Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1912 30 novembre 1912
Description : 1912/11/30 (A12,N137). 1912/11/30 (A12,N137).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446836h
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
324 - -- JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 137 Nov. 1912
raient-ils raison? Ce ne serait pas en soi
très surprenant,, puisque nous n'avons pas
inventé la suppression du repiquage, qui
n'est pas pratiqué dans toute la « Rice
Belt » des Etats-Unis, qui n'en sont pas
tbut à fait à leurs débuts en matière de
riziculture. La difficulté était de faire ap-
pliquer ce procédé en Cochinchine, où, de
toute éternité, les indigènes repiquent(l).
Notre programme primitif comportait le
semis direct, et M. A LAZARD, tout en cédant
à des préoccupations locales, obligé de
plus par suite de l'insuffisance de ses labours
de première année, de faire une partie de
culture à la façon annamite, profita de ces
circonstances pour procéder à un essai com-
paratif. Il répartit ses essais sur quatre
parcelles: dans trois d'entre elles, il fit du
riz repiqué, dans la première fin août, dans
la seconde du 21 septembrean;3 octobre,
et dans la troisième après le 11 octobre;
dans la quatrième, il sema directement
(10 ares). Dès le début de novembre, une
différence se manifestait en faveur des
riz repiqués les premiers, très beaux, ayant
beaucoup thallé, trop beaux même dit
M. ALAZARD. En janvier, il nous dit : « à
part la parcelle où les paddys ont été repi-
qués en dernier lieu, et qui laissent à
désirer, toutes les autres sont très belles.
Les 10 ares semés directement se font par-
ticulièrement remarquer par .leU?' hauteur,
leur aspect vigoureux et la quantité des épis.
Pourquoi fau t-il qu'unincident malheureux
n'ait pas permis de pousser l'expérience
jusqu'au bout, et de mesurer le rendement
en poids, en grain et en paille, des paddys
repiqués et non repiqués? Mais le Têt est
arrivé; avec lui les indigènes sont partis,
y compris les chasseurs d'oiseaux, malgré
leur promesse de rester, et des légions
d'oiseaux se sont abattus sur la rizière,
anéantissant en peu de jours tout le travail
(1) Il y a bien certaines régions en Indocbine même
uù cette pratique n'existe pas, mais, d'une manière
générale, le riz est semé en pépinières et repiqué dans
tout l'Extrême Orient, où nombre de personnes
estiment que c'est une condition absolue de la réussite
de la récolte; nous pouvons donc ne pas tenir compte
de quelques rares exceptions.
de plusieurs mois: l'abseitee d'autreschamps
aux environs, les indigènes ne faisant dans
la contrée que des riz de quatre a cinq mois,
rendit ce pillage plus désastreux encore,
et il n'y eut plus bientôt sur la rizière que
de la paille à récolter. Néanmoins, nous
considérons que, si le résultat n'est pas
acquis, la question a fait un pas en avant
considérable, et que, dans de nouveaux es-
sais, on sera en droit de considérer que le
riz se sème directement a priori, se réser-
vant seulement de vérifier les résultats de
la récolte en poids, en laissant de petites
parcelles repiquées, et repiquées à des épo-
ques différentes, pour que l'expérience
soit tout à fait concluante.
Trois points sont donc acquis, dont deux
d'une importance dont personne ne mécon-
naîtra la portée : on peut labourer méca-
niquement des rizières normales, c'est-à-
dire exposées à l'inondation pendant plu-
sieurs mois ; et ensuite, le repiquage n'est
pas indispensable à l'obtention d'une
récolte ; enfin, les roseaux ne sont pas un
obstacle insurmontable à la culture, et on
possède le matériel approprié à leur des-
truction, matériel dont l'emploi est lié à
l'observation de certaines conditions
physiologiques d'existence des plantes.
Cela seul doit suffire à donner confiance
aux plus sceptiques, surtout si l'on consi-
dère les conditions dans lesquelles ces
résultats ont été obtenus. En effet, le long
rapport que nous avons sous les yeux, et
dont la lecture est passionnante à plus
d'un titre, ne contient pas que les indica-
tions que nous donnons ci-dessus, métho-
diquement dépouillées de tout le labeur qui
les entoure. Il relate tous les efforts de
chaque jour, les tâtonnements, les échecs
partiels dus soit à une imperfection du
matériel, soit à une indécision dans l'inter-
prétation d'un programme tracé par les
uns et exécuté par un autre, les découra-
gements, vite surmontés d'ailleurs, éprou-
vés en présence de ces coups du sort qui
s'acharnent quelquefois sur vous sous une
forme indépendante du travail principal,
raient-ils raison? Ce ne serait pas en soi
très surprenant,, puisque nous n'avons pas
inventé la suppression du repiquage, qui
n'est pas pratiqué dans toute la « Rice
Belt » des Etats-Unis, qui n'en sont pas
tbut à fait à leurs débuts en matière de
riziculture. La difficulté était de faire ap-
pliquer ce procédé en Cochinchine, où, de
toute éternité, les indigènes repiquent(l).
Notre programme primitif comportait le
semis direct, et M. A LAZARD, tout en cédant
à des préoccupations locales, obligé de
plus par suite de l'insuffisance de ses labours
de première année, de faire une partie de
culture à la façon annamite, profita de ces
circonstances pour procéder à un essai com-
paratif. Il répartit ses essais sur quatre
parcelles: dans trois d'entre elles, il fit du
riz repiqué, dans la première fin août, dans
la seconde du 21 septembrean;3 octobre,
et dans la troisième après le 11 octobre;
dans la quatrième, il sema directement
(10 ares). Dès le début de novembre, une
différence se manifestait en faveur des
riz repiqués les premiers, très beaux, ayant
beaucoup thallé, trop beaux même dit
M. ALAZARD. En janvier, il nous dit : « à
part la parcelle où les paddys ont été repi-
qués en dernier lieu, et qui laissent à
désirer, toutes les autres sont très belles.
Les 10 ares semés directement se font par-
ticulièrement remarquer par .leU?' hauteur,
leur aspect vigoureux et la quantité des épis.
Pourquoi fau t-il qu'unincident malheureux
n'ait pas permis de pousser l'expérience
jusqu'au bout, et de mesurer le rendement
en poids, en grain et en paille, des paddys
repiqués et non repiqués? Mais le Têt est
arrivé; avec lui les indigènes sont partis,
y compris les chasseurs d'oiseaux, malgré
leur promesse de rester, et des légions
d'oiseaux se sont abattus sur la rizière,
anéantissant en peu de jours tout le travail
(1) Il y a bien certaines régions en Indocbine même
uù cette pratique n'existe pas, mais, d'une manière
générale, le riz est semé en pépinières et repiqué dans
tout l'Extrême Orient, où nombre de personnes
estiment que c'est une condition absolue de la réussite
de la récolte; nous pouvons donc ne pas tenir compte
de quelques rares exceptions.
de plusieurs mois: l'abseitee d'autreschamps
aux environs, les indigènes ne faisant dans
la contrée que des riz de quatre a cinq mois,
rendit ce pillage plus désastreux encore,
et il n'y eut plus bientôt sur la rizière que
de la paille à récolter. Néanmoins, nous
considérons que, si le résultat n'est pas
acquis, la question a fait un pas en avant
considérable, et que, dans de nouveaux es-
sais, on sera en droit de considérer que le
riz se sème directement a priori, se réser-
vant seulement de vérifier les résultats de
la récolte en poids, en laissant de petites
parcelles repiquées, et repiquées à des épo-
ques différentes, pour que l'expérience
soit tout à fait concluante.
Trois points sont donc acquis, dont deux
d'une importance dont personne ne mécon-
naîtra la portée : on peut labourer méca-
niquement des rizières normales, c'est-à-
dire exposées à l'inondation pendant plu-
sieurs mois ; et ensuite, le repiquage n'est
pas indispensable à l'obtention d'une
récolte ; enfin, les roseaux ne sont pas un
obstacle insurmontable à la culture, et on
possède le matériel approprié à leur des-
truction, matériel dont l'emploi est lié à
l'observation de certaines conditions
physiologiques d'existence des plantes.
Cela seul doit suffire à donner confiance
aux plus sceptiques, surtout si l'on consi-
dère les conditions dans lesquelles ces
résultats ont été obtenus. En effet, le long
rapport que nous avons sous les yeux, et
dont la lecture est passionnante à plus
d'un titre, ne contient pas que les indica-
tions que nous donnons ci-dessus, métho-
diquement dépouillées de tout le labeur qui
les entoure. Il relate tous les efforts de
chaque jour, les tâtonnements, les échecs
partiels dus soit à une imperfection du
matériel, soit à une indécision dans l'inter-
prétation d'un programme tracé par les
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