Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1904 20 février 1904
Description : 1904/02/20 (A8,N143,T14). 1904/02/20 (A8,N143,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432175p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
CLIMATOLOGIE DU NORD DE L'AFRIQUE 105
Il n'y a donc pas que la chaleur, l'insolation et le simoun qui soient nuisibles à
certaines cultures dans la première période de leur éducation, mais bien, comme
dans toute la zone étudiée ici, les froids intenses près du sol.
Maroc. — Sauf sur le littoral, la climatologie du Maroc est peu connue ; encore
celle de la côte atlantique aurait-elle besoin d'être mieux précisée relativement
aux abaissements de température sous zéro. En effet, ce n'est pas la présence de
deux plantes intéressantes aux environs de Mogador qui suffisent pour laisser
croire à la régularité de la température sur ce rivage battu par les brises de
l'Atlantique. V Arganier (Argania sideroxylon) est un arbre rustique par lui-
même, puisque la culture le fait remonter dans le Nord de la Méditerranée, et
l'Acacia à gomme (Acacia nilotica) rencontre dans les plateaux du Sahara conti-
nental de plus dures conditions atmosphériques.
Certainement l'influence du climat marin est plus accentuée sur cette côte
occidentale marocaine que sur la côte orientale tunisienne ; dans cette dernière,
c'est l'effluve désertique qui prédomine et se traduit par une végétation de dat-
tiers bien supérieure à celle de l'Ouest, à latitude égale.
Les Hauts-Plateaux algériens et leurs versants sahariens n'ont aucune diffé-
rence climatologique avec ceux du Maroc, et nous connaissons maintenant assez
ces régions séparées par une ligne imaginaire toute politique pour ne pas douter
de leurs terribles rigueurs hivernales. Cette année même (janvier 1904), on a vu
nos convois arrêtés par la neige, des morts d'hommes, et des caravanes du Tidi-
kelt fort éprouvées par les tourmentes de neige.
Comme pour la grêle et la neige, c'est par les conducteurs de troupeaux, de
bœufs principalement, qui traversent tout le Maroc, depuis l'Océan jusqu'aux
marchés oranais, que j'ai pu savoir que les froids étaient normalement rigoureux
dans les vallées et les petites plaines où la glace n'était pas rare.
Évidemment, tout le climat marin méditerranéen ou atlantique, même aux
altitudes, a une température plus modérée à hauteur égale que celle de toute la
région opposée, c'est-à-dire soumise aux influences continentales et sahariennes.
Il n'y a donc aucune illusion à conserver sur la possibilité de faire au Maroc
d'autres cultures que les plus usuelles que l'on rencontre en Algérie à cause des
hivers bien marqués inhérents à ce pays si montagneux, et en raison de son
attache directe aux climats steppien et désertiques. Cependant la côte atlantique,
surtout dans sa partie méridionale, si elle avait des irrigations d'été, serait une
région intéressante, quoique limitée, pour des cultures spéciales dont les sujets ne
craignent pas les chutes thermiques vers zéro et un peu au-dessous.
(A suivre.) Cn. RIVIÈRE,
Directeur du Jardin d'Essai de Hamma.
— - t - � &. � L � r- T r- � -��————
<1■
Il n'y a donc pas que la chaleur, l'insolation et le simoun qui soient nuisibles à
certaines cultures dans la première période de leur éducation, mais bien, comme
dans toute la zone étudiée ici, les froids intenses près du sol.
Maroc. — Sauf sur le littoral, la climatologie du Maroc est peu connue ; encore
celle de la côte atlantique aurait-elle besoin d'être mieux précisée relativement
aux abaissements de température sous zéro. En effet, ce n'est pas la présence de
deux plantes intéressantes aux environs de Mogador qui suffisent pour laisser
croire à la régularité de la température sur ce rivage battu par les brises de
l'Atlantique. V Arganier (Argania sideroxylon) est un arbre rustique par lui-
même, puisque la culture le fait remonter dans le Nord de la Méditerranée, et
l'Acacia à gomme (Acacia nilotica) rencontre dans les plateaux du Sahara conti-
nental de plus dures conditions atmosphériques.
Certainement l'influence du climat marin est plus accentuée sur cette côte
occidentale marocaine que sur la côte orientale tunisienne ; dans cette dernière,
c'est l'effluve désertique qui prédomine et se traduit par une végétation de dat-
tiers bien supérieure à celle de l'Ouest, à latitude égale.
Les Hauts-Plateaux algériens et leurs versants sahariens n'ont aucune diffé-
rence climatologique avec ceux du Maroc, et nous connaissons maintenant assez
ces régions séparées par une ligne imaginaire toute politique pour ne pas douter
de leurs terribles rigueurs hivernales. Cette année même (janvier 1904), on a vu
nos convois arrêtés par la neige, des morts d'hommes, et des caravanes du Tidi-
kelt fort éprouvées par les tourmentes de neige.
Comme pour la grêle et la neige, c'est par les conducteurs de troupeaux, de
bœufs principalement, qui traversent tout le Maroc, depuis l'Océan jusqu'aux
marchés oranais, que j'ai pu savoir que les froids étaient normalement rigoureux
dans les vallées et les petites plaines où la glace n'était pas rare.
Évidemment, tout le climat marin méditerranéen ou atlantique, même aux
altitudes, a une température plus modérée à hauteur égale que celle de toute la
région opposée, c'est-à-dire soumise aux influences continentales et sahariennes.
Il n'y a donc aucune illusion à conserver sur la possibilité de faire au Maroc
d'autres cultures que les plus usuelles que l'on rencontre en Algérie à cause des
hivers bien marqués inhérents à ce pays si montagneux, et en raison de son
attache directe aux climats steppien et désertiques. Cependant la côte atlantique,
surtout dans sa partie méridionale, si elle avait des irrigations d'été, serait une
région intéressante, quoique limitée, pour des cultures spéciales dont les sujets ne
craignent pas les chutes thermiques vers zéro et un peu au-dessous.
(A suivre.) Cn. RIVIÈRE,
Directeur du Jardin d'Essai de Hamma.
— - t - � &. � L � r- T r- � -��————
<1■
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6432175p/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6432175p/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6432175p/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6432175p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6432175p