Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mars 1909 31 mars 1909
Description : 1909/03/31 (A9,N93). 1909/03/31 (A9,N93).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460498x
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
N° 93 — MARS 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 77
à l'aide de chiffres et de résultats expérimentaux
obtenus en divers pays tropicaux, notamment au
Congo et au Cameroun, que le surplus des bananes
produites en vue de l'exportation, ne pouvait être
sérieusement envisagé comme source sucrière,
tandis qu'il était permis d'attendre de meilleurs
résultats de sa transformation en alcool si on pre-
nait-soin d'opérer d'après des données plus scien-
tifiques qu'on ne l'avait fait précédemment.
Depuis la publication de cette note, MM. d'HÉ-
RELLE et GUÉRIN, les deux excellents chimistes qui
ont accompli au Guatémala une œuvre des plus
utiles pour le pays, sont arrivés à produire un
alcool de très bon goût, acquérant d'excellentes
qualités en moins de deux ans. C'est là un résultat
encourageant qu'il convenait de signaler aux pro-
ducteurs de bananes. (N. D. L. R.)
La culture de la banane a pris des pro-
portions considérables dans tous les pays
où elle est possible et il est juste qu'il en
soit ainsi, car c'est un fruit dont les qualités
n'ont plus à être mises en relief : ag-réable,
sain, d'une haute valeur alimentaire, il
mérite la faveur avec laquelle il a été ac-
cepté sur les marchés des Etats-Unis, d'An-
gleterre, de France, etc.
Pour être appréciée comme elle le mérite,
la banane doit être livrée à la consomma-
tion à un degré de maturité convenable. Il
faut donc qu'elle soit cueillie bien avant
cet état, afin que la maturation s'effectue en
partie, tout au moins, pendant le voyage
du pays producteur au pays consommateur.
Comme la durée de ce voyage est variable
suivant la distance, la rapidité des navires
transporteurs, les escales dans les ports, etc.,
on conçoit que la question soit plus délicate
qu'elle ne le paraisse et que les chiffres
représentant la valeur des fruits perdus
soient considérables et très éloignés de tout
ce que l'on peut imaginer.
Il faut ajouter à cela que les marchés ne
présentent pas toujours la même activité ;
ainsi aux Etats-Unis, par exemple, de
juillet à octobre, époque des fruits indi-
gènes, la vente des bananes diminue con-
sidérablement; il en est certainement de
même dans les pays d'Europe. En outre,
les bananes vendues au détail, à un prix
uniforme, doivent ètre elles-mêmes do
grosseur sensiblement égale. Tout ceci
explique pourquoi les compagnies de navi-
gation sont si difficiles et si exigeantes
dans l'acceptation des produits.
On sait qu'aux États-Unis l'importation
des bananes est monopolisée par une puis-
sante compagnie, la « United Fruit C" »,
ayant son siège à la Nouvelle-Orléans, et
possédant une flotte considérable, sans
cesse occupée au transport des fruits ré-
coltés dans les Antilles et dans les ré pu-
bliques du Centre et du Sud-Amérique.
Elle possède elle-même, du reste, de vastes
plantations en divers endroits, au Costa-
Rica, par exemple.
D'après les renseignements fournis par
la Société d'agriculture de la Jamaïque et
ceux que nous avons pu recueillir person-
nellement au Guatémala, on doit calculer
que la perte existant entre les fruits ré-
coltés et les fruits vendus est d'environ
20 A la Jamaïque seulement, cette dif-
férence représente deux millions de ré-
gimes.
On conçoit facilement que devant cet
état de choses, le producteur se soit préoc-
cupé de trouver une utilisation industrielle
pour cette énorme quantité de fruits. On
a essayé le séchage ou divers moyens de
conservation; on a voulu les cuire avec du
sucre ou en faire de la farine. La banane
bien conservée est bonne, mais la prépara-
tion est délicate. M. JORE (Rapports Con-
sulaires, 1901) indique que les essais faits
dans cette voie au Costa-Rica ont été sans
résultats. La discussion ouverte à la So-
ciété d'Acclimatation à propos des con-
serves de bananes présentées par M. RIVIÈRE
a démontré que ces produits ne peuvent
rivaliser ni lutter avec les figues. Quant à
la farine sur laquelle on a fondé tant d'es-
pérances, le résultat a été nul jusqu'à ce
jour. Il est inutile de revenir sur la valeur
alimentaire, la grande digestibilité, etc., de
la farine de banane : la question a été longue-
ment traitée dans diverses publications, no-
tamment dan s le «J. d'A.T.»(l). Lavéritéjest
que le produit ne plaît pas au public. Nous-
,,I) Yoy. les nos 4, 5, 7, 12, i:), 22, 28, 87, etc.
à l'aide de chiffres et de résultats expérimentaux
obtenus en divers pays tropicaux, notamment au
Congo et au Cameroun, que le surplus des bananes
produites en vue de l'exportation, ne pouvait être
sérieusement envisagé comme source sucrière,
tandis qu'il était permis d'attendre de meilleurs
résultats de sa transformation en alcool si on pre-
nait-soin d'opérer d'après des données plus scien-
tifiques qu'on ne l'avait fait précédemment.
Depuis la publication de cette note, MM. d'HÉ-
RELLE et GUÉRIN, les deux excellents chimistes qui
ont accompli au Guatémala une œuvre des plus
utiles pour le pays, sont arrivés à produire un
alcool de très bon goût, acquérant d'excellentes
qualités en moins de deux ans. C'est là un résultat
encourageant qu'il convenait de signaler aux pro-
ducteurs de bananes. (N. D. L. R.)
La culture de la banane a pris des pro-
portions considérables dans tous les pays
où elle est possible et il est juste qu'il en
soit ainsi, car c'est un fruit dont les qualités
n'ont plus à être mises en relief : ag-réable,
sain, d'une haute valeur alimentaire, il
mérite la faveur avec laquelle il a été ac-
cepté sur les marchés des Etats-Unis, d'An-
gleterre, de France, etc.
Pour être appréciée comme elle le mérite,
la banane doit être livrée à la consomma-
tion à un degré de maturité convenable. Il
faut donc qu'elle soit cueillie bien avant
cet état, afin que la maturation s'effectue en
partie, tout au moins, pendant le voyage
du pays producteur au pays consommateur.
Comme la durée de ce voyage est variable
suivant la distance, la rapidité des navires
transporteurs, les escales dans les ports, etc.,
on conçoit que la question soit plus délicate
qu'elle ne le paraisse et que les chiffres
représentant la valeur des fruits perdus
soient considérables et très éloignés de tout
ce que l'on peut imaginer.
Il faut ajouter à cela que les marchés ne
présentent pas toujours la même activité ;
ainsi aux Etats-Unis, par exemple, de
juillet à octobre, époque des fruits indi-
gènes, la vente des bananes diminue con-
sidérablement; il en est certainement de
même dans les pays d'Europe. En outre,
les bananes vendues au détail, à un prix
uniforme, doivent ètre elles-mêmes do
grosseur sensiblement égale. Tout ceci
explique pourquoi les compagnies de navi-
gation sont si difficiles et si exigeantes
dans l'acceptation des produits.
On sait qu'aux États-Unis l'importation
des bananes est monopolisée par une puis-
sante compagnie, la « United Fruit C" »,
ayant son siège à la Nouvelle-Orléans, et
possédant une flotte considérable, sans
cesse occupée au transport des fruits ré-
coltés dans les Antilles et dans les ré pu-
bliques du Centre et du Sud-Amérique.
Elle possède elle-même, du reste, de vastes
plantations en divers endroits, au Costa-
Rica, par exemple.
D'après les renseignements fournis par
la Société d'agriculture de la Jamaïque et
ceux que nous avons pu recueillir person-
nellement au Guatémala, on doit calculer
que la perte existant entre les fruits ré-
coltés et les fruits vendus est d'environ
20 A la Jamaïque seulement, cette dif-
férence représente deux millions de ré-
gimes.
On conçoit facilement que devant cet
état de choses, le producteur se soit préoc-
cupé de trouver une utilisation industrielle
pour cette énorme quantité de fruits. On
a essayé le séchage ou divers moyens de
conservation; on a voulu les cuire avec du
sucre ou en faire de la farine. La banane
bien conservée est bonne, mais la prépara-
tion est délicate. M. JORE (Rapports Con-
sulaires, 1901) indique que les essais faits
dans cette voie au Costa-Rica ont été sans
résultats. La discussion ouverte à la So-
ciété d'Acclimatation à propos des con-
serves de bananes présentées par M. RIVIÈRE
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rivaliser ni lutter avec les figues. Quant à
la farine sur laquelle on a fondé tant d'es-
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alimentaire, la grande digestibilité, etc., de
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