Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 août 1903 31 août 1903
Description : 1903/08/31 (A3,N26). 1903/08/31 (A3,N26).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437465w
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- Sommaire
Pages- .......... Page(s) .......... 227
- .......... Page(s) .......... 230
- .......... Page(s) .......... 236
- .......... Page(s) .......... 238
- .......... Page(s) .......... 240
- .......... Page(s) .......... 242
- .......... Page(s) .......... 245
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques, §§ 431-445, sur papier bleu: Italie, Etats-Unis, Floride, Jamaïque, Sâo-Paulo, Japon, Java, Formose. - Tabac, Coton, Cowpea, Canne, Thé, Camphre, Ramie, Ananas, Gutta-percha, Caoutchouc Intisy, Maté, Quinquina, Kapok, Indigo, Vigne. - Apiculture
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 253
"NO 26 — AOUT 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE a37
-du thé vert, à Londres, se ressent immédia-
tement des moindres contre-coups.
Un fait peu connu, sinon ignoré, est que
les Marocains consomment généralement le
thé d'une façon toute spéciale. Surtout chez
les hauts fonctionnaires, on l'offre avec un
-déploiement de cérémonies assez curieuses.
Je vais transcrire ici une page de carnet de
voyage, rédigée sur ce sujet à la suite d'une
réception chez le gouverneur indigène de
Salé, antique ville sainte du Maroc, restée
tout à fait étrangère à la pénétration Euro-
péenne, et que je traversai, en 1897, à la
suite du Prince de Monaco.
On apporte, devant l'un des hauts person-
nages de l'entourage du gouverneur, un pla-
teau circulaire sur lequel se trouvent une
petite théière de métal, à couvercle surélevé,
oin sucrier de verre, une boîte dans laquelle
-est renfermé le thé, et une autre renfermant
des feuilles de menthe fraîche. Sur ce plateau,
sont placés un certain nombre de tasses en
porcelaine décorée et quelques gobelets de
verre, également décorés.
Au centre du plateau se trouve un verre à
pied. Tous ces objets, de porcelaine ou de
verre, sont ornés de dorures variées. Ils sont
certainement européens, mais je n'ai pu y
voir de marque de fabrique ; je les crois alle-
mands, comme la plupart des menus objets,
d'un luxe hétéroclite, dont s'entourent les
riches Marocains.
Le personnage devant lequel le plateau a
été déposé met dans la théière quelques pin-
cées de thé et de menthe, puis il y verse de
l'eau bouillante renfermée dans une sorte de
samovar, de fabrication allemande, parait-il.
Cette première infusion est versée dans le
verre à pied, et emportée, pour être proba-
blement jetée.
On met alors dans la théière une quantité
de sucre telle, que l'infusion en devient un
-véritable sirop. De cette infusion sirupeuse,
on remplit trois des gobelets de verre pré-
sents sur le plateau; le contenu de l'un d'eux
-est dégusté ostensiblement par celui qui a
préparé le thé, les deux autres sont reversés
dans la théière.
Cette dégustation paraît avoir pour but,
non seulement de renseigner sur la qualité
du breuvage et son état de saturation par le
sucre, saturation que l'on achève s'il en est be-
soin, mais encore d'édifier les hôtes sur l'ino-
cuité du breuvage qui leur est offert; cette der-
nière précaution n'est pas inutile au Maroc.
A Salé, une fois l'infusionré partie dans les
tasses et gobelets apportés sur le plateau, les
tasses nous furent présentées, tandis que les
gobelets étaient offerts aux soldats marocains
d'escorte. Les Marocains dégustent lente-
ment leur thé, en le humant bruyamment;
inutile d'ajouter que la boisson ainsi pré-
parée n'a rien de commun, au point de vue
de la saveur, avec l'infusion simple que l'on
consomme généralement ailleurs.
Parfois, les Marocains préparent plusieurs
infusions, aromatisées chacune avec des
herbes différentes, et qui sont bues succes-
sivement parles convives..
De tout ce cérémonial, il se dégage au
moins deux faits pratiquement intéressants :
la recherche, dans l'infusion du thé, de par-
fums étrangers à celui-ci, et la proportion
énorme du sucre consommé avec elle. Lors-
qu'on introduit du thé au Maroc, il y a donc
de grandes chances pour que l'on soit assuré.
en même temps, d'une très large demande de
sucre. Cette denrée est assez chère dans ce
pays;, en user, et surtout en faire abus, de-
vient un signe de richesse que l'on aime à
étaler avec ostentation.
La question des parfums étrangers est, elle
aussi, assez intéressante.
La saveur du thé préparé à la façon maro-
caine m'a été rappelée dernièrement par cer-
tain thé vert japonais, envoyé au « J. d'A. T. »
par un dépositaire parisien Ce thé me paraît
nettement parfumé àla menthe, de même que
d'autres thés sont parfumés artificiellement
avec des plantes diverses; je pense qu'il
pourrait avoir un vif succès auprès des Ma-
rocains. Il y a là une question à approfondir.
Quoi qu'il en soit, il est probable que le Ma-
roc, une fois rentré dans l'ordre, offrira un
champ au moins aussi vaste quepar lepasséà
l'activité et à l'habileté commerciales desin-
téressés, et qu'il y aura, alors, un moment à
saisir pour y réouvrir et y accroître le débou-
ché déjà acquis parle thé.
H. NEUVILLE.
-du thé vert, à Londres, se ressent immédia-
tement des moindres contre-coups.
Un fait peu connu, sinon ignoré, est que
les Marocains consomment généralement le
thé d'une façon toute spéciale. Surtout chez
les hauts fonctionnaires, on l'offre avec un
-déploiement de cérémonies assez curieuses.
Je vais transcrire ici une page de carnet de
voyage, rédigée sur ce sujet à la suite d'une
réception chez le gouverneur indigène de
Salé, antique ville sainte du Maroc, restée
tout à fait étrangère à la pénétration Euro-
péenne, et que je traversai, en 1897, à la
suite du Prince de Monaco.
On apporte, devant l'un des hauts person-
nages de l'entourage du gouverneur, un pla-
teau circulaire sur lequel se trouvent une
petite théière de métal, à couvercle surélevé,
oin sucrier de verre, une boîte dans laquelle
-est renfermé le thé, et une autre renfermant
des feuilles de menthe fraîche. Sur ce plateau,
sont placés un certain nombre de tasses en
porcelaine décorée et quelques gobelets de
verre, également décorés.
Au centre du plateau se trouve un verre à
pied. Tous ces objets, de porcelaine ou de
verre, sont ornés de dorures variées. Ils sont
certainement européens, mais je n'ai pu y
voir de marque de fabrique ; je les crois alle-
mands, comme la plupart des menus objets,
d'un luxe hétéroclite, dont s'entourent les
riches Marocains.
Le personnage devant lequel le plateau a
été déposé met dans la théière quelques pin-
cées de thé et de menthe, puis il y verse de
l'eau bouillante renfermée dans une sorte de
samovar, de fabrication allemande, parait-il.
Cette première infusion est versée dans le
verre à pied, et emportée, pour être proba-
blement jetée.
On met alors dans la théière une quantité
de sucre telle, que l'infusion en devient un
-véritable sirop. De cette infusion sirupeuse,
on remplit trois des gobelets de verre pré-
sents sur le plateau; le contenu de l'un d'eux
-est dégusté ostensiblement par celui qui a
préparé le thé, les deux autres sont reversés
dans la théière.
Cette dégustation paraît avoir pour but,
non seulement de renseigner sur la qualité
du breuvage et son état de saturation par le
sucre, saturation que l'on achève s'il en est be-
soin, mais encore d'édifier les hôtes sur l'ino-
cuité du breuvage qui leur est offert; cette der-
nière précaution n'est pas inutile au Maroc.
A Salé, une fois l'infusionré partie dans les
tasses et gobelets apportés sur le plateau, les
tasses nous furent présentées, tandis que les
gobelets étaient offerts aux soldats marocains
d'escorte. Les Marocains dégustent lente-
ment leur thé, en le humant bruyamment;
inutile d'ajouter que la boisson ainsi pré-
parée n'a rien de commun, au point de vue
de la saveur, avec l'infusion simple que l'on
consomme généralement ailleurs.
Parfois, les Marocains préparent plusieurs
infusions, aromatisées chacune avec des
herbes différentes, et qui sont bues succes-
sivement parles convives..
De tout ce cérémonial, il se dégage au
moins deux faits pratiquement intéressants :
la recherche, dans l'infusion du thé, de par-
fums étrangers à celui-ci, et la proportion
énorme du sucre consommé avec elle. Lors-
qu'on introduit du thé au Maroc, il y a donc
de grandes chances pour que l'on soit assuré.
en même temps, d'une très large demande de
sucre. Cette denrée est assez chère dans ce
pays;, en user, et surtout en faire abus, de-
vient un signe de richesse que l'on aime à
étaler avec ostentation.
La question des parfums étrangers est, elle
aussi, assez intéressante.
La saveur du thé préparé à la façon maro-
caine m'a été rappelée dernièrement par cer-
tain thé vert japonais, envoyé au « J. d'A. T. »
par un dépositaire parisien Ce thé me paraît
nettement parfumé àla menthe, de même que
d'autres thés sont parfumés artificiellement
avec des plantes diverses; je pense qu'il
pourrait avoir un vif succès auprès des Ma-
rocains. Il y a là une question à approfondir.
Quoi qu'il en soit, il est probable que le Ma-
roc, une fois rentré dans l'ordre, offrira un
champ au moins aussi vaste quepar lepasséà
l'activité et à l'habileté commerciales desin-
téressés, et qu'il y aura, alors, un moment à
saisir pour y réouvrir et y accroître le débou-
ché déjà acquis parle thé.
H. NEUVILLE.
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