Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 juin 1909 30 juin 1909
Description : 1909/06/30 (A9,N96). 1909/06/30 (A9,N96).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460501z
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
No 96 - JUIN 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 173
actuellement par tous les agronomes,
comme nous l'avons soutenu depuis long-
temps, que la liane en plein soleil, sans
ombrage, pousse mieux que sous le couvert
de la forêt; cela se comprend aisément, et il
est vraiment regrettable qu'on n'ait pas
voulu se rendre aux observations que nous
avons publiées depuis des années. Les
grosses lianes que l'on rencontre dans la
forêt ont, il faut le rappeler, poussé en
même temps que les arbres ; si nous vou-
lons obtenir de belles lianes, nous devons
nous placer dans les conditions originelles
de la formation des forêts ; planter en forêt
légèrement éclaircie, c'est faire « filer » la
plante, c'est-à-dire diminuer ses tiges en
épaisseur, et, par suite, diminuer les chances
de possibilité'd'extraction du caoutchouc.
Si nous avons toujours conseillé la culture
des lianes en plein air, et considéré les
lianes à caoutchouc comme de grande
valeur pour l'Afrique, nous n'avons pas
été les premiers. GODEFROY-LEBEUF avait,
avant nous, préconisé ce mode de culture,
sur lequel il fondait beaucoup d'espoir;
l'avenir lui donnera, nous en sommes cer-
tains, pleinement raison.
La coupe réglée peut-elle être faite tous
les quatre ou cinq ans? On peut affirmer
que oui. Même avant cette période on pour-
rait recouper et battre. Nous tenons en
effet de voyageurs avisés qu'une liane
coupée donne au bout de deux ans des tiges
d'un pouce d'épaisseur, que, dans certaines
régions du Congo, l'on exploite, par le bat-
tage, malgré la défense et toutes les pré-
cautions prises et dont on obtient un
excellent caoutchouc !
Si l'on craint que le caoutchouc produit
par ces rejets soit de qualité secondaire,
c'est qu'on oublie que ce n'est pas le caout-
chouc d'une plante de deux, quatre ou cinq
ans que l'on exploitera, mais le produit
d'une plante âgée localisé dans des rejets
plus jeunes. Il y a là une différence très
notable. Certes, s'il s'agissait directement
de plants de semis de deux, quatre ou cinq
ans, il faudrait craindre le peu de renta-
bilité de l'exploitation.
Un autre point de la question sur lequel
il faut aussi insister est le suivant. On dit
que la saignée a l'avantage de permettre la
conservation des lianes, souvent très âgées,
si naturellement on prend des précautions
en la faisant ! Cela est-il vraiment si avan-
tageux? Nous en doutons!
Il ressort des expériences qui ont été
faites en Afrique et des observations de
beaucoup de voyageurs, que le rendement
en caoutchouc n'est pas en rapport direct
avec la grosseur des lianes; pour ÉM. LAU-
RENT, il y aurait dans cette production un
optimum; au-dessus d'un certain diamètre,
la plante donnerait dans ses tissus vieux
moins de latex. Nous avons rapporté cette
opinion dans notre « Mission Laurent», et
nous partageons cet avis.
Il est également certain que si l'on re-
cherche le pourcentage de caoutchouc con-
tenu dans des lianes, on observe' que les
bonnes lianes, telles le Landolphia owa-
riensis, produisent moins en pour cent de
la tige complète que le Landolphia Thol-
lonii, et cela n'a rien d'étonnant quand on
y réfléchit, puisque la quantité de bois est
plus considérable dans la première liane
que dans la seconde plante.
Nous persistons donc dans notre opinion :
la vraie manière de tirer parti des lianes
est de permettre la coupe et de faire le
battage.
Nous considérons également, comme
nous l'avons dit ailleurs, qu'il faut pousser
à la replantation en lianes; nous ne revien-
drons pas sur les arguments qui militent
en faveur de cette culture.
Disons que la culture des arbres est ac-
tuellement encore très aléatoire en Afrique ;
ce qu'en ont dit récemment MM. ÉM. PERROT
et NocuÈs est absolument conforme à ce
que d'autres, et nous-même, avons soutenu.
Il faudra donc particulièrement, pour la
culture, autre que celle des lianes, veiller
à ce que les raisons d'insuccès réexposées
récemment pa-r M. BRUEL (1) soient écartées.
Deux causes doivent spécialement être
(1) « Bull. de l'Office colonial n, suppl. n° 15, mars
1909, page 12.
actuellement par tous les agronomes,
comme nous l'avons soutenu depuis long-
temps, que la liane en plein soleil, sans
ombrage, pousse mieux que sous le couvert
de la forêt; cela se comprend aisément, et il
est vraiment regrettable qu'on n'ait pas
voulu se rendre aux observations que nous
avons publiées depuis des années. Les
grosses lianes que l'on rencontre dans la
forêt ont, il faut le rappeler, poussé en
même temps que les arbres ; si nous vou-
lons obtenir de belles lianes, nous devons
nous placer dans les conditions originelles
de la formation des forêts ; planter en forêt
légèrement éclaircie, c'est faire « filer » la
plante, c'est-à-dire diminuer ses tiges en
épaisseur, et, par suite, diminuer les chances
de possibilité'd'extraction du caoutchouc.
Si nous avons toujours conseillé la culture
des lianes en plein air, et considéré les
lianes à caoutchouc comme de grande
valeur pour l'Afrique, nous n'avons pas
été les premiers. GODEFROY-LEBEUF avait,
avant nous, préconisé ce mode de culture,
sur lequel il fondait beaucoup d'espoir;
l'avenir lui donnera, nous en sommes cer-
tains, pleinement raison.
La coupe réglée peut-elle être faite tous
les quatre ou cinq ans? On peut affirmer
que oui. Même avant cette période on pour-
rait recouper et battre. Nous tenons en
effet de voyageurs avisés qu'une liane
coupée donne au bout de deux ans des tiges
d'un pouce d'épaisseur, que, dans certaines
régions du Congo, l'on exploite, par le bat-
tage, malgré la défense et toutes les pré-
cautions prises et dont on obtient un
excellent caoutchouc !
Si l'on craint que le caoutchouc produit
par ces rejets soit de qualité secondaire,
c'est qu'on oublie que ce n'est pas le caout-
chouc d'une plante de deux, quatre ou cinq
ans que l'on exploitera, mais le produit
d'une plante âgée localisé dans des rejets
plus jeunes. Il y a là une différence très
notable. Certes, s'il s'agissait directement
de plants de semis de deux, quatre ou cinq
ans, il faudrait craindre le peu de renta-
bilité de l'exploitation.
Un autre point de la question sur lequel
il faut aussi insister est le suivant. On dit
que la saignée a l'avantage de permettre la
conservation des lianes, souvent très âgées,
si naturellement on prend des précautions
en la faisant ! Cela est-il vraiment si avan-
tageux? Nous en doutons!
Il ressort des expériences qui ont été
faites en Afrique et des observations de
beaucoup de voyageurs, que le rendement
en caoutchouc n'est pas en rapport direct
avec la grosseur des lianes; pour ÉM. LAU-
RENT, il y aurait dans cette production un
optimum; au-dessus d'un certain diamètre,
la plante donnerait dans ses tissus vieux
moins de latex. Nous avons rapporté cette
opinion dans notre « Mission Laurent», et
nous partageons cet avis.
Il est également certain que si l'on re-
cherche le pourcentage de caoutchouc con-
tenu dans des lianes, on observe' que les
bonnes lianes, telles le Landolphia owa-
riensis, produisent moins en pour cent de
la tige complète que le Landolphia Thol-
lonii, et cela n'a rien d'étonnant quand on
y réfléchit, puisque la quantité de bois est
plus considérable dans la première liane
que dans la seconde plante.
Nous persistons donc dans notre opinion :
la vraie manière de tirer parti des lianes
est de permettre la coupe et de faire le
battage.
Nous considérons également, comme
nous l'avons dit ailleurs, qu'il faut pousser
à la replantation en lianes; nous ne revien-
drons pas sur les arguments qui militent
en faveur de cette culture.
Disons que la culture des arbres est ac-
tuellement encore très aléatoire en Afrique ;
ce qu'en ont dit récemment MM. ÉM. PERROT
et NocuÈs est absolument conforme à ce
que d'autres, et nous-même, avons soutenu.
Il faudra donc particulièrement, pour la
culture, autre que celle des lianes, veiller
à ce que les raisons d'insuccès réexposées
récemment pa-r M. BRUEL (1) soient écartées.
Deux causes doivent spécialement être
(1) « Bull. de l'Office colonial n, suppl. n° 15, mars
1909, page 12.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6460501z/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6460501z/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6460501z/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6460501z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6460501z
Facebook
Twitter