No 21 — MARS 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 77
achètent. Le petit producteur serait ainsi
forcé de se préoccuper de présenter un cacao
de bonne qualité, tandis qu'il se contente
d'un produit abominable, pesant beaucoup,
le payant très bien, mais avilissant le prix de
vente, sinon la valeur intrinsèque du pro-
duit, d'aspect meilleur, bien préparé et pe-
sant comparativement peu, que quelques
ambitieux extravagants fournissent à ce
même acheteur.
Ces remarques ne s'appliquent pas, sans
doute, aux grands planteurs qui exportent
leur propre produit. Ils font constamment
de nouveaux essais et recherchent sans cesse
les meilleures méthodes; chaque année, l'on
peut enregistrer les progrès réalisés dans la
qualité de l'article qu'ils exportent.
Cependant, même les planteurs instruits
et expérimentés peuvent être embarrassés
quelquefois pour atteindre les résultats qu'ils
se proposent, dans la période de fermenta-
tion du procédé de préparation du cacao.
Cela s'explique par l'habitude qu'on a, sur
la plupart des habitations d'avoir des « boîtes
à fermentation x, dans lesquelles les fèves
du cacao sont placées après avoir été enle-
vées des gousses, percées de telle façon que
le mucilage vineux, entourant les fèves,
s'écoule immédiatement. En réalité, le but
même de la fermentation, commel'adémon-
tré e regretté Dr Chittenden, de Trinidad,
est de faire passer le liquide vineux de la
pulpe à travers la membrane qui recouvre
les fèves. Ce liquide doit occuper les cavités
intérieures de la fève, celle-ci étant, comme
on dit, « cuite dans son propre jus n.
Si cette théorie est exacte, et elle l'est in-
dubitablement, les" boites à fermentation »
percées constituent une erreur. Sans doute,
les membres de notre Société voudront bien,
je l'espère, donner leur avis et communi-
quer leurs expériences à ce sujet.
Je dois vous dire, en terminant, qu'en
traitant le su jet de ce mémoire, je me suis
abstenu, à dessein, de parler de certains
points concernant lecacao, tels que son mode
de plantation, sa croissance, sa culture et sa
taille. Ces sujets ont été traités, dans notre
Société même, il y a quelques années, par
le Dr MORRIS, l'éminent directeur de l'Agri-
culture des Indes Occidentales; et, depuis
l'installation de la station botanique, près
de Roseau, il est facile, à tout planteur de
cacao de la Dominique, de se rendre compte,
par lui-même, des meilleures méthodes
scientifiques pour cette branche de son in-
dustrie.
A. R. C. LOCKHART.
Exploitation du cocotier à la Trinidad
Comment on ouvre les noix de coco à la Trinidad.
Lettre de M. D. A. MAJANI.
Nous sommes très obligé à notre correspon-
dant de Trinidad des renseignements si précis,
qu'il nous donne dans cette lettre. Rappelons
qu'il nous avait déjà donné, dans notre cahier
de novembre 1902, une excellente note sur les
détails pratiques du commerce de noix de coco
fraîches, à destination des Etats-Unis et de
l'Angleterre. La note du cahier d'octobre, à
laquelle il fait allusion, est celle de M. LAURENT,
sur la noix de coco à Anjouan (iles Comores).
Nous compions publier prochainement une
note sur la noix de coco à Samoa, où l'on verra
une troisième façon d'ouvrir les noix. Ces petits
détails pratiques ont leur importance.
En fait de machines pour casser les noix de
coco, nous n'en connaissons actuellement
qu'une seule, assez primitive, de construction
allemande. M. F. MAIN nous en a promis une
description et une figure. Les seules machines
vraiment à grand travail sont, semble-t-il, celles
employées dans les usines de « dessicated coco-
nut), et dans les huileries à vapeur de Ceylan ; elles
comportent des scies circulaires et ne sont
point faites pour le cultivateur. Comme d'ail-
leurs nos lecteurs s'iptéressent beaucoup à tout
ce qui concerne l'utilisation de la noix de coco,
nous tâcherons de donner un jour également une
description de ces machines; un constructeur
s'est offert à nous aider pour cela.
N. DE LA RÉD.
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