l'autre le faible contingent de matière première apporté à l'industrie.
L'on dira : il est des résultats qu'on ne pouvait prévoir, et il fallait se convaincre par l'expérience. C'est à elle seule qu'il convenait de donner confiance. Nous sommes complète- ment d'accord sur ce point, toutefois il est des essais qu'il est même inutile de tenter lorsque l'on connaît toutes les don- nées et toutes les exigences d'une culture. Et le manque de technicité dans la détermination d'un plan de campagne con- duit à des erreurs que d'autres, mieux avertis, ne commettront jamais. Et si nous voulons prendre des exemples en dehors du sujet qui nous occupe, nous dirons qu'il était aussi inutile de faire des essais de culture du théier en Corse que de tenter de faire venir des caféiers dans les oasis sahariennes.
Certaines erreurs commises dans les essais culturaux du coton- nier peuvent figurer au nombre de ces invraisemblances.
C'est que, dans tous essais culturaux, il faut nécessaire- ment répondre à toutes les exigences qui se rapportent tant aux possibilités culturales qu'aux possibilités économiques.
Elles forment, les unes et les autres, un ensemble en dehors duquel il n'y a point de salut. Et si au nombre de celles-ci, dans un groupe comme dans l'autre, une seule fait défaut, c'en est assez pour que, sortant des conditions normales, toute entreprise soit nécessairement vouée à l'insuccès.
Veut-on un exemple entre cent qui fixera les idées ?
Dans le bassin du Tchad, les indigènes cultivent le coton.
Nous les avons vus, aux temps primitifs, filant et tissant déjà la soie. Toutes les conditions culturales sont donc réunies pour que la plante pousse et produise. Est-ce à dire pour cela que nous devions y porter nos efforts ? Assurément non, car, tant que ces territoires lointains ne seront pas reliés à un centre d'exportation par une voie qui transportera, à un prix que pourra payer le coton, il n'y aura rien à faire pour nous dans ces régions lointaines, au point de vue de cette production.
Et cela, malgré que toutes les autres conditions répondent d'une façon favorable. Les facteurs économiques qui peuvent intervenir peuvent donc peser de tout leur poids dans la solu- tion du problème posé.
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