Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 juin 1912 30 juin 1912
Description : 1912/06/30 (A12,N132). 1912/06/30 (A12,N132).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446831f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
N° 132 — JUIN 1912
JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE
169
pérennité certain. Les échantillons qui
m'ont-été envoyés par M. DROUHARD n per-
mettent pas de formuler une appréciation
à cet égard, les souches que j'ai reçues
ne présentant pas des rhizomes bien carac-
térisés. Je serais toutefois porté à croire
que ce riz ne croît pas en touffes denses
comme les riz cultivés. Il se comporterait
plutôt comme le riz décrit par M. A. CHEVA-
UER, dans le n° 115 du « J. d'A. T. », sous
le nom (ÏOryza Barlhii.
Il me semble, en effet, que les tiges que
j'ai en ma possession émettent des stolons
qui produisent des touffes de tiges à cer-
tains de leurs nœuds.
L'inflorescence de ce riz est une pani-
cule peu fournie, moins longue, je crois,
que celle du riz vi vace signalé par M. AM-
MANN. La seule inflorescence qui m'est
parvenue mesurait à peine 15 cm. de
longueur, tandis que M. BERTEAU indique
que les panicules du riz vi vace du Sénégal
ont environ 20 cm. de longueur, souvent
même un peu plus.
Le fruit du riz sauvage de Madagascar
ressemble en tous points à celui du riz
vivace du Sénégal, dont le Jardin Colonial
nous a adressé des semences. Il est petit,
de couleur grise plus ou moins foncée et
porte une barbe blanche qui peut atteindre
3 cm. de longueur. Le grain décortiqué
est rose ou rouge clair, petit, allongé ;
il présente une cassure vitreuse sur les
bords et farineuse à l'intérieur. Débar-
rassé de sa pellicule rouge, il est blanc,
précisément en raison du noyau farineux
de son albumen, qui se voit par transpa-
rence à travers la partie périphérique.
J'ai fait plusieurs coupes dans la tige du
riz sauvage de Marovoay. La structure ana-
tomique de cette tige semble ne présenter
aucune différence avec celle du riz du Sé-
négal, à en juger par les excellents dessins
qui accompagnent l'étude de M. BERTEAU
1
parue dans le n° 97 de « l'Agriculture des
Pays Chauds ». Il convient d'ailleurs de re-
marquer que la structure anatomique des
riz cultivés ne paraît pas se différencier
sensiblement de celle de notre riz sau-
vage.
Si au point de vue botanique la décou-
verte à Madagascar d'un riz sauvage peut
présenter quelque intérêt, elle n'en a aucun
au point de vue économique. Les variétés de
riz cultivées lui sont tellement supérieures,
que ce riz sauvage n'a aucune espèce de
chance de se répandre.
D'ailleurs, en le supposant vivace, si ce
riz venait à se multiplier au point d'appor-
ter aux populations indigènes une nourri-
ture spontanée, on pourrait considérer sa
dispersion comme une véritable calamité.
Nous n'avons pas intérêt à diminuer les
besoins déjà si restreints des autochtones
,de nos Colonies, car ce serait en même
temps les inciter davantage à la paresse.
L'indigène des pays chauds ne travaille
que poussé par la nécessité, et si on ve-
nait à mettre à sa disposition des produits
naturels en quantité suffisante pour assu-
rer sa vie sans effort, il ne travaillerait plus
du tout et l'effort des Colonies se trouve-
rait complètement paralysé.
H En somme, à mon sens, le riz sauvage de
Madagascar peut peut-être présenter de
l'intérêt comme fourrage, mais il en offre
très peu en tant que plante alimentaire.
D'ailleurs, dans les Colonies où l'on a be-
soin de maiiï-d'œuvre, il y aurait danger à
répandre les riz vivaces, en supposant
toutefois qu'ils soient susceptibles de s'y
développer suffisamment, pour augmenter
encore les « dons de nature » qui- rendent
à l'homme la vie matérielle si facile dan
les régions de la zone tropicale.
A. FAUCHÈRE,
Inspecteur d'Agriculture à Tananarhe
JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE
169
pérennité certain. Les échantillons qui
m'ont-été envoyés par M. DROUHARD n per-
mettent pas de formuler une appréciation
à cet égard, les souches que j'ai reçues
ne présentant pas des rhizomes bien carac-
térisés. Je serais toutefois porté à croire
que ce riz ne croît pas en touffes denses
comme les riz cultivés. Il se comporterait
plutôt comme le riz décrit par M. A. CHEVA-
UER, dans le n° 115 du « J. d'A. T. », sous
le nom (ÏOryza Barlhii.
Il me semble, en effet, que les tiges que
j'ai en ma possession émettent des stolons
qui produisent des touffes de tiges à cer-
tains de leurs nœuds.
L'inflorescence de ce riz est une pani-
cule peu fournie, moins longue, je crois,
que celle du riz vi vace signalé par M. AM-
MANN. La seule inflorescence qui m'est
parvenue mesurait à peine 15 cm. de
longueur, tandis que M. BERTEAU indique
que les panicules du riz vi vace du Sénégal
ont environ 20 cm. de longueur, souvent
même un peu plus.
Le fruit du riz sauvage de Madagascar
ressemble en tous points à celui du riz
vivace du Sénégal, dont le Jardin Colonial
nous a adressé des semences. Il est petit,
de couleur grise plus ou moins foncée et
porte une barbe blanche qui peut atteindre
3 cm. de longueur. Le grain décortiqué
est rose ou rouge clair, petit, allongé ;
il présente une cassure vitreuse sur les
bords et farineuse à l'intérieur. Débar-
rassé de sa pellicule rouge, il est blanc,
précisément en raison du noyau farineux
de son albumen, qui se voit par transpa-
rence à travers la partie périphérique.
J'ai fait plusieurs coupes dans la tige du
riz sauvage de Marovoay. La structure ana-
tomique de cette tige semble ne présenter
aucune différence avec celle du riz du Sé-
négal, à en juger par les excellents dessins
qui accompagnent l'étude de M. BERTEAU
1
parue dans le n° 97 de « l'Agriculture des
Pays Chauds ». Il convient d'ailleurs de re-
marquer que la structure anatomique des
riz cultivés ne paraît pas se différencier
sensiblement de celle de notre riz sau-
vage.
Si au point de vue botanique la décou-
verte à Madagascar d'un riz sauvage peut
présenter quelque intérêt, elle n'en a aucun
au point de vue économique. Les variétés de
riz cultivées lui sont tellement supérieures,
que ce riz sauvage n'a aucune espèce de
chance de se répandre.
D'ailleurs, en le supposant vivace, si ce
riz venait à se multiplier au point d'appor-
ter aux populations indigènes une nourri-
ture spontanée, on pourrait considérer sa
dispersion comme une véritable calamité.
Nous n'avons pas intérêt à diminuer les
besoins déjà si restreints des autochtones
,de nos Colonies, car ce serait en même
temps les inciter davantage à la paresse.
L'indigène des pays chauds ne travaille
que poussé par la nécessité, et si on ve-
nait à mettre à sa disposition des produits
naturels en quantité suffisante pour assu-
rer sa vie sans effort, il ne travaillerait plus
du tout et l'effort des Colonies se trouve-
rait complètement paralysé.
H En somme, à mon sens, le riz sauvage de
Madagascar peut peut-être présenter de
l'intérêt comme fourrage, mais il en offre
très peu en tant que plante alimentaire.
D'ailleurs, dans les Colonies où l'on a be-
soin de maiiï-d'œuvre, il y aurait danger à
répandre les riz vivaces, en supposant
toutefois qu'ils soient susceptibles de s'y
développer suffisamment, pour augmenter
encore les « dons de nature » qui- rendent
à l'homme la vie matérielle si facile dan
les régions de la zone tropicale.
A. FAUCHÈRE,
Inspecteur d'Agriculture à Tananarhe
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6446831f/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6446831f/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6446831f/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6446831f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6446831f
Facebook
Twitter