Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mai 1912 31 mai 1912
Description : 1912/05/31 (A12,N131). 1912/05/31 (A12,N131).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64468301
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
NO,131 — MAI 1912 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1«5
lisé, l'année de sécheresse même sera à
peine déficitaire. Toutefois, certains agro-
nomes comme CHILCOTT pensent que la
production continue de céréales, même
avec un labour soigné et des façons cultu-
rales de printemps et d'automne, donne de
mauvais résultats, mais un assolement
comprenant des céréales et des récoltes
sarclées un an sur deux est souvent plus
profitable que l'alternance des céréales et
de la jachère. Il faut rétablir celle-ci seule-
ment tous les trois ou quatre ans, à titre
de sauvegarde ou d'expédient temporaire
pour éviter un échec total lorsqu'on s'at-
tend à une année de sécheresse extrême.
Bien que les sols semi-arides soient
généralement plus fertiles que les sols
humides, il sera sans doute nécessaire,
après quelques années de culture, de
réagir contre l'appauvrissement de ces sols
en leur fournissant des engrais, en en-
fouissant occasionnellement une récolte
de légumineuses et en pratiquant l'assole-
ment.
Le manque d'eau s'oppose actuellement
au développement combiné du dry-farming
et de l'élevage, par conséquent à la pro-
duction de l'engrais, mais il est probable
qu'un jour ils se prêteront un mutuel
appui, et la question du maintien de la
fertilité du sol sera alors résolue. Actuelle-
ment, du reste, ce problème ne se pose
ordinairement pas dans les pays à dry-far-
ming : on cite des terrains semi-arides de
l'Ulah qui, cultivés pendant des périodes
variant de quinze ans à quarante ans, et
n'ayant jamais reçu d'engrais, sont, dans
bien des cas, plus riches en azote que les
terrains vierges voisins.
Il est, en tout cas, certain que la fertilité
des terrains cultivés par la méthode du dry-
farming est beaucoup plus stable que celle
des mêmes terrains auxquels on applique
l'irrigation.
En pratiquant les méthodes de culture
que nous venons d'exposer, on obtient des
rendements par les années les plus sèches
et, suivant l'expression de WIDT^OE, « l'an-
nie la plus sèche d'une période de vingt ans
ne bouleverse pas sérieusement les conditions
de Vagriculture dans les régions où la
moyenne des précipitations annuellf's n'est
pas trop faible et où l'on emploie de bonnes
méthodes de culture. Il n'est pas douteux
que le dry-farming soit un système d'agri-
culture exigeant beaucoup d'habileté et d'in-
telligence, mais ce qu'on nie, c'est qu'il soit
précaire ».
« Si, sur une chute de 300 millimètres
nous en conservons la moitié, ce qui, les
expériences l'ont démontré, est facilement
pratiquable, il sera possible d'obtenir 24 hl.
de blé et l'hectare un an sur deux, ce qui
représente une excellente rémunération du
capitàl et du travail. »
Plus de 75 010 de la surface terrestre
reçoit moins de 75 centimètres d'eau par
an et est, par conséquent, directement inté-
ressée au dry-farming, et l'irrigation, si
développée qu'on la suppose dans l'avenir,
ne s'étendra pas à plus de 10 010 de ces
terres.
En écrivant la préface de la traduction
de l'ouvrage de WIDTSOE, M. AUGUSTIN-BER-
NARD s'est surtout attaché à montrer les
avantages que nos colonies de l'Afrique du
Nord pourraient retirer de l'emploi de ces
méthodes. M. PAUL BOURDE, de son côté, a
émis l'opinion que le dry-farming pourrait
doubler la surface utile de l'Algérie.
Ce n'est pas seulement dans nos posses-
sions méditerranéennes que se pose actuel-
lement le problème de la culture en ter-
rains secs. Nous possédons aussi en Afrique
tropicale, principalement dans les bassins
du Sénégal, du Niger, de la Volta et du lac
Tchad de vastes territoires où il tombe plus
de 25 centimètres d'eau et moins de 75 cen-
timètres et où les pluies, très irrégulières
d'une année à l'autre, sont la cause de
récoltes déficilaires entraînant des périodes
de famine dont les indigènes ont beaucoup
à souffrir. Sans doute l'irrigation permettra
d'utiliser un jour les vallées des grands
fleuves pour la culture des céréales, du
coton et des fourrages nécessaires à l'ali-
mentation du bétail en saison sèche.
Mais la création d'un vaste système d'ir-
il
lisé, l'année de sécheresse même sera à
peine déficitaire. Toutefois, certains agro-
nomes comme CHILCOTT pensent que la
production continue de céréales, même
avec un labour soigné et des façons cultu-
rales de printemps et d'automne, donne de
mauvais résultats, mais un assolement
comprenant des céréales et des récoltes
sarclées un an sur deux est souvent plus
profitable que l'alternance des céréales et
de la jachère. Il faut rétablir celle-ci seule-
ment tous les trois ou quatre ans, à titre
de sauvegarde ou d'expédient temporaire
pour éviter un échec total lorsqu'on s'at-
tend à une année de sécheresse extrême.
Bien que les sols semi-arides soient
généralement plus fertiles que les sols
humides, il sera sans doute nécessaire,
après quelques années de culture, de
réagir contre l'appauvrissement de ces sols
en leur fournissant des engrais, en en-
fouissant occasionnellement une récolte
de légumineuses et en pratiquant l'assole-
ment.
Le manque d'eau s'oppose actuellement
au développement combiné du dry-farming
et de l'élevage, par conséquent à la pro-
duction de l'engrais, mais il est probable
qu'un jour ils se prêteront un mutuel
appui, et la question du maintien de la
fertilité du sol sera alors résolue. Actuelle-
ment, du reste, ce problème ne se pose
ordinairement pas dans les pays à dry-far-
ming : on cite des terrains semi-arides de
l'Ulah qui, cultivés pendant des périodes
variant de quinze ans à quarante ans, et
n'ayant jamais reçu d'engrais, sont, dans
bien des cas, plus riches en azote que les
terrains vierges voisins.
Il est, en tout cas, certain que la fertilité
des terrains cultivés par la méthode du dry-
farming est beaucoup plus stable que celle
des mêmes terrains auxquels on applique
l'irrigation.
En pratiquant les méthodes de culture
que nous venons d'exposer, on obtient des
rendements par les années les plus sèches
et, suivant l'expression de WIDT^OE, « l'an-
nie la plus sèche d'une période de vingt ans
ne bouleverse pas sérieusement les conditions
de Vagriculture dans les régions où la
moyenne des précipitations annuellf's n'est
pas trop faible et où l'on emploie de bonnes
méthodes de culture. Il n'est pas douteux
que le dry-farming soit un système d'agri-
culture exigeant beaucoup d'habileté et d'in-
telligence, mais ce qu'on nie, c'est qu'il soit
précaire ».
« Si, sur une chute de 300 millimètres
nous en conservons la moitié, ce qui, les
expériences l'ont démontré, est facilement
pratiquable, il sera possible d'obtenir 24 hl.
de blé et l'hectare un an sur deux, ce qui
représente une excellente rémunération du
capitàl et du travail. »
Plus de 75 010 de la surface terrestre
reçoit moins de 75 centimètres d'eau par
an et est, par conséquent, directement inté-
ressée au dry-farming, et l'irrigation, si
développée qu'on la suppose dans l'avenir,
ne s'étendra pas à plus de 10 010 de ces
terres.
En écrivant la préface de la traduction
de l'ouvrage de WIDTSOE, M. AUGUSTIN-BER-
NARD s'est surtout attaché à montrer les
avantages que nos colonies de l'Afrique du
Nord pourraient retirer de l'emploi de ces
méthodes. M. PAUL BOURDE, de son côté, a
émis l'opinion que le dry-farming pourrait
doubler la surface utile de l'Algérie.
Ce n'est pas seulement dans nos posses-
sions méditerranéennes que se pose actuel-
lement le problème de la culture en ter-
rains secs. Nous possédons aussi en Afrique
tropicale, principalement dans les bassins
du Sénégal, du Niger, de la Volta et du lac
Tchad de vastes territoires où il tombe plus
de 25 centimètres d'eau et moins de 75 cen-
timètres et où les pluies, très irrégulières
d'une année à l'autre, sont la cause de
récoltes déficilaires entraînant des périodes
de famine dont les indigènes ont beaucoup
à souffrir. Sans doute l'irrigation permettra
d'utiliser un jour les vallées des grands
fleuves pour la culture des céréales, du
coton et des fourrages nécessaires à l'ali-
mentation du bétail en saison sèche.
Mais la création d'un vaste système d'ir-
il
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