Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 août 1909 31 août 1909
Description : 1909/08/31 (A9,N98). 1909/08/31 (A9,N98).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460503s
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
230 JOURNAL D'AGRICULTURE THOPICALE IS° 98—AOÛT 1909
nane et ses nombreuses variétés, dans
certaines plaquemines, dans le raisin de
Corinthe et dans toute cette grande série
d'Aurantiacées, aux oranges et aux citrons
dits sans pépins; des dattes sont donc tout
simplement à ajouter à celle nomenclature.
Ces faits démontrent-ils, au moins pour
le dattier en question, que la fécondation
naturelle ou artificielle et que même la pol-
linisation ne sont pas indispensables au
développement du péricarpe et à sa com-
plète maturité, ou qu'il y a atrophie immé-
diate de l'ovule due à une cause encore
inconnue?
Pour notre dattier à fruits sans noyau,
portés sur des régimes vigoureux et bien
formés, la nullité de l'influence du mâle
ou l'atrophie de l'ovule sont précieuses en
ce sens qu'elles excluent de la pulpe un
organe dur et encombrant. Dans le cas
présent, il est donc heureux que l'action
du mâle soit sans effet au moins complet
sur ces variétés encore exceptionnelles, et
qu'une fécondation absolue n'entraîne pas
la formation d'un noyau au détriment de
la matière pulpeuse et souvent de la dent
du dégustateur.
* *
La multiplication de ces intéressantes
variétés est, dans le plus grand nombre des
cas, assurée par voie agame, c'est-à-dire
par ces sortes de bourgeons vivipares ou
œilletons situés au pied ou sur le parcours
du stipe de dattiers adultes et qui en sont
détachés à un moment donné pour être.
plantés en pépinières, mais généralement
à demeure fixe, Ces œilletons ou rejetons
appelés Djebar par les indigènes consti-
tuent bientôt des sujets qui ont le double
avantage de végéter plus rapidement que
les planis de semis, et surtout de repro-
duire fidèlement la variété.
Malheureusement, notre dattier à fruits
sans noyau du Jardin d'Essai n'a jamais
présenté de bourgeons latéraux depuis si
longtemps qu'il est observé, tandis que
d'autres variétés, à ses côtés, en sont trop
pourvues.
Peut-on faire développer ces moyens
agames de multiplication? Ordinairement
sur un palmier très adulte, fort et vigou-
reux comme celui qui nous occupe, l'ab-
sence de ce bourgeon est com plète, aussi
ai-je tenté dernièrement sur d'autres sujets
de même âge quelques pratiques dans le
but de provoquer l'apparition de bourgeons.
On sait que le dattier émet périodique-
ment de bas en haut une couronne de
racines, mais que quand ce palmier sort
de sa zone naturelle brûlante et sèche du
désert pour vi vre dans un milieu humide,
comme le littoral notamment, il a ten-
dance à former un plus grand nombre de
couronnes de racines qui deviennent
aériennes, mais sans allongement, con-
finées à l'état de petits mamelons : souvent
la base de certains stipes en est hérissée
sur une hauteur de 1 à 1m,50.
Quel que soit l'âge de ce revêtement
radiculaire d'apparence sèche et marIe, si
on entoure la base du palmier de terre ou
de matières humides, ces mamelons durcis
et raccornis ne tardent pas à s'allongel' en
fortes et fraîches racines. En pissant,
disons que dans le Souf (frontière saha-
rienne algéro-tunisienne), les indigènes
utilisent cette faculté d'émission de nou-
velles racines à la base de vieux palmiers
pour régénérer ceux-ci; ils coupent la base
du stipe en lui laissant des nouvelles cou-
ronnes de racines, puis ce grand et
immense dattier est immédiatement
replanté dans un trou très voisin; la
plante est ainsi rajeunie pour une longue
période. L'opération est difficile, dange-
reuse même, avec les moyens primilils
dont disposent ces Sahariens, aussi y a-t-il,
parfois, nombreuses blessures et mort
d'hommes.
Je me suis inspiré de ces dernières pra-
tiques de rénovation pour solliciter d'un
dattier adulte, plutôt vieux, l'émission de
racines et de bourgeons. Sa base couverte
de courtes racines latentes fut entourée de
terre légère maintenue par un encaissage
d'un mètre environ de hauteur, terre sou-
vent humidifiée, puis un clayonnage pro-
nane et ses nombreuses variétés, dans
certaines plaquemines, dans le raisin de
Corinthe et dans toute cette grande série
d'Aurantiacées, aux oranges et aux citrons
dits sans pépins; des dattes sont donc tout
simplement à ajouter à celle nomenclature.
Ces faits démontrent-ils, au moins pour
le dattier en question, que la fécondation
naturelle ou artificielle et que même la pol-
linisation ne sont pas indispensables au
développement du péricarpe et à sa com-
plète maturité, ou qu'il y a atrophie immé-
diate de l'ovule due à une cause encore
inconnue?
Pour notre dattier à fruits sans noyau,
portés sur des régimes vigoureux et bien
formés, la nullité de l'influence du mâle
ou l'atrophie de l'ovule sont précieuses en
ce sens qu'elles excluent de la pulpe un
organe dur et encombrant. Dans le cas
présent, il est donc heureux que l'action
du mâle soit sans effet au moins complet
sur ces variétés encore exceptionnelles, et
qu'une fécondation absolue n'entraîne pas
la formation d'un noyau au détriment de
la matière pulpeuse et souvent de la dent
du dégustateur.
* *
La multiplication de ces intéressantes
variétés est, dans le plus grand nombre des
cas, assurée par voie agame, c'est-à-dire
par ces sortes de bourgeons vivipares ou
œilletons situés au pied ou sur le parcours
du stipe de dattiers adultes et qui en sont
détachés à un moment donné pour être.
plantés en pépinières, mais généralement
à demeure fixe, Ces œilletons ou rejetons
appelés Djebar par les indigènes consti-
tuent bientôt des sujets qui ont le double
avantage de végéter plus rapidement que
les planis de semis, et surtout de repro-
duire fidèlement la variété.
Malheureusement, notre dattier à fruits
sans noyau du Jardin d'Essai n'a jamais
présenté de bourgeons latéraux depuis si
longtemps qu'il est observé, tandis que
d'autres variétés, à ses côtés, en sont trop
pourvues.
Peut-on faire développer ces moyens
agames de multiplication? Ordinairement
sur un palmier très adulte, fort et vigou-
reux comme celui qui nous occupe, l'ab-
sence de ce bourgeon est com plète, aussi
ai-je tenté dernièrement sur d'autres sujets
de même âge quelques pratiques dans le
but de provoquer l'apparition de bourgeons.
On sait que le dattier émet périodique-
ment de bas en haut une couronne de
racines, mais que quand ce palmier sort
de sa zone naturelle brûlante et sèche du
désert pour vi vre dans un milieu humide,
comme le littoral notamment, il a ten-
dance à former un plus grand nombre de
couronnes de racines qui deviennent
aériennes, mais sans allongement, con-
finées à l'état de petits mamelons : souvent
la base de certains stipes en est hérissée
sur une hauteur de 1 à 1m,50.
Quel que soit l'âge de ce revêtement
radiculaire d'apparence sèche et marIe, si
on entoure la base du palmier de terre ou
de matières humides, ces mamelons durcis
et raccornis ne tardent pas à s'allongel' en
fortes et fraîches racines. En pissant,
disons que dans le Souf (frontière saha-
rienne algéro-tunisienne), les indigènes
utilisent cette faculté d'émission de nou-
velles racines à la base de vieux palmiers
pour régénérer ceux-ci; ils coupent la base
du stipe en lui laissant des nouvelles cou-
ronnes de racines, puis ce grand et
immense dattier est immédiatement
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plante est ainsi rajeunie pour une longue
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reuse même, avec les moyens primilils
dont disposent ces Sahariens, aussi y a-t-il,
parfois, nombreuses blessures et mort
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tiques de rénovation pour solliciter d'un
dattier adulte, plutôt vieux, l'émission de
racines et de bourgeons. Sa base couverte
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