Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 août 1909 31 août 1909
Description : 1909/08/31 (A9,N98). 1909/08/31 (A9,N98).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460503s
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
226 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NO 98 - AOUT 1909
De sorte que les procédés ci-dessus peu-
vent être résumés ainsi :
I. Exposer le latex à l'air à la tempéra-
ture ordinaire (coagulation lente);
Il. Porter le latex à 100° avec ou sans
adjonction d'eau ou de décoctions végétales
(coagulation rapide).
En suivant récemment le travail d'une
caravane d'Achantis venus récolter le
caoutchouc dans les districts de la Haute
Côte d'Ivoire (Haute Nuon, Haute Cavally,
Haute Sassandra) — où, soit dit en passant,
les plantes à caoutchouc sont abondantes
et encore à peine exploitées, — nous avons
constaté que ces indigènes venus de la Gold-
Coast coagulaient le latex de Funtumia par
une méthode très différente des précédentes.
Il leurs uffit de verser sur le latex caout-
choutifère, à la température ordinaire, le
latex d'une autre Apocynée commune dans
la forêt de la Côte d'Ivoire, le Strophanthus
Barteri, et de battre le mélange des deux
latex pendant 5 à 10 minutes pour obtenir
la coagulation de toute la masse (1).
Le procédé est si nouveau qu'il. nous
semble utile de donner des détails sur les
manipulations suivies :
Après la récolte du latex,que les Achantis
effectuent en pratiquant sur les Funtumia
des incisions en arête de poisson, on creuse
dans le sol de petites cuvettes avec rebord,
pouvant contenir 4 à 5 litres, et on les
garnit d'argile à l'intérieur pour les rendre
étanches. -
On verse le latex frais de Funtumia dans
la cuvette jusqu'aux deux tiers du bord.
Par-dessus on verse une petite quantité de
- latex extrait des tiges de Strophanthus.
C'est un liquide jaune verdâtre qui
poisse beaucoup aux doigts. On mélange
intimement les deux latex en les remuant
avec les mains, en même temps que l'on
ajoute peu à peu de nouveau latex de Stro-
(1) Un document officiel de Coomassie signalait la
mise en expérience, à la station agricole de l'en-
droit, d'un procédé de coagulation à l'aide du « Diecha »,
sorte de latex employé par les indigènes pour la prépa-
ration rapide, à froid et sans addition d'eau au latex,
du caoutchouc de Funtumia; peut-être s'agit-il de la
méthode décrite ici par M. CHEVALIER. (N. D. L. R.)
phanthus jusqu'à ce qu'apparaisse un pre-
mier caillot de caoutchouc -qui survient
après 5 minutes de battage environ. Il
suffit ensuile de continuer à battre pen-
dant quelques minutes pour que tout le
caoutchouc se sépare du sérum. Pour coa-
guler 30 parties de latex de Funtumia, il
faut à peine une partie de latex de Stro-
phanthus.
Aussitôt formés, les caillots de coagula-
tion sont jetés dans une cuvette et lavés à
grande eau. Leur surface est en effet re-
couverte d'un mince enduit jaunâtre un
peu poisseux qui paraît provenir du latex
de Strophanthus. Cette substance continue
à dégorger à travers les pores du caoutchouc
plusieurs jours après la préparation.
Une étude chimique serait indispensable
pour préciser le rôle du latex de Strophan-
thus dans cette préparation. Nous présu-
mons qu'il joue seulement un rôle méca-
nique : sa diffusion dans le latex amènerait
l'agglutination des globules de caoutchouc
et son poids ne viendrait pas plus tard
s'ajouter au poids ducoagulum, puisqu'on
l'élimine en grande partie par le lavage.
Le caoutchouc ainsi obtenu est aussi
élastique que celui qui provient de l'ébul-
lition, mais il a un aspect moins séduisant,
de sorte que nous continuons à préconiser
l'ancienne méthode.
Le Strophanthus Barteri FRANCHET est
une liane dont les plus gros troncs attei-
gnent la grosseur du bras et s'élèvent à 15
ou 20 mètres de haut. Il est assez commun
dans le nord de la forêt vierge de la Côte
d'I voire. Il est en outre connu dans l'inté-
rieur de la colonie anglaise. Dans la forêt
de la Côle d'Ivoire on trouve aussi çà et là
les Strophanthus gratus, S. sarmentosus, S.
hispidus, S. Preussii, mais le S. Barteri est
le seul qui soit employé pour cet usage,
à notre connaissance. Son latex ajouté à
celui du Clitandra orientalis permet aussi,
au dire des Achantis, d'obtenir le caout-
chouc de cette liane, réputé l'un des meil-
leurs, mais des plus difficiles à préparer.
AUG. CHEVALILIR.
Man (Haute-Côte d'Ivoire), 16 mai 1909.
De sorte que les procédés ci-dessus peu-
vent être résumés ainsi :
I. Exposer le latex à l'air à la tempéra-
ture ordinaire (coagulation lente);
Il. Porter le latex à 100° avec ou sans
adjonction d'eau ou de décoctions végétales
(coagulation rapide).
En suivant récemment le travail d'une
caravane d'Achantis venus récolter le
caoutchouc dans les districts de la Haute
Côte d'Ivoire (Haute Nuon, Haute Cavally,
Haute Sassandra) — où, soit dit en passant,
les plantes à caoutchouc sont abondantes
et encore à peine exploitées, — nous avons
constaté que ces indigènes venus de la Gold-
Coast coagulaient le latex de Funtumia par
une méthode très différente des précédentes.
Il leurs uffit de verser sur le latex caout-
choutifère, à la température ordinaire, le
latex d'une autre Apocynée commune dans
la forêt de la Côte d'Ivoire, le Strophanthus
Barteri, et de battre le mélange des deux
latex pendant 5 à 10 minutes pour obtenir
la coagulation de toute la masse (1).
Le procédé est si nouveau qu'il. nous
semble utile de donner des détails sur les
manipulations suivies :
Après la récolte du latex,que les Achantis
effectuent en pratiquant sur les Funtumia
des incisions en arête de poisson, on creuse
dans le sol de petites cuvettes avec rebord,
pouvant contenir 4 à 5 litres, et on les
garnit d'argile à l'intérieur pour les rendre
étanches. -
On verse le latex frais de Funtumia dans
la cuvette jusqu'aux deux tiers du bord.
Par-dessus on verse une petite quantité de
- latex extrait des tiges de Strophanthus.
C'est un liquide jaune verdâtre qui
poisse beaucoup aux doigts. On mélange
intimement les deux latex en les remuant
avec les mains, en même temps que l'on
ajoute peu à peu de nouveau latex de Stro-
(1) Un document officiel de Coomassie signalait la
mise en expérience, à la station agricole de l'en-
droit, d'un procédé de coagulation à l'aide du « Diecha »,
sorte de latex employé par les indigènes pour la prépa-
ration rapide, à froid et sans addition d'eau au latex,
du caoutchouc de Funtumia; peut-être s'agit-il de la
méthode décrite ici par M. CHEVALIER. (N. D. L. R.)
phanthus jusqu'à ce qu'apparaisse un pre-
mier caillot de caoutchouc -qui survient
après 5 minutes de battage environ. Il
suffit ensuile de continuer à battre pen-
dant quelques minutes pour que tout le
caoutchouc se sépare du sérum. Pour coa-
guler 30 parties de latex de Funtumia, il
faut à peine une partie de latex de Stro-
phanthus.
Aussitôt formés, les caillots de coagula-
tion sont jetés dans une cuvette et lavés à
grande eau. Leur surface est en effet re-
couverte d'un mince enduit jaunâtre un
peu poisseux qui paraît provenir du latex
de Strophanthus. Cette substance continue
à dégorger à travers les pores du caoutchouc
plusieurs jours après la préparation.
Une étude chimique serait indispensable
pour préciser le rôle du latex de Strophan-
thus dans cette préparation. Nous présu-
mons qu'il joue seulement un rôle méca-
nique : sa diffusion dans le latex amènerait
l'agglutination des globules de caoutchouc
et son poids ne viendrait pas plus tard
s'ajouter au poids ducoagulum, puisqu'on
l'élimine en grande partie par le lavage.
Le caoutchouc ainsi obtenu est aussi
élastique que celui qui provient de l'ébul-
lition, mais il a un aspect moins séduisant,
de sorte que nous continuons à préconiser
l'ancienne méthode.
Le Strophanthus Barteri FRANCHET est
une liane dont les plus gros troncs attei-
gnent la grosseur du bras et s'élèvent à 15
ou 20 mètres de haut. Il est assez commun
dans le nord de la forêt vierge de la Côte
d'I voire. Il est en outre connu dans l'inté-
rieur de la colonie anglaise. Dans la forêt
de la Côle d'Ivoire on trouve aussi çà et là
les Strophanthus gratus, S. sarmentosus, S.
hispidus, S. Preussii, mais le S. Barteri est
le seul qui soit employé pour cet usage,
à notre connaissance. Son latex ajouté à
celui du Clitandra orientalis permet aussi,
au dire des Achantis, d'obtenir le caout-
chouc de cette liane, réputé l'un des meil-
leurs, mais des plus difficiles à préparer.
AUG. CHEVALILIR.
Man (Haute-Côte d'Ivoire), 16 mai 1909.
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