Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 octobre 1909 31 octobre 1909
Description : 1909/10/31 (A9,N100). 1909/10/31 (A9,N100).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460505m
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
290 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N0 100 - Ocr. 1909
vues et la rare pénétration d'esprit de cet
habile administrateur.
En voici un simple passage :
a Nous sommes en plein emballement à
la suite de la hausse inespérée du caout-
chouc et des actions de sociétés de planta-
tion. Je vois là, pour notre industrie à
peine éclose, un grand danger qu'il est
impossible de regarder sans appréhension.
Une industrie est souvent compromise lors-
qu'elle accuse des fluctuations aussi mar-
quées et aussi rapides.
« Le danger apparaît surtout dans ce fait
que la culture de l'hévéa cesse d'être un
placement assuré pour devenir une affaire
de spéculation. Rien n'apparaît plus déplo-
rable pour ce pays.
« De même que les mines d'or, l'industrie
du caoutchouc peut faiblir et avoir besoin
de capitaux; ceux-ci ne seront pas obtenus
facilement si le caoutchouc devient une
matière de spéculation; à ce moment, ils
pourraient même faire complètement dé-
faut. Ce n'est certes pas là un état de choses
que l'on puisse envisager sans appréhen-
sion.
« Il existe encore un autre point noir au
souriant tableau d'aujourd'hui. En effet,
pour maintenir une industrie dans l'état
de prospérité que vous lui connaissez, il
faut un système de culture très soigné et
une grande vigilance. Avec les hauts prix
du caoutchouc, la présence d'un arbre
malade sur vos propriétés passe aisément
inaperçue. Le malheur, c'est que cet arbre
peut dissimuler un germe de maladie qui,
s'il n'est révélé à temps, arriverait peut-
être à ruiner vos cultures.
« Il importe donc que votre surveillance
ne se relâche en aucun point et que les
planteurs s'occupent activement de l'état
des arbres et ne se laissent pas distraire de
ce point d'avenir par la réalisation de
bénéfices immédiats.
« La production du caoutchouc doit repré-
senter pour ce pays une source de richesse
et de travail permanents; mais il existe
bien d'autres produits tels que le cocotier
et lés huiles essentielles qui sont d'un bon
rapport et pourraient mettre les planteurs
à l'abri d'une crise du caoutchouc. »
Le clairvoyant gouverneur des Etats
malais donne encore de précieux conseils
aux planteurs de caoutchouc, notamment
en ce qui concerne l'entente absolue qu'ils
doivent avoir avec le gouvernement pour
lutter efficacement contre les maladies
menaçant l'hévéa.
Ces paroles ont quelque peu refroidi
l'enthousiasme des auditeurs, mais leur
effet n'en sera que plus salutaire. Elles
ont été prononcées au bon moment, non
comme un cri d'alarme qui ne serait pas
justifié, mais comme un appel à la pru-
dence et au bon sens. L'avenir du caout-
chouc de plantation, assuré par Jes exi-
gences d'une consommation croissante, est
aussi rassurant que possible. En Malaisie,
l'hévéa montre une vigueur remarquable et
paraît s'accommoder, — ce qui n'est pas
exact, — de tous les terrains, y compris
les sables provenant du lavage des mine-
rais d'étain.
Il ne s'ensuit cependant pas que l'arbre
soit à l'abri des aléas. Les planteurs expé-
rimentés, ceux qui ont connu les déboires
du caféier, savent parfaitement qu'une
culture- comme celle de l'hévéa, implantée
depuis peu de temps et poussée avec une
telle intensité sur des terrains à peine dé-
frichés, mal drainés, est plus exposée que
toute autre aux dégâts des insectes et
maladies. On sait que plusieurs maladies
cryptogamiques ont déjà fait leur appa-
rition depuis un an parmi les estates à
caoutchouc : si des mesures énergiques ne
sont pas prises pour arrêter leur extension,
il est certain qu'elles peuvent être la
source d'ennuis beaucoup plus terribles
que la fourmi blanche [Termes Gestroi),
dont les ravages commencent pourtant à
compter.
L'une de ces pestes, dont le « Journal
d'Agriculture Tropicale » (no 92) a entre-
tenu ses lecteurs est le Fomes sanitostus,
champignon qui transhume des bois morls
et souches laissés en terre sur les racines
latérales de l'hévéa, puis sur le pivot qu'il
vues et la rare pénétration d'esprit de cet
habile administrateur.
En voici un simple passage :
a Nous sommes en plein emballement à
la suite de la hausse inespérée du caout-
chouc et des actions de sociétés de planta-
tion. Je vois là, pour notre industrie à
peine éclose, un grand danger qu'il est
impossible de regarder sans appréhension.
Une industrie est souvent compromise lors-
qu'elle accuse des fluctuations aussi mar-
quées et aussi rapides.
« Le danger apparaît surtout dans ce fait
que la culture de l'hévéa cesse d'être un
placement assuré pour devenir une affaire
de spéculation. Rien n'apparaît plus déplo-
rable pour ce pays.
« De même que les mines d'or, l'industrie
du caoutchouc peut faiblir et avoir besoin
de capitaux; ceux-ci ne seront pas obtenus
facilement si le caoutchouc devient une
matière de spéculation; à ce moment, ils
pourraient même faire complètement dé-
faut. Ce n'est certes pas là un état de choses
que l'on puisse envisager sans appréhen-
sion.
« Il existe encore un autre point noir au
souriant tableau d'aujourd'hui. En effet,
pour maintenir une industrie dans l'état
de prospérité que vous lui connaissez, il
faut un système de culture très soigné et
une grande vigilance. Avec les hauts prix
du caoutchouc, la présence d'un arbre
malade sur vos propriétés passe aisément
inaperçue. Le malheur, c'est que cet arbre
peut dissimuler un germe de maladie qui,
s'il n'est révélé à temps, arriverait peut-
être à ruiner vos cultures.
« Il importe donc que votre surveillance
ne se relâche en aucun point et que les
planteurs s'occupent activement de l'état
des arbres et ne se laissent pas distraire de
ce point d'avenir par la réalisation de
bénéfices immédiats.
« La production du caoutchouc doit repré-
senter pour ce pays une source de richesse
et de travail permanents; mais il existe
bien d'autres produits tels que le cocotier
et lés huiles essentielles qui sont d'un bon
rapport et pourraient mettre les planteurs
à l'abri d'une crise du caoutchouc. »
Le clairvoyant gouverneur des Etats
malais donne encore de précieux conseils
aux planteurs de caoutchouc, notamment
en ce qui concerne l'entente absolue qu'ils
doivent avoir avec le gouvernement pour
lutter efficacement contre les maladies
menaçant l'hévéa.
Ces paroles ont quelque peu refroidi
l'enthousiasme des auditeurs, mais leur
effet n'en sera que plus salutaire. Elles
ont été prononcées au bon moment, non
comme un cri d'alarme qui ne serait pas
justifié, mais comme un appel à la pru-
dence et au bon sens. L'avenir du caout-
chouc de plantation, assuré par Jes exi-
gences d'une consommation croissante, est
aussi rassurant que possible. En Malaisie,
l'hévéa montre une vigueur remarquable et
paraît s'accommoder, — ce qui n'est pas
exact, — de tous les terrains, y compris
les sables provenant du lavage des mine-
rais d'étain.
Il ne s'ensuit cependant pas que l'arbre
soit à l'abri des aléas. Les planteurs expé-
rimentés, ceux qui ont connu les déboires
du caféier, savent parfaitement qu'une
culture- comme celle de l'hévéa, implantée
depuis peu de temps et poussée avec une
telle intensité sur des terrains à peine dé-
frichés, mal drainés, est plus exposée que
toute autre aux dégâts des insectes et
maladies. On sait que plusieurs maladies
cryptogamiques ont déjà fait leur appa-
rition depuis un an parmi les estates à
caoutchouc : si des mesures énergiques ne
sont pas prises pour arrêter leur extension,
il est certain qu'elles peuvent être la
source d'ennuis beaucoup plus terribles
que la fourmi blanche [Termes Gestroi),
dont les ravages commencent pourtant à
compter.
L'une de ces pestes, dont le « Journal
d'Agriculture Tropicale » (no 92) a entre-
tenu ses lecteurs est le Fomes sanitostus,
champignon qui transhume des bois morls
et souches laissés en terre sur les racines
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