L'INDUSTRIE SUCRIÈRE AU QUANG-NGAI (1) .—— ( La canne à sucre (arundo saccharifera) semble avoir été importée de l'Inde en Indo-Chine à une époque très reculée. Celle qui pousse au Quang-Ngai, en Annam, est mince, ligneuse, très sucrée, parti- culièrement robuste et vivace. La culture de la canne et la fabrica- tion du sucre constituent, d'ailleurs, la principale ressource de la province. Pendant sept à huit mois de l'année, la population s'adonne exclusivement soit aux travaux des champs, soit au broyage de la canne et à la manipulation du produit.
CULTURE Bien que la canne à sucre s'accommode, en général, de tous les terrains, elle prospère mieux cependant dans les terrains d'alluvions.
Mais sa qualité est souvent inversement proportionnée à celle du sol, du moins quand il s'agit d'un fonds trop riche, car, dans ce cas, ou bien elle verse de bonne heure, et partant ne peut mûrir, ou bien les tiges poussent trop dru pour permettre au soleil de les atteindre.
La culture de la canne à sucre exige un terrain bien préparé, cinq ou six labours, une forte fumure, et de fréquents piochages et sarclages. Quand le sol est en état, on choisit les ngon, c'est-à-dire le haut des tiges (l'œilleton) dont les parties feuillues sont enlevées avec soin. Cela fait, on les met en terre, à 15 ou 20 centimètres de distance, dans des sillons tracés à la charrue. Dix mois ou un an après, le plant est à maturité, et dépasse souvent une hauteur de deux mètres ; on le coupe au ras de terre, et la fabrication du sucre commence. La partie moyenne de la canne est plus fructueuse comme rendement ; la partie inférieure donne peu de liquide, mais ce liquide est très sucré, tandis que la partie supérieure en fournit, au contraire, une grande quantité, mais peu chargée en glucose.
FABRICATION La fabrication du sucre comprend une série d'opérations qui se résument en deux essentielles : le broyage et la préparation propre- ment dite.
(1) D'après un rapport de M. le Résident de la province de Quang-Ngai (Annam).
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