Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'INDUSTRIE DES FIBRES D'ALOÈS A L'ILE MAURICE
L'aloès vert ou « fourcroya gigantea » est la seule plante de la famille des « agaves » qui soit cultivée à Maurice pour les fibres que l'on en retire. On croit qu'il y a été introduit de l'Amérique du Sud vers 1790 comme végétal d'ornement ; en 1871 il s'était répandu d'une telle façon que l'on songea à l'exploiter comme plante textile et on exporta, dès cette année, 6.000 kilogs de fibres, à fin d'expérience. En 1882, son chiffre d'exportations atteignit 1.228 tonnes, pour retomber, deux ans après, à 324 tonnes. Dès 1887, cette industrie semble avoir repris un nouvel essor et on en exporta, en 1889, 2.729 tonnes. En 1900, la production atteignit le maxi- mum de 3.105 tonnes d'une valeur de 940.000 roupies (la roupie a une valeur moyenne de 1 fr. 65). Durant les 6 dernières années, les exportations de fibres d'aloès ont été les suivantes :
On a introduit aussi à Maurice, vers 1893, l'agave sisalana connu sous le nom vulgaire de « sisal ». Cet agave est principalement cultivé au Mexique, dans le Yucatan ; il est supérieur à l'aloès de Maurice tant sous le rapport de la rusticité que sous celui du rende- ment en fibres et de la qualité supérieure du produit.
Un article paru dernièrement dans le « Bulletin de l'Institut Impérial » démontre la possibilité de développer l'industrie des fibres d'aloès ou « chanvre de Maurice » dans la Colonie, et fait voir que le prix de vente de ce produit a varié considérablement. En effet, à la fin de 1905 et au commencement de 1906, on paya à Londres 30 livres sterling la tonne de bonne qualité et bien blanchie. Le prix baissa et en 1908 il atteignit 19 livres 10 schillings. Ce cours fluc- tua entre 19 et 21 livres 10 ; il s'éleva légèrement en 1909 et fut, vers la fin de 1910, de 24 à 25 livres.
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