Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1912 30 juin 1912
Description : 1912/06/30 (A12,N132). 1912/06/30 (A12,N132).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446831f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
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JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE
N° 132 — JUIN 1912
à la fois d'habitation et d'atelier aux collec-
teurs.
Chaque collecteur peut travailler - - une
cinquantaine d'arbres par jour. Il com-
mence à enlever, avec un outil appelé
« parang », un morceau d'écorce large
comme la main, à environ lm,50 au-dessus
du sol; il fait ainsi de quatre à six entailles
autour de l'arbre. Le premier latex qui
s'échappe est liquide et a peu de valeur;
au bout de cinq minutes environ il épaissit
et reste adhérent après le tronc. Entre
temps, l'indigène continue sa route et tra-
vaille une cinquantaine d'arbres pour re-
venir ensuite (fig. 6) détacher avec une
spatule en bois la masse adhérente aux
plaies qu'il place dans une sorte de réser-
voir en bois qu'il porte sur les épaules.
Lorsqu'il a rassemblé le latex de la journée,
il y mélange 1/3 d'eau pour éviter la
coagulation qui se ferait sous l'influence
des secousses de la marche.
Vers 1 heure de l'après-midi, la récolte
est terminée et on procède à la coagu-
lation. On verse le latex dans un fût d'é-
corce cylindrique; on le mélange de trois
parties d'eau, de 1/8 de litre de pétrole et
on y ajoute une très légère quantité d'une
matière résineuse; en remuant le tout on
obtient la coagulation; il faut agiter pen-
dant deux heures pour que la coagulation
soit parfaite. Le lendemain matin, avant
de recommencer sa tournée, l'indigène
ouvre dans la partie inférieure du fût d'é-
corce un trou, bouché jusque-là avec un
peu d'argile, et laisse écouler le liquide ; le
produit coagulé reste encore dans le fût
jusqu'au soir, ce qui lui fait largement
trente heures de repos depuis l'extraction.
Il constitue alors une masse cylindrique
qu'on arrose à l'eau chaude et dont on
lisse la surface avec une bouteille. L'exté-
rieur devient ainsi plus ferme et laisse
sortir encore un peu d'eau. On laisse alors
la masse dans la rivière et on attend une
crue pour aider au transport. La figure 7
représente une niasse sortie d'un fût et
d'autres encore dans leur récipient. Le
bloc résultant du travail de la journée pèse
de 20 à 30 Kalti (12 à 18 kg.) et on peut
estimer qu'il s'est écoulé un poids d'eau à
peu près équivalent lorsqu'on a débondé le
fût et qu'on a lissé la surface. Si donc en
un jour on recueille une quantité de latex
A, le bloc livré brut au commerce repré-
sente ce même poids augmenlé de 2,33
d'eau en poids, au total 3,33 A.
Nous avons dit qu'un homme peut traiter
environ 50 arbres par jour, soit 350 dans
une semaine en admettant qu'il travaille
tous les jours, ce qui n'est pas toujours le
cas. Lorsqu'il revient au premier groupe,
il augmente l'étendue de la blessure d'abord
en hauteur, comme le montre la figure 6,
puis en largeur, jusqu'à ce que les bles-
sures se touchent. Il travaille alors au-
dessus des premières entailles aussi haut
que l'outil peut atteindre et au-dessous jus-
qu'au niveau du sol; on peut obtenir ainsi
d'un arbre bien saigné environ 30 kg. de
latex. Les arbres de dimensions moyennes
peuvent être saignés pendant un an;
d'autres beaucoup plus longtemps, mais
l'enlèvement grossier de l'écorce, qui ne
respecte pas le « cambium », a pour résul-
tat une attaque rapide par les fourmis
blanches, qui sont aidées dans leur travail
de destruction par un ver, le « toemang »,
qui creuse des galeries entre l'écorce et le
bois. Une grande quantité d'arbres tombent
ainsi, environ deux ans après le commen-
cement des saignées, brisés à lm,50 au-des-
sus des racines. Après sa chute, l'arbre
est travaillé sur toute sa longeur et saigné
à blanc. Bien que la partie inférieure du
tronc soit à ce moment totalement pourrie,
on trouve encore du latex dans toutes les
parties de l'arbre.
La qualité du produit obtenu diffère
beaucoup d'une région à l'autre, et même
dans la même colonie, d'un indigène à
-l'autre, chacun travaillant avec ses mé-
thodes et ses habitudes; de plus, l'addition
d'eau est une fraude fréquente, et dans les
marchés honnêtes, on exige que les pro-
portions d'eau ne dépassent pas 2,33 fois le
poids de la gomme. Malgré cela, il arrive
fréquemment qu'au cours des exporta-
JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE
N° 132 — JUIN 1912
à la fois d'habitation et d'atelier aux collec-
teurs.
Chaque collecteur peut travailler - - une
cinquantaine d'arbres par jour. Il com-
mence à enlever, avec un outil appelé
« parang », un morceau d'écorce large
comme la main, à environ lm,50 au-dessus
du sol; il fait ainsi de quatre à six entailles
autour de l'arbre. Le premier latex qui
s'échappe est liquide et a peu de valeur;
au bout de cinq minutes environ il épaissit
et reste adhérent après le tronc. Entre
temps, l'indigène continue sa route et tra-
vaille une cinquantaine d'arbres pour re-
venir ensuite (fig. 6) détacher avec une
spatule en bois la masse adhérente aux
plaies qu'il place dans une sorte de réser-
voir en bois qu'il porte sur les épaules.
Lorsqu'il a rassemblé le latex de la journée,
il y mélange 1/3 d'eau pour éviter la
coagulation qui se ferait sous l'influence
des secousses de la marche.
Vers 1 heure de l'après-midi, la récolte
est terminée et on procède à la coagu-
lation. On verse le latex dans un fût d'é-
corce cylindrique; on le mélange de trois
parties d'eau, de 1/8 de litre de pétrole et
on y ajoute une très légère quantité d'une
matière résineuse; en remuant le tout on
obtient la coagulation; il faut agiter pen-
dant deux heures pour que la coagulation
soit parfaite. Le lendemain matin, avant
de recommencer sa tournée, l'indigène
ouvre dans la partie inférieure du fût d'é-
corce un trou, bouché jusque-là avec un
peu d'argile, et laisse écouler le liquide ; le
produit coagulé reste encore dans le fût
jusqu'au soir, ce qui lui fait largement
trente heures de repos depuis l'extraction.
Il constitue alors une masse cylindrique
qu'on arrose à l'eau chaude et dont on
lisse la surface avec une bouteille. L'exté-
rieur devient ainsi plus ferme et laisse
sortir encore un peu d'eau. On laisse alors
la masse dans la rivière et on attend une
crue pour aider au transport. La figure 7
représente une niasse sortie d'un fût et
d'autres encore dans leur récipient. Le
bloc résultant du travail de la journée pèse
de 20 à 30 Kalti (12 à 18 kg.) et on peut
estimer qu'il s'est écoulé un poids d'eau à
peu près équivalent lorsqu'on a débondé le
fût et qu'on a lissé la surface. Si donc en
un jour on recueille une quantité de latex
A, le bloc livré brut au commerce repré-
sente ce même poids augmenlé de 2,33
d'eau en poids, au total 3,33 A.
Nous avons dit qu'un homme peut traiter
environ 50 arbres par jour, soit 350 dans
une semaine en admettant qu'il travaille
tous les jours, ce qui n'est pas toujours le
cas. Lorsqu'il revient au premier groupe,
il augmente l'étendue de la blessure d'abord
en hauteur, comme le montre la figure 6,
puis en largeur, jusqu'à ce que les bles-
sures se touchent. Il travaille alors au-
dessus des premières entailles aussi haut
que l'outil peut atteindre et au-dessous jus-
qu'au niveau du sol; on peut obtenir ainsi
d'un arbre bien saigné environ 30 kg. de
latex. Les arbres de dimensions moyennes
peuvent être saignés pendant un an;
d'autres beaucoup plus longtemps, mais
l'enlèvement grossier de l'écorce, qui ne
respecte pas le « cambium », a pour résul-
tat une attaque rapide par les fourmis
blanches, qui sont aidées dans leur travail
de destruction par un ver, le « toemang »,
qui creuse des galeries entre l'écorce et le
bois. Une grande quantité d'arbres tombent
ainsi, environ deux ans après le commen-
cement des saignées, brisés à lm,50 au-des-
sus des racines. Après sa chute, l'arbre
est travaillé sur toute sa longeur et saigné
à blanc. Bien que la partie inférieure du
tronc soit à ce moment totalement pourrie,
on trouve encore du latex dans toutes les
parties de l'arbre.
La qualité du produit obtenu diffère
beaucoup d'une région à l'autre, et même
dans la même colonie, d'un indigène à
-l'autre, chacun travaillant avec ses mé-
thodes et ses habitudes; de plus, l'addition
d'eau est une fraude fréquente, et dans les
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