Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
"VARIÉTÉS 59
marché, pour teindre les vêtements des coolies. Pour l'obtenir on met le tubercule macérer dans l'eau, on le râpe ensuite puis on le laisse fermenter plusieurs jours.
On obtient aussi une teinte noire en enfouissant, quelque temps, les tissus teints au ca nâu dans la boue puante du fond des mares. La teinte vire au noir mais elle est peu persistante. -
Comme l'avait déjà fait remarquer M. Ph. Eberhardt (1) et comme le dit M. Jalade, il y a lieu de craindre, qu'en raison du prix de revient du kilogramme de tanin, particulièrement relevé dans les circonstances actuelles, le cû-nao ne se trouve en position très défavorable vis-à-vis des autres matières tan- nantes offertes aux tanneurs. Il semble que. dans cet ordre d'idées, il y aurait un avantage certain à préparer, à proximité des lieux d'origine, un véritable extrait sec entièrement utilisable.
M. Jalade fait également remarquer qu'il reste encore à pro- céder à des essais de tannage pour déterminer la valeur et les caractères particuliers de ce tanin catéchique, plus spécialement dans le travail de la petite peau.
La présence d'amidon, de matières azotées et de matières grasses, en quantités notables, dans le résidu provenant de l'épuisement des matières tannantes en fait un déchet suscep- tible d'être utilisé, actuellement, commé succédané du four- rage pour l'alimentation du bétail, à la condition, toutefois, que l'élimination du tanin soit suffisante pour le faire accepter comme nourriture parles animaux.
Cependant, comme le fait remarquer M. Jalade, un obstacle très sérieux à cet emploi se trouve dans la difficulté de sécher assez rapidement la matière épuisée, pour éviter le développe- ment des moisissures qui l'envahissent avec la plus grande rapidité.
:Il se peut, d'autre part, que l'utilisation de l'amidon, soit après saccharification et fermentation, ou fermentation directe, pour la production de l'alcool, présente de l'intérêt pour l'Indochine. C. C.
(1) Ph. EBERHARDT. Les matières premières végétales et animales de l'A n- nam. Hanoï, 1917, p. 66.
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