Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
160 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Au moment où nous traiterons de la culture des ignames dans tous les pays, nous parlerons d'un mode de multiplication que nous avons découvert par hasard, et avec lequel on obtient une grande quantité de bulbilles.
En ces dernières années, nous nous sommes beaucoup préoccupé d'introduire en Europe des espèces d'ignames, possédant des racines courtes, principalement des types provenant de pays tempérés ou froids.
De Chine, nous reçûmes de l'Upeh, une espèce à très gros tuber- cules sous le nom de Dregeana, ce qui est un nom erroné, le D.
Dregeana étant de l'Afrique du Sud.
Il n'en est pas moins vrai que cette igname paraît assez rustique.
Le sera-t-elle autant que le D. batatas et Fargesii ? Nous l'igno- rons. Quoiqu'il en soit, en 1911, nous avons obtenu un très bon ré- sultat, mais sans récolter de bulbilles et sans avoir vu de fleurs.
En attendant que cette plante soit baptisée ou qu'on ait retrouvé son nom, elle semble assez rustique, puisqu'elle passa cet été — affreux été —en pleine terre, où nous l'avons photographiée. Les tu- bercules, comme le montre notre photographie, sont sphériques, un peu aplatis à la base et au sommet et de très bonne qualité. Cette espèce sera sans doute profitable à la culture de nos régions, mais la multiplication en sera lente, par suite du manque de floraison et de bulbilles aériennes Nous avons pu enfin arriver à multiplier rapidement cette espèce; voici comment on procède : on coupe en janvier le tubercule par fragments de 2 à 3 centimètres carrés, on les plante dans une bâche, de serre chaude, en entretenant une humidité suffisante et un à deux mois plus tard, ces morceaux sont tous pourvus d'un ou deux yeux - ces derniers peuvent être divisés.
On plante ensuite ces jeunes plants dans des petits godets, qu'on maintient en serre et en avril-mai, on les met en pleine terre.
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