Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 février 1904 05 février 1904
Description : 1904/02/05 (A8,N142,T14). 1904/02/05 (A8,N142,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64321748
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
CLIMATOLOGIE DU NORD DE L'AFRIQUE 73
Dans l'annexe de Saïda, la température est tombée à — 7° dans la nuit du 8 au
li mai (1).
La nuit du 22 au 23 mai a été également funeste à l'agriculture dans toute
l'étendue du territoire en dehors des faibles altitudes du climat marin et littoral,
atteignant les vignes, les arbres fruitiers, mais détruisant notamment en grande
partie sur les points élevés les épis déjà formés des céréales.
Dans le Djendel (Haut-Chéliff), de larges parcelles de vignobles ont été littéra-
lement gelées par un froid de — 4° et à Aïn-Bessem, près d'Aumale, le même
fait s'est produit avec — 6° et — 7°. Il y en aurait beaucoup d'autres à citer,
sans oublier le gel des céréales dans l'extrémité élevée de l'Ouest de la plaine
de la Mitidja, etc.
Une communication fort intéressante d'un des agronomes les plus distingués
de l'Algérie, M. Couput, directeur du service pastoral, faite à la Société de géo-
graphie d'Alger, a donné une idée générale de l'action de ces froids anormaux
en agriculture. M. Couput a montré des céréales en épi complètement desséchées
par l'abaissement de la température dans la haute plaine du Serzou, près Tiaret.
De Sétif à Bordj-Bou-Arréridj, les chaumes gelés et raides cassaient comme du
verre. Enfin, M. Couput a démontré que la récolte des olives en Kabylie avait
été presque nulle cette année-là parce que les bourgeons à fleurs, situées à
l'extrémité des rameaux à bois avaient tout simplement gelé. Cette action des
froids tardifs sur les oliviers est plus fréquente qu'on ne le croit généralement
et, même pour la vigne, il ne faudrait pas chercher ailleurs l'explication de cer-
taines mortalités, notamment aux altitudes et plus on s'éloigne du littoral.
Pendant ce mois de mai 1902, la presse a enregistré journellement les dégâts
causés par cette période météorique : colons et indigènes ont subi par place des
dégâts considérables et les autorités locales se sont adressées aux pouvoirs
publics pour avoir des secours.
Malheureusement, il faut le rappeler, le service météorologique n'est pas
outillé pour nous renseigner sur la nature de ce phénomène du temps si remar-
quable dans sa durée, dans son intensité et dans sa corrélation avec certaines
parties de l'Ouest de l'Europe.
La plupart de ces abaissements de température de ce cas paraissent dus au
refroidissement général de la masse d'air ou froid noir : en effet, le temps était
cofuvert, l'air glacial, et l'emploi des nuages artificiels inefficace pour la protec-
tion des cultures.
Encore une fois, dans cette intéressante, mais funeste période météorique,
l'observation dynamique a mal servi la climatologie : effectivement, ce phéno-
mène intense passe inaperçu pour elle puisque peu de froids sont enregistrés,
sauf quelques abaissements vers zéro et l'indication de gelées à Géryville,
— 3° les 20 et 23 mai.
ÉPOQUES,DES FROIDS
La plus longue série d'abaissements de température est ordinairement observée
dans les mois de décembre et de janvier et les minimas y sont plus ou moins
accusés suivant les années, mais les quelques observations rapportées ci-après,
qui sont les plus récentes, ne sont pas exceptionnelles.
(1) Gouvernement général de l'Algérie. Situation agricole au 31 mai.
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Dans l'annexe de Saïda, la température est tombée à — 7° dans la nuit du 8 au
li mai (1).
La nuit du 22 au 23 mai a été également funeste à l'agriculture dans toute
l'étendue du territoire en dehors des faibles altitudes du climat marin et littoral,
atteignant les vignes, les arbres fruitiers, mais détruisant notamment en grande
partie sur les points élevés les épis déjà formés des céréales.
Dans le Djendel (Haut-Chéliff), de larges parcelles de vignobles ont été littéra-
lement gelées par un froid de — 4° et à Aïn-Bessem, près d'Aumale, le même
fait s'est produit avec — 6° et — 7°. Il y en aurait beaucoup d'autres à citer,
sans oublier le gel des céréales dans l'extrémité élevée de l'Ouest de la plaine
de la Mitidja, etc.
Une communication fort intéressante d'un des agronomes les plus distingués
de l'Algérie, M. Couput, directeur du service pastoral, faite à la Société de géo-
graphie d'Alger, a donné une idée générale de l'action de ces froids anormaux
en agriculture. M. Couput a montré des céréales en épi complètement desséchées
par l'abaissement de la température dans la haute plaine du Serzou, près Tiaret.
De Sétif à Bordj-Bou-Arréridj, les chaumes gelés et raides cassaient comme du
verre. Enfin, M. Couput a démontré que la récolte des olives en Kabylie avait
été presque nulle cette année-là parce que les bourgeons à fleurs, situées à
l'extrémité des rameaux à bois avaient tout simplement gelé. Cette action des
froids tardifs sur les oliviers est plus fréquente qu'on ne le croit généralement
et, même pour la vigne, il ne faudrait pas chercher ailleurs l'explication de cer-
taines mortalités, notamment aux altitudes et plus on s'éloigne du littoral.
Pendant ce mois de mai 1902, la presse a enregistré journellement les dégâts
causés par cette période météorique : colons et indigènes ont subi par place des
dégâts considérables et les autorités locales se sont adressées aux pouvoirs
publics pour avoir des secours.
Malheureusement, il faut le rappeler, le service météorologique n'est pas
outillé pour nous renseigner sur la nature de ce phénomène du temps si remar-
quable dans sa durée, dans son intensité et dans sa corrélation avec certaines
parties de l'Ouest de l'Europe.
La plupart de ces abaissements de température de ce cas paraissent dus au
refroidissement général de la masse d'air ou froid noir : en effet, le temps était
cofuvert, l'air glacial, et l'emploi des nuages artificiels inefficace pour la protec-
tion des cultures.
Encore une fois, dans cette intéressante, mais funeste période météorique,
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mène intense passe inaperçu pour elle puisque peu de froids sont enregistrés,
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— 3° les 20 et 23 mai.
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La plus longue série d'abaissements de température est ordinairement observée
dans les mois de décembre et de janvier et les minimas y sont plus ou moins
accusés suivant les années, mais les quelques observations rapportées ci-après,
qui sont les plus récentes, ne sont pas exceptionnelles.
(1) Gouvernement général de l'Algérie. Situation agricole au 31 mai.
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