Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1904 20 mars 1904
Description : 1904/03/20 (A8,N145,T14). 1904/03/20 (A8,N145,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432177h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
168 REVUE DES CULTURES COLONIALES
CULTURES ET INDUSTRIES DE LA RÉUNION
Nous sommes heureux de donner ici la primeur, en ce qui a trait tout au
moins aux « Cultures et aux industries principales », d'un travail important qui
sera publié prochainement dans le XIIe volume des Annales de l'Institut colonial de
Marseille (du professeur Heckel) sous le titre de : Etude sur l'île de la Réunion, par
M. le professeur Dr Jacob de Cordemoy. La partie que nous en extrayons n'en
est, certes, pas la plus originale, mais elle intéresse plus particulièrement nos
lecteurs et c'est à ce titre que nous sommes reconnaissant à son savant auteur et
à M. le professeur Heckel d'avoir bien voulu nous réserver la faveur de faire
précéder l'analyse que nous ferons certainement de cet important travail, d'un
extrait aussi intéressant que plein de nouveauté. Le lecteur voudra bien, en effet,
remarquer que M. Jacob de Cordemoy signale ici un travail personnel encore peu
connu, mais qu'il a communiqué à l'Académie des Sciences, en février dernier, et où
il indique les résultats culturaux prévus de ses recherches sur la symbiose de
certaines plantes grimpantes comme la vanille et le poivre. Ce travail, dont
l'importance ne saurait échapper aux colons agriculteurs, met une fois de plus
en évidence l'activité et le bonheur dans la recherche qui font depuis longtemps
la caractéristique du laboratoire de l'Institut colonial de Marseille, qualités
auxquelles on ne saurait trop rendre hommage.
CULTURES ET INDUSTRIES PRINCIPALES
La grande industrie de l'île Bourbon est depuis longtemps, on le sait, l'indus-
trie sucrière. La culture de la canne à sucre s'y fait donc sur une échelle considé-
rable; et c'est elle qui a nécessité les défrichements les plus étendus qui ont été
faits dans l'île depuis soixante ans.
D'ailleurs, la canne ne dépasse guère une certaine altitude. Dans la partie du
Vent, ou mieux dans toute la partie humide et la plus fraîche de l'île, elle ne
s'élève pas au-dessous de 400 mètres; dans la région nord-ouest, au contraire,
où la chaleur est plus forte et la sécheresse habituelle sur le littoral, elle croît
vigoureusement jusqu'à 1.000 ou 1.200 mètres d'altitude.
Etant donnée la baisse des prix du sucre, cette industrie ne procure plus for-
cément les beaux bénéfices de jadis. Néanmoins, elle est encore active, et les
usines sont encore nombreuses. En somme, l'île de la Réunion, jusqu'en 1902,
produisait une moyenne annuelle de 35 à 40.000 tonnes de sucre.
A l'industrie sucrière est liée l'industrie de la fabrication du rhum. Il existe
vingt-cinq distilleries dans l'île. Les transactions auxquelles donne lieu ce
produit sont une source de revenus assez importants pour la colonie.
Après la culture de la canne à sucre, il faut placer immédiatement celle de la
vanille, qui a, pour l'île Bourbon, une importance considérable. On sait, en effet,
que la vanille préparée dans notre colonie fait prime sur les marchés d'Europe.
Et c'est justice, car les préparateurs de l'île ont acquis depuis longtemps une
incomparable habileté. A plusieurs reprises, ils se sont même montrés innova-
teurs heureux ; peut-être même ont-ils trop rapidement révélé et livré à leurs
concurrents leurs procédés particuliers.
Les planteurs de vanille ont su également améliorer leurs méthodes cultu-
rales, et beaucoup d'entre eux sont arrivés à des résultats fort remarquables.
Ils ont depuis longtemps renoncé aux supports en bois mort ou en métal que
CULTURES ET INDUSTRIES DE LA RÉUNION
Nous sommes heureux de donner ici la primeur, en ce qui a trait tout au
moins aux « Cultures et aux industries principales », d'un travail important qui
sera publié prochainement dans le XIIe volume des Annales de l'Institut colonial de
Marseille (du professeur Heckel) sous le titre de : Etude sur l'île de la Réunion, par
M. le professeur Dr Jacob de Cordemoy. La partie que nous en extrayons n'en
est, certes, pas la plus originale, mais elle intéresse plus particulièrement nos
lecteurs et c'est à ce titre que nous sommes reconnaissant à son savant auteur et
à M. le professeur Heckel d'avoir bien voulu nous réserver la faveur de faire
précéder l'analyse que nous ferons certainement de cet important travail, d'un
extrait aussi intéressant que plein de nouveauté. Le lecteur voudra bien, en effet,
remarquer que M. Jacob de Cordemoy signale ici un travail personnel encore peu
connu, mais qu'il a communiqué à l'Académie des Sciences, en février dernier, et où
il indique les résultats culturaux prévus de ses recherches sur la symbiose de
certaines plantes grimpantes comme la vanille et le poivre. Ce travail, dont
l'importance ne saurait échapper aux colons agriculteurs, met une fois de plus
en évidence l'activité et le bonheur dans la recherche qui font depuis longtemps
la caractéristique du laboratoire de l'Institut colonial de Marseille, qualités
auxquelles on ne saurait trop rendre hommage.
CULTURES ET INDUSTRIES PRINCIPALES
La grande industrie de l'île Bourbon est depuis longtemps, on le sait, l'indus-
trie sucrière. La culture de la canne à sucre s'y fait donc sur une échelle considé-
rable; et c'est elle qui a nécessité les défrichements les plus étendus qui ont été
faits dans l'île depuis soixante ans.
D'ailleurs, la canne ne dépasse guère une certaine altitude. Dans la partie du
Vent, ou mieux dans toute la partie humide et la plus fraîche de l'île, elle ne
s'élève pas au-dessous de 400 mètres; dans la région nord-ouest, au contraire,
où la chaleur est plus forte et la sécheresse habituelle sur le littoral, elle croît
vigoureusement jusqu'à 1.000 ou 1.200 mètres d'altitude.
Etant donnée la baisse des prix du sucre, cette industrie ne procure plus for-
cément les beaux bénéfices de jadis. Néanmoins, elle est encore active, et les
usines sont encore nombreuses. En somme, l'île de la Réunion, jusqu'en 1902,
produisait une moyenne annuelle de 35 à 40.000 tonnes de sucre.
A l'industrie sucrière est liée l'industrie de la fabrication du rhum. Il existe
vingt-cinq distilleries dans l'île. Les transactions auxquelles donne lieu ce
produit sont une source de revenus assez importants pour la colonie.
Après la culture de la canne à sucre, il faut placer immédiatement celle de la
vanille, qui a, pour l'île Bourbon, une importance considérable. On sait, en effet,
que la vanille préparée dans notre colonie fait prime sur les marchés d'Europe.
Et c'est justice, car les préparateurs de l'île ont acquis depuis longtemps une
incomparable habileté. A plusieurs reprises, ils se sont même montrés innova-
teurs heureux ; peut-être même ont-ils trop rapidement révélé et livré à leurs
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