Revue internationale des produits coloniaux

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Presse et revues

114 pages

Titre : Revue internationale des produits coloniaux

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1942-02-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 février 1942 01 février 1942

Description : 1942/02/01 (A17,N186)-1942/02/28. 1942/02/01 (A17,N186)-1942/02/28.

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64374706

Source : CIRAD, 2012-231858

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

22 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX

Dans ces conditions et sur des terres si exiguës reste-t-il une place peur le
soya ?

A mon avis, oui, et voici pourquoi :
D' abord, il est hors de doute que le soya est susceptible d'un bon rende-
ment. Les essais de cette année paraissent d'autant plus concluants que les
conditions climatériques ont été des plus défavorables. Mais il faut considérer en
outre que l'assolement généralement suivi dans la région est absolument dé-
plorable.

Celui-ci est. le plus souvent biennal, avec la succession : tabac, blé. Et ici,
il va nous falloir combattre des opinions généralement admises, mais qui n'en
sont pas moins fausses.

Les amis du tabac, dans leur enthousiasme, répètent d' année en année ce
qu'ils ont entendu dire, que le tabac laisse pour le blé qui lui succède une
terre merveilleusement riche et certains même ajoutent : une terre propre.

Certes, le tabac est gorgé d'engrais et comme c'est une plante qui ne végète
que quelque mois, il est bien certain qu'il ne saurait tout absorber. De même,
pour avoir un beau tabac, il est essentiel de passer la houe entre les rangs et
de biner peu après la plantation. Il semblerait donc que l'opinion généralement
admise doive être exacte. Cependant, je me charge de prouver, à toute per-
sonne de bonne foi, que, en fait, le rendement du blé a diminué de plus de
1/3 depuis l'extension de la culture du tabac et que le blé est toujours admira-
blement sale. Les mauvaises herbes sont si nombreuses, qu'on est obligé d'em-
ployer des doses considérables d'acide sulfurique (je précise : bien plus
considérables qu'en aucune autre partie de notre pays), et après cet épandage
massif, le blé se trouve si déprimé qu'on lui applique des doses d'engrais azoté
plus importantes que nulle part en France. Ce n'est vraiment pas la peine
d'avoir semé sur une défriche de tabac pour mettre tant d'engrais !

Je le répète, ce sont des faits que je propose à quiconque de venir contrôler
sur place.

A ceci quelles explications }
Nos terres sont extraordinairement humifères et elles poussent à rherbe d'une
façon inouïe, de sorte qu'on peut dire que nos récoltes seront en fonction de la
nourriture que l'herbe veut bien leur laisser.

Malgré le binage du tabac, l'ombre produite par cette plante n'est pas suf-
fisante pour tuer toutes les plantes qui sont prêtes à germer, et dès que le tabac
est coupé, une végétation spontanée apparaît, d'ailleurs énormément favorisée
par les engrais appliqués au tabac.

De plus, pendant la période hivernale, où jadis on sarclait et chaussait les blés,
on est maintenant occupé à trier le tabac. Toutes ces raisons expliquent la
saleté du blé et son mauvais rendement, sans compter que l' emploi abusif de
1 acide sulfurique et des engrais chimiques a très fortement mcdifié le pH
de nos terres en les rendant plus acides.

Quel serait donc le rôle du soya ?

On peut envisager deux assolements, triennaux cette fois-ci :
— l'un tabac, blé, soya ;
— l'autre, soya, blé, tabac.

Donnons quelques détails : tout d'abord, il faut dire que les bons cultivateurs
de cette région-ci ne pratiquent pas rigoureusement l'assolement biennal dont

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