Les bâtiments de la Compagnie anglo américaine des tabacs, si grands qu'ils soient, ont été pourtant trouvés trop petits et la compagnie est actuellement occupée à en faire cons- truire d'autres, comprenant principalement d immenses séchoirs et des entrepôts, sur le Han.
Pendant la plus grande partie de l'année la compagnie a fait environ 8 millions de cigarettes par jour et a acheté les machines aussi vite qu'elle a pu en trouver. La plupart de ces cigarettes sont exportées, le goût local réclamant un mélange fait avec du tabac étranger. La compagnie s'est entièrement emparée du marché local, en distribuant de tous côtés de grandes quantités de cigarettes comme réclame et en faisant d'une façon générale une réclame très bien comprise et très étendue. Ils préparent de grandes quantités de feuilles de tabac pour exporter dans leurs autres manufactures après un emmagasinage ici d'environ deux ans. Ses agents voyagent dans les plantations de tabacs distribuant des brochures sur la culture du tabac et donnant aux cultivateurs des semences étrangères ; et il est curieux de constater que ses efforts sont à la fois appréciés et secondés par le peuple et les autorités Les minoteries n'ont pas eu une bonne année et s'en tiennent à la fabrication d'une farine de deuxième qualité.
(Extrait du rapport de M. SUGDEN, Commissaire p. i.
traduction de M. G. GIRAUD. Commis des Services civils).
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Les relations commerciales entre Swatow et la Çochinchine. — Il résulte d'un rapport récent de M. P. Crépin, gérant du Vice-Consulat de France à Swatow, que nous reproduisons ci-après, que les commerçants chinois de ce port ont voulu rendre la maison anglaise Bradley et Cie responsable des dettes de son compradore, qui s'était enfui après une banqueroute frauduleuse. Sur son refus, ils ont commencé un boycottage effectif. La firme anglaise, installée à Swatow depuis l'ouverture du port au commerce international, a dû, devant cette coalition et le manque de fret, stopper complètement son service de navigation avec Saigon, et vendre son bateau, le « Nanshan », à une compaguie japonaise.
« Dès le début du boycottage, les commerçants chinois s'étaient mis en campagne pour trouver un moyen qui leur permît de continuer leurs opérations commerciales, sans être obligés d'expédier leurs marchandises via Hong-kong et voir ainsi leurs bénéfices diminués, mais également sans abandonner la lutte. Une des plus grosses associations des marchands du Sud, la « Southern Guild». (Nan-chang-kong-souo m ~s'adressa alors à la maison allemande Wendt et Cie, de Canton, — (à défaut d'une compagnie française de l'Indochine), et passa un contrat avec elle pour le transport des marchandises vers la Cochinchine. Les membres du maison allemande ; de leur côté, MM. Wendt et Cie s'engageaient à procurer tous les bateaux nécessaires, — au moins un tous les vingt jours * —, et à faire une ristourne de 15 sur le prix du frêt qui leur serait consigné par l'association. Le tout sous peine d'amendes imposées aux contrevenants. Le représentant de la maison Wendt, M. Hüygen, venait s'installer à Swatow, et, le 13 février, le SS. « Derwent », appartenant à un Chinois de Hong-kong, mais naviguant sous pavillon anglais, quittait ce port à destination de Saigon avec une grosse car- gaison et de très nombreux passagers. Le second départ du même navire, trois semaines plus tard, se faisait dans les mêmes conditi ons. Les résultats dépassaient les espérances et faisaient entrevoir de gros bénéfices.
« Ces résultats devaient nécessairement attirer les convoitises. La concurrence ne se fit pas attendre ; le 25 mars, j'étais informé que le steamer anglais « Waishing » allait partir pour Saigon avec cargaison et passagers. Ce navire, de l'Indochine Steamship Navigation Co Ltd, avait été affrêté par la maison chinoise Soon Seng de Saigon ; ses agents à Swatow étaient la firme allemande Lauts et Haesloop. Le chef de ladite maison n'est autre que le
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