Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1905 30 juin 1905
Description : 1905/06/30 (A5,N48). 1905/06/30 (A5,N48).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6426447c
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
- Aller à la page de la table des matières161
- Sommaire
- ÉTUDES & DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
- .......... Page(s) .......... 185
- .......... Page(s) .......... 186
- .......... Page(s) .......... 187
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 191
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
- .......... Page(s) .......... XVII-XXI
- FIGURES
164 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 48 — JUIN 1905
phytes des Orchidées explique, selon moi,
cette pratique.
M. BERNARD vient récemment de prouver,
par de très belles recherches, rigoureuse-
ment conduites, que, sans champignon, il n'y
a pas de germination d'Orchidée et pas de tu-
berculisationdans les Orchidées indigènes(l).
Ces données nouvelles sur la tuberculi-
sation des Orchidées, dont j'ai été un des
premiers à entrevoir et signaler la cause
dans mon livre de la Nature tropicale (2),
ouvrent des horizons nouveaux sur une
multitude de problèmes; notamment sur la
naissance de la Pomme de terre.
La plante qui se tuberculise est une plante
malade, qui souffre, qui a des tumeurs.
Incommodée par un hôte importun, quoi-
que très utile, son évolution est très lente.
Il faut 5,10,20 ans pour qu'une Orchidée
arrive à pouvoir fleurir. La floraison se
produit quand il s'est constitué dans la
plante un tissu assez puissant où le cham-
pignon n'existe plus. Le champignon semble
donc nuire à la floraison. Même quand la
floraison s'opère, le champignon continue à
agir à distance, probablement par les dias-
tases et les toxines qu'il émet et qui entra-
vent l'évolution de la fleur et amènent
notamment un retard dans l'évolution des
graines. Jamais la graine n'a la constitution
normale, toujours l'embryon est indifféren-
cié. Et ceci est vrai non seulement pour les
Orchidées, mais pour toutes les plantes
saprophytes (Trïuriacées, Burmaniacées,
Voyria, etc.) c'est-à-dire qui ont des cham-
pignons dans les racines.
Donc le champignon agit sur la fleur et
sur le fruit, sur la graine et sur l'embryon.
Et cette action n'est pas en général favori-
sante, mais entravante et atrophiante (3).
Ces considérations sont assez en har-
monie avec une expérience que j'ai faite.
M. BERNARD m'ayant envoyé au milieu de
(1) BERNARD: Recherches expérimentales sur les Orchi-
dées. (« Revue générale de Botanique », T. XVI, 1904).
(2) COSTANTIN : Nature tropicale pp. 207-220 (Bibliothë-
que scientifique internationale, ALCAN, édit.).
(3) Pour la pomme de terre, on sait que lorsque les
tubercules sont bien développés il y a atrophie des fleurs;
inversement si la floraison est plus riche, plus abondante,
*es tubercules sont atrophiés.
1
l'année dernière le champignon Oospora
qu'il avait récemment isolé et qui est indis- 1
pensable pour la germination des graines (1),
j'ai réalisé l'essai suivant pour voir non
plus l'action du champignon sur le début
mais sur les suites du développement. 1
Ce champignon a été ensemencé sur des
pots d'Eria stellata dont le substratum (mé-
lange de sphagnum et de fibre de polypode)
avait été au préalable stérilisé.
A côté, l'ensemencement n'a pas eu lieu.
Or j'ai constaté un retard marqué dans la
floraison après addition du champignon. 1
Il me semble que ces données expliquent
la deuxième pratique culturale employée à
la Réunion qui consiste à arracher la liane
de son support vivant au moment où elle
va fleurir. ;
J'ai cru utile d'attirer l'attention des lec-
teurs du « Journal d'Agriculture Tropicale
sur ces faits curieux.
La culture du vanillier a pris dans ces
dernières années une grande extension : de
nouveaux pays comme les Seychelles, les
Comores, Madagascar sont devenus ou vont
devenir de grands producteurs. Si les cours
s'étaient maintenus à la hauteur où ils
étaient quand M. PRUDHOMME a publié son
très remarquable ouvrage : L'Agriculture
sur la Côte-Est de Madagascar, la culture
de la vanille serait très recommandable.
Mais les cours ont fléchi ; de plus, on a
appris de divers côtés que le rendement était
fréquemment faible, car bien souvent 75 °/«
des lianes ne produisent pas.
Ce sont là, il faut l'avouer, des faits graves
qui doivent attirer l'attention du planteur. Il
est bon de lui dire bien haut que le vanillier
n'est pas une plante quelconque, que sa cul-
ture intensive ne pourra pleinement réussir
que si l'on tient compte des données nou-
velles sur le rôle du champignon dans l'évo-
lution des Orchidées.
J. COSTANTIN
Professeur au Muséum.
Paris, <; mai 190).
(1) En tubes stérilisés les graines recueillies aseptique-
ment ne germent pas. Si on sème le champignon dans le
tube, immédiatement la germination a lieu et la tuberru-
sation aussi.
phytes des Orchidées explique, selon moi,
cette pratique.
M. BERNARD vient récemment de prouver,
par de très belles recherches, rigoureuse-
ment conduites, que, sans champignon, il n'y
a pas de germination d'Orchidée et pas de tu-
berculisationdans les Orchidées indigènes(l).
Ces données nouvelles sur la tuberculi-
sation des Orchidées, dont j'ai été un des
premiers à entrevoir et signaler la cause
dans mon livre de la Nature tropicale (2),
ouvrent des horizons nouveaux sur une
multitude de problèmes; notamment sur la
naissance de la Pomme de terre.
La plante qui se tuberculise est une plante
malade, qui souffre, qui a des tumeurs.
Incommodée par un hôte importun, quoi-
que très utile, son évolution est très lente.
Il faut 5,10,20 ans pour qu'une Orchidée
arrive à pouvoir fleurir. La floraison se
produit quand il s'est constitué dans la
plante un tissu assez puissant où le cham-
pignon n'existe plus. Le champignon semble
donc nuire à la floraison. Même quand la
floraison s'opère, le champignon continue à
agir à distance, probablement par les dias-
tases et les toxines qu'il émet et qui entra-
vent l'évolution de la fleur et amènent
notamment un retard dans l'évolution des
graines. Jamais la graine n'a la constitution
normale, toujours l'embryon est indifféren-
cié. Et ceci est vrai non seulement pour les
Orchidées, mais pour toutes les plantes
saprophytes (Trïuriacées, Burmaniacées,
Voyria, etc.) c'est-à-dire qui ont des cham-
pignons dans les racines.
Donc le champignon agit sur la fleur et
sur le fruit, sur la graine et sur l'embryon.
Et cette action n'est pas en général favori-
sante, mais entravante et atrophiante (3).
Ces considérations sont assez en har-
monie avec une expérience que j'ai faite.
M. BERNARD m'ayant envoyé au milieu de
(1) BERNARD: Recherches expérimentales sur les Orchi-
dées. (« Revue générale de Botanique », T. XVI, 1904).
(2) COSTANTIN : Nature tropicale pp. 207-220 (Bibliothë-
que scientifique internationale, ALCAN, édit.).
(3) Pour la pomme de terre, on sait que lorsque les
tubercules sont bien développés il y a atrophie des fleurs;
inversement si la floraison est plus riche, plus abondante,
*es tubercules sont atrophiés.
1
l'année dernière le champignon Oospora
qu'il avait récemment isolé et qui est indis- 1
pensable pour la germination des graines (1),
j'ai réalisé l'essai suivant pour voir non
plus l'action du champignon sur le début
mais sur les suites du développement. 1
Ce champignon a été ensemencé sur des
pots d'Eria stellata dont le substratum (mé-
lange de sphagnum et de fibre de polypode)
avait été au préalable stérilisé.
A côté, l'ensemencement n'a pas eu lieu.
Or j'ai constaté un retard marqué dans la
floraison après addition du champignon. 1
Il me semble que ces données expliquent
la deuxième pratique culturale employée à
la Réunion qui consiste à arracher la liane
de son support vivant au moment où elle
va fleurir. ;
J'ai cru utile d'attirer l'attention des lec-
teurs du « Journal d'Agriculture Tropicale
sur ces faits curieux.
La culture du vanillier a pris dans ces
dernières années une grande extension : de
nouveaux pays comme les Seychelles, les
Comores, Madagascar sont devenus ou vont
devenir de grands producteurs. Si les cours
s'étaient maintenus à la hauteur où ils
étaient quand M. PRUDHOMME a publié son
très remarquable ouvrage : L'Agriculture
sur la Côte-Est de Madagascar, la culture
de la vanille serait très recommandable.
Mais les cours ont fléchi ; de plus, on a
appris de divers côtés que le rendement était
fréquemment faible, car bien souvent 75 °/«
des lianes ne produisent pas.
Ce sont là, il faut l'avouer, des faits graves
qui doivent attirer l'attention du planteur. Il
est bon de lui dire bien haut que le vanillier
n'est pas une plante quelconque, que sa cul-
ture intensive ne pourra pleinement réussir
que si l'on tient compte des données nou-
velles sur le rôle du champignon dans l'évo-
lution des Orchidées.
J. COSTANTIN
Professeur au Muséum.
Paris, <; mai 190).
(1) En tubes stérilisés les graines recueillies aseptique-
ment ne germent pas. Si on sème le champignon dans le
tube, immédiatement la germination a lieu et la tuberru-
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