Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1904 20 février 1904
Description : 1904/02/20 (A8,N143,T14). 1904/02/20 (A8,N143,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432175p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
104 REVUE DES CULTURES COLONIALES
les radiations qui déterminera au point de vue climatologique l'insuffisance de
l'influence marine pour combattre celle du climat continental et surtout déser-
tique.
Les oasis littorales, si exceptionnellement situées, subissent égalementdes froids
réels : j'ai noté — 3° à Gabès et — 2° 3 à Tripoli, dans les grandes dunes qui vont
en se mouvementant se perdre dans la mer.
On doit donc attribuer en grande partie à ces rigueurs hivernales l'insuccès de
toutes ces acclimatations si imprudemment conseillées dans le sud de cette côte
méridionale, qui paraissait cependant être théoriquement indiquée pour donner
d'autres résultats. L'échec des plantations de bananiers nains (Musa sinensis) en
1882-1884 est plutôt dû aux refroidissements nocturnes qu'aux autres formes du
climat saharien.
On a vu, aux chapitres Neigest Grêle, l'apparition annuelle en ce pays deces froids
météores et leur action sur la température : aussi peut-on conclure de ces indica-
tions générales que, malgré l'exposition orientale d'une grande partie de son ter-
ritoire, la Tunisie n'a dans l'hiver qu'un climat moyennement méditerranéen,
plus tempéré que celui de l'Algérie dans son ensemble, mais, faut-il ajouter, la
Tunisie est beaucoup plus fréquentée par des sirocos dont les extrêmes sont de
véritables exagérations, même en toutes saisons, qui y provoquent de fortes
amplitudes en vingt-quatre heures.
On ne voit donc pas bien la place d'une agriculture exotique en cette contrée
qui rêve de la canne à sucre, du coton et du manioc pour sesplaines sans eau, ou de
la vanille etdu gros cocotier pour son littoral sud et son île Djerba, tous climats à
forme steppienne ou désertique.
Tripolitaine. — On a peu d'observations sur les froids de ce pays. Les caravaniers
rapportent que la température s'y abaisse très sensiblement, que des séries de
gelées blanches sont communes sur les dunes, que l'on rencontre des flaques
d'eau glacées et que l'eau gèle parfois dans les outres non abritées la nuit.
Je dirai que, dans les premiers jours d'avril, à deux jours de marche de Tripoli,
en allant au-devant d'une caravane ramenant des autruches du fond du Sahara,
mon thermomètre, à quelques centimètres au-dessus du sable, a marqué — 3°, que
les rares petites herbes étaient gelées et couvertes de givre, et que chacun gre-
lottait. Le lendemain, plein siroco : + 44° au thermomètre Jfronde ; le sable
superficiel marquant + 32°, brûlant les pieds et les mains; les soldats turcs exté-
nués, mais les Soudanais, hommes, femmes et enfants, dont la peau noire ruis-
selait, accroupis indifférents au plein soleil, préparant pour le repas un gros
haricot rouge (Dolichos sJsquipedalis).
Egypte. — L'Egypte elle-même n'échappe pas aux froids à glace ni aux refroi-
sements printaniers assez marqués pour nuire assez souvent à la culture du
cotonnier : on a enregistré — 2° et-3° dans la Basse-Egypte, mais nul doute que
la température prise à l'air libre ne donne des chiffres plus bas. L'hiver 1896-1897
a même été assez rigoureux pour causer de sérieux dégâts dans les exploitations
de cannes à sucre et l'on a vu pendant trois années consécutives des froids sous
zéro assez vifs pour porter préjudice à certaines cultures.
En résumé, l'Egypte est soumise au climat saharien que combattent fort peu
sa latitude et les faibles altitudes d'une grande partie de son territoire : le
manque de pluie et d'humidité atmosphérique y constitue forcément d'intenses
rayonnements qui expliquent les flaques de glace que l'on rencontre aux envi-
rons de la mer Rouge.
les radiations qui déterminera au point de vue climatologique l'insuffisance de
l'influence marine pour combattre celle du climat continental et surtout déser-
tique.
Les oasis littorales, si exceptionnellement situées, subissent égalementdes froids
réels : j'ai noté — 3° à Gabès et — 2° 3 à Tripoli, dans les grandes dunes qui vont
en se mouvementant se perdre dans la mer.
On doit donc attribuer en grande partie à ces rigueurs hivernales l'insuccès de
toutes ces acclimatations si imprudemment conseillées dans le sud de cette côte
méridionale, qui paraissait cependant être théoriquement indiquée pour donner
d'autres résultats. L'échec des plantations de bananiers nains (Musa sinensis) en
1882-1884 est plutôt dû aux refroidissements nocturnes qu'aux autres formes du
climat saharien.
On a vu, aux chapitres Neigest Grêle, l'apparition annuelle en ce pays deces froids
météores et leur action sur la température : aussi peut-on conclure de ces indica-
tions générales que, malgré l'exposition orientale d'une grande partie de son ter-
ritoire, la Tunisie n'a dans l'hiver qu'un climat moyennement méditerranéen,
plus tempéré que celui de l'Algérie dans son ensemble, mais, faut-il ajouter, la
Tunisie est beaucoup plus fréquentée par des sirocos dont les extrêmes sont de
véritables exagérations, même en toutes saisons, qui y provoquent de fortes
amplitudes en vingt-quatre heures.
On ne voit donc pas bien la place d'une agriculture exotique en cette contrée
qui rêve de la canne à sucre, du coton et du manioc pour sesplaines sans eau, ou de
la vanille etdu gros cocotier pour son littoral sud et son île Djerba, tous climats à
forme steppienne ou désertique.
Tripolitaine. — On a peu d'observations sur les froids de ce pays. Les caravaniers
rapportent que la température s'y abaisse très sensiblement, que des séries de
gelées blanches sont communes sur les dunes, que l'on rencontre des flaques
d'eau glacées et que l'eau gèle parfois dans les outres non abritées la nuit.
Je dirai que, dans les premiers jours d'avril, à deux jours de marche de Tripoli,
en allant au-devant d'une caravane ramenant des autruches du fond du Sahara,
mon thermomètre, à quelques centimètres au-dessus du sable, a marqué — 3°, que
les rares petites herbes étaient gelées et couvertes de givre, et que chacun gre-
lottait. Le lendemain, plein siroco : + 44° au thermomètre Jfronde ; le sable
superficiel marquant + 32°, brûlant les pieds et les mains; les soldats turcs exté-
nués, mais les Soudanais, hommes, femmes et enfants, dont la peau noire ruis-
selait, accroupis indifférents au plein soleil, préparant pour le repas un gros
haricot rouge (Dolichos sJsquipedalis).
Egypte. — L'Egypte elle-même n'échappe pas aux froids à glace ni aux refroi-
sements printaniers assez marqués pour nuire assez souvent à la culture du
cotonnier : on a enregistré — 2° et-3° dans la Basse-Egypte, mais nul doute que
la température prise à l'air libre ne donne des chiffres plus bas. L'hiver 1896-1897
a même été assez rigoureux pour causer de sérieux dégâts dans les exploitations
de cannes à sucre et l'on a vu pendant trois années consécutives des froids sous
zéro assez vifs pour porter préjudice à certaines cultures.
En résumé, l'Egypte est soumise au climat saharien que combattent fort peu
sa latitude et les faibles altitudes d'une grande partie de son territoire : le
manque de pluie et d'humidité atmosphérique y constitue forcément d'intenses
rayonnements qui expliquent les flaques de glace que l'on rencontre aux envi-
rons de la mer Rouge.
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