indice médullaire) du
cheveu eurasien n'a pas encore été faite. Elle serait très intéressante au
point de vue médico-légal (3).
En ce qui concerne la répartition du système pileux, celui-ci est beau-
coup plus abondant chez l'Eurasienne que chez sa mère annamite. On
note très fréquemment des exemples assez caractéristiques au Tonkin de
ce métissage.
(1) Notons cependant que FRIEDENTHAL, dans son très bel atlas, figure, planche
XLII, 2 et 10, un cheveu et un poil de pubis de Chinois dont les bulbes sont compa-
rables à ce que nous avons décrit ; de même pour un poil de pubis européen : planche
XXXVIII, 4.
(2) L'érythrisme peut s'observer à la suite de croisements entre groupes à cheveux
noirs. ENGUERRAND en a signalé un cas souvent cité chez les 2 enfants d'un père chinois
et d'une mère mexicaine ayant certainement du sang espagnol. A la naissance, ces deux
enfants, un garçon et une fille, avaient des cheveux franchement rouges ; ils étaient
devenus presque noirs chez le garçon (4 ans) et châtain clair chez la fillette (2 ans
1/2), quand ENGERRAND les examina. Ajoutons que, ni l'un ni l'autre n'avait, à la nais-
sance, de tache mongolique.
(3) DESOILLE, H. et GRINFEDER. — Sur l'indentification des poils provenant de
sujets de race noire. Annales de Médecine Légale, n° 4, avril 1938.
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